Histoire
Il existe des histoires simples et sans histoire qui amène à une vie tranquille et paisible. Il existe des histoires un peu plus complexe qui font de la personne une tout autre que celle qu'elle aurait dû être. Il existe des histoires si dure qu'on se demande même comment la personne a fait pour s'en sortir. Mon histoire se situe entre la complexe et la dure. Pour être honnête avec vous, je ne me souviens pas réellement des deux premières années de ma vie. D'après ce que m'a dit mon oncle, je suis née d'une mère fleuriste et d'un père forgeron. Tout deux s'étaient trouvés dans leur enfance et ne s'étaient plus jamais quittés. Leur amour avait éclaté au grand jour alors qu'ils n'étaient encore que des adolescents. Rapidement ils ont décidés de se marier et finalement je suis venue au monde. Leur petit trésor, c'est ainsi qu'il m'appelait. Je ne sais pas si j'étais réellement un trésor, mais j'ai aujourd'hui l'impression que c'est ma naissance qui est la cause de ces problèmes de cette enfance chaotique. Comment vous dire que ma vie a pris un tournant très différent lors de mes deux ans. À peine sur mes deux jambes que mes parents me laissaient mourant d'une manière parfaitement étrange. Personne jamais n'a réussi à savoir ce qui leur étaient arrivé. Au jour d'aujourd'hui je suis certaine qu'ils ont été empoisonnés, mais peut importe pour le moment.
J'étais encore trop jeune...
Je ne savais pas ce que me réservait l'avenir...
Mais le destin avait décidé de ne pas m'épargner...
Je n'avais donc que deux ans lorsque j'ai été confiée à la sœur de ma mère. Elle était aimée des gens d'Hydrasil, fille aîné des Rahlt, elle avait épousé un bel homme qui possédait une très grande richesse. On aurait alors pu penser qu'elle serait heureuse, seulement voilà, l'homme à laquelle on l'avait promise n'était pas celui qu'elle aimait et lorsque sa sœur revint une fois mariée a celui qu'elle aimait et qu'elle découvrit que l'homme que sa sœur avait épousé était celui qu'elle aimait secrètement, toute la complicité entre les deux sœurs se dissipa comme neige au soleil. La colère et la rancœur qu'éprouvait Dalia envers Ime grandissait au fur et à mesure de l'idylle des deux amoureux et se mua en haine profonde lorsque ma naissance fut annoncée. Mon oncle par alliance était une personne magnifique et pleine de gentillesse. Il n'aimait pas réellement ma tante et pour cela n'avait pas conçu d'enfant avec elle. Seulement il m'aimait comme sa propre fille, sauf que ses affaires l'amenaient souvent ailleurs, loin, très loin de la maison et c'est dans ces moments là que les sévices commençaient. Des coups de fouet, des coups de chaussures, des coups de pieds, des coups de poing. J'en recevais des tonnes si bien que je finis rapidement avec des cicatrices, des bleus, des os cassés.
J'avais peur...
Je vivais dans l'angoisse des journées suivantes...
Et j'ai finis par souhaité mourir...
La peur investissait rapidement mon être si bien que je finis par prier qu'un jour le dernier coup puisse venir rapidement. J'ai vécu quatre années ainsi, sous le joug de ma tante qui me détestait au fur et à mesure que je grandissais, ressemblant de plus en plus à ma mère, si bien qu'un jour, un coup fut trop fort et m'envoya voler si loin que je me brisais un bras ainsi que de quelques côtés. Mon oncle me trouva alors allongé sur le sol, ma tante attachée par les servants fulminait de rage. Mon oncle a fini par la répudier et a pris soin de moi. Sauf que tout cela était venu aux oreilles du frère de mon père : Eilor. Lui avait toujours voulu des enfants, il avait toujours voulu en avoir sauf qu'il n'avait jamais trouvé la femme qui aurait pu combler ses attentes. Mon ancien oncle n'ayant pas de lien de parenté avec moi ne put me garder et de toute façon il doutait fortement que je puisse me reconstruire dans une maison où j'avais tant subis et il avait parfaitement raison. Seulement il n'y avait pas que mon corps qui avait souffert, mon âme d'enfant avait elle aussi pris des dégâts, beaucoup de dégâts. Eilor m'a donc pris avec lui et m'a emmené jusqu'à Varak la grande ville commerciale où il exerçait son métier de forgeron.
Je me suis demandée ce qui allait encore m'arriver...
J'ai prié jour et nuit pour de la clémence...
Mais ce qui suivit fut totalement inattendu...
Nous venions d'arriver, après pas loin d'un mois passé sur les routes a amasser des rencontres toutes plus diverses les unes que les autres. Eilor semblait s'amuser, mais moi, encore meurtrie je restais dans mon coin. Je n''arrivais pas à me montrer heureuse alors que je ne savais pas ce qui allait m'arriver. Je n'avais toujours connu que la violence, je n'avais que six ans et j'étais déjà brisée. Pourtant alors que j'arrivais dans la maison, sans valise sans rien pour me changer après ce long voyage, Eilor me présenta une chambre magnifique, tellement bleu qu'on avait l'impression que le ciel était entré dans cette chambre. Je l'ai regardé hébété, moi qui n'avais eu le droit à rien, j'avais le droit à ce genre de choses. Peut être n'allait-il pas me frapper, peut être pourrais-je vivre comme une petite fille normale. Cet espoir, je lui devais et pourtant en même temps que je m'y raccrochais, je n'avais pas envie de trop y croire pour ne pas être déçu. Seulement les jours passèrent et il n'y eut pas de sévisses, seulement de l'amour et du bonheur. Je compris alors rapidement qu'il ne chercherait jamais à me taper dessus, qu'il ne chercherait pas à me faire mal.
Et j'ai commencé à vouloir y croire...
J'ai commencé petit à petit a changer...
Mon cœur s'ouvrait, il venait littéralement de me sauver...
Je commençais donc à grandir doucement, à apprendre ce que vivre voulait dire. Ma souffrance ne s'effaçait pas, mais je pouvais la remplacer petit à petit par de la joie. Je me promenais dans les rues de Varak et un jour, je rencontrais une jeune fille. Elle était plus jeune que moi, elle semblait aussi bien plus fragile. Elle pleurait lorsque je l'ai rencontré, je m'en souviens encore comme s'il c'était hier que tout s'était passé. Les enfants la fuyaient aussi bien qu'ils semblaient la railler. J'ai demandé à Eilor pourquoi ils étaient si méchant et il m'a répondu que c'était parce qu'elle était pauvre et qu'elle traînait dans la rue. Je lui ai demandé alors s'il se fâcherait parce que j'irais parler avec elle que je lui donnerais du pain à manger. Il m'a souri et m'a carrément donné le pain. Je n'avais encore que huit ans. Deux ans s'étaient passés depuis qu'il m'avait sauvé et chaque jour il m'étonnait un peu plus. C'est en m'approchant et lui donnant le pain que nous avons sympathisé. J'étais encore fragile psychologiquement, mais elle semblait encore plus fragile que moi, alors je voulus m'occuper d'elle comme mon oncle le faisait pour moi. Rapidement nous avons noué un lien qui est devenu très fraternel comme si nous nous étions toujours connu. Entre temps Eilor m'apprenait son métier de forgeron, il m'apprenait à tenir des armes en bois parce qu'il fallait que je sache me défendre, il m'apprenait à me battre pour que je ne sois jamais embêtée.
J'ai pensé que tout resterais alors ainsi...
Que nous grandirions toutes les deux comme des sœurs...
Mais le destin m'avait une fois de plus réservé une surprise....
Je l'attendais ce jour-là, comme tous les autres jours où nous avions convenu de nous rencontrer. Je l'attendais avec ma patience d'enfant, seulement les heures passaient et elle n'arrivait pas. Que s'était-il passé où était-elle ? Cela faisait quatre ans que nous ne manquions aucun rendez-vous pourquoi justement aujourd'hui ? Tant de questions qui restaient sans réponse. Je parcourus la ville à sa recherche. Je passais ma journée à la chercher et les jours qui suivirent aussi jusqu'à ce que je me rende compte d'une chose. Elle avait disparu. Totalement et entièrement disparu. Mon empathie que j'avais commencé à maîtriser en arrivant chez Eilor explosa et je reçus des tas de sentiments de partout. Je me sentais perdue, abandonnée une seconde fois, j'étais de nouveau seule. Il me fallut plusieurs heures pour me reprendre, j'avais alors douze ans et je savais une chose, elle n'était pas partie de son plein gré, elle m'aurait prévenu si jamais elle avait dû partir. Je courus rapidement vers la maison et y trouvait celui que j'appelais désormais mon père. Il vit mes yeux rouges, mes joues sur lesquels les sillons de larme s'étaient déposés. C'est à ce moment qu'il décida de m'entraîner sérieusement, c'est a ce moment-là que j'ai décidé de mon orientation actuelle.
Je venais de prendre une décision...
J'étais encore jeune, mais je savais ce que je devais faire...
Je pris très rapidement mon destin en main...
Et vers l'âge de quinze, je suis reparti dans ma patrie d'origine pour rentrer à l'école élémentaire. Je m'étais montrée sensible à la foudre et il était important pour moi de savoir contrôler ce pouvoir il pouvait m'être utile par la suite. Avec le consentement de mon père, nous repartions pour l'académie d'Urion ou j'allais resté jusqu'à ce que je maîtrise enfin la foudre. Cela me prit pas mal d'année en vérité. Des années durant lesquels j'apprenais à maîtriser ce pouvoir et en même temps je m'entraînais avec mon arme favorite, deux cimeterres magnifique qu'Eilor avait créé pour moi. Je devenais rapidement assez doué dans le domaine des armes alors que le domaine de la magie me demandait plus de temps. Finalement, ce ne fut qu'en m'appuyant sur la maîtrise de mon don d'empathie que je réussis à maîtriser ma foudre. Il me fallut encore deux ans pour arriver à correctement savoir l'utiliser sans m'épuiser, sans jamais me demander trop de concentration.
J'avais vingt-deux ans...
Des projets pleins la tête...
Et enfin un père à qui je pouvais tout raconter...
J'ai donc décidé de lui faire part de mon souhait de devenir détective privée. J'avais envie d'aider les gens tout en gagnant de l'argent. Et puis j'avais envie de la retrouver, je voulais retrouver Eyris. Je voulais savoir ce qu'elle était devenue depuis tout ce temps. Si j'avais fait tout ce chemin c'était pour devenir plus forte, pour pouvoir la retrouver et lui demander ce qu'il s'était passé ce jour-là. Je savais parfaitement qu'il me restait encore du chemin, si j'avais développé pas mal de compétences, je n'étais pas infaillible surtout que mon empathie pouvait être un atout comme un désavantage. De plus il y avait des tas de choses que je ne comprenais pas encore, je n'avais jamais connu l'amour, je me renfermais assez facilement sur moi même et puis j'avais cette fâcheuse tendance à tourner la loi à mon avantage. Eilor m'a dit finalement que cela pourrait me servir pour le travail que j'avais envie de faire. J'ai donc décidé de continuer dans ce sens. D'aider ceux qui voulait de mon aide mais de toujours rester celle que j'étais. Il me fallut deux années pour être apte à faire cela. Ce n'est qu'à vingt quatre ans que je pu alors me lancer dans la vie active. J'ouvrais alors mon cabinet à Hydrasil, ville ou tout avait commencé. Les années passaient et ma réputation avançait doucement. J'avais désormais vingt huit ans.
J'avais choisi de changer...
J'avais choisi de prendre mon destin en main...
Et je vivais désormais la vie que j'avais sciemment choisis...
Voilà mon histoire et vous quel est la vôtre ?