La Norpalienne n’était pas restée très longtemps dans son village isolé en haut d’une montagne de Norpalie. A peine deux semaines, pourtant après ses sept ans d’apprentissage loin de sa famille, on aurait tendance à penser qu’elle serait restée plus longtemps, mais l’appel de l’aventure était trop fort pour être ignoré davantage.

Son père lui avait fourni un petit voilier qu’elle saurait manoeuvrer seule. Ce n’était pas un fabuleux trois mâts, mais il était rapide et confortable, avec de la place pour deux couchettes si on se serrait bien. Heureusement, Hita la louve blanche n’avait pas de problème avec les longs voyages en mer et c’était une bonne chose, car elles devaient traverser la mer pour rejoindre la terre des Orcs de Marashpour. La jeune Managarm avait dans l’idée d’en apprendre plus sur les plantes et les remèdes naturels de la partie occidental du continent. Et quoi de mieux qu’aller à son extrémité et de remonter petit à petit vers le nord et les terres des seigneurs nains.

Et se fût un matin très tôt qu’elle fît une nouvelle fois ses adieux à sa mère, son père et le reste de sa famille, avant de partir prendre les commandes du Perce-Neige, pour vivre une aventure. Le navire était étincelant, ses voiles blanches qui ressortaient pleinement avec le bois de sapin noir dont il était composé. Sur la grande voile du bateau était représenté le blason d’ Hurle-Neige, une tête de loup de face, devant un pic rocheux et un flocon de neige dans le bas a droite.

Une fois ses affaires posée dans la cabine et les vivres dans la soute, la jeune femme était prête pour appareiller. Elle détacha les trois voiles, détacha le bateau du quais et partie direction le sud-ouest. Le voyage avant de toucher la rive de sa destination pris quatre jours, la mer était plutôt calme et les vents non-capricieux, des journées banales de navigation. Néanmoins, ce fut un grand soulagement que resenti la demoiselle, quand la bateau s’enfonça légèrement dans le sable.

Une fois l’ancre jetée et les voiles rabattues, elle s’équipa d’un sac à dos rempli avec des gourdes d’eau potable, de la nourriture et deux trois bricoles pour survivre, comme une vieille carte pas très précise de la région, une boussole, ainsi qu’un coutelas qu’elle attacha à sa ceinture. D’après ce qu’elle avait cru reconnaître de la typographie, elle se trouvait non loin d’une auberge pour voyageur indiquée sur la carte avec pour légende : “Une très bonne liqueur de châtaigne”. C’était clairement l’oncle Murane, propriétaire d’origine de la carte et voyageur dont le penchant pour la bouteille était connu de tous.

L’animal et son maître partirent donc dans sa direction, il lui fallut un peu moins d’une heure pour trouver la bâtisse qui avait beaucoup souffert du temps apparemment. “Attends moi là, Hita” ordonna la semi-humaine. C’était plus prudent comme ça, il n’était pas nécessaire d'effrayer les locaux.

En entrant, elle eu tout d’abord un haut de coeur, l’odeur n’était pas des plus agréables. La sueur, l’évaporation d’alcool, la crasse et l’odeur de pourriture embaumaient les lieux et si elle avait pu en ressortir de suite, c’est sûrement ce qu’Adaline aurait fait. Mais il lui fallait obtenir des renseignements sur la région, la carte ne montrait que des repères à beuveries et les quelques reliefs du continent. Et comme il n’y avait que ce lieu de marqué aux alentours, autant prendre son courage a deux mains, se concentrer pour ne pas vomir et demander de l’aide.

Elle se mit au comptoir, commanda un verre de liqueur pour ne pas paraître grossière. Et demanda des renseignements au gérant, un homme gras et dégoûtant, qui devais bien avoir le triple de son âge si ce n’est plus. Il l’informa qu’il y avait bien un village Orc pas loin, mais qu’ils étaient cachés dans les marais et qu’il lui serait pratiquement impossible, au vue de son sexe et de ses formes, de survivre dans cet endroit et d’y trouver le clan des Pieds-visqueux.

Elle resta calme, bien qu’il y avait deux ou trois petites choses que le tavernier aurait bien eu besoin d’entendre. Et puis, étrangement, la taverne était assez peuplée, il y aurait bien une personne un peu plus serviable que les autres, pour l’aider à compléter sa carte et trouver le fameux clan Orc.

Depuis qu'elle était toute petite et depuis encore plus longtemps encore des histoires d'épouvantes sur les Orcs circulaient sur les terres des Hommes, elle paraissait encore plus réelles quand on rencontrait un être à la peau verdâtre en face de nous. Leurs caractères et aptitudes étaient connus comme très brutale à la limite du bestial dit-on. Alors, que ne fut pas la surprise pour la jeune femme aux cheveux de lumière lorsque ce fut une montagne de muscle vert qui même assit avait l'air d'être un mastodonte comparé à elle qui était grande, mais pas très en chair.

- euh....

Elle ne sut quoi lui répondre à cette offre si soudaine, pourtant il avait l'air de ne pas avoir envie de la dévorer dans les marécages et mieux que ça, il avait l'air de manger ce qui ne lui laisserait peut-être plus de place pour dévorer autre chose.

- J'ai peut-être assez pour vous payer, tout dépend de votre prix... Si vous le souhaitez nous pouvons partager ensemble mes provisions pour le voyage dans le marais à conditions que nous trouvons leur campement, bien entendu.

Elle n'était pas ce qui se fait de meilleur comme marchande et négocier avec ce qui ressemblait le plus à sa chance de franchir la région de Marashpour sans trop d'ennui. Mais elle n'avait pas des coffres d'or avec elle et des dépenses inutiles est à éviter à tout prix.

- J'ai besoin de voir leur chaman pour lui demander certaines choses privées. Je vous offre dix pièces d'acier si vous m'aidez à localiser le clan, m'y conduire et m'aider à parler avec leur chef.

Elle espérait que cela suffise au voyageur, car en regardant dans la taverne, elle ne voyait pas d'autres personnes pouvant l'aider autant que lui. Elle tira une chaise de la table où il était installé pour pouvoir discuter plus tranquillement.

- Il n'y a que moi et ma louve, mais elle peut m'attendre si vous trouvez que ça serait trop compliqué pour elle, je vous donne six pièces maintenant et le reste une fois devant les vôtres et la même somme pour le retour bien entendu. Cela vous irait-il ?