Forge des Asiniël - Jour 1

Cela ne faisait qu'une journée que j'étais de retour à Varak. Je m'étais dit qu'un peu de vacances ne serait pas de trop. Ces derniers temps tout n'avait pas été des plus facile en vérité. Des affaires un peu plus complexes et en nombres, des rencontres étranges et finalement une qui sortait du lot. J'avais besoin de réfléchir et pour cela, j'avais besoin de m'éloigner d'Hydrasil. C'est à ce moment là que j'avais reçu une lettre de mon père m'indiquant qu'il aurait bien besoin de me voir. Je n'avais pas compris ce jour là dans la lettre que s'il voulait me voir ce n'était pas pour me raconter ses souvenirs, mais surtout pour l'aider. Effectivement, à peine arrivée on me mis au turbin à la forge.

« Désolé de te demander ça, mais j'ai réellement besoin d'aide là. »

Je jetais rapidement un coup d'oeil au carnet de commande et je compris le besoin imminent.

« Mais ou est Kelt ? Pourquoi n'est-il pas là pour te donner un coup de main ? »

« En fait il a un petit problème de santé et il ne peut pas venir travailler pour le moment. S'il te plaît. »

Il me regarda avec son air de chien battu. Comment pouvais-je lui dire non ? Et puis de toute façon je ne voyais pas réellement pourquoi je lui dirais non. Il m'avait sauvé étant petite, il m'avait élevé avec tout l'amour qu'il possédait, m'avait apprit la forge, à me battre, à me défendre. Il avait toujours pris soin de moi. Je ne pouvais pas lui dire non. Même s'il ne s'agissait que de mon oncle, pour moi il était mon père. Je lui dis donc que je l'aiderais et il m'expliqua ce que je devais faire. Tant que lui s'occuperait des grosses commandes, j'avais seulement à m'occuper de celle qui ne durait que pour une journée. La forge d'une dague, ou alors d'un épieu. Tous les manches étaient déjà prêt ne restait finalement que les lames. Je me mis donc rapidement au travaille. Cela faisait un certain temps que je n'avais pas forgé et pourtant, étrangement mon corps se souvenait des gestes. D'abord plongé le fer dans le feu pour le ramollir. Après un certain temps à définir, récupérer la barre de fer et la travailler.

Je ne savais pas comment le dire, mais travailler de la sorte était une sorte d'exutoire. Je ne pensais à rien lorsque je faisais cela. Tout ce qui tournait comme idée, comme probable réponse dans ma tête semblait s'évaporer au grès de ma connaissance des métaux. Je n'étais pas une experte, loin de là en vérité. Mon père était expert mais il avait fait en sorte de m'apprendre les gros gestes de base et finalement je me retrouvais à frapper le métal de la bonne façon. Une fois à droite, une fois à fauche, faire attention à ne pas frapper trop fort pour éviter les lames trop fines qui se casserait au polissage. Je prenais mon temps je devais l'avouer mais en vérité cela allait plutôt vite. Je finis par contre rapidement en sueur et je me félicitais pour le coup d'avoir eu la présence d'esprit de mettre des vêtements léger et d'attacher mes cheveux en une longue tresse. Une fois la lame à la bonne épaisseur, replonger la dans la flamme.

Ressortez la après quelques instant, il ne faut pas qu'elle soit trop chaude et pour ce tour-ci, la mettre en forme. Je fis cela avec application et finalement après quelques instant je me retrouvais avec la lame de ma dague. Cela ne me prit pas trop de temps. Une fois cela finis, mettre la dague à refroidir en faisant attention au baquet. Le premier avec de l'eau tiède et le second avec de l'eau froide. Ne pas plonger la lame dans de l'eau froide de suite sinon cela provoquerait des lésions intérieurs. J'avais retenu tous les trucs et astuces de mon père et j'étais contente de ça. Une fois la lame à la bonne taille et forme, il ne restait plus qu'à l’accrocher au pommeau et ensuite à la polir. Je passa donc ma journée à faire cela, il y avait nombre de petite arme à créer ou carrément à refaire. Ce travail était réellement fatiguant mais je ne pouvais m'empêcher de l'apprécier. Ce n'est qu'en fin de journée que je finis par m'arrêter, lorsque quelqu'un entra dans la boutique. Je levais la tête au même moment et lâchais mes outils pour me porter à sa rencontre.

« Bonjour, puis-je quelque chose pour vous ? »

« Oui, je viens chercher une dague. Je me nomme Alendil Aridar. Je l'avais commandé il y a de cela quelques jours. J'espère qu'elle est prête, c'est pour un cadeau d'anniversaire. »

« Ne vous en faites pas, si on vous a dit que ce serait prêt aujourd'hui, alors c'est que c'est prêt. »

J'allais rapidement regarder dans les objets terminé et trouvais la dague d'ornement. Une belle facture. Celle dont j'avais fait la lame en premier. Je n'avais pas remarque que le pommeau était autn travaillé. Et je souris à cette pensée. Mon père était réellement doué et Kelt aussi visiblement. Je pris donc l'objet avec le plus de précaution possible, le présenta à l'homme en face de moi qui ouvrit des yeux ronds.

« Incroyable, votre travail est rapide et soigner. Pourriez-vous me l'emballer ? »

« Je vous fais ça de suite. »

Et je repartis pour revenir quelques secondes plus tard avec un paquet cadeau, tout beau, tout neuf que je lui tendis. Il déposa quelques pièces sur le comptoir, le prix de l'arme que je rangeais dans la caisse de mon père. Finalement faire une arme était aussi gratifiant que de résoudre une enquête. Je souris à cette pensée et finalement reprit mon travail. Les jours qui allaient suivre n'allait pas être de tout repos.

Forge des Asiniël - jour2

Je ne comprendrais jamais les gens je crois. Mon regard se porte sur le client devant moi avec un air d'incrédulité. Au départ, j'ai bien cru qu'il se moquait de moi et qu'il cherchait à me faire une blague. Seulement, je n'ai pas énormément d'humour et en laissant aller mon empathie j'ai finis par remarqué qu'il était réellement sérieux. Pourquoi donc chercher à faire d'une arme normale, une arme d'apparat ? Pourquoi s'obliger à mettre de pierreries dessus alors qu'elle était tout bonnement parfaite ? Je tournais mon regard vers mon père qui souriait d'un air niais et idiot. Il savait parfaitement ce qui allait arriver c'est pour cela qu'il était tout guilleret ce matin. J'aurais dû me méfier. Je savais parfaitement que lorsqu'il était comme cela, ça n'augurait rien de bon et de plus. J'aurais dû prendre plus de temps pour mon entraînement, traîner derrière et attendre qu'il prenne ce client. Seulement voilà, trop bon, trop con. J'avais envie de l'aider et bien entendu il n'avait rien trouvé de mieux que de me laisser son client qui venait faire rajouter des joyaux sur une arme. Mais qui se battrait avec une arme dont le pommeau était sertis de joyaux ? Je vous le demande bien qui ? Bien entendu plus je râlais intérieurement contre cette idiote et plus cela faisait rire mon andouille de père qui faillit s'étouffer derrière et ce fut finalement le client qui me sortit de mes pensées.

« Alors voilà, je vous aie fait un dessin, j'espère que ça ira, je ne suis pas trop expert dans ce domaine et je ne sais pas réellement comment représenter correctement les pierres. »

Je regardais le dessin qu'il me tendait et soupirais intérieurement. Mon dieu, on aurait dit un dessin d'enfant. Je le regardais et ressentis son immense sérieux. Bien vu que c'était réellement ce qu'il voulait autant se mettre de suite au travail.

« Si ça ne vous dérange pas je vais refaire rapidement le dessin et vous me direz si c'est exactement cela dont vous avez besoin. »

Je pris une feuille à côté de moi, prit le fusain et recommença son dessin avec plus de précision. Si je ne voulais pas que le pommeau ne ressemble plus à rien il fallait bien que je refasse correctement ce dessin qui semblait totalement hors norme. Cela ne me prit que quelques minutes et lorsque je tendis le dessin au client, celui-ci sourit plus que de raison.

« Je savais que j'avais bien fait de choisir cette forge pour ce que je voulais faire. Combien de temps cela vous prendra ? »

« Ce soir ce sera fait. »

Et il sortit au moment même où mon père explosa de rire. Je me tournais finalement vers lui.

« Ça va t'es fier de toi je suppose ? »

« Oh oui très fier. »

Et il recommença à rire de plus belle. Je le laissais se marrer comme un idiot et commençait mon travail. Ce genre de boulot était très spécifique. Il fallait faire très attention à ne pas trop chauffé le pommeau pour éviter qu'il ne se déforme, mais il fallait le chauffer assez pour pouvoir enchâsser les pierres. Je me mis donc au travail, chauffant assez pour ne pas détruire le travail sur le pommeau et enchâssant tranquillement les pierres par la suite. Cela me prit pas loin de plusieurs heures et comme le remarquais avec les pierres il y avait des trous par endroit, je me permet de rajouter un filigrane en or sur le pommeau. Ne restait plus maintenant qu'à attendre que celui ci refroidissent. La fin de la journée approchait, le client arriva alors que je m'occupais d'une épée. Heureusement que j'avais terminé de la façonner. Je posais donc ma lame et récupéra la sienne pour la lui présenter. Sa façon de la regarder avec les yeux tel des billes me fit sourire.

« Je me suis permise de rajouter un filigrane d'or car par endroit cela faisait pas mal de vide, ainsi on a l'impression que c'est plus rempli, j'espère que cela vous plait. »

Finalement même si sa demande était saugrenue, il n'était pas désagréable ce gars et puis comme toujours, le client est roi non ?

« C'est mieux que ce que j'espérais merci, merci énormément. C'est mon frère qui va être heureux depuis le temps qu'il souhaitait orner son mur avec une magnifique épée. Je ne sais quoi vous dire. »

Je lui souris tranquillement (sourire commerciale bien entendu mais sincère) et le laissais repartir alors qu'il déposa une bourse sur le comptoir que je rangeait précieusement. Bien ne me restait plus que désormais à terminer cette épée et à ranger pour finir ma journée.

Forge des Asiniël - Jour 3

L'aube se levait tranquillement alors que mes pas me ramène vers la maison de mon père. Mon entraînement matinal vient de se terminer et il me tarde de rentrer pour voir mon père et savoir quelle crasse il m'a réservé aujourd'hui. Ces deux derniers jours j'avais réussit à me remettre tranquillement au travail. Je devais avouer que contrairement à lui je n'étais pas capable de forger de grosses armes et donc je ne m'occupais que des petites, celle qui ne nécessitait pas une force titanesque. Je n'étais pas dépourvus de force loin de là, mais je n'étais pas non plus comme lui. Lorsque je le regardais, je me demandais si mon père lui ressemblait. Fort, puissant, avec quelque chose de bestial chez lui. Je ne me souvenais pas de grand chose de mes parents, mais ce dont je me souvenirs consistait en une déclinaison de sentiments et de sensations et le sentiments le plus présent était bien entendu l'amour. Je crois que même dans la mort il ne pourront cesser de s'aimer tant que je me souviens de ce sentiment comme s'il était constamment présent. Je passais donc la porte de la maison alors que mon odorat capta l'odeur du chocolat chaud. J'en salivais déjà d'avance surtout qu'une bonne odeur de pain frais flottait aussi. Je m'approchais de la table tranquillement jusqu'à finalement m'asseoir. Mon père se tenait là et me regarda.

« Et la douche ? »

Je grognais, j'avais l'intention de la prendre après manger. Finalement je montais les escaliers, entrais dans la salle de bain et prit une bonne douche. Une demi-heure plus tard, les cheveux tressés des deux côtés et les autres laissé libre comme à mon habitude, je descendis tranquillement et m'installa à table. Il ne me fallut que peu de temps pour dévorer ce que j'avais sous la main. Deux belles tranches de pain avec de la confiture fais maison. Une bonne confiture de mûre. Une fois mon petit déjeuner engloutit, je pris la peine de lui demander ce qui allait m'arriver aujourd'hui.

« Alors c'est quoi le programme ? »

« Eh bien, j'ai des livraisons à faire et je ne peux les confier à personne d'autre que toi. Ça te dérange ? »

« Pas le moins du monde, donne moi la liste et je me lance à l'assaut des livraisons. »

Avec un sourire il me donna une liste longue comme le bras. Quinze personnes a aller livré avant ce soir, je n'avais pas intérêt à me relâché. J'attelais donc une petite carriole à Arkaël. Je dû pour cela le soudoyer avec des légumes et des fruits sachant qu'il ne supportait pas tirer une charrette. Il préférait de loin la liberté de pouvoir gambader, sauf que là nous n'avions pas le choix. J'avais deux armures à livrer et ce n'était pas en les portant que j'allais y arriver. Je posais donc les deux armures et les vingt armes que je devais livrer. Heureusement que toute n'était pas faite pour le combat. Il y avait là dedans de magnifique armes d’apparat. Je laissais donc mon assistant Arkaël tirer la charrette et se faire offrir fruit et légumes pendant que moi je livrais les armes et armures tout en récupérant les différentes bourses. Heureusement pour moi les clients étaient sympathique et ne s'offusquait pas alors que j'avais quelques minutes de retard sur l'horaire. Je finis finalement par rentrer alors que le jour déclinait tranquillement. Dételant mon compagnon de tous les jours, je finis par l'emmener à l'écurie pour le pouponner vu le travail qu'il avait fait, il méritait bien ça. Et finalement je revins dans la boutique alors que mon père et le regardais terminer avec un client puis lui déposais les quinze bourses. Avec un faux bâillement, je me le fixais tranquillement.

« Purée avec toutes l'énergie que je te donne tu vas bientôt me devoir un mois de salaire. »

Il éclata de rire et je lui donnais un de mes rares sourires. Puis il ferma le magasin. Demain serait une autre journée pleine de rebondissement j'espérais juste que je n'aurais pas encore à faire d'autre livraison de ce genre, parce que mine de rien c'était drôlement fatiguant.

Forge des Asiniël – Jour 4

Le réveil se fit un peu plus rude cette journée là. La fatigue se faisait rapidement sentir mais heureusement en arrivant à la boutique après un sérieux petit déjeuner et une bonne douche qui avait réussit à me remettre d'aplomb je trouvais que le carnet de commande avait bien diminuer. Cette journée n'allait probablement pas être paisible, mais au moins mon père se retrouverait avec moins de travail. D'ailleurs en parlant de lui ou était-il ? Ces derniers jours il avait passer une bonne partie de la nuit à travailler et j'avais un peu peur qu'il ne se soit surmener. Après un tour complet de la forge je finis par me rendre au bureau jouxtant la forge. Un grand et magnifique bureau qui contenait de nombreux dessins d'arme disséminé partout. Et c'est là que je le vis. Allongé dans son fauteuil préféré il dormait à poing fermé. Seulement il le faisait sans être couvert. Avec un sourire doux que seul lui arrivait à m'arracher je finis par prendre la couverture tout prêt et le couvrir avec. Je finis par faire un peu de rangement dans le bureau histoire d'y voir un peu plus clair lorsque je finis par tomber sur le dessin d'un épée juste magnifique sur laquelle il était marqué ''urgent, reste à la polir et la souder au pommeau''. Je finis par prendre le dessin et l'emmener dans la forge. Si cette épée était urgente autant la faire et si je n'étais pas aussi doué que lui, les pommeaux d'épée ça me connaissait.

Je farfouillais donc dans les lames qui se trouvait non loin de là. Il n'y en avait pas qui ressemblait au dessin et finalement après une dizaine de minutes je tombais sur la lame en question. Je la regardais éberlué. D'une finesse hors du commun cette lame était mi-longue et en boite au bout. Une fine gouttière se tenait de par et d'autre de la lame et descendait le long de celle-ci pour permettre au sang de s'évacuer en cas de besoin. J'étais fasciné par ce travail, après mes cimeterres je crois que cette lame était la plus belle qu'il est forgé. Elle ne brillait certes encore pas mais quand j'aurais terminé de la bichonner, elle serait comme neuve. Je posais donc la lame sur la table et entrepris de regarder le dessin du pommeau. Contrairement aux autres que j'avais pu créer, le pommeau n'était pas droit mais légèrement courbé comme pour mieux tenir en main. De plus, il possédait des rainures descendant en spirale de la garde au bout qui se terminait en rond avec une cordelette fine en soie. Je regardais le tout et me demandait si j'allais y arriver. Finalement après deux secondes de réflexion je mis mes doute de côté. Si je n'essayais pas je ne pourrais de toute façon pas y arriver.

Je pris donc le métal le plus léger dont nous disposions. Commença à le faire fondre et puis à le sculpter. Cette opération me prit une bonne matinée. Alors que midi approchait je venais de terminé les rainures. Maintenant que cela était fait, je devais lui donner sa couleur avant de la fixer à l'épée. Visiblement l'arme complète devait être argentée. Je préparais donc une solution d'argent et une fois celle-ci chaude je plongeais le pommeau en entier pour le ressortir quelques secondes plus tard. Lorsqu'il fut en phase de séchage, je me penchais sur la lame. Plongeant délicatement celle-ci dans le feu juste histoire de ramollir un peu le bout non pointues pour fixer le pommeau. Une fois ramollit, je partis avec et fixait tranquillement le pommeau. Maintenant ne restait plus qu'à laisser refroidir, équilibré le tout et bien sur polir tout cela pour lui donner sa forme. Pendant que la lame finissait de refroidir je me mis à ranger et à chercher la cordelette en soie que je trouvais sur le bureau. Je remarquais alors la bourse laisser sur le comptoir certes à l'abri des regards mais tout de même. Je la rangeais dans la caisse en fer ou était ranger le reste de l'argent et retournais vers mon arme qui était bien froide. Polir n'était pas le plus agréable du travail mais cela rendait l'arme comme nous l'espérions. Je polissais donc en silence enlevant le surplus de solutions argent du pommeau, rendant la lame étincelante et après un petit moment je finis par affûter la lame et a passer un coup de peau pour la rendre totalement étincelante. Je finissais d'accroche la cordelette de soie lorsque mon père déboula dans la pièce.

« Bordel, bordel, bordel, je me suis endormit c'est malin. »

Je posais l'épée et le regardant me chercher du regard.

« Si c'est moi que tu cherche, je suis là. »

Il sursauta et finalement s'approcha.

« Pourquoi tu ne m'as pas réveillé lorsque tu as vu que j'étais endormis, j'ai un travail urgent à faire et je n'aurais jamais terminé à temps. »

Au même moment ou il commençait a déblatérer tout cela, un client entra dans la pièce. Lorsque mon père posa son regard sur lui, il se décomposa.

« Je viens chercher mon épée. »

Je comprenais mieux pourquoi elle devait être magnifique. Un garde royal de Bélin, pas étonnant que cette épée devait être magnifique et tout en argent. Je finis par regarder mon père puis le garde et finalement ce fut mon père qui reprit la parole.

« Je suis navré, je ... »

Le garde me regarda arriver avec la lame et finalement ce fut à mon tour de parler.

« Voici votre commande, j'espère qu'elle vous plaira. Mon père a mit tout son cœur à l'ouvrage dedans il n'y a qu'à regarder les dessins. »

J'offris mon sourire le plus commerciale tout en étant chaleureux. Le garde regarda la lame avec des yeux ronds et la soupesa, l'essayant encore et encore.

« Magnifique, l'équilibre entre la lame et le pommeau est parfait. Je savais que j'avais bien fait de vous confier ce travail. Tenez voici la somme due avec un petit bonus pour la rapidité et la beauté de la lame. »

Et il me donna une bourse plutôt bien repli. Je le remerciais en lui disant que s'il avait besoin il ne fallait pas hésiter à passer, il me répondit que vu le chemin qu'il devait parcourir il s'y prendrait à l'avance mais me remercia. Je finis par me tourner vers mon père qui semblait éberlué.

« Tu as finis l'épée... »

« Ben j'ai trouvé le plan, c'était écrit urgent alors je l'ai terminé. La lame est réellement magnifique, tu as fait du boulot d'orfèvre. »

« Mais … tu as dit que c'était moi qui l'avait terminé alors que c'est toi qui... tu aurais dû me réveiller. »

« Papa, même toi tu as besoin de dormir. De plus que ce soit toi ou moi c'est la même famille et puis tu avais fait le plus gros du boulot alors arrête de t'en faire. Et puis mon savoir c'est celui que tu m'as inculqué alors arrête de te prendre la tête avec ce genre de chose d'accord ? C'était pas un ami à toi lui d'ailleurs ? »

« Si c'est pour ça qu'il a fait autant de chemin. Je devais venir te voir d'origine avec cette épée et lui ramener. Il prends ses fonctions dans peu de temps. »

Il finit par s'asseoir et me regarder.

« Merci ma grande tu m'as été d'une utilité à couper le souffle je ne sais pas comment te remercier. »

« Eh bien mangeons dehors ce soir ce sera bien assez suffisant tu ne crois pas ? »

Un sourire et je finis par reprendre mon rangement. Mon père finis par s'y mettre aussi, plus reposé, il avait l'air bien mieux. En rigolant nous nous mettions tout deux au travail, ce soir nous prendrions un peu de temps pour nous deux et ce n'était pas si mal.

Forge des Asiniël – Jour 5

La jour se levait tranquillement et pour la première fois de la semaine je ne m'étais pas levé avant l'aube pour aller m'entraîner. J'avais l'impression d'avoir fait un peu trop d'effort ces derniers temps. Entre mes entraînements matinaux et forger je venais de me rendre compte que j'avais un peu trop poussé mes muscles et qu'il se rappelait à moi douloureusement. Je n'étais heureusement pas du genre à me plaindre et la douleur faisait partie de ma vie quotidienne. Lorsqu'on partait en vadrouille un peu partout et qu'on se battait pour obtenir ce qu'on voulait on ne pouvait que arriver à se retrouver avec des blessures ainsi que des courbatures. Je sortis donc de mon lit, m'étirant tranquillement. Après une bonne demi-heure d'étirement je finis par avoir détendu tous les muscles qui semblait protesté. Bien, au moins c'était ça de fait. Je partis prendre une bonne douche, m'attachant les cheveux je finis de m'habiller et je retrouvais mon père qui venait de terminer le petit-déjeuner.

« Alors tu t'es levé bien moins tôt aujourd'hui. »

« J'ai l'impression d'avoir trop forcé sur mes muscles. Je comprends pourquoi tu avais besoin d'aide et si je suis contente de t'avoir aidé je t'avouerais que j'aurais aimé passer des vacances plus tranquille. »

Un sourire s'étira sur ses lèvres et les miennes car nous savions tous les deux que je n'étais pas du genre à rester les bras croisés. Peut-être une journée, une demi-journée, nan définitivement je n'arrivais pas à rester quelques heures sans rien faire. Ça me torturais l'esprit de rester assise à attendre que quelque chose se passe, je ne supportais pas vraiment cette idée et je finissais finalement par me dégoter un truc à faire. Et puis, j'étais parfaitement heureuse d'être ici, avec lui à l'aider. Peut m'importais du moment que je pouvais passer du temps avec une des rares personnes à n'avoir jamais voulu quelque chose de moi si ce n'était que je sois heureuse. Je regardais celui que je nommais mon père mais qui était mon oncle. Je n'osais imaginer la vie que j'aurais eu s'il ne m'avait pas recueillit ce jour là. Un éclair fugace d'appréhension passa dans mon regard et je pense qu'il dû le voir car il reprit la parole.

« Bon aujourd'hui j'ai besoin que tu termine les pommeaux ce matin. Il y en a une dizaine. Les tiens sont toujours magnifique et d'ailleurs les clients me demande souvent qui arrive à faire d'aussi belle chose. Cette après midi j'aurais besoin que tu reste dans le magasin pour donner leur commande. C'est le jour J de toute les livraisons ma chérie. Tu peux faire ça pour moi ? »

Je le regardais à moitié-amusée.

« Qu'est ce que je ne ferais pas pour toi mon cher père. »

Un nouveau regard et nous finissions notre petit-déjeuner pour nous diriger ensuite vers la forge. Je pris en main les pommeaux. Leur donnant tantôt un aspect enjôleur qui attirerait les regards, tantôt un aspect guerrier fait pour la bataille, tout dépend de la demande de client. Cela me prit un sacré moment en vérité. Loin du fait de forger, de manier le marteau il s'agissait là d'un travail compliqué ou la précision était de mise. Je ne pouvais me permettre un seul écart ou sinon je devais tout recommencer à chaque fois. Midi pointait le bout de son nez lorsque j’eus terminé. Je retournais rapidement à la maison pour chercher de quoi nous sustenter mon père et moi et l'après-midi commença rapidement et sur les chapeaux de roues avec l'arrivée de nombreux client. À croire qu'il s'était tous donné le mot. Heureusement les premières arrivées étaient ceux dont les armes avaient été terminé la veille au soir par Eilor. Je prenais donc le temps de parler avec le client, d'entendre ce qu'ils avaient à dire sur l'arme, qu'ils allaient faire de la pub à mon père. Il me glissait alors une bourse pour l'arme et finalement s'en allait. Tout se passa ainsi pendant le reste de la journée, je me demandais comment mon père faisait. J'avais les joues meurtris à force de sourire et je n'arrivais plus à conserver une attitude correcte avec le dos droit : j'étais éreinté. Finalement vint le dernier client et le moment de fermer le magasin pour le week-end. Eilor s'était fait un point d'honneur à garder deux jours de repos dans sa semaine, même s'il forgeait tout de même un peu, il ne se levait plus et ne se couchait plus à des heures indus. Une fois rentré à la maison je m'affalais dans le fauteuil et finalement il prit la parole.

« Pas facile hein ? »

« Oh que non, rien n'est facile avec toi j'ai la vague impression. »

Il rit doucement et vint s’asseoir à côté de moi, prenant mes jambes pour les mettre sur les siennes, ainsi, j'étais couché dans le canapé alors que lui était assis, comme les premières fois lorsque j'étais enfant. J'allais le lui faire remarqué lorsqu'il prit la parole.

« Je suis réellement heureux de t'avoir récupéré avant que cela ne soit trop tard et heureux que tu ne m'en veuille pas pour cela. »

Ahh on y étais. Il savait parfaitement ce que je pensais de cela, mais ne cessait de se reprocher mes blessures. Il n'y pouvait rien, il n'avait jamais eu vent de la mort de mon père parce qu'il était toujours par mont et par vaux, comment aurais-je pu lui en vouloir ? S'il avait arrêté de voyager s'était uniquement pour moi.

« Arrête, je t'ai déjà dit que ce n'était pas grave et sache que je serais toujours la pour toi, toi qui est mon père désormais. »

« Merci ma chérie, pour tout, pour cette semaine de folie aussi sans toi je n'y serais jamais arrivé. »

« Ouais, ouais ben n'en prends pas l'habitude, faudra pas que ton employé se croit en vacances. Allez, allons préparer à manger. »

Et nous repartions tranquillement tous les deux vers la cuisine. Je m'en allais dans deux jours mais je pouvais encore profiter un peu de cet homme qui m'avait tout donner. Avec une reconnaissance sans fin envers celui qui m'avait élevé je me mis au fourneau et commençais notre repas.

Informations sur le marteau: