Nassa avait été appelée auprès de sa cousine en pays de Fort froid capitale de la Norpalie. Effectivement la cousine de la guérisseuse souffrait de maux gastriques assez importants. Seule une potion à base d’une forte dose de mélisse concentrée aurait un effet bénéfique sur la malade. Seulement la réserve de mélisse était épuisée et il fallait s’en procurer à nouveau dans les plus brefs délais. De plus ce remède était extrêmement difficile à préparer de par la quantité de mélisse à y incorporer. En effet, trop ou pas assez de cet ingrédient et la potion se révélait dangereuse pour le patient. Luxya s’était proposée pour l’aider bien sure et sa maîtresse après y avoir bien réfléchi décida de lui laisser faire cette potion compliquée de A jusqu’à Z. L’apothicaire/guérisseuse annonça donc à la jeune aasimar que ce remède serait son épreuve de maitrise et que si elle réussissait, Luxya passerait du statut d’apprenti à maître apothicaire. Il ne lui manquerait plus que la maîtrise de la magie pour égaler Nassa. Mais la magie, l’asimaar aux yeux turquoise ne pourrait pas lui enseigner. Seul un maître de l’académie d’Urion pourrait lui apprendre tous les secrets de cet art complexe.
------------------------------------------------------
Luxya était maintenant partie depuis trois jours d’Hydrasil à pied. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de trouver un compagnon pour la porter sur les maintes chemins du continent d’Ildirith. Seul son fidèle Fileg volait à ses côtés. De temps en temps il venait se reposer sur l’épaule de la jeune femme. Cette dernière avait appris il y a quelques jours qu’elle était désormais prête pour son œuvre de maîtrise et qu’elle serait chargée de réaliser une potion à base de mélisse pour la cousine de Nassa. Luxya connaissait la difficulté de cette épreuve mais cela ne lui fit aucunement peur. Au contraire la jeune aasimar était très fière de voir que sa patronne lui faisait confiance à ce point. Celle-ci lui avait appris que la mélisse ne poussait qu’en un seul endroit du continent et cet endroit en question n’était pas des plus hospitaliers du monde. En effet cette plante ne poussait que dans la jungle noire située à l’extrême occidentale du continent. Cet endroit était infesté de bêtes bizarres et pas très sympathiques. En plus cette jungle était comme lui avait gentiment avoué Nassa en détournant son regard, sur le territoire des Ours hurlants, la plus féroce des tribus orcs du continent.*Merci Nassa. Quel bonheur d’aller se balader en territoire orc seule et sans défenses. J’adore cette perspective* avait pensé Luxya en regardant Nassa d’un air boudeur quand celle-ci lui avait appris la nouvelle.

Enfin Luxya n’avait pas eu le choix et elle s’était mise en route trois jours plus tôt avec Fileg, une sacoche en cuir qu’elle avait en bandoulière avec des vivres pour une semaine (la nourriture était adaptée à Luxya qui ne mange pas beaucoup en général)une carte du continent, une bourse remplie d’or et enfin, sa serpe en argent pour seule arme et surtout pour outil afin de cueillir le plus proprement possible la mélisse qu’elle trouverait. La discrétion était également une arme assez efficace et Luxya, il fallait l’avouer, était une experte en la matière. La jeune femme avait pris un bateau de marchandises qui se rendait en Térovia, plus exactement au Château écarlate pour livrer de la nourriture aux nains du célèbre endroit. Le capitaine de l’embarcation avait été tout de suite séduit par l’image plutôt agréable de la jeune aasimar et accepta de la prendre à bord gratuitement. De toutes façon, Luxya ne prenait vraiment pas beaucoup de place et avait ses propres provisions donc elle ne serait aucunement un problème pour l’équipage. Le grand fleuve séparait Ildirith du nord au sud en deux parties distinctes. La partie occidentale était coupée en deux. Au nord vivaient les nains et le sud était principalement tenu par les orcs. La rive orientale quant à elle était entièrement territoire humain.

Son voyage dura trois jours. Il avait été assez calme et agréable. Luxya flânait en compagnie de Fil’ sur le pont. Elle adorait scruter le fleuve de ses yeux violet. Les scintillements du soleil sur l’eau étaient pour elle source d’émerveillements. La lumière dans tous ses aspects la fascinait et la rendait particulièrement heureuse. L’équipage ne lui avait posé aucun problème durant les trois jours de voyage. Luxya avait eu une paix royale si l’on peut dire. Elle soupçonnait les hommes du bateau d’avoir peur d’elle. La jeune femme savait que ces humains devinaient ses origines de par son physique assez peu banal. Pourquoi avaient-ils peur d’une aasimar inoffensive qui ne maîtrisait même pas la magie ? L’équipage devait s’imaginer qu’elle était une sorcière ou quelque chose du même genre. Elle en était là dans sa réflexion lorsque le bateau arriva enfin à destination. La jeune femme aux cheveux verts remercia le capitaine et alla s’asseoir sur le quai pour sortir sa carte et l’étudier. Elle devait désormais quitter le territoire de Térovia et se diriger vers l’ouest en direction de la jungle noire.

Elle loua une petite barque pour traverser la rivière qui séparait le château de la jungle noire. Fileg suivait quelques mètres au-dessus de l’apprenti guérisseuse. Une fois de l’autre côté elle abandonna son petit bateau de fortune sur la rive et se dirigea vers la masse d’arbres qui constituait la jungle épaisse et noir comme le rappelait son nom. Elle s’arrêta à l’orée et dit à l’oiseau vert qui vint se poser sur son épaule :

« Allez Fileg quand faut y aller, faut y aller. Je suis morte de peur mais une vie est en jeu, je me dois donc de mener à bien cette mission que m’a confié Nassa. Prions Solarim ensemble pour qu’il nous protège tout au long de cette dangereuse aventure. »

Sur ces mots elle s’engouffra sous les arbres touffus et sombres en pensant que si elle en ressortait vivante elle irait à son retour déposer une offrande au temple de son dieu protecteur pour le remercier.

Thaom et sa troupe de 10 fiers chasseurs avaient déjà rejoint l'avant poste près de la rivière qui les séparait du grand château nain. Plusieurs indésirables auraient été aperçus du côté orc de la rivière et la guerrière devait s'assurer que le braconnage des plus belles bêtes n'est plus cours. Elle se tenait sur le bord de l'eau en humant l'air et scrutant l'horizon de ses yeux noirs menaçants. Un des ses éclaireurs vint la prévenir d'une découverte faite sur le bord de la plage à quelques centaines de mètre plus loin.

- Qu'est-ce donc Brakor ? demanda t-elle sur un ton impatient.
- Une embarcation mon maître, de fortune, maîtresse. articula l'Orc au dos large et courbé arborant maintes cicatrices, vestige de certains ''redressements'' de la part de la maîtresse de guerre.

Thaom se précipita sans tarder vers l'endroit en question, l'espoir d'un combat la gagnant soudain. Une simple barque tanguait sous les faibles vagues venant s'échouer sur la rive. Elle remarqua aussi des empreintes de pas humains se dirigeant vers la forêt. Les traces étaient de petites tailles et laissaient croire qu'une femme au pas léger s'était engouffrée vers la mort de la jungle noire.

- Brûlez le bateau , tout de suite ! la troupe s'exécuta sans un mot et les flammes couvraient bientôt toute l'embarcation.

- Maintenant, allons trouver cette humaine ! Vous cinq, avec moi, les autres, retournez à l'avant poste, préparez le repas et enchaînez les imbéciles qui étaient de garde aujourd'hui ! Nous serons bientôt de retour.

Camouflés et rapides, les six Orcs pénétrèrent dans la forêt à la recherche de l’intrus. Thaom huma l'air de nouveau et sourit de toutes ses ''magnifiques'' dents. Ils marchaient depuis 20 minutes lorsque la guerrière leva le bras et la troupe stoppa. Elle leur fit signe de s'éparpiller et d'encercler la proie devant eux. Quelques secondes plus tard, les Orcs en sueur cernaient une femme aux cheveux verts et un petit oiseau tout aussi vert et apeuré.

- Salut..., murmura Thaom qui arborait déjà un sourire dérangé.

Luxya était entrée dans cette jungle avec un soupçon de peur au ventre. Fileg sur son épaule n’avait pas l’air plus rassuré. Elle se faufila quelques mètres entre les arbres et s’arrêta un instant pour observer le spectacle qui s’offrait à elle. L’atmosphère était pesante et stagnante comme si le temps ne tournait plus dans cet endroit du monde. La jeune aasimar avait l’impression d’être le seul être vivant au monde avec son compagnon oiseau. Il y avait un embrouillamini de racines d’arbres et de feuilles de toutes les sortes. Sur le sol trônait un matelas de feuilles mortes et de mousse. L’endroit sentait l’humus et cette odeur ne déplut pas à Luxya. Elle se méfiait quand même de où elle posait les pieds car Nassa l’avait prévenue que certaines espèces dangereuses vivaient à l’intérieur de cette forêt comme des grenouilles venimeuses ou encore des insectes dont Luxya n’imaginait même pas la forme ni la couleur. Elle avança donc d’un pas lent et précis. La jeune femme ne faisait pas un bruit et écouta elle-même les sons de la jungle : des cris d’animaux s’entremêlaient en une cacophonie presque rigolote si la situation n’avait pas été dangereuse. Elle distinguait nettement certains chants d’oiseaux et les cris de singes mais le reste était méconnaissable.

Luxya s’asseya un petit moment sur une souche pour réfléchir. Sa maîtresse lui avait indiqué que la mélisse se situait au cœur de la jungle *Génial une difficulté en plus du risque. Solarim ayez pitié d’une pauvre aasimar sans défenses. Je comprends pourquoi Nassa m’a donné cette mission comme maîtrise, la gérance des plantes n'estpas suffisante ici.* Luxya compris bien vite que c’était également une épreuve de courage et de maitrise de soi. L’aasimar aux yeux turquoise voulait que Luxya puisse se débrouiller en toutes circonstances et cette mission lui donnerait l’occasion de prouver sa valeur en tant que guérisseuse mais également en tant qu’aasimar. A cette pensée, Luxya repris courage et se releva avec énergie. Fileg surpris par la vivacité de son amie en perdit l’équilibre et vint s’effondrer dans les feuilles comme une grosse pomme verte les deux pattes en l’air. En le voyant dans cette position Luxya éclata de rire avant de se rendre compte qu’elle faisait beaucoup trop de bruit. Elle dit à voix basse à son ami qui avait l’air vexé du rire de la jeune femme :

« Mon cher Fileg chéri je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Je ne voudrais te perdre pour rien au monde. »

Enfin, ils se remirent discrètement en route vers ce qui semblait être le cœur de la jungle. Elle marchait depuis maintenant presque une demi heure en silence en balayant le sol du regard en espérant trouver le plus vite possible la mélisse pour ensuite vite se sauver de cet endroit glauque et laid. La plante tant désirée par Luxya ressemblait beaucoup à la menthe mais avec des feuilles beaucoup plus petites. Le végétal dégageait aussi une forte odeur de citronnelle. Elle avait le buste penché en avant car elle regardait attentivement le sol autour d’elle lorsque soudain elle senti une onde négative la transpercée de part en part. Elle sentait les petites griffes d’oiseau de Fileg sur son épaule. Il serrait tellement fort que Luxya en avait presque mal. Elle pensa *Mais qu’est ce qui se passe ? Pourquoi Fileg est si nerveux ?*. Elle n’eut pas à attendre longtemps pour comprendre. Elle remarqua petit à petit des créatures repoussantes et à l’air machiavélique qui l’observaient de leurs petits yeux noirs. Luxya en avait tout autour d’elle. *Il n’a pas fallu longtemps pour que l’on se fasse repérer Fileg et moi. Bravo Luxya ! Tu es une piètre discrète. Les orcs sont encore plus affreux de près. Leur compagnie est vraiment très désagréable. Ils ont l’air si dangereux. Je ne dois pas laisser la peur envahir mon coeur*.

Elle stressait beaucoup mais garda son sang-froid lorsqu’un des orcs lui adressa la parole d’un simple « Salut » accompagné d’un sourire mauvais. Ce sourire fit frissonner Luxya car cela ressemblait plus à un rictus grimaçant. Luxya se força à observer plus attentivement la créature face à elle. Cette dernière devait être le chef vu sa carrure de presque deux mètres. Sa peau était verte et elle portait une armure qui devait peser lourd. Deux sortes de dents acérées dépassaient de sa bouche déformée. Son nez et ses yeux étaient aussi laids l’un que l’autre. Luxya remarqua que cet orc avait de longs cheveux noirs et se dit soudain en elle-même *Mes yeux me jouent des tours ou bien il s’agit là d’une « femme orc » ?*. Effectivement en observant les monstres à ses côtés, cette femme orc avait presque l’air jolie et féminine si la chose était possible. Enfin pour couronner le tout elle vit un tatouage sur l’épaule de la guerrière fait de trois grosses empreintes de pattes d’ours. Il fallait être complètement idiot pour ne pas deviner que ces créatures faisaient partie de la tribu des ours hurlants.*Il faut absolument que je leur montre que je suis inoffensive et que je ne vais pas attaquer leur tribu dans la seconde car je ne donne pas chère de ma peau face à eux. Je dois garder la tête froide et leur parler sans les contrarier*

Luxya finalement rendit un beau sourire à la femme orc. Elle les salua en penchant le buste assez bas pour leur montrer qu’elle n’était pas dangereuse et enfin pris la parole d’un ton clair et audible :

« Salut. Je ne suis pas là en ennemie rassurez-vous. Je m’appelle Luxya et je suis de la race des aasimars. Je viens tout droit de Bélin en Hydrasil. Vous déclarer que je suis contente de faire votre connaissance serait plutôt hypocrite de ma part mais je suis tout de même curieuse de savoir à qui ai-je l’honneur »

Elle attendit la réponse de son interlocutrice tout en restant immobile avec son ami sur l’épaule qui ne desserrait toujours pas son étreinte.

- Aasimar hein ? ricana Thaom rapidement suivi des autres guerriers. Cela explique tes étranges cheveux moisis ainsi que cette euh...bestiole qui s'agrippe à toi ? Dis-lui de se calmer, nous aimons pas vraiment la volaille. Ils rient de nouveau.

Emparez-vous d'elle et ligotez-la, elle vient avec moi jusqu'au temple pour rencontrer... Türtüma !

Les autres cessèrent de rigoler et fixèrent leur chef. Allez quoi, bougez-vous fainéants ! Ils s’exécutèrent sans trop de peine vu la frêle résistance que leur offrit la jeune femme. L'un deux paniqua en voyant les yeux mauves de l'Aasimar, mais apercevant le regard de Thaom fixé sur lui, il retourna à la tâche sans la moindre hésitation.

- Rentrez tous à l'avant-poste, je reviendrai m'occuper des prisonniers plus tard, et QUE PERSONNE NE PASSE LA FRONTIÈRE EN MON ABSENCE ! Vous savez à quoi vous en tenir.

Ils baissèrent tous la tête en passant près de la guerrière et déguerpir dans un galop silencieux au creux de la jungle dense.

- J'espère que tu es endurante jeune fille, la marche sera longue jusqu'au temple. Je me fiche bien de ce que tu es venu faire ici, le sorcier réclame les gens comme toi, Aasimar, et je vais te mener à lui. C'est au sorcier que tu rendras des comptes.

Les deux femmes marchèrent à travers les lianes et les plantes aux couleurs écarlates qui parfois leur semblaient même menaçantes, ou était-ce la réputation de la jungle qui leur insufflait tant de méfiance. Malgré le fait qu'elle était née ici, Thaom ne les connaissaient pas toutes, s'intéressant plutôt à la faune et la guerre.

- Couchez-vous !!! cria soudainement l'Orc en projetant maladroitement l'Aasimar au sol. C'est alors qu'un immense fauve les manqua de peu dans son élan. Thaom dégaina ses deux armes qui s'illuminèrent au contact du soleil, laissant la pauvre jeune femme ligotée dans la mousse et les branches, incapable de bouger. À quelques pas à leur gauche, un énorme amas de muscles et de poils dorés et noirs se releva lentement jusqu'à atteindre un hauteur de plus de 2,50 mètres. Même l'Orc du lever les yeux pour contempler l'animal, ou plutôt le monstre qui leur faisait désormais front.

- Tu n'as pas choisi la bonne proie, grand tigre ! Je suis Thaom Melcrudak , grand maître de guerre du clan des Ours Hurlants. Tu es peut-être vif et fort, mais mes haches le sont plus encore, alors prend garde.

Le tigre toisa les deux créatures d'un regard fier et sans peur, haletant par la même occasion, laissant entrevoir sa puissante dentition ivoire. Soudain, une voix retenti dans leur tête, aussi puissante que grave.

- Ceci est notre territoire, Orc, et toute personne saine d'esprit sait que l'on ne défi pas un tigre géant sans offenser aussi sa famille...

Quatre autres paires de yeux scintillèrent dans la pénombre de chaque côté du félin.

- Mais les Orcs ne nous chassent pas et laissent la forêt tranquille, nous vous laisserons donc partir, frêles créatures. L'Aasimar qui t'accompagne est plus puissante que tu sembles le croire, ne prends pas ta force pour acquis, Thaom du clan des Ours Hurlants...

La voix du mastodonte s'estompa et les félins s'évanouirent dans la nature sans plus de cérémonie. Thaom rengaina ses armes et aida la femme à la peau pâle couverte de duvet à se relever. Leur regard se croisèrent et l'Orc lui sourit maladroitement mais sincèrement.

- Alors, cette balade ?

Luxya ne reçut pas la réponse qu’elle attendait mais plutôt une réplique moqueuse de la part de la guerrière orc :

« Aasimar hein ? Cela explique tes étranges cheveux moisis ainsi que cette euh...bestiole qui s'agrippe à toi ? Dis-lui de se calmer, nous aimons pas vraiment la volaille »

Ils riaient tous et la jeune aasimar ne comprit pas pour quoi. *Qu’ont-ils mes cheveux ? Je ne ferai aucun commentaire sur les siens par contre. Il ne vaut mieux pas* pensa la jeune femme un peu boudeuse en entendant ces moqueries gratuites sur son physique et sur son petit ami à plumes. En effet Fileg était nerveux et faisait aller ses ailes de temps en temps car il devait paniquer le pauvre face à une telle équipe. Elle fixa la femme orc de ses grands yeux sans rien dire. Celle-ci ordonna à ses sbires d’une voix autoritaire de ligoter Luxya car celle-ci voulait la conduire en personne auprès de Türtüma. *Qui est cette personne ? Pitié tout ce que je veux moi c’est trouver de la mélisse et m’en aller. Mon temps est compté, je ne peux me permettre de faire des détours et de perdre des heures précieuses* Les orcs exécutèrent l’ordre de leur chef. La jeune femme émis une faible résistance mais leur poigne était nettement supérieure à la force de l’aasimar. Fileg ne bougea pas et resta au côté de la jeune femme toujours fidèle malgré sa peur. Elle se contenta donc d’observer les viles créatures de ses grands yeux violets. Ils étaient tous très grands et sentaient mauvais. Luxya du respirer par la bouche pour ne pas tourner de l’œil car elle était assez sensible aux odeurs quelle qu’elles soient. L’un des orcs avait l’air assez effrayé et cela fit un peu sourire Luxya qui pensa en elle-même que la magie lui aurait été d’un grand secours en ce moment même. Un simple sort de protection contre les attaques physiques lui aurait suffi mais bon…

Une fois Luxya attachée, les cinq guerriers partirent en courant apparemment vers l’avant-poste. L’avant-poste de quoi, cela elle l’ignorait et n’en avait cure. Elles n’étaient plus qu’elles deux et cela la soulagea un peu car l’aasimar n’aimait guère avoir plusieurs personnes autour d’elle comme cela. Visiblement la créature à ses côtés n’avait aucune intention de la tuer car ce Türtüma avait besoin de Luxya. *Je pense que cette orc croit que je sais utiliser la magie car autrement je ne vois pas en quoi d’autre je pourrais leur être utile. Ils ne sont pas censés savoir que je suis guérisseuse après tout. Je sais que cette race est loin d’être stupide mais au point de tout deviner je ne crois pas.* Finalement la femme lui adressa la parole :

« J'espère que tu es endurante jeune fille, la marche sera longue jusqu'au temple. Je me fiche bien de ce que tu es venu faire ici, le sorcier réclame les gens comme toi, Aasimar, et je vais te mener à lui. C'est au sorcier que tu rendras des comptes.»

Les deux femmes se mirent en route parmi la végétation de la jungle noire. Luxya se plongea dans ses réflexions en repensant à ce que la guerrière venait de lui dire. *Ce fameux Türtüma est finalement un sorcier et nous nous dirigeons vers un temple. Qu’est-ce qu’il peut bien attendre de moi ce chamane ? Malgré le danger constant je suis vraiment curieuse de savoir ce qui va se dire dans ce fameux temple.* Luxya en était là de ses pensées lorsqu’elle senti une poussée puissante qui la fit atterrir lourdement sur le sol. Fileg s’envola dans les arbres. *Il reviendra* pensa Luxya. Heureusement elle avait atterri sur un tapis de mousse et de feuilles. La jeune aasimar aurait pu se casser quelque chose mais fort heureusement pour elle, elle n’avait rien du tout, pas même une égratignure. Luxya était perdue, elle ne comprenait pas pourquoi la guerrière l’avait poussée ainsi. Elle était sous le choc et ce fut seulement lorsqu’elle aperçut un tigre énorme les observer de ses yeux lumineux de félin qu’elle comprit que l’orc l’avait sauvée d’une éventuelle mort douloureuse et atroce. L’aasimar posa ses yeux sur la magnifique bête devant elles. La femme orc adressa la parole au tigre et par la même occasion répondit à Luxya de manière détournéeà son interrogation de tout à l’heure. C’est comme cela que la jeune femme aux cheveux vert pu mettre pour la première fois un nom sur cette grande maîtresse du clan des ours hurlants: Thaom Melcrudak. *Elle a quand même du cran de défier une bête de cette envergure*pensa Luxya mi admirative mi apeurée. Tout à coup elle entendit dans sa tête une voix qui venait de nulle part. Malgré sa terreur, la jeune femme comprit que cela venait du tigre. Elle n’avait jamais subit le fait que quelqu’un parle dans sa tête sans prévenir :

« Ceci est notre territoire, Orc, et toute personne saine d'esprit sait que l'on ne défi pas un tigre géant sans offenser aussi sa famille... Mais les Orcs ne nous chassent pas et laissent la forêt tranquille, nous vous laisserons donc partir, frêles créatures. L'Aasimar qui t'accompagne est plus puissante que tu sembles le croire, ne prends pas ta force pour acquis, Thaom du clan des Ours Hurlants »

Décidément Luxya devait penser à sortir plus souvent de chez elle. Nassa ne lui avait pas parlé de cette créature parlant dans les esprits qu’était le tigre géant. Celui-ci avait parlé de Luxya de manière étrange. Pourquoi avait-il dit que la jeune aasimar était plus puissante qu’elle ne le paraissait? C’est certain que si elle avait maîtrisé la magie tout ceci ne lui serait pas arrivé. Mais finalement, la jeune femme sentait au fond d’elle-même que cette aventure lui serait bénéfique au final. Elle ne pouvait qu’apprendre une quantité de choses qu’elle ne connaissait pas. Luxya ne savait pour quoi mais elle désirait de plus en plus connaître le monde et ces différents peuples comme celui de Thaom. La soif de connaissance de Luxya se réveilla soudainement à cet instant précis et seul les dieux savaient pourquoi. Finalement, les félins géants partirent sans leur poser plus de problèmes et Luxya en fut soulagée même si secrètement elle aurait voulu tout de même observer les créatures plus longtemps. Enfin, Thaom Melcrudak l’aida à se relever du sol. Cette dernière lui sourit en lui demandant d’un air plus doux que tout à l’heure :

« Alors, cette balade ? »

Luxya réfléchit un instant avant de répondre à cette question plutôt comique vu la situation qu’elles venaient de vivre. En lui souriant à son tour, elle lui répondit calmement :

« J’ai déjà vécu plus calme comme balade mais finalement malgré le danger et la peur constante que j’ai au ventre j’ai appris certaines choses que je ne connaissais pas et dont je ne soupçonnais un instant l’existence. Je ne suis qu’une simple guérisseuse et je ne sors pas beaucoup de chez moi voyez-vous".

Luxya se tut un instant et se parla à elle-même *Je suis en train de parler à une orc que je connais depuis à peine une heure comme si c’était une amie alors que je suis sa prisonnière. Luxya tu fais beaucoup trop confiance à tout le monde. Elle t’a protégée uniquement parce que ce Türtüma a besoin de toi. C’est tout*.

« Ah au fait je tenais à vous remercier de m’avoir protégée tout à l’heure. C’était gentil de votre part Thaom Melcrudak » elle avait prononcé cette phrase en plongeant son regard couleur lavande dans celui de l’orc aussi sombre que l’onyx.

Finalement Luxya détourna son regard en se demandant ce que l’orc pouvait bien penser. C’est à ce moment que Fileg refit surface et reprit sa place sur son perchoir préféré. Elles se remirent en marche d’un pas assez vif et au bout d’un moment l’aasimar fatiguée questionna la femme orc :

« Le temple est encore loin ? Je ne demande pas mieux de vous aider mais je suis assez pressée par le temps. Pouvez-vous me dire pourquoi au juste votre sorcier demande des personnes comme moi ? »

« Alors, cette balade ? »

L'Orc avait tenté de rigoler un peu après cette fabuleuse rencontre qui aurait
pu leur être fatale. L'Aasimar lui avait répondu assez calmement.

«J’ai déjà vécu plus calme comme balade mais finalement malgré le danger et la peur constante que j’ai au ventre j’ai appris certaines choses que je ne connaissais pas et dont je ne soupçonnais un instant l’existence. Je ne suis qu’une simple guérisseuse et je ne sors pas
beaucoup de chez moi voyez-vous »

Puis elle avait tenté d'amadouer Thaom avec un regard angélique lui étant propre, mais l'Orc n'en fit pas de cas et elles reprirent donc la marche. Quelques minutes plus tard , la jeune femme
qui n'avait toujours pas donné son nom prit de nouveau la parole ;

« Le temple est encore loin ? Je ne demande pas mieux que de vous aider mais je suis assez pressée par le temps. Pouvez-vous me dire pourquoi au juste votre sorcier demande des
personnes comme moi ? »

- Non , du tout. En fait , nous tournons autour depuis une heure déjà. Je remarque que tes talents pour l'orientation sont sans limites....

La femme aux yeux violets en resta bouche-bée .

- Je plaisante, nous arrivons bientôt. conclut-elle avec un sourie amusé. Et pour ce qui est du sorcier, tu le sauras bien assez tôt. Elle sortit une large cape de tissus brun et la lui tendit.

- Tu préfèreras qu'on ne te remarque pas quand nous serons dans mon village, crois-moi, nous sommes pas tous si gentils avec les ''invités'', ha ha, ça non, ha ha ha ha ha ... Aww ...

Thaom trouva très amusant de se remémorer les séances de torture sur les éclaireurs nains de Paria. Ils n'étaient pas très prompts à répondre. Cela donnait la possibilité aux enfants d'approfondir leur apprentissage du maniement des armes et d'endurcir leur cœur face à la violence. On ne nait pas Orc, on le devient.

Pour confirmer les dire de Thaom, elles sortirent de la jungle pour emprunter un chemin digne de ce nom. L'activité y était déjà bien présente et plusieurs Orcs affairés à la tâche saluèrent bien bas la guerrière sans même porter attention à sa prisonnière. Sans doute que l'odeur de sueur et de vase empeignée sur la cape camouflait le doux parfum suave de la jeune Aasimar. Le nez des Orcs étant très développé, ils l'utilisaient bien plus souvent que leurs autres sens.

Thaom remarqua le visage confus de sa protégée lorsqu'elles arrivèrent dans la cours principale où se tenaient les cent marches permettant d'accéder à la ville qui se trouvait à l'intérieur du grand temple. Tout dans la grande cours était propre, l'odeur y était agréable et des enfants s'amusaient à l'épée ou encore à la lutte amicale. Des femmes entretenaient même un énorme jardin servant à l'alchimie et à la confection de bons petits plats. L'Orc compris alors que les habitants de l'autre côté du grand fleuve connaissaient bien mal son peuple. Sans doute étaient-ils tous perçus comme des bêtes se vautrant dans la boue et dévorant leur progéniture pour assouvir les désirs d'un quelconque dieu du sang...

Cela assombri le cœur de la jeune guerrière qui se renfrogna quelque peu, se rendant compte qu'elle avait été trop gentille avec sa prisonnière. Elle allait la livrer à Türtüma et s'engagerait à oublier cette jeune femme charmante mais un brin inconsciente. Les émotions d'un Orc lui sont souvent fatales, les rendant trop dociles, ils en oublient leur devoir et développe la peur. Thaom ne connaissait pas l'amitié et personne ne lui en avait même expliquer le concept, c'était pour cette raison que l’accalmie de sa rage guerrière face à l'Aasimar l'avait troublée.

Elle poussa sa prisonnière lui intimant de commencer l’ascension des marches. Leur voyage touchait à sa fin. Autour on pouvait apercevoir les bâtiments extérieurs tous en ruines et cela expliquait pourquoi le clan des Ours hurlant s'était installé à l'intérieur. Deux géant verdâtres gardaient les grandes portes en pierres du Temple. Ils s'écartèrent à l'approche de leur chef de guerre. L'Orc poussa fermement et la pierre s'ouvrit sur un magnifique hall rempli d'oiseaux exotiques, de plantes et même d'arbres très hauts qui cachaient des singes et autres petites créatures plutôt dociles. Un chute coulait à même un mur brisé, donnant à l'endroit des allures de petits paradis.

- Ceci est le grand temple en ruine des Ours hurlants. Rappelle-toi cette vue lorsque tu retourneras chez toi. Même les brutes peuvent apprécier un tel endroit.

Un sentier de pierres blanches les avait ensuite conduites vers le quartier marchand. Elles bifurquèrent vers la droite pour apercevoir une tente immense entourée de végétation. Le sol près de la tente était recouvert de cendres étranges servant à la protection spirituelle des lieux et de ses occupants. Les deux femmes entrèrent enfin dans l'antre du sorcier. L'atmosphère y était lourde et les odeurs humides. Sans attendre, Türtüma les accueillit. Sortant de la légère fumée, un orc très petit fit son apparition. Il était gris, ridé et avait une multitude de dents qui sortaient de sa bouche.

- Thaom , qu'a tu là pour moi chère amiiieee ? dit le sorcier avec une voie plutôt aiguë et incertaine. Je ressent la magiiie et l'énerrrgie de l'Outre-monde sous cette cape...
Il bougea la tête un peu dans tous les sens tel un aigle curieux démontrant sa hâte.

Thaom retira vivement le capuchon qui couvrait la tête de la jeune Aasimar sans doute apeurée.

- Une Aasimar, sorcier, en chair et en os, pour le moment...ajouta Thaom.

-Cesse de faire peur à notre invitée, guerrière, son héritage céleste recèle peut-être certains pouvooirrs, qui sait ?

Voyant que la jeune concernée s'apprêtait à prendre la parole, le vieil Orc poursuivit.

- Je sais que le temps t'es compté et que tu recherches une certaine plante, ouii, je vois tout ça, dans ta têtttee ma chère amie. Mais tu dois d'abord nous aider.

Türtüma disparu dans l'ombre de la salle et intima l'Aasimar de le suivre. La jeune fille entendit des bruits étranges et la température des lieux grimpa rapidement... Quelque chose était caché derrière de fins rideaux.

« Non , du tout. En fait , nous tournons autour depuis une heure déjà. Je remarque que tes talents pour l'orientation sont sans limites.... »

Luxya regarda Thaom avec des yeux ronds *Elle est sérieuse ? Je n’ai pas remarqué que l’on tournait en rond. Flûte alors ! Pourtant je suis presque persuadée que l’on n’est encore jamais passées par ici*. L’aasimar regarda autour d’elle pour repérer un endroit familier puis finalement l’orc lui répondit d’un air amusé :

"Je plaisante, nous arrivons bientôt. Et pour ce qui est du sorcier, tu le sauras bien assez tôt"

*Bon d’accord. Visiblement cette orc ne veut pas m’en dire plus. Tant pis je verrai bien en temps voulu ce que me veut ce chamane. L’impatience est un bien vilain défaut Luxya* pensa-t-elle bourrée de curiosité. Soudain Thaom lui tendit une très grande cape brune que prit la jeune femme en se demandant pourquoi elle aurait besoin de cet habit qui sentait vraiment mauvais. La femme orc répondit bien vite à son interrogation :

"Tu préfèreras qu'on ne te remarque pas quand nous serons dans mon village, crois-moi, nous sommes pas tous si gentils avec les ''invités'', ha ha, ça non, ha ha ha ha ha ... Aww ..."

La jeune femme aux yeux violets regarda la guerrière en fronçant les sourcils. *Elle m’a l’air un brin dérangée parfois* pensa Luxya. *Enfin bon je pense que je ne vais pas tenter l’expérience, je vais donc mettre cette cape immédiatement* Elle s’exécuta hâtivement et plaça délicatement la capuche du manteau sur ses cheveux couleur chlorophylle afin de paraître invisible aux yeux de tous. Fileg volait au-dessus d’elle et Luxya lui lança un regard qui signifiait « reste dans le coin, je reviens le plus tôt possible » Les deux femmes continuèrent donc ensemble jusqu’à arriver sur un véritable chemin fait sans doute de la main des orcs. Enfin, les racines de la jungle s’arrêtaient là. La jeune aasimar était vraiment contente d’avoir pu quitter cette atmosphère étouffante qu'était celle de la forêt.

Sur le chemin, elles rencontrèrent quelques personnes qui saluèrent Thaom. La guerrière était connue et respectée de beaucoup et cela renforça l’estime que la jeune aasimar avait de la femme aux cheveux noirs qui se trouvait à son côté. Luxya, elle, ne respectait pas Thaom par crainte. Curieusement, l’aasimar ne ressentait plus aucune peur en présence de cette femme imposante. *Je suis presque persuadée que sous cette armure et cette carapace de violence et de haine, se cache un cœur d’or. Je peux comprendre que face à ses « hommes » Thaom doit se montrer impitoyable et dure pour se faire respecter. Elle ne doit pas avoir la vie facile tous les jours. Enfin bon je ne vais pas la plaindre car elle a surement choisi d’être ce qu’elle est aujourd’hui*. Après cette curieuse réflexion de la part de Luxya, le duo de choc arriva dans une immense cour ou vivaient le plus naturellement possible des femmes et des enfants de la même race que la guerrière. La jeune aasimar se sentit vraiment gênée d’avoir imaginé que les orcs étaient un peuple violent, brouillon et incapable de se gérer seul. Luxya avait suivi l’idée générale que l’on se faisait de cette race sans même chercher à savoir si les dires étaient corrects ou pas. Plus jamais elle ne se rangerait du côté de l’opinion du peuple avant d’avoir vérifié par elle-même la véracité des informations.

Sous l’ordre de Thaom, Luxya grimpa les nombreuses marches jusqu’aux portes du temple en ruine. Après avoir poussé les portes l’orc s’engouffra à l’intérieur derrière Luxya. Le spectacle qui s’offrait aux yeux de la jeune aasimar était unique. La nature y était présente sous plusieurs formes : cascade d’eau, grands arbres et des oiseaux aussi beaux les uns que les autres. Luxya était comme hypnotisée, lorsque la femme orc lui déclara :
Ceci est le grand temple en ruine des Ours hurlants. Rappelle-toi cette vue lorsque tu retourneras chez toi. Même les brutes peuvent apprécier un tel endroit.

Le cœur de Luxya s’attrista à la dernière parole de Thaom. *Je ressens sa rancœur et je peux la comprendre. Ce n’est pas très amusant d’être catalogué d’animal à tort par tous les peuples d’Ildirith*. La jeune femme aux cheveux verts se laissa guidée par l’orc jusqu’à une énorme et étrange tente entourée de verdure. Elles entrèrent à l’intérieur et une petite créature vint les rejoindre presque immédiatement. Il avait l’air minuscule à côté de Thaom. Ce petit être était curieux et presque rigolo si ce dernier n’avait pas arboré de nombreuses dents qui lui sortaient de la bouche. Il prit la parole et demanda à la guerrière :

"Thaom , qu'a tu là pour moi chère amiiieee ? Je ressent la magiiie et l'énerrrgie de l'Outre-monde sous cette cape..."

Luxya était un peu mal à l’aise face à cette petite créature qui arrivait à la « sentir » sans la voir de ses yeux. Finalement Thaom retira le capuchon posé sur les cheveux de Luxya pour découvrir son beau visage d’aasimar. Elle n’était plus très sereine mais Thaom était là donc elle ne craignait rien, enfin elle espérait du moins. L’aasimar venait à peine de penser cela que la femme orc déclara :

"Une Aasimar, sorcier, en chair et en os, pour le moment..."

Luxya n’aimait pas beaucoup ce sous-entendu et voulu parler pour dire ce qu’elle pensait lorsque Türtüma lui adressa enfin la parole :

"Je sais que le temps t'es compté et que tu recherches une certaine plante, ouii, je vois tout ça, dans ta têtttee ma chère amie. Mais tu dois d'abord nous aider."

*Décidément cet orc à l’art de lire en moi. Cela en devient assez gênant. Je ne peux plus penser ce que je veux sans qu’il sache tout*. Il ordonna à Luxya de le suivre. Elle ne voulait pas restée seule avec le petit orc et regarda Thaom d’un regard désespéré. Finalement elle dit à la femme au regard noir avec un faible sourire :

« J’espère que tu restes avec nous ? »

Visiblement oui et cela apaisa Luxya qui n’arrivait pas à s’expliquer ce calme constant qu’elle ressentait vis-à-vis de Thaom depuis que cette dernière l’avait sauvée. Des bruits au son bizarre se faisaient entendre et la chaleur se faisait de plus en plus pesante sous cette tente. Il y avait quelque chose de spécial derrière un certain voile opaque et Luxya se laissa menée par la curiosité. Elle posa ses yeux sur le petit être près d’elle et lui demanda tout simplement :

« Qui y a-t-il derrière ce rideau sorcier ? J’espère vraiment pouvoir vous être utile. Je n’ai pas envie d’avoir fait perdre du temps à Thaom qui a eu la patience de me protéger jusqu’ici. »

« J’espère que tu restes avec nous ? » avait demandé l'Aasimar l'air un peu mal à l'aise.Thaom lui avait légèrement souris répondant ainsi à sa question. Elle avait très envie de savoir ce que le sorcier avait caché au clan. Elle espérait que cette chose soit capable de se battre, leur longue balade sans embuche avait sans doute fait rouiller ses muscles. Tous les trois étaient donc tout près du fameux rideau qui voletait doucement, créant des jeux d'ombre inquiétants. La jeune femme prit la parole.

« Qui y a-t-il derrière ce rideau sorcier ?
J’espère vraiment pouvoir vous être utile. Je n’ai pas envie d’avoir
fait perdre du temps à Thaom qui a eu la patience de me protéger
jusqu’ici. »

- Ne soit pas si indulgente avec Thaom, si je n'avais pas demandé à ce qu'on mène à moi les Aasimars, tu serais sans douttte, euh, enfin tu ne serais pas là en ce moment, eh ça non, probablement pas.

Thaom, les bras croisés, évita le regard inquisiteur de la jeune femme par peur de laisser paraître son inconfort, chose qui ne lui arrive jamais. Cet instant ce prolongea un peu trop longtemps au déplaisir de la guerrière à son tour légèrement incommodée.

- Alors, vous êtess prêttes mes jeunes amiies ?

- Argg allons-y , ça ne peut pas être si terrible, non mais qu'on en finisse ! S'emporta Thaom en levant les yeux au ciel.

- Si Thaom, cela peut l'être. Ce soir dans cette tente, si vous entendez et voyez cette nouvelle réalité, vous serez liées. ajouta-il sur un ton solennel et très sérieux en fronçant ses gros sourcils.

- Liées ? Que voulez-dire à la fin?! demanda la guerrière en haussant le ton une fois de plus.

Un son plutôt aigu ce fit entendre derrière le voile et les ombres s'agitèrent un peu.

- Liées l'une à l'autre, oui. Jusqu'à l'accomplissement de ce qui vous incombe car vous avez le cœur brave et bon. Même toi Thaom, oui oui, hi hi. Chacune aura besoin de l'autre pour parvenir au bout de votre voyage. Je l'ai vu dans le crâne du loup, je l'ai vu tout comme je vous vois mes enfants. Il n'en tient qu'à vous d'aller voir par-delà ce voile...Mais si vous entrez, vous ne pourrez reculer.

Les deux femmes se regardèrent un peu confuses, un nouveau sentiment émergeant peu à peu de leurs entrailles. La peur ou plutôt la hâte de voir ce qui leur cause tant d'émoi sans même être là. L'Orc et l'Aasimar ne se connaissaient qu'à peine, et voilà qu'un sorcier leur parle d'un futur commun, une tâche aux côtés de la femme aux cheveux verts et au corps frêle ? Celle qui était encore sa prisonnière il y a quelques minutes à peine... Faut croire ! La guerrière ne se posait jamais autant de questions. Sans plus attendre, Thaom arracha violemment le tissus blanc et ne compris pas vraiment ce qu'elle devait en penser. Elle s'approcha du berceau de fortune pour y apercevoir un enfant. C'était un garçon d'environ 6 mois.

- Un bambin, et humain en plus ! C'est tout ? C'est une blague ou quoi ? Je vous ai déjà demandé pardon pour l'incendie de l'autre fois, je...

- THAOM TAIS-TOI ! Résonna la voix du sorcier dans toute la tente, ne ressemblant en rien de ce qu'elle avait déjà entendu sortant de sa petite bouche.

- Cet enfant est le seul qui fut fait de l'union d'une Aasimar et d'un Tiefflin. Jamais cela ne s'était produit et jamais cela n'aurait du arriver. Cet être semble peut-être angélique, mais il possède toutes les qualités et les défauts de ses deux parents. Il peut entendre les anges, mais aussi les démons. Mais ce n'est pas tout...

Les deux jeunes femmes se regardèrent de nouveau les yeux écarquillés.

- Ses pouvoirs sont fort supérieurs à ceux de ses géniteurs. J'ai vu quels choix s'offriront un jour à lui. J'ai vu la destruction et l'Outre-monde nous revenir. Mais j'ai aussi vu une nouvelle paix, un monde que vous ne pouvez vous imaginer pour le moment. Rien n'est encore certain. Cela dépendra de vous, et un peu de lui bien entendu...

Un long silence s'en suivi.

- Que devons-nous faire, sorcier ? . demanda simplement Thaom en regardant la femme à la peau blanche et duveteuse par endroits droits dans les yeux, comme pour lui dire que, pour elle, c'était d'accord. La mort et les épreuves ne lui posant aucun problème.

- Vous devez mener cet enfant à Bélin, j'y ai une vieille connaissance qui prendra soin de lui pendant son jeune âge. Ne vous en faites pas, quand votre tour viendra, il sera presque un homme...le problème c'est qu'il grandi très vite...Il n'a que deux mois, mais il à la taille et les aptitudes d'un bébé de 8 mois...

- Alors notre tour viendra assez vite si je comprends bien. Vous désirez que je quitte le clan et mon rang pour protéger cet enfant sur ... les terres des hommes ? Vous n'y penser pas... grimaça Thaom.

Elle entendit l'Aasimar étouffer un rire taquin.

- J'ai bien peur que si. À moins que tu ne préfères côtoyer les goules et les dragons, c'est toi qui voit.
Elle le regarda fixement. - Quoi que tu t'en accommoderais sans doute assez bien, ha ha, brave guerrière! ricana le vieux sorcier.

Tous les trois rirent un bon coup détendant fortement l'atmosphère.

« Ne soit pas si indulgente avec Thaom, si je n'avais pas demandé à ce qu'on mène à moi les Aasimars, tu serais sans douttte, euh, enfin tu ne serais pas là en ce moment, eh ça non, probablement pas. »

Aux mots du sorcier, Luxya regarda Thaom avec insistance en pensant tout simplement *J’imagine que je serais morte sans avoir pu justifier ma présence ou bien pire encore. Je n’ai pas la force d’imaginer ce que Thaom aurait pu me faire. Ce qu’il faut que je retienne c’est que cette femme, depuis que l’on s’est rencontrées dans cette jungle hostile, ne m’a jamais touchée pour me faire souffrir intentionnellement. Je me fiche de savoir pour quelle raison. Petit à petit cette orc prend une part importante dans mon esprit et je ne saurais l’oublier. Je ne comprends pas pourquoi je m’attache autant à Thaom qui n’en a probablement rien à faire de moi. Est-ce le destin ? Étions-nous destinées à nous rencontrer et à devenir amie ? Je n’en sais absolument rien. Mon cœur lui a envie d’y croire*.

Le monologue intérieur de la jeune aasimar fut interrompu par la petite voix du sorcier-chamane qui leur demandait si toute deux étaient prêtes pour découvrir ce qu’il y avait derrière les voilures opaques. La chaleur était toujours présente et l’atmosphère autour des trois créatures de plus en plus pesante. Thaom n’était clairement pas à l’aise et haussa la voix en déclarant que cette chose mystérieuse ne devait pas être si terrible que cela. La jeune femme aux cheveuxverts n’était pas du même avis que l’orc. Türtüma confirma la pensée de Luxya en contredisant Thaom :

« Si Thaom, cela peut l'être. Ce soir dans cette tente, si vous entendez et voyez cette nouvelle réalité, vous serez liées. »

La guerrière s’emporta à nouveau car elle ne comprenait pas ce que le sorcier venait de déclarer. Luxya à l’instar de la femme aux yeux de jais n’arrivait pas à délier le sens des paroles du petit orc qui continua à leur parler de sa petite voix étrange :

« Liées l'une à l'autre, oui. Jusqu'à l'accomplissement de ce qui vous incombe car vous avez le cœur brave et bon. Même toi Thaom, oui oui, hi hi. Chacune aura besoin de l'autre pour parvenir au bout de votre voyage. Je l'ai vu dans le crâne du loup, je l'ai vu tout comme je vous vois mes enfants. Il n'en tient qu'à vous d'aller voir par-delà ce voile...Mais si vous entrez, vous ne pourrez reculer. »

Luxya et Thaom se regardèrent l’une l’autre l’air perplexe. *Je ne comprends toujours pas ce que le chamane veut nous faire comprendre. Je suis peut-être lente en réflexion mais là franchement parler tout s’éclaircira si l’on voit enfin la chose derrière ce rideau. Devrais- je être inquiète de ces déclarations ?* Luxya se posait beaucoup de questions de ce genre. Finalement, Thaom s’emporta une troisième fois et arracha le rideau d’un geste rapide comme si elle avait lu dans les pensées de la jeune femme. *La délicatesse ne doit pas être le fort de Thaom*pensa-t-elle mi amusée et mi inquiète de ce qu’elles allaient découvrir dans la seconde suivante.

Les yeux de Luxya se posèrent sur un bébé qui devait tout juste avoir six mois. Tout ceci était des plus étrange. En quoi ce nourrisson était important aux yeux de Türtüma ? Thaom dit tout haut ce que Luxya pensait tout bas mais à sa manière propre bien sûre :

"Un bambin, et humain en plus ! C'est tout ? C'est une blague ou quoi ? Je vous ai déjà demandé pardon pour l'incendie de l'autre fois, je..."

Le sorcier intima à la guerrière de se taire. Sa voix avait changé. Elle était devenue plus claire et plus assurée *Un incendie ? De quoi parle Thaom ?* Le chamane repris de la même voix :

« Cet enfant est le seul qui fut fait de l'union d'une Aasimar et d'un Tiefflin. Jamais cela ne s'était produit et jamais cela n'aurait du arriver. Cet être semble peut-être angélique, mais il possède toutes les qualités et les défauts de ses deux parents. Il peut entendre les anges, mais aussi les démons. Mais ce n'est pas tout... »

*Comment est-ce possible ?* pensa Luxya toute étonnée en regardant Thaom.

« Ses pouvoirs sont fort supérieurs à ceux de ses géniteurs. J'ai vu quels choix s'offriront un jour à lui. J'ai vu la destruction et l'Outre-monde nous revenir. Mais j'ai aussi vu une nouvelle paix, un monde que vous ne pouvez vous imaginer pour le moment. Rien n'est encore certain. Cela dépendra de vous, et un peu de lui bien entendu... »

Une foule de questions se bousculaient inlassablement dans la tête de la jeune aasimar. Son esprit était tellement en ébullition qu’elle décida à prendre la parole pour poser certaines questions existentielles. Thaom fut plus rapide et demanda au sorcier ce qu’elles devraient faire avec cet enfant. Visiblement celle-ci avait accepté de faire tout ce que Türtüma leur demanderait à toute les deux.

« Vous devez mener cet enfant à Bélin, j'y ai une vieille connaissance qui prendra soin de lui pendant son jeune âge. Ne vous en faites pas, quand votre tour viendra, il sera presque un homme...le problème c'est qu'il grandi très vite...Il n'a que deux mois, mais il à la taille et les aptitudes d'un bébé de 8 mois... »

*Quand notre tour viendra …* Luxya comprenait bien maintenant qu’elle allait vivre non loin de Thaom pendant certaines années et que leur destin était désormais lié à cet enfant. Heureusement, Thaom et elle ne devraient pas jouer à « Papa et Maman » avec ce gamin. L’aasimar n’aurait vraiment pas le temps de s’en occuper convenablement et elle doutait fort que Thaom sache mieux qu’elle comment éduquer cet enfant mi ange mi démon.

"Alors notre tour viendra assez vite si je comprends bien. Vous désirez que je quitte le clan et mon rang pour protéger cet enfant sur ... les terres des hommes ? Vous n'y penser pas..."

Luxya ne put s’empêcher d’étouffer un petit rire moqueur. La grande chef guerrière sanguinaire allait devoir abandonner sa vie passionnante pour s’occuper d’un enfant loin de son peuple. C’est vrai que l’idée pouvait paraître un peu ridicule mais c’était bien ce que le sorcier lui demandait. Ce dernier dit d’un air amusé :

« J'ai bien peur que si. À moins que tu ne préfères côtoyer les goules et les dragons, c'est toi qui voit. Quoi que tu t'en accommoderais sans doute assez bien, ha ha, brave guerrière! »

La remarque du sorcier était assez comique et Luxya se lâcha en riant de bon cœur avec ses deux compagnons orcs. Les cœurs se déchargeaient de leur crainte pendant un moment. Luxya se dirigea vers le berceau et prit le petit être dans ses bras. Il paraissait tout à fait normal. Celui-ci avait de doux cheveux aussi noirs que ceux de Thaom. Sa peau était mate et ses yeux étaient d’un bleu vraiment intense. Ce regard était celui d’un aasimar, Luxya en était certaine. Mais Türtüma les avait bien prévenues que cet enfant était également mi démon. *C’est notre rôle de le mettre le plus possible sur le droit chemin. Le côté bon lui irai tellement mieux. Je n’arrive pas à imaginer son autre côté tiefflin. Je veux que cet être deviennent bon et accomplisse des choses positives et constructives*. Petit à petit Luxya tomba sous le charme de ce bébé unique. Elle garderait tout de même l’idée dans son esprit comme quoi cette progéniture était le fruit d’une union entre une aasimar et un tiefflin et donc qu’il n’était pas totalement bon ou totalement mauvais. Elle arracha son regard de celui de l’enfant et le reposa dans son berceau avant de retourner auprès des deux orcs en face d’elle et leur dit enfin :

« Je suis quand même curieuse de savoir d’où il vient et pourquoi il n’a plus de parents ? A-t-il un prénom et un nom ou bien devons-nous lui en trouver un ? Je me ferais un plaisir de mener cet enfant à Bélin mais il me faut plus d’informations à son sujet. J’aimerai connaitre son histoire à ce petit chéri. Connaissiez-vous ses parents ? Avez-vous d’autres choses importantes à me dire Türtüma ? Vous ne me dites certainement pas tout ce que vous savez ».

Elle avait déclaré cela d’une voix plus dure que d’habitude car l’enjeu était très important et qu’elle sentait que quelque chose lui avait été caché. Il fallait qu’elle sache tout en détails même si cela était difficile à entendre. Elle avait les épaules solides malgré sa taille fine et son manque de muscles.

Rien n'allait plus dans la tente du shaman et personne ne comprenait quoi que ce soit concernant ce bébé mi-ange mi-démon. Thaom fut d'abord étonnée de la demande du sorcier, mais demeura pourtant calme et sentait que la chose ne la surprenait pas outre mesure et même qu'elle en avait plutôt envie. Défendre et guider un être aussi unique était un très grand honneur pour la guerrière orc. L'Aasimar était cependant beaucoup plus pressée dans savoir plus. Quant à Thaom, le passé de l'enfant lui importait peu.

- Rien de ce que je sais ne vous a été caché mes jeunes amis. avait rétorqué Türtüma à la question de la jeune femme pâle. '' Sauf peut-être quelques détails euh sans trop d'importance...Arrgg écoutez je vais vous expliquer. C'est que ce qui s'est passé me sidère encore aujourd’hui et je suis difficilement impressionné ! '' ajouta t-il.

- On vous écoute vieil ami. dit Thaom très calmement.

- Les tigres, ce sont les tigres géants qui ont mené à nous cet enfant. Le mâle dominant m'a dit qu'ils l'avaient sauvé d'une attaque d'une faction nommée le Gantelet à la demande du père impuissant devant cette injustice. Le Tiefflin criait à la bête de sauver sa progéniture, qu'il devait survivre pour ramener la paix. Il criait aussi son nom pour se donner du courage pendant que les soldats le torturait devant sa femme agonisante...

Il fit une pause, l'air dégouté par son récit. Et avec raison.

- Et ce nom c'est...?

- Il se nomme Liam ce petit, et Liam viens avec vous. Vous devez partir ce soir. Le Gantelet le poursuivra même au péril de leur vie. Je ne crois pas qu'ils puissent venir jusqu'ici mais le mal connait des voies que le bien ignore...Nous devons pas les sous-estimé.

Il saisi et tendit l'enfant vers l'Aasimar. Elle parut perplexe et fixa le vieil Orc.

- Bien entendu tu auras ce que tu es venu chercher ma jeune amie, alors, qu'elle est donc cette plante dont tu as tant besoin ? questionna t-il.

- Je... tenta l'Aasimar mais le sorcier la coupa de nouveau.

- Non attends, ça me reviens , attends moi ici cela ne prendra qu'un instant.

Et il revint quelques instants plus tard avec un rouleau de tissus contenant une petite plante verte à l'odeur très prononcée.

Luxya attendit son regard planté dans celui du sorcier. Ce dernier lui répondit sincèrement :

Rien de ce que je sais ne vous a été caché mes jeunes amis. ' Sauf peut-être quelques détails euh sans trop d'importance...Arrgg écoutez je vais vous expliquer. C'est que ce qui s'est passé me sidère encore aujourd’hui et je suis difficilement impressionné !

Luxya le savait, elle avait senti qu’on ne lui avait pas tout dit à propos de cet enfant. Elle but donc une à une les paroles de Türtüma :

Les tigres, ce sont les tigres géants qui ont mené à nous cet enfant. Le mâle dominant m'a dit qu'ils l'avaient sauvé d'une attaque d'une faction nommée le Gantelet à la demande du père impuissant devant cette injustice. Le Tiefflin criait à la bête de sauver sa progéniture, qu'il devait survivre pour ramener la paix. Il criait aussi son nom pour se donner du courage pendant que les soldats le torturait devant sa femme agonisante... Il se nomme Liam ce petit, et Liam viens avec vous. Vous devez partir ce soir. Le Gantelet le poursuivra même au péril de leur vie. Je ne crois pas qu'ils puissent venir jusqu'ici mais le mal connait des voies que le bien ignore...Nous devons pas les sous-estimé.

En entendant parler du « Gantelet » Luxya frissonna et une ombre passa sur son cœur. Des images encore très nettes de son père disparu lui revint en tête. Les collègues d’armes d’ Haldir Silmë soupçonnaient cette faction horrible d’être l’auteur de la disparition du père tant aimé de Luxya. Il est vrai que durant son enfance elle ne l’avait pas vu beaucoup car il était fort pris par son boulot à la main rouge. Mais le peu de temps que la jeune aasimar voyait son papa c’était chaque fois un pur moment de bonheur. La jeune femme avait les larmes aux yeux et se détourna pour ne pas montrer aux orcs son trouble. Elle regarda encore l’enfant que Türtüma lui avait remis dans les bras et ce dit en elle-même *Je ferais tout pour que tu sois bon Liam. Tu seras quelqu’un de bien. Je m’engage à ce que tu le deviennes*

Son esprit retourna à son père et pensa avec conviction qu’un jour elle saurait ce qui lui était arrivé. On n’avait jamais retrouvé son corps alors elle gardait secrètement espoir de le retrouver en vie quelque part sur le continent. En attendant elle devrait s’occuper de Liam et l’amener chez la connaissance du sorcier à Bélin. Mais Luxya ne devait aucunement oublier sa toute première mission. A la base elle était venue ici pour cueillir de la mélisse et elle devait en trouver avant de retourner en Hydrasil avec Thaom et Liam. Soudain le chamane lui dit comme si de nouveau il avait lu dans ses pensées :

Bien entendu tu auras ce que tu es venu chercher ma jeune amie, alors, qu'elle est donc cette plante dont tu as tant besoin ?

Luxya commenca : « Je... »

Non attends, ça me reviens , attends moi ici cela ne prendra qu'un instant.

Effectivement quelques minutes plus tard il revint avec un rouleau de tissu avec de la mélisse de très bonne qualité. Luxya le remercia chaleureusement de son aide précieuse. Elle ne serait aucunement obligée de retourner dans cette jungle horrible pleine de dangers en tout genre. L’aasimar aux yeux violet demanda quand même au petit orc comment s’appelait sa connaissance et où il habitait exactement. La petite créature lui répondit :

« Ma connaissance est humaine. C’est un ancien marchand qui a encore son propre bateau et qui saura protéger le petit. Je lui fais entièrement confiance. C’est mieux qu’il grandisse dans un monde qui n’est pas le sien au début. Ce marchand s’appelle Kaaleron Sanovian et vis dans une petite maison non loin de l’académie d’Urion. Sa maison est toute petite et il y a une enseigne en forme d’encre sur sa porte. En cherchant bien vous la trouverez toi et Thaom. Maintenant partez et pressez-vous. Il est temps »

Sur ses mots il poussa légèrement Luxya qui avait toujours Liam dans les bras vers la sortie de la tente. Elle remit sa capuche sur sa tête d’une main et enveloppa soigneusement le bébé dans sa cape sans l’étouffer pour le cacher aux yeux des autres orcs à l’extérieur. Thaom et Luxya dire adieu au sorcier et sortirent à l’air libre. Cela faisait du bien de sentir le vent sur la peau. L’aasimar savoura un instant ce bonheur et pencha de nouveau la tête pour ne pas être repérée. Thaom la conduisit sur le même chemin qu’elles avaient pris pour venir mais en sens inverse. Les deux femmes sortirent du temple en ruine et traversèrent la cour pour enfin sortir du village. Thaom était tout à fait naturelle et lança de nouveau une phrase à l’un et à l’autre sans leur dire qu’elle partait loin pour ne revenir que dans plusieurs années. Elles marchèrent pendant quelques heures et arrivèrent enfin au fleuve qui les séparait de Térovia. C’est à ce moment que Fileg refit son apparition pour se percher à son endroit habituel. Il ébouriffa ses plumes et émis un petit cri strident en voyant l’orc. Luxya lui dit pour le rassurer : « Ne t’inquiète plus Fil. Thaom ne nous veut plus aucun mal. Sois en paix désormais » elle lui passa une main sur son petit dos emplumé et il se relâcha instantanément. Elle avait toujours Liam sous sa cape et le libéra enfin de son vêtement qu’elle rendit à Thaom. Luxya s’était habituée à l’odeur mais quand même c’était mieux sans. Plusieurs embarcations était cachées sur la rive du fleuve et Thaom en pris une pour traverser et arriver ainsi en territoire nain. Le soir tombait et elles se reposèrent à la belle étoile l’une après l’autre pour surveiller l’enfant. Celui-ci s’était endormi paisiblement sans jamais se réveiller.

Le lendemain matin elles se rendirent à un port sur la côte et elles purent embarquer à bord d’un navire marchand moyennant dix pièces d’or. L’aasimar les donna sans discuter et la traversée fut plus rapide qu’à l’aller. Deux jours seulement suffirent pour arriver au Grand port de Varakir. Il y régnait un désordre incroyable. Des centaines de personnes se pressaient partout sur le port et dans la ville. Mais grâce à la carrure de Thaom c’était facile pour Luxya de se frayer un chemin parmi tous ces gens. Elles s’arrêtèrent un instant dans un endroit à l’écart pour manger et nourrir le bébé. Luxya avait préparé une mixture faite d’orange, de pomme et de biscuits qu’elle avait reçus sur le bateau. Liam avait l’air d’adorer ça alors elle le nourrissait à cela et lui donnait un peu de lait de temps en temps aussi reçu sur le bateau. L’équipage avait été sympathique pour une fois et Luxya remercia son Dieu pour sa grande bonté.

Une fois rassasiés, ils quittèrent le port et se dirigèrent vers le nord en direction de Bélin. Après deux jours de marche sans soucis majeurs elles arrivèrent épuisées au petit village de Simpliste. Thaom et elles n’étaient plus très loin et finalement atteignirent Bélin tard dans l’après-midi. Ils devaient être 17h. Elles cherchèrent pendant un petit temps la maison du vieux marchands et la trouvèrent enfin avec une enseigne en forme d’ancre sur la porte comme l’avait dit le sorcier du clan des Ours hurlants. Luxya frappa à la porte et attendit quelques secondes avant que cette dernière ne s’ouvre sur une sorte de géant aux cheveux gris comme les brumes et au regard azur vif et acéré. Il regarda les deux femmes tour à tour et tomba sur le bébé. L’aasimar surprise d’un tel physique prit enfin la parole :

« Bonsoir à vous. Je suppose que vous êtes Kaaleron Sanovian. Nous venons de la part de Türtüma sorcier orc du clan des ours hurlants. Je m’appelle Luxya Silmë ».

Thaom se présenta à son tour et l’homme les fit rentrée toute les deux. Thaom expliqua toute l’histoire à Kaaleron qui ne la coupa pas une seule fois. Il se contenta d’acquiescer de la tête en jetant des coups d’œil au bébé de temps en temps. Une fois le récit de Thaom terminé. Le vieil homme se contenta de leur dire :

« D’accord, je ferai ce que mon vieil ami Türtüma me demande. Je le ferai avec plaisir. Je lui dois bien ça » et il prit Liam des bras de Luxya. Celle-ci fut soulagée de voir que le petit ange/démon était en de bonnes mains. Elle ferait confiance à cet homme qui avait l’air bon et sage. Elle lui demanda tout de même :

« Pourra-t-on venir lui rendre visite de temps en temps à ce petit chéri. Je me suis déjà attachée à lui et ne plus le voir serait difficile pour moi »

« Bien sûr Mademoiselle Silmë. Quand vous le voudrez »

A ces mots les deux femmes prirent congé et quittèrent la petite maison. Une fois dehors et la porte refermée derrière elles, Luxya se tourna vers Thaom et lui dit :

« J’espère que l’on se reverra un jour avant de s’occuper de Liam. J’ai été contente de faire ta connaissance et je te souhaite bonne chance dans ta nouvelle vie. Si tu as besoin de quelque chose viens me voir chez Nassa. C’est là que je vis. Tu n’as cas demander à quelqu’un ton chemin. Ici tout le monde sait où habite Nassa la guérisseuse »

Luxya lui fit un dernier grand sourire et partit avec Fileg en direction de son logis. Elle n’avait plus une minute à perdre pour finir sa mission. Elle devait préparer ce fameux remède tant attendu.

[FIN]