|
|
| L'autre chemin (Terminée) | |
| Auteur | Message |
---|
Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: L'autre chemin (Terminée) Sam 20 Juin 2015 - 12:34 | |
| Ils étaient maintenant rendu à une vingtaine de lieux de Varak, le désert s'étendait à perte de vu, cela en était pratiquement décourageant. Nora s'était préparée à un voyage seule, mais ses rations n'allaient pas suffire pour deux personnes. En outre, une nouvelle tempête de sable s'annonçait à l'horizon...Pas de chance, et en plus cela lui rappelait Samael. Aigrit et morose, elle n'avait soudainement plus envie de voyager dans le désert, le sable l’écœurait. Musashi se trouvait en face de la selle, le visage fatigué, mais il ne se plaignait pas, au contraire, il semblait ravit par cette aventure. Sa cuisse était entièrement guérit, Nora avait réussi à utiliser son don de guérison malgré la dure épreuve qui l'avait vidé de son énergie. Samael l'avait quitté brusquement, elle n'était pas prête à lui pardonner, mais son unique vengeance, devant cet abandon, était de continuer à vivre et avec le temps, de trouver le bonheur, sans lui. C'était terminé, elle devait l'oublier, même si c'était peu probable. Le sable commençait à embrouiller leur vue, elle cacha son visage à l'aide de son foulard, ils ne pourraient pas continuer leur route dans un tel climat. Au loin, elle vit des bâtiments, était-ce un mirage? Elle se pencha à l'oreille du guerrier et s'exclama: -Regarde, Musashi! Est-ce une ville?
Pour en être tout à fait certaine, elle demanda qu'il arrête Vel, et tenant son louveteau sous son bras, elle sortit une carte de son sac de bagages. Effectivement, c'était une ville, même encore mieux, le Grand port de Varakir. Au lieu d'aller vers le sud, ils s'étaient aventurés à l'ouest. Un port...Cela voulait dire navires et la mer des Larmes. S'ils prenaient cette voie, cela les amèneraient directement en Norpalie, où se trouvait Quiétude. Soudain, un souvenir l'envahit, celui d'une conversation avec Flynn concernant la mer et ses caprices. Il lui avait dit que c'était au cœur de la tempête que la mer était la plus belle. Cette expérience se présentait et elle allait la saisir.
-Musashi, j'ai changé d'idée. Vois sur cette carte, le village de Quiétude se trouve sur une petite montagne, probablement parmi celles-ci, proche de la mer. Si nous embarquons sur un navire, nous allons nous rendre bien plus vite. Qu'en dis-tu?
Elle était toute emballée par cette idée, pourquoi n'avait-elle pas songer à cela plus tôt? Sûrement parce qu'à l'époque, Nora était seule à voyager et prendre la mer était dangereux pour elle, mais là, la jeune femme était accompagnée de Musashi, un guerrier de surcroît. D'un commun accord, ils dirigèrent Vel vers la ville maritime. Tout comme au Port de Bélin, ce lieu était gorgé de gens de toutes sortes, des marins, des corsaires, des marchand maritimes, des pirates...Ils devaient être prudents. Une cinquantaine de navires y étaient accostés, plusieurs étaient des bateaux marchands. Qui voudrait les prendre à son bord? S'approchant de ces coques de bois, les deux voyageurs rencontrèrent plusieurs marins audacieux, ils sifflèrent Nora à son passage, mais elle ne réagit pas et garda un air tout à fait indifférent. Or, les matelots insistèrent, au grand déplaisir de Musashi, Nora sentit qu'il était sur le point de s'échauder. C'est alors qu'une voix féminine et autoritaire interpella les matelots. Ceux-ci se tournèrent vers un immense brick au bois de pins Norpalien et aux voiles de chanvre Varakirois. La figure de proue représentait une sirène ravissante et par de fait, le navire se nommait: La Sirène.
-À vos ordres, Capitaine... Dirent-ils d'une même voix plaintives et soumises. Ils continuèrent aussitôt de transporter des caisses,n'osant plus importuner Nora et son compagnon.Surpris, Musashi et Nora se tournèrent vers ce fameux capitaine, l'Aasimar fut étonnée de voir qu'il s'agissait d'une femme....D'une magnifique femme. Celle-ci était postée au bâbord de son navire, sa botte noire posée sur le rebord et les regardait d'un air curieux, même fasciné. Surmonter d'un grand chapeau de plumes verte, sa tignasse rousse tombait en cascade sur ses épaules et son sublime regard turquoise était profond et flegmatique,contrastant avec son teint basané. Élégante, elle portait une épaulette en argent incrustée d'or, son armure était d'un cuir brun foncé et moulant, un long manteau noir surplombait le tout. Eleonor n'avait jamais vu une telle humaine auparavant, elle émanait une énergie séductrice, mais intransigeante et forte. L'inconnue devait se faire obéir aux doigts et à l’œil, la réaction de ses marins en était la preuve. Intimidée, Nora avança d'un pas et remercia:
-Je vous remercie d'être intervenue. Je me nomme Eleonor Delorne, et voici mon compagnon, de route, Musashi. Nous sommes à la recherche d'un navire pour nous rendre en Norpalie. Savez-vous qui pourrait nous prendre à son bord?
La Capitaine acquiesça en silence, ses yeux continuant à scruter l'Aasimar, puis Musashi. Le sourire de la rouquine s'élargit en le voyant, puis elle se tourna vers un grand homme, sa peau était aussi noire que la nuit et ses yeux aussi bleus que le ciel. Tout comme les matelots, il était vêtu proprement, d'une chemise beige,d'un pantalon noir et d'une veste de cuir. Le maure acquiesça, jeta un regard satisfait aux deux voyageurs et ordonna à des marins de libérer une cabine pour deux autres passagers. Surprise, Nora jeta un coup d’œil incertain à son compagnon, puis questionna la capitaine:
-Une cabine? Est-ce pour nous deux? Enfin...Pardon, mais j'ignore qui vous êtes, nous n'allons pas embarquer comme ça! Et en plus, nous ne savons même pas où vous vous dirigez.
Eleonor n'était pas naïve à ce point! L'étrangère pouvait être une riche pirate et esclavagiste de créatures surnaturelles. Qu'est-ce qu'elle en savait? Il y avait toutes sortes de gens ici, et même si son hôte maritime était une femme, elle ne devait pas se fier à ce qu'elle soit tendre, honnête et maternelle. L'Aasimar remarqua que l'inconnue avait une ceinture de couteaux autour de sa taille, un sabre à sa droite et une épée à sa gauche. Elle était équipée pour combattre et visiblement, cette femme aux cheveux flamboyants était une guerrière expérimentée. Sa posture droite, pleine de prestance, ainsi que ses membres galbées le prouvaient. L’œil turquoise brilla d'une manière narquoise, cette expression lui rappela Flynn, ces deux marins étaient issus du même monde, celui de la mer, dure et imprévisible. Quelque chose la rassura dans cette similitude, l'énergie de cette capitaine semblait faite de la même sorte que son beau pirate. Pouvait-elle lui faire confiance? Et qu'en pensait Musashi? Il devait sûrement attendre la réponse du Capitaine pour s'en faire une idée. | |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Sam 20 Juin 2015 - 20:19 | |
| Le duo improbable avait marché longtemps dans le désert, Musashi ne s'était pas donné la peine de compter. La route avait été longue et plutôt silencieuse. L'homme n'avait pas la parole facile, mais s'était efforcé de discuter tout de même. La protection de Nora passait aussi par sa guérison psychologique. Pendant la route, Musashi avait pris le devant la majorité du temps. bien qu'il ne savait guère ou aller. Où diantre pouvait bien se trouver Quiétude? Il aurait mieux fait de rester derrière après mure réflexion, mais c'est à ce moment qu'Eleonor s'était exclamé:«Regarde Musashi, est-ce une ville?!» Ce n'était pas une ville, c'était le salut.
Après s'être arrêté quelques instants pour savoir quelle était cette ville, ils prirent conscience que c'était en fait un port, bonne nouvelle selon Nora. Musashi acquiesça sans poser de question. Il n'avait véritablement aucune connaissance géographique. Avant d'entrer dans le paysage urbain, l'Idée des contacts passa par l'esprit du pêcheur. Les seules fois où il parlait à des gens, c'était pour vendre son poisson ou commander de l'alcool. Rien qui demandait beaucoup de délicatesse. Hors, le varakirois savait que les relations ne se limitaient pas qu'à cela. Il lui manquait encore beaucoup d'expérience, mais il n'avait pas peur.
Une fois dans le port, Musashi gardait son calme, du point de vue extérieur, mais à l'intérieur, il était comme un enfant excité. Une nouvelle vie débutait et ce port était le premier pas. Il était vaste et aéré; La dernière fois que le bretteur avait vu une telle scène, il était encore à Hokusai. Il y avait des pirates et des corsaires par chez lui. Y en avait-il ici aussi? Il était certain que oui. L'aasimar et l'homme marchaient tous deux côte à côte avant que Nora ne se fasse siffler par des matelots. Confus et frustré de cette confusion, Musashi s'était crispé et avait empoigné la hampe son sabre. Nul matelot n'était véritablement dangereux, seulement, l'homme était inconscient du monde réel et des mœurs des grandes places. Heureusement, leur capitaine vint couper court à leur coquinerie. Après avoir entendu retentir la voix de cette femme importante, elle parut enfin. «Quelle belle femme» pensa simplement Musashi en tâchant, en vain, de se nettoyer. La corsaire avait bien trop de prestance pour le pouilleux qu'il était et il était déçu de mal paraître devant cette majestueuse femme des océans.
Nora avait demandé des informations et avait discuté de manière très brève avec la dame qui semblait maintenant les inviter à bord. Musashi, pour sa part, était à dix milles lieues d'ici ne ne voyait rien d'autre que la femme à la chevelure de flammes et au corps de sirène. Son cœur débattait d'une manière agréable qui lui était jusqu'à présent inconnue. Samael avait raison, Musashi manquait d'expérience.
Eleonor regardait Musashi et semblait attendre une réponse, sans grand succès. Il avait la tête en l'air et observait intensément celle qui les invitait à bord. Il sortit soudainement de sa torpeur et balbutia: «Si elle veut nous amener, moi, je veux bien la suivre!» Et si Eleonor refusait? Il lui faudrait la suivre. Le devoir avant tout, mais au fond de lui, il espérait une réponse positive. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Bordais Dim 21 Juin 2015 - 12:22 | |
| À mon habitude, je me réveillais dès l'aube. Le ciel était rouge,il allait faire beau. Je m'étirais, et sentant une boule de poile se collée et me caressée, je baissais les yeux et souris tendrement. Brise était le seule être pouvant bénéficier de ce privilège. Je la caressais à mon tour, puis je me levais pour lui servir son poisson séché et son gobelet de lait. Elle était ma première responsabilité, mais non la moindre. Ma minette s'étira à son tour et d'un pas félin,elle alla laper son lait chaud et grignoter à petites bouchées son repas matinale. Je me vêtis promptement de mon armure de cuire, de mon épaulette d'argent, d'un manteau, car l'aube était fraîche, ainsi que de mes pantalons en coton beige et de mes bottes de velours noires. J'entendis des voix sur les ponts, mes hommes commençaient à se réveiller. J'exigeais sur mon navire la ponctualité, la discipline et la vaillance. Notre horaire était chargée et planifiée. Mon équipage comptait une cinquantaine d'hommes,choisis méticuleusement par moi-même. Ils étaient tous polyvalents au combat,maîtrisant deux arts martiaux que je leur avais personnellement enseignée, mais ils avaient tous une spécificité très utile durant les abordages. Certains étaient d'excellents plongeurs, plusieurs des canonniers nés, ainsi que des combattants redoutables. Je retournais au gouvernail où mon contremaître m'attendait. Sur le navire, tout le monde l'appelait Bosco, j'étais la seule à l'appeler de son vrai prénom, Nassim. Comme moi, son passé était lourd et tragique. Esclave dès sa naissance, il avait passé la moitié de sa vie dans l'arène illégale de Varakir, puis adulte, il était devenu un colosse réputé pour le combat. Or, les Dieux avaient entendu ses prières, mon père avait attaqué le navire du pirate et avait redonné la liberté à Nassim, travaillant depuis à son bord et avec le temps, il devint mon Quartier-maître. M'apercevant, il me rendit mon gouvernail en souriant.
-Bien dormi, Cap'taine? -Comme un loir! Et toi? -Agité, les vagues étaient fortes. -Oui, elles l'étaient, la tempête n'a pas eu lieu! Heureusement, sinon, on aurait rejoint Uria. -Ah, ça aurait été une rencontre plaisante. Tu sais à quel point je fantasme sur cette déesse!
À cette réplique, nous nous esclaffâmes de rire, même si en vérité,le combat contre ces foutus pirates nous avait causé des pertes considérables. Quelques jours plus tôt, ces truands nous ont pris en chasse, comme je le voulais. Cela faisait des semaines que je les traquais et j'eus l'idée de nous déguiser en marchands pour les appâter et ça avait fonctionner. Dès qu'ils nous ont reconnus, ce fut la panique, mais c'était trop tard. Sans crier garde, mes plongeurs ont embarqué sur leur navire, mes canonniers les ont bombardé de boulets et de flèches, détruisant et mes guerriers les ont accosté sauvagement. Nous avions gagné, mais j'avais perdu mon médecin légiste et trois guerriers.
-On a pris un beau butin! S'exclama Nassim repensant aux innombrables caisses de rhums et de soieries empilées dans la cale. -Aye! On va pouvoir le vendre facilement aux marchands. -Aye! Et après, Cap'taine, c'est quoi le plan?
Je ne répondis pas tout de suite, car pour être honnête, je l'ignorais. J'avais entendu dire qu'une guerre se déroulait entre les Orcs et les Nains, mais cela était encore embryonnaire, je ne voulais pas amener mes hommes dans une aventure incertaine. À part cela, la paix régnait sur le continent, le pire qui puisse arrivé pour une Corsaire vivant de la guerre. Je devais m'adapter, parfois je me faisais marchande maritime ou chasseur de prime. L'aventure était toujours au rendez-vous. Sentant un vent latéral venant de l'est, j'ordonnais à mon équipage:
-Affaler les bonnettes! Bâbordais d'entrainement ! Exécution! -À vos ordres, Cap'taine! S'exclamèrent mes hommes d'une même voix, prêts pour leur entrainement de deux heures. Mes hommes se divisèrent, ceux en charge des cacatois laissèrent tomber les bonnettes, des voiles supplémentaires pour petit vent.Je tournais mon attention vers Nassim et répondit:
- Je verrais rendu au Port. - Et Flynn le Voltigeur y as-tu pensé? -Aye! As-tu appris du nouveau sur lui? Répondis-je en regardant à l'horizon, le Port était à vu, quelques nœuds encore. Flynn le Voltigeur...Ce pirate meurtrier rechercher un peu partout sur le Continent, sa tête valait fort chère. J'avais demandé à Nassim d'envoyer quelques hommes s'informer dans les tavernes et dans les Ports. Mon contremaître acquiesça et répondit:
-Selon les dernières nouvelles, il aurait été aperçu au Port d'Hydrasil avec une Aasimar, le Gantelet les aurait pourchassé, mais ils ont réussi à s'enfuir. -Une Aasimar avec un pirate? Étrange duo... Répliquais-je mi-amusé et mi-surprise. -Aye! Puis il a été fait prisonnier chez les Redresseurs. -Alors, pourquoi insiste-tu à son sujet? Connaissant la Dignitaire, elle va sûrement le juger coupable et le condamner, non? Je n'ai plus rien à en retirer. -Aye, mais il a réussi à s'enfuir. -Oh là! Ça devient intéressant. Dis-je en souriant malicieusement. Je ne fus pas surprise par cette nouvelle, l'agilité de ce pirate le précédait.Nassim m'expliqua que cet événement c'était déroulé trois mois auparavant, ce qui nous avançait guère. Durant tout ce temps, il pouvait s'être caché n'importe où, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Optimiste, mon contremaître affirma:
-Au moins, on sait où était sa dernière planque, c'est déjà ça! -Certes,mais préviens nos hommes de continuer leurs recherches. J'aurais ce pirate coûte que coûte! -À vos ordres, Cap'taine.
Nassim alla de ce pas envoyer une missive à l'aide d'un pigeon voyageur, tandis que je continuais à observer et à commenter mes hommes dans leur entrainement. Une demi-heure plus tard, ils durent s'interrompre, car nous devions amarrer à l'un des quais du Port. J'ordonnais de lancer l'ancre et l'amarre. Une fois les cacatois montés et le navire bien amarré, ils descendirent les caisses proche du quais, attirant plusieurs marchands. Je choisis celui qui offrait le plus, et attendis que mon équipage finisse de remplir sa grosse carriole. Paisible, j'observais cette grande ville maritime, il y avait tant de monde. Or, deux voyageurs attirèrent mon attention, un homme et une Aasimar. Tiens, tiens...Serait-ce la même qu'à Hydrasil? Peut-être...Après tout, le monde était petit et des Aasimars, il y en avait pas à chaque coin de rue. Toutefois, je savais que cette race pouvait guérir de leurs mains, et c'était à considérer, vu que mon chirurgien était mort décapité. Paix à son âme! Je m'approchais du bord, et observais avec intérêt cette petite femme ailée au jolie minois et à la tignasse d'or. Or, sa beauté attira l'attention de mes marins. Ils sifflèrent et insistèrent pour lui parler, mais l'Aasimar ne réagit pas à leurs avances, tandis que son compagnon commençait à se faire menaçant. Ne voulant pas que les choses dégénèrent, j'ordonnais d'un ton autoritaire:
-Matelots, au travail! -À vos ordres, Capitaine!
Ils obéirent immédiatement, conscient que je ne tolérais pas un tel écart de conduite. Plus tard,ils allaient pouvoir s'assouvir dans des bordels, mais présentement, l'heure était au travail, pas aux conquêtes féminines. Mon regard se tournait vers les deux voyageurs qui me dévisagèrent d'un air surpris. Visiblement, c'était la première fois qu'ils rencontraient une femme Capitaine, et de ce fait, c'était plutôt rare. L'Aasimar avança timidement et me remercia: -Je vous remercie d'être intervenue. Je me nomme Eleonor Delorne, et voici mon compagnon, de route, Musashi. Nous sommes à la recherche d'un navire pour nous rendre en Norpalie. Savez-vous qui pourrait nous prendre à son bord?
Adorable et polie, je ne pouvais espérée mieux. D'un sourire, j'acquiesçais en silence, sans répondre, car je réfléchissais.Jusqu'en Norpalie? Vraiment? Je risquais d'avoir besoin d'elle si je faisais un détour imprévu, je ne pouvais lui promettre qu'elle atteindrait sa destination, mais j'essaierais... La Norpalie... Cela faisait treize ans que je n'y étais pas retournée. Sûrement qu'Uria m'envoyait un signe. Il était temps que j'aille déposer des fleurs sur la tombe de ma mère, revoir du pays et réfléchir à l'avenir. Mon regard se tournait vers son compagnon, je reconnus à ses traits et à son arme, un guerrier d'Hokusai. Mon sourire s'élargit, l'un de mes maîtres d'armes venaient de ce peuple, la plupart des guerriers hors pairs. Ce Musashi devait valoir à lui seul mes trois défunts guerriers. La providence était généreuse. Je pris ma décision et je demandais à Nassim de préparer une cabine pour eux. C'est alors que l'Aasimar exprima une réticence, au moins, cela prouvait qu'elle n'était pas bête. Par contre, son compagnon voulait embarquer sans savoir qui j'étais et où j'allais. Encore un hypnotisé par mon charme, cela les rendait si niais. Sur cette pensée, je me présentais enfin:
-Je nomme Sirèna et je suis Corsaire indépendante. Je suis prête à vous offrir un voyage gratuit vers la Norpalie, ainsi que le gîte et le couvercle, en échange de vos services. Récemment, j'ai perdu mon médecin et j'aurais besoin d'un remplaçant. Avez-vous le don de guérison?
L'Aasimar sembla surprise par ma question, sûrement que peu de gens s'informaient autant que moi sur les autres races de ce monde, et les hybrides, comme j'aimais les surnommer, m'intéressait plus particulièrement. En outre, j'avais deux Tiefflins à mon bord, une Aasimar serait la bienvenue. Elle acquiesçait, et apercevant sa trousse médicale sur son étalon, je compris qu'Eleonor était réellement une guérisseuse. Remerciant intérieurement ma déesse, je suggérais calmement:
-Alors, je vous propose d'embarquer, car aucun autre navire ne voudra vous prendre à son bord. La plupart de ces capitaines sont superstitieux ou peu recommandables. Or, en cette saison, très peu se dirige vers la Norpalie. Alors, je crois bien être vôtre seule opportunité, à vous de voir. En attendant qu'elle prenne sa décision, qui selon moi, allait être affirmatif, je plongeais mon regard dans celui de Musashi en demandant d'un sourire narquois: Vous venez d'Hokusai, n'est-ce pas? Êtes-vous aussi bon à vous battre qu'à naviguer? Car ici, je prends que les meilleurs.
| |
| | | Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Mar 23 Juin 2015 - 18:47 | |
| -Je nomme Sirèna et je suis Corsaire indépendante. Je suis prête à vous offrir un voyage gratuit vers la Norpalie, ainsi que le gîte et le couvercle, en échange de vos services. Récemment, j'ai perdu mon médecin et j'aurais besoin d'un remplaçant. Avez-vous le don de guérison?Son prénom lui allait comme un gant, et pour ce qui était de sa proposition, c'était très généreux, même trop pour une inconnue. Les Aasimars étaient naturellement compatissants et miséricordieux, mais les humains étaient imprévisibles...Nora ne connaissait pratiquement rien des Corsaires, sauf qu'ils vivaient de la guerre, ce qui n'était pas très honorable, selon elle. Pour une raison obscure, elle se méfiait de cette Capitaine, contrairement à Musashi, qui semblait empressé d'embarquer, le charme de cette aguichante et superbe humaine avait eu raison de lui. Lui jetant un coup d’œil désapprobateur, elle pensa morose: Ah, les hommes, tous les mêmes... Puis, la véritable raison éclaira cet excès de générosité: Sirèna avait besoin d'un nouveau médecin. L'interrogation concernant son pouvoir l'étonna, car Nora avait rencontré peu de gens s'intéressant à son peuple, la plupart se moquait de leur bonté, même la méprisait. L'Aasimar acquiesça en silence et vit que la Capitaine scruta ses bagages, une étincelle fit briller son regard turquoise. Avait-elle l'intention de la voler? Nora se crispa, sans pour autant faire la sourde d'oreilles aux arguments de Sirèna. Plus que celle-ci argumentait et plus la volonté de refuser d'Eleonor s'amenuisait. Effectivement, mieux valait naviguer sur les ordres d'une femme qu'un homme, elle se sentirait plus en sécurité. En outre, l'argument concernant les navires n'allant pas en Norpalie tenait la route, car là-bas, il y avait encore de la glace et cela devait rendre difficile la navigation. L'Aasimar détourna son regard vers La Sirène et l'observa méticuleusement. Comparé aux autres, ce navire était plus étroit et plus long, elle remarqua qu'un pique à glace était installé sur le devant, ingénieux. La Sirène avait été conçu pour affronter n'importe quelles intempéries, même le terrible froid Norpalien.
Eleonor était convaincue que cette magnifique Goélette, à l'image de son Capitaine, allait lui révéler d'autres agréables surprises de l’ingénierie maritime. D'un soupir, elle se résigna à assumer que c'était le meilleur choix possible, même le seul. S'apprêtant à répondre, Nora surpris Musashi et Sirèna en pleine conversation. Décidément, elle en avait manqué un bout, ils parlaient d'Hokusai et des techniques de combat. Sirèna connaissait la ville d’origine de son compagnon? Étonnant, car même après avoir lu tous ses bouquins, Eleonor n'avait jamais entendu parler d'Hokusai avant de rencontrer Musashi. La Capitaine avait sûrement beaucoup voyager, explorer des contrés lointaines et rencontrer des gens de différentes origines. Combien de langues savaient-elles parler? D'où venait-elle? Sûrement de la Norpalie, sa tignasse rousse et sa grandeur étaient typiques des gens du Sud, mais sa peau basanée et ses yeux turquoises rappelaient ceux de Varakir. Une métisse? Possiblement, un bien beau mélange. Nora en était un peu jalouse, car habituellement, c'était elle qui attirait l'attention. Chassant ce sentiment négatif de son cœur, Nora profita d'un silence pour faire connaître sa décision:
-Bien, j'accepte d'embarquer sur votre navire et de prendre le poste de guérisseuse, mais seulement jusqu'en Norpalie. En outre, je tiens à amener mon louveteau et mon étalon.
La demande d'amener le cheval était peut-être exagéré,mais Vel avait tant enduré, il méritait de vivre tranquille à Quiétude comme elle. Si Sirèna refusait, Nora risquait d'en faire tout autant, car Vel était un précieux compagnon et elle ne pouvait s'en séparer. Elle vit la Capitaine pincée les lèvres et froncer les sourcils. Visiblement, l'idée d'avoir ces animaux à son bord ne lui plaisait guère, mais Eleonor ne se laissa pas démonter, elle croisa les bras et insista:
-Je ne partirais pas sans eux. Soit que vous acceptez ou je trouve un autre navire et vous, un autre médecin.
Elle espérait que ce chantage allait fonctionner, même si intérieurement, elle se sentait comme une enfant qui désirait garder son jouet. Fatigué, Vel vint coller son museau contre son épaule, Nora sentit sa chaude respiration rendre humide sa peau. Tendrement, l'Aasimar lui caressa son pelage noir soyeux, et lui souffla des mots rassurants à son oreille, il hennit et réclama une pomme qu'elle lui offrit. Voyant que la Sirèna tardait à répondre, la jeune femme se tournait vers Musashi, qui n'avait de yeux que pour la Capitaine, avait-il subit un coup de foudre? À cette pensée, son cœur se crispa, le visage de Samael lui revint. Nora eut une soudaine envie de pleurer, mais elle se retint, voulant montrer à tout et chacun qu'elle était forte, même si intérieurement, la tristesse et la vulnérabilité grugeait son âme, elle avait besoin de sa famille et de ses amis pour la soutenir dans cette épreuve sentimentale. Or, Vel et Azur était sa seule famille. L'émeraude confronta la turquoise, elle soutint le regard de l'humaine, déterminée à ce qu'elle accepte, sinon, ils iraient embarquer ailleurs, quitte à reprendre le chemin du désert. S'approchant de la passerelle, Eleonor expliqua avec émotion:
-Ces animaux sont tous que j'ai au monde, ils sont ma seule famille. Je suis incapable d'en laissé un en arrière. Alors, je vous l'assure, je partirais sans réclamer mon reste. Le regard d'amande de l'humaine se fit plus profond, même émouvant. Sa pupille s'était dilatée, sa bouche s'était légèrement crispée. Eleonor remarqua la subtilité de cette expression, et soudain, elle fut envahit d'une vague d'énergie d'une grande tristesse, si grande, qu'elle eut à nouveau envie de pleurer. Pourtant...Cela ne venait pas d'elle, mais de Sirèna. Pendant un long moment, l'Aasimar la scruta intensément et comprit pourquoi l'humaine semblait plus âgée. La capitaine avait dû vivre des événements terribles dans son passé, qui l'ont obligé à vieillir plus rapidement que les jeunes femmes de son âge. Que s'était-il passé? | |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Jeu 25 Juin 2015 - 14:38 | |
| Après avoir été subjugué ce qui sembla un morceau d'éternité, Musashi sortit de son état lorsque la capitaine lui adressa la parole. «Vous venez d'Hokusai, n'est-ce pas? Êtes-vous aussi bon à vous battre qu'à naviguer? Car ici, je prends que les meilleurs!» L'homme regardant en l'air, en direction de Sirèna, plissa l'un de ses yeux, partiellement aveuglé par le soleil et répondit:«Je viens en effet d'Hokusai, vous avez l'œil. Comment avez-vous, su? Eh bien non, vous ne vous êtes pas trompé, je me nomme Musashi Jisai et l'on m'appelait aussi Le Gourdin par chez moi.» Cette pensée évoqua chez l'homme, des souvenirs de sa terre natale. Des villes orientales longées de canaux surmontés de ponts arqués. Des villes fortifiés, des rizières à perte de vue, des fiefs remplis de guerriers et de leur maître. Maître, cela li évoqua son père qui lui avait tout apprit de l'arme qui tenait à sa hanche gauche.
Cela faisait très longtemps qu'il n'avait même évoqué son surnom; Le Gourdin. Il aurait pu sembler grotesque pour quiconque, mais Musashi était fort attaché à ce surnom. Il se souvient de comment il l'avait obtenu. Son père lui avait demandé de se tenir à l'entrée d'un pont pour surveiller les environs du château de son seigneur. Et puis une vingtaine de rebelles de l'armée ennemie sont débarqués. Vu la longueur du pont, Les gardes mirent une éternité à arriver, mais Musashi avait frappé quelques hommes et avait tiré le sabre d'un d'entre eux. À l'Époque, il avait 17 ans. Il n'avait pas le droit de porter un sabre, mais s'y entrainait tout de même. En empoignant le sabre, il était entré dans une transe meurtrière et avait abattu les rebelles sans prendre un seul coup, sous les yeux ébahis des habitants d'Hokusai. Quand les gardes arrivèrent enfin, avec le père de Musashi; Shinmen, il avait nettoyé la place. Shinmen remercié son fils d'avoir défendu le pont et l'avait appelé «Démon avec un gourdin de fer». Cet adage de ce pays voulait dire que l'utilisation du bon outil rendait un homme plus fort et plus apte à tous les niveaux. Cette journée même, il recevait son propre sabre. Il se rappelait encore de l'acier froid qu'il avait touché de sa main pour la première fois. Ce même sabre était celui qui pendait à la ceinture de Musashi encore aujourd'hui.
Il continua d'un air solonel:«Bien malheureusement, je ne suis pas très bon navigateur. Les seules choses que j'aie déjà piloté sont une barque et cet étalon que voici. Dans le second cas, ce fut un véritable échec. Cependant je sais me rendre utile. J'ai le pied marin, je suis pêcheur depuis mon enfance et je manie plutôt bien le sabre. Aussi, je pourrai exécuté toutes les tâche que vous me commanderez!»
Eleonor, entrée dans ses pensées depuis quelques moments dit finalement: «Bien, j'accepte d'embarquer sur votre navire et de prendre le poste de guérisseuse, mais seulement jusqu'en Norpalie. En outre, je tiens à amener mon louveteau et mon étalon.» La corsaire semblait troublée mais plus visiblement contrariée. Musashi se dit qu'elle devait croire qu'emmener un étalon sur un navire était de la folie pure et simple. Elle poursuivit: «Je ne partirais pas sans eux. Soit vous acceptez ou je trouve un autre navire et vous, un autre médecin.»Musashi observait la contrariété dans le visage de la corsaire. Il la vit maintenant froncer les sourcils en songeant à la proposition qui semblait tout à fait improbable.
Musashi, pour sa part, avait maintenant un visage dépité. Il désirait ardemment monter sur cette goélette et prendre le large avec cette sirène à la tignasse ardente.
«Ces animaux sont tout que j'ai au monde, ils sont ma seule famille. Je suis incapable d'en laisser un en arrière. Alors, je vous l'assure, je partirais sans réclamer mon reste. » Musashi lui mis la main sur l'épaule et lui dit: «Alors considérez moi de la famille. Je ne suis pas de votre sang, mais j'ai un devoir envers vous et un grand respect pour votre personne. Sirèna ne peut prendre à son bord un étalon tel que Vel et nous auront besoin d'argent pour poursuivre notre voyage. Nous pourrions le vendre, qu'en dites-vous?» Eleonor semblait affectée par les deux déclarations de l'homme, mais Musashi était persuadé que vendre Vel était la meilleure chose à faire. Il ne connaissait rien à la navigation, mais savait qu'un cheval prendrait trop de place et trop de vivres pour tenir sur un navire. De plus, il apparaissait clair aux yeux du Varakirois que l'étalon ne serait point confortable sur cette embarcation. Il avait besoin d'exercice, de courir, de sauter. Il n'était nul cheval à rester tranquille et à tirer de lourdes charges. Plus il y réfléchissait et plus il était évident qu'ils ne pouvaient emmener la monture.
Musashi laissa Eleonor à sa réflexion quelques instants et avança vers la corsaire. Elle s'accroupit sur le rebord de l'embarcation et il lui dit un peu plus bas: «Pourrions nous prendre avec nous le louveteau? Il semble très attaché à elle et ne survivrait probablement pas à son départ. Vous pouvez comprendre cela, n'est-ce pas? Il ne prend pas beaucoup de place, et pour le peu que j'en ai vu, est très calme. Je ne vous demanderai que cela. Elle a le don de la guérison, ce n'est qu'un prix très léger à payer pour avoir une guérisseuse à bord, n'est-ce pas?» | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Dim 28 Juin 2015 - 22:10 | |
| Comment je savais qu'il venait d'Hokusai? Sans blague? Ses traits orientaux et son habillement en disait long, mais à vrai dire, ce n'était pas étonnant qu'il me demande cette question. Peu de gens connaissaient l'existence de ce pays, perdu au beau milieu du monde, si différent de tout ce que l'on voyait. Je me souvins de l'odeur des cerisiers sauvages ainsi que du riz fraichement cueillit, des toges amples et gracieuses se mouvant au rythme des Katas et des combats. Les femmes portaient de grands chapeaux de paille, et bien que leurs robes étaient simples,l'élégance prônait. Leurs bijoux de jades reflétaient au soleil, ainsi que leurs peaux nacrées. Elles étaient si féminines,me rappelant ma défunte mère, je me sentais bien en leur présence, même si je fus souvent auprès hommes et de mon ancien maître. Mon père m'y avait envoyé pendant de trois ans afin d'apprendre un art martial peu connu le Shorin Akitsu. Cela consistait à utiliser l'attaque de l'adversaire contre lui, tout en se déplaçant vivement par des déplacements spécifiques, et des katas hallucinants. Cela demandait un grand contrôle de soi, c'était un art martial ne prônant pas les armes, mais le pouvoir du corps et de l'esprit. Résistance, Persévérance et Endurance...Tel fut les mots d'ordre de mon vieux maître, Miyamoto , je devais faire de cet art martial mon quotidien. Ce fut l'une des expériences les plus enrichissantes et les plus difficiles de ma vie, mais au bout du chemin, j'avais satisfait les exigences de mon maître, heureusement. D'un soupir, je souris, tout en ramenant mon attention vers Musashi. Visiblement, il attendait ma réponse: - J'ai vécu trois ans là-bas, vos traits sont typiquement orientaux, je ne peux m'y tromper. Le Gourdin?! Oui...J'ai entendu parler de vous. Les gens m'ont raconté comment vous avez défendus votre Seigneur en tuant une vingtaine d'hommes. Ce fut tout un exploit! M'exclamais-je les yeux soudainement lumineux. Alors, c'était lui ce fameux guerrier? Je l'imaginais plus grand et plus séduisant, pas...et bien, je ne l'imaginais pas ainsi, miséreux et pouilleux. C'était décevant, mais avec tact, je ne laissais rien paraître. Que c'était-il passé pour qu'il se retrouve aussi loin de chez-lui et arranger de cette façon? Miyamoto aurait rit dans sa barbe, je me souvins qu'il n'appréciait pas Le Gourdin,il en parlait avec mépris. Mon maître fut un vieil homme sage et calme, petit mais costaud, à la moustache blanche et aux longs cheveux attachés en toque. Ses yeux bridés, d'un noir perçant, brillaient de hargne dès qu'il entendait le nom d'un héros du peuple, tel que Musashi. La jalousie ou le regret d'une gloire passée? Je ne saurais dire. Hors, l'oriental me ramena à la réalité: -Bien malheureusement, je ne suis pas très bon navigateur. Les seules choses que j'aie déjà piloté sont une barque et cet étalon que voici. Dans le second cas, ce fut un véritable échec. Cependant je sais me rendre utile. J'ai le pied marin, je suis pêcheur depuis mon enfance et je manie plutôt bien le sabre. Aussi, je pourrais exécuté toutes les tâches que vous me commanderez!
La remarque de l'étalon me fis sourire, je tournai mon regard vers le superbe cheval, dont la robe était d'un noir d'ébène luisant. Ses pattes élancées et musclées étaient faites pour galoper sur l'immensité des plaines Bélinoises. Perplexe, je continuais à l'observer, tout en écoutant d'une oreille distraite ce que me disait Musashi. En résumé, il n'avait aucune expérience sur la mer. Cela allait causé problème, car je n'allais pas avoir le temps pour lui enseigner la navigation ni Nassim, qui n'avait aucune patience pour la pédagogie, et mes hommes risquaient de le mépriser pour son manque de connaissances maritimes. Que faire? J'avais absolument besoin de la guérisseuse,et son protecteur venait avec. Cela me donnait une idée. S'il était digne de sa réputation, je le nommerais Maître-Formateur afin de peaufiner la technique de mes Guerriers durant l'entrainement. Entre temps, il allait astiquer le pont et s'occuper de toutes les tâches ingrates du navire, c'était la façon la plus rapide d'apprendre en mer et de graduer auprès de l'équipage. Je le savais, j'avais passé par-là aussi. Satisfaite de mon plan,j'acquiesçais d'un air flegmatique et je répondis: - Cela devrait faire l'affaire. Par contre, étant maître à bord après Uria,ma déesse, je tiens à ce que vous m'obéissez au doigt et à l’œil. Je ne tolère aucun écart de conduite, ni mensonge ni trahison. Si cela arrive, c'est soit la cale pendant un mois, le fouet ou la pendaison. Je n'aurais aucune pitié. Est-ce suffisamment claire?
Musashi n'eut pas le temps de répondre, car l'Aasimar daigna enfin me faire part de sa décision. J'étais sûr qu'elle accepterais. Par contre, ses conditions causaient problèmes...Des animaux? Je fronçais les sourcils d'un air désapprobateur. Le louveteau risquait de manger Brise et l'étalon risquait de mourir durant la traverser. Ce n'était pas judicieux. Or sentant mon hésitation, elle me mit au pied du mur. Petite peste.Elle ressemblait certes à un ange, mais je n'aimais guère ce chantage de fillette. Terminant son ultimatum, l'Aasimar nourrit son étalon d'un geste tendre et maternel, cela me serrais le cœur, il était clair qu'elle était très attachée. Qu'est-ce qu'ils avaient vécu l'un et l'autre pour s'aimer autant? Je sentais que son attachement pour ce cheval était aussi fort que le mien pour Brise. En silence, je la comprenais, mais je devais être rationnelle, j'étais Capitaine et ces animaux n'avaient pas leur place sur mon navire. C'est alors qu'Eleonor insista une dernière fois: -Ces animaux sont tous que j'ai au monde, ils sont ma seule famille. Je suis incapable d'en laissé un en arrière. Alors, je vous l'assure, je partirais sans réclamer mon reste. Cela m'allait droit au cœur, je me tendis pour empêcher le flot de tristesse me submerger. Sa seule famille...Outre les hommes fidèles à mon père que j'avais engagé sur La Sirène, Brise était ma seule famille, et rien au monde pourrait nous séparer, rien.Le visage de mon père me revint en mémoire, si blême, si agonisant.Sa dernière lueur de vie avait été son dernier cadeau. Avant de m'évanouir, le poids d'un homme sur moi et ses assauts effrénés, sauvages. Je sentais encore la douleur, le froid et la peur. À cette époque, je n'avais pas apprit le Yora, un art martial au corps à corps rapproché, je n'avais pas réussi à me défendre.Ce cauchemar me réapparut, la réalité avait disparut temporairement, je revivais ce souvenir qui hantait mon sommeil à chaque nuit. C'était pour cela que je dormais peu.Or, après un instant d'absence, je plongeais mes yeux dans le regard d'émeraude qui n'avait cessé de me scruter, Eleonor semblait lire en moi, et cela m'était insupportable. Comme pour me venger de cette soudaine intrusion dans mon far intérieur, je répliquais sans scrupule: -Je n'accepte aucun animaux à bord.Je regrettais aussitôt,car je savais qu'elle allait sûrement refusé d'être ma guérisseuse. Malgré mon air rude et flegmatique, mon cœur battait la chamade. Je priais Uria pour qu'on puisse trouver un compromis qui lui conviendrait. C'est alors que Musashi la rassura, de son ton calme et paisible, j'aimais ce qu'il disait. Ce lien plus fort que l'amitié, je le vivais constamment avec mon équipage, nous n'étions pas du même sang, mais nous étions soudés, surtout lors des batailles navales. Je fus émus par les propos de l'ancien guerrier, ils étaient justes et sincères. L'Aasimar semblait l'écouter attentivement, mais gardait le silence. Elle avait sûrement besoin de réfléchir, se séparer d'un être cher était toujours difficile. Pensant sûrement la même chose, Musashi s'éloigna d'elle et s'approcha de moi. Comprenant qu'il voulait me parler plus discrètement, je m'avançais pour mieux comprendre ce qu'il murmurait. Mon regard croisa le sien, je l'écoutais avec attention: -Pourrions nous prendre avec nous le louveteau? Il semble très attaché à elle et ne survivrait probablement pas à son départ. Vous pouvez comprendre cela, n'est-ce pas? Il ne prend pas beaucoup de place, et pour le peu que j'en ai vu, est très calme. Je ne vous demanderai que cela. Elle a le don de la guérison, ce n'est qu'un prix très léger à payer pour avoir une guérisseuse à bord, n'est-ce pas?
Aussitôt, je jetais un regard rapide à la mignonne boule de poile blanche dormant dans le creux des bras d'Eleonor. Le louveteau semblait mal supporter la chaleur, c'était compréhensible, il venait sûrement du Nord. Il promettait d'être gros, mais pour l'instant, Musashi avait raison, il n'allait pas prendre de place et la mer le rendrait amorphe, les chiens supportaient mal les vagues. Je soupirais, c'était effectivement un moindre coût à payer. Après un instant, je pris un air sévère, mais mon regard turquoise devint plus chaleureux. D'un hochement de tête affirmatif, j'adressais ma décision à l'Aasimar toute déconfite: -Soit, j'accepte le louveteau, en autant qu'il reste dans votre cabine ou dans vos bras lors de vos déplacements. Sachez que j'ai un chat, je ne veux pas qu'il l'attaque, sinon, je le jette par dessus- bord, et ce n'est pas une menace en l'air. Pour ce qui est de l'étalon, je ne peux malheureusement pas le prendre, pour son bien. À date, sur cinq chevaux que j'ai transporter en mer, un a survécu. Je vous l'assure, vaut mieux le laisser à terre.
Je ne me laissais pas démonter par le regard triste de la jeune femme ailée, si elle aimait vraiment son cheval, Eleonor serait prendre la bonne décision. Comprenant que ça n'allait pas la convaincre pour autant, j'optais pour une autre tactique.La douceur. Me faisant plus tendre que de coutume, ce qui attira les regards surpris de mes marins, je m'approchais d'elle, dépassant Musashi et je déposais ma main sur l'épaule d'Eleonor, en murmurant doucement:
-Je sais que vous y êtes très attachée, sachez que je vous comprends, car j'ai aussi perdu des êtres chers. Cependant, votre cheval peut vivre une vie heureuse, ici, à Varakir. Je connais un homme qui a le don avec les chevaux, il va s'en occuper comme la prunelle de ses yeux. Je vous promets que votre étalon sera très heureux.
L'homme en question se nommait Laurian Karafir,un vieil ami à moi, et il possédait une écurie au nord du Port, c'était un excellent dresseur et palefrenier. Ma promesse concernant le bonheur du cheval était vraie, je savais que mon ami serait prêt à l'acheter et à bien s'en occuper. C'était rare de voir un tel animal dans la région, il valait son pesant d'or. Maintenant, j'avais jeté toutes mes cartes, je ne pouvais faire plus. La décision revenait à Eleonor et j'espérais qu'elle dise «oui». Si c'était le cas, j'enverrais Nassim et deux de mes hommes les accompagner, le Port de Varakir n'était pas un lieu sûr pour une Aasimar aussi sentimentale et douce. - hrp:
Si Nora accepte, vous pouvez décrire que Nassim et les deux marins vous accompagnent.
| |
| | | Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Mer 1 Juil 2015 - 17:34 | |
| -Je n'accepte aucun animaux à bord.À cette réponse, le regard de Nora devint profondément triste et un sanglot serra sa gorge, elle vint étreindre Azur contre sa poitrine et accota sa tête contre celle de Vel, qui terminait de manger innocemment sa pomme. Les yeux larmoyants, elle observait les autres navires,si grands et si inaccessibles, tout comme celui de Sirèna. À cet instant, l'Aasimar se sentait désemparée et trouva le monde dure et cruel. Le désert serait peut-être plus clément? C'est alors que la voix de Musashi la sortit de sa nostalgie:
-Alors considérez moi de la famille. Je ne suis pas de votre sang, mais j'ai un devoir envers vous et un grand respect pour votre personne. Sirèna ne peut prendre à son bord un étalon tel que Vel et nous auront besoin d'argent pour poursuivre notre voyage. Nous pourrions le vendre, qu'en dites-vous?
Vendre Vel? À cette suggestion, sa main se resserra autour du cou de l'étalon. Pour l'instant, Eleonor considérait le cheval plus important que Musashi, même si elle était touchée par ses propos, cela ne réussit pas à la convaincre pour autant. L'ancien pêcheur s'éloigna et murmura quelques mots à la Corsaire, celle-ci hocha la tête et dit dans sa direction qu'elle acceptait finalement le louveteau, en autant qu'il n'attaque pas son chat,au risque de se faire jeter par-dessus bord. L'Aasimar faillit répliquée avec hargne qu'elle ferait de même pour son félin, mais ne voulant pas provoquer une dispute, elle garda le silence et continua à écouter les propos du Capitaine. Dès qu'elle entendit les statistiques de chevaux morts en mer, Nora écarquilla les yeux avec effarement. Finalement, ce n'était sûrement pas judicieux d'amener Vel sur un navire, car effectivement, le risque de tempêtes et de guerres navales étaient élevés,et l'étalon avait ses limites. À cause d'elle, il avait faillit mourir maintes fois et avait vécu beaucoup de stress lors de leurs aventures, il méritait une vie paisible, très paisible. Même si son affection prônait sur le rationnel, Nora savait que l'humaine avait raison,cela valait mieux pour Vel qu'il reste à terre...Pour son bien. Dépitée, Eleonor plongea son regard vert dans celui du cheval et caressa son museau,indécise et nerveuse. Inquiet et sentant la tristesse de sa maîtresse,il hennit, tandis qu'Azur lécha ses doigts avec affection. Soudain, Nora sentit une main se déposée sur son épaule et elle croisa le regard turquoise de Sirèna, maintenant si tendre et si maternelle. Où était passé la Capitaine dure et inflexible de tout à l'heure? Il fallait croire qu'elle était une femme complexe. Que savait Nora de cette humaine? Rien, et elle était persuadée que Sirèna était un mystère en soi.
-Je sais que vous y êtes très attachée, sachez que je vous comprends, car j'ai aussi perdu des êtres chers. Cependant, votre cheval peut vivre une vie heureuse, ici, à Varakir. Je connais un homme qui a le don avec les chevaux, il s'en occuperait comme la prunelle de ses yeux. Je vous promets que votre étalon sera très heureux.
C'était la première fois,depuis longtemps, que Nora se sentait autant comprise, car il était certain que Sirèna avait perdu des gens qu'elle aimait, l'énergie de tristesse que Nora avait ressenti le prouvait. Contre toute attente, les propos de l'humaine la rassuraient sur le sort de Vel. Varakir était une région magnifique et vaste, certes chaude, mais Vel semblait s'y plaire, son bonheur était de galoper,et non de vivre des épreuves plus dures les unes que les autres. Il n'était pas fait pour traverser un désert infini ou une mer dangereuse, Quiétude n'était pas son destin, mais celui de Nora. L'Aasimar devait pensée au bonheur de Vel avant le sien, et pour cela, elle devait le laisser ici, Musashi et Sirèna avaient raison. La raison prit le dessus sur ses sentiments,et après un instant, elle fit son choix. Lentement, la voix chevrotante, elle acquiesça:
-D'accord, je vais l'amener à votre ami et si je considère que Vel se sent bien en sa présence, j'accepterais de le vendre.Par contre, si au crépuscule nous ne sommes pas encore revenus, c'est que j'aurais refusé de m'en débarrasser.
D'un air sérieux, Sirèna acquiesça en silence, puis se tourna vers son contre-maître. Celui-ci était accoté sur le bord, dévoilant des bras musclés, et observa Nora d'un air songeur, même amusé. Son capitaine lui ordonna de l'accompagner ainsi que deux autres marins, par mesure de sécurité. Le Grand Port de Varakir était-il si dangereux? Il fallait croire que oui. Sans obstiner, il accepta, prit ses armes, deux sabres menaçants, et les dirigea à travers la foule. Plus qu'ils s'éloignèrent, plus qu'ils perdirent du vu le navire de Sirèna. Nora ignorait si elle allait la revoir un jour, mais elle soupçonnait Musashi qu'il espérait que oui. Jetant un coup d’œil à son compagnon, il semblait déçu de s'éloigner de la belle capitaine.Perplexe, Nora soupira, sachant qu'aucun autre moyen de transport ne les prendrait à bord. Peut-être serait-il mieux de faire demi-tour et de retourner au Château des Redresseurs et d'y rester jusqu'à la fin de ses jours? Non, cette idée lui fit horreur...Ce lieu lui rappelait aussi Samael. N'en pouvant plus, elle laissa doucement couler des larmes le long de ses joues, et accota avec peine sa tête contre le cou de Vel. Il hennit doucement, mais continua à marcher à ses côtés, vers son nouveau maître. Nora espérait que ce Laurian Karafir allait être un homme bon. Nassim marchait devant, le dos droit et large, sa grandeur était impressionnante, les gens se tassaient à son passage, aucun osait le regarder. Les hommes de Sirèna semblaient craints par ici, c'était à la fois rassurant et troublant. Comment avait-elle pu devenir leur commandant? C'était admirable qu'une femme se fasse autant respecter par des hommes, elle devait être une guerrière et une dirigeante redoutable, et aimée. Sa beauté devait aidée. Enfin, après un dizaine de minutes de marche, ils se dirigèrent vers une place en retrait des bâtiments, une grande écurie avait été construite, plusieurs chevaux galopaient à leur guise,ils semblaient sereins. Or, une petite maison se trouvait à côté,simple et chaleureuse. Après avoir ordonner aux deux marins de se poster plus loin, Nassim cogna à la porte, un grand homme aux cheveux blancs et longs et aux yeux bleus l'ouvrit. Seulement par son énergie, Nora se sentait apaisée. Apercevant Nassim, il sourit et le serra paternellement dans ses bras. À la grande surprise de l'Aasimar, le contremaître accepta cette étreinte, ils se tapèrent affectueusement le dos. D'un rire joyeux, le vieil homme s'exclama:
-Ah, Nassim! Cela fait si longtemps! Reculant, il regard autour et ne vit qu'une Aasimar et un pouilleux. Sa joie fit place à la déception, Laurian demanda : Cassiopée n'est pas là? -Non, Laurian, elle n'a pas pu venir, trop occupée. -Je vois, c'est certain qu'être... -Qu'être femme de chambre prend tout son temps. Interrompit Nassim, tout en montrant d'un coup d’œil les deux inconnus, puis fit un discret non de la tête. Ce code voulait dire: ferme-là, ils ne doivent pas savoir. Autrefois, Laurian avait été le meilleur ami du père de Sirèna, Valrik Lerouge, et à la mort de celui-ci, il s'en était occupé comme sa propre fille. Par conséquent, il connaissait son passé, les épreuves qu'elle avait vécu et sa véritable identité, mais à part quelques membres de l'équipage, nul autre savait. Sirèna voulait que cela reste ainsi. Comprenant, le vieil homme hocha de la tête et répondit:
-Aye! Femme de chambre...Effectivement, effectivement. Alors, pourquoi viens-tu me visiter? -J'ai une offre pour toi. Dit simplement le contremaître en montrant Vel. -Oh! Magnifique...Murmura Laurian émerveillé par la beauté de l'étalon. C'était le moment crucial, tous gardait le silence, tandis que le vieil homme avança doucement. D'un geste sûr, il vint caresser le museau noir tacheté de blanc, puis sentant sa nervosité, il gratta. l'arrière des oreilles. L'étalon cligna des yeux, piaffa, puis vint coller son museau contre le ventre du vieil homme. Cela rassura Eleonor, et elle ne put s'empêcher de sourire. Calmement, Laurian fit le tour de l'étalon, admirant ses longues pattes, son flanc luisant et son cou musclé et svelte. Un animal exceptionnel, un excellent mâle pour la reproduction. Satisfait, il caressa amoureusement la robe noir, et demanda:
-Où as-tu déniché un tel étalon? Au Nord? -Il appartient à cette Aasimar. Répondit Nassim en pointant Nora du doigt. L'air assuré, elle avança d'un pas et se présenta: -Je me nomme Eleonor, et comme il dit, ce cheval est à moi. J'aurais voulu le garder, mais Sirèna refuse que je l'apporte à bord. -Elle fait bien de refuser, la mer n'est pas fait pour un cheval. Répliqua Laurian en acquiesçant de la tête. Combien vous êtes prête à me le vendre? -100 Dun'or. -C'est un bon prix, je l'accepte. Je vous le promets qu'il sera heureux ici. S'exclama l'éleveur d'un ton jovial. Aussitôt dit, aussitôt fait, il sortit cent Dun'or de sa bourse et les lui remit. Pendant un instant, Eleonor fixa les pièces, indécise et triste. Vel ne lui appartenait officiellement plus. Le vieil homme prit la bride de l'étalon et le conduisit à l’enclot où les autres chevaux galopaient librement. Nassim le suivit, leur conversation se perdit dans le vent et dans le hennissement joyeux des chevaux. Triste, Nora se tourna vers Musashi et se réfugia dans ses bras en pleurant.
-Je l'ai abandonné comme Samael m'a abandonné...Marmonna-t-elle le nez contre le torse du guerrier de l'Est, ses larmes mouillèrent sa chemise sale. Son regard vert larmoyant fixait l'étalon, qui semblait confus de se retrouver parmi les siens. Partons, avant qu'il me voit...Il faut...Vel doit m'oublier. | |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Jeu 9 Juil 2015 - 17:47 | |
| Quand Sirèna avait accepté d'emmener le louveteau à bord, Musashi avait eu le cœur soulagé. C'était potentiellement la dernière attache à sa vie d'avant. Bien que l'homme ne connaissait pas cette partie de la vie d'Eleonor, il sentait la lourdeur de ce passé. Cependant, Nora n'avait pas réagit vis à vis la fraternité de Musashi et cela lui occupa l'esprit un bon moment pendant la marche. Il était silencieux mais songeait à l'aasimar, à sa famille, à son passé. Cela lui fit penser au sien. Il ne le voyait pas comme très douloureux; il se rendait compte qu'il avait lavé la douleur avec de la boisson. La seule famille de Musashi était un faucon qui s'était égaré il y a longtemps. Il ne le regrettait pas vraiment, il n'aimerait pas avoir l'impression de posséder un animal. La marche continuait, silencieusement. Tous deux suivaient Nassim et si c'eut été un piège, l'escrimeur de Hokusai l'eut pressenti. Il ne se laissait pas attraper dans les guets à pends et sentait que c'en était pas un. Peut-être était-ce la beauté de Sirèna qui troublait ses sens? Il n'avait jamais été amoureux alors il ne pouvait le savoir.
Sirèna tourmentait aussi l'esprit du bretteur. Une femme corsaire, et capitaine par dessus le marché, c'était peu commun. Elle connaissait les arts martiaux et avait déjà entendu parler de lui. Musashi ne se savait pas connu même dans son île natale. Il n'avait pas été un héros, il avait seulement fait ce qui lui avait été enseigné. Gardant l'esprit ouvert, il se dit qu'il devrait l'interroger sur l'un où l'autre de ces points pendant le voyage vers Quiétude.
Le temps avait passé vite et le petit groupe se trouvait déjà devant la maison de l'homme aux chevaux. Musashi pensa qu'il avait bien fait de laisser Eleonor à elle même. Elle avait besoin de ces derniers moments d'émotions avec Vel et l'escrimeur n'avait aucun droit de lui enlever; il en était conscient. Ils s'avancèrent vers celle-ci. Lorsque Nassim entra dans la maison avec Eleonor, Musashi se demandait s'il devait entrer, mais lorsqu'il vit le vieillard à qui ils allaient surement ventre l'étalon, il se sentit invité. Il entra donc et resta silencieusement derrière Eleonor tout en observant le bonhomme. Il était plutôt petit mais émanait une énergie calme et amicale. Nul doute que cet homme était bon. Laurian, de son prénom, avait une petite barbiche blanche comme ses cheveux qui oscillait quand il parlait. Cela mit un sourire en coin au visage de Musashi.
Il écouta attentivement la conversation entre Nassim et Laurian. Laurian commença d'un ton jovial: «Ah, Nassim! Cela fait si longtemps!» Sa voix se fit plus déçue et il continua: «Cassiopée n'est pas là?» Nassim lui dit alors qu'elle était trop occupée. Visiblement déçu, Laurian déclara:«Je vois, c'est certain qu'être...» Mais se vit interrompu aussitôt par Nassim qui déclara sans attendre son tour: «Qu'être femme de chambre prend tout son temps.» Cette soudaine coupure attira l'attention de Musashi qui observait maintenant Nassim intensément. Le contremaitre envoyait un message visible à Laurian en ne mouvant que ses yeux; il était tendu. L'homme aux chevaux acquiesça; il avait visiblement comprit le message. La conversation continuait et Musashi était déjà absent; cette discussion lui avait donné matière à réflexion.
Il procéda par élimination: Être femme de chambre ne prenait pas tout le temps d'une femme. De plus, Cassiopée ne pouvait être une réelle femme de chambre, Sirèna était la seule femme sur le navire. Elle ne pouvait pas non plus habiter sur la terre ferme puisque Nassim était toujours en voyage et la déception audible dans la voix de Laurian laissait entendre une certaine proximité entre elle et lui. Il ne fallait pas non plus oublier qu'en l'appelant par son prénom, il avait révélé que c'était un proche de Nassim, étayant la théorie d'une femme des mers. Plus il y réfléchissait, plus l'artiste martial était certain de sa conclusion.
Un délicat impact mouillé sur son torse le sortit des songes. Nora pleurait, tête appuyée entre les deux pans du collet de Musashi. «Je l'ai abandonné comme Samael m'a abandonné..Partons, avant qu'il me voit...Il faut...Vel doit m'oublier.»
Ne voyant rien qui valut la peine d'être dit, Musashi se tut. Son mutisme ne parut pas affecter l'aasimar qui était déconfite par la vente de sa monture. Le Gourdin savait que c'était mieux qu'il reste ici. Là, plaquée sur son torse, Nora lui semblait effectivement être sa sœur; il se promit une nouvelle fois de la protéger du mal encore à venir. Il exécuta la demande d'Eleonor et s'avança vers la sortie du terrain, tout en regardant, lui aussi, Vel s'accoutumer à ses nouveaux compagnons. Nassim ne prit pas de temps à les rejoindre au pas de course léger. Le soleil commença de se coucher et une brise pré-nocturne vint embrasser le visage sale de l'ancien pêcheur.
De retour au port, les rues se vidaient petit à petit. Musashi sentait l'atmosphère s'alourdir, inversement à d'habitude. Lorsque le la lune apparait, tout s'allège, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. Nassim dit:«Quelque chose cloche» Lui aussi avait senti l'atmosphère différente. La pièce d'homme taillée dans le roc regardait au loin et vit des membres du Gantelet pointer dans la direction du groupe improbable. La rue était maintenant vide.Ni les marins dans leurs bateaux ni les marchands ne s'en mêleraient. Ce n'était pas leur affaire. Devant eux se tenait un groupe de 5 hommes armés de hallebardes à l'acier noir. Plus lourd et moins tranchant; Musashi se questionnait sur l'utilité de ces armes. Eleonor avait l'air déstabilisée par la suite de situations désagréables. Musashi empoigna son grand sabre mais resta fixe; il ne broncha pas. Il savait qu'ils en avaient après celle qu'il considérait comme sa sœur. «Nassim, j'ai besoin de toi. Porte Eleonor en sécurité. L'armoire à glace que tu es n'aura pas de problème à la transporter. Pour ma part, je reste et je les abats. Je me suis juré de la défendre et de la protéger alors aide moi. Je ne peux la garder au milieux d'une mêlée.» Le navire n'était plus très loin et Nassim n'aurait pas à courir longtemps. Sans oublier que les deux marins qui les accompagnaient pourraient les protéger. Même en portant l'aasimar sur son épaule, l'opération était tout à fait faisable. Il devait seulement passer ces 5 hommes ennemis. Musashi pensa que le contre-maître pourrait trouver improbable l'idée de survivre à un combat contre cinq hommes et dit alors: «Ne t'inquiète pas pour moi, ta capitaine a dit que j'étais bon guerrier plus tôt, tu t'en souviens? Laisse moi m'occuper de ça et je viendrai vous rejoindre. Je n'en ai pas pour longtemps. Je frapperai à droite d'abord, passe derrière moi et emmène la en sécurité.»
Sans plus tarder, Musashi s'élança sur la droite des 5 guerriers qui ne s'étaient pas mis en position. À vrai dire, le bretteur avait plus l'air de l'agresseur que de l'agressé. Il avait couru et frappé, en très peu de temps, le guerrier du Gantelet qui se trouvait le plus à droite. Nassim passa et Musashi continua. Il esquiva la hallebarde du guerrier juste à côté et, en plaquant son sabre contre le torse de celui-ci, il le lui fendit de la hanche gauche jusqu'à l'épaule droite. Mécaniquement, Le Gourdin pensa: «Deux sur cinq» L'instant de surprise était passé et Musashi qui avait passé de l'autre côté du groupe d'hommes, se tenait de nouveau en position de garde, sabre à la hauteur de l'œil, dans une position irréprochable, prêt à frapper de nouveau. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Sam 18 Juil 2015 - 22:28 | |
| -Ed et Benjamin, astiquer les canons! Je veux qu'ils brillent. -À vos ordres, Capitaine! Répondirent-ils sur le même ton volontaire et énergique. Accoter sur mon gouvernail, j'observais d'un œil critique mes marins. Même s'il faisait beau et frais, l'heure n'était pas au repos. Or, des canons mal entretenus pouvaient causés une explosion, une fois la mèche allumée, ce qui n'était jamais bon durant un combat navale, surtout dans mon camps. D'autres de mes hommes réparaient le mât, il avait été un peu amoché et certains recousaient des trous dans mes voiles, dont la Brigantine et la Clinfoc, bref les voiles opposées de mon navire. La coque aussi avait subit des dégâts durant la bataille contre ses foutus pirates, mes charpentiers s’affairaient à la réparer et à la peinturer. Inquiète, mon regard se tournait vers le ciel orangé, je mis une main entre le soleil et l'horizon, il restait environ une heure avant qu'il se couche. Le temps qu'Eleonor et Musashi reviennent avec Nassim et mes deux guerriers, il fera nuit. -Capitaine, nous avons terminé avec le grand mât. M'informait un de mes marins. -Bien, laissez-moi vérifier.
Ces deux matelots, des Tiefflins du nom de Gawael et de Fior,étaient forts utiles lors des combats, car ils savaient maîtriser le feu et je les comptais parmi mes meilleurs guerriers. L'un avait la peau extraordinairement rouge et possédait sur le sommet de sa chevelure noire, des cornes argentés.Tant qu'à Fior, son teint était très pâle, ses cheveux cendrés et ses cornes brunes foncés. Mes grands demi-démons s'attendaient à merveille, heureusement, car je ne tenais pas à avoir des corps carbonisés sur mon navire. Il était rare qu'on les voyait se promener l'un sans l'autre, de vrais frères. Je pinçais les lèvres, me demandant comment il allait s'entendre avec Eleonor? J'espérais fortement qu'ils s'en portent bien, sinon je serais contrainte de leur imposer une distance avec elle, pour sa sécurité. Gawael et Fior levèrent la tête quand j'atteignis le haut du grand mât avec une souplesse et une agilité déconcertante, personne ne pouvait m'égaler en hauteur, comme avec la mer, je faisait un avec le cordage et les poutres. M'approchant du maître-arbre, je l'inspectais minutieusement, avec une exigence qui provoquait une stress soudain chez mes Tiefflins qui m'observaient d'en bas. De ma main, j'inspectais le bois fraîchement réparé et luisant par le vernis pour le protéger. Les écailles et la fente dû au ravageur boulet ennemi n'était plus, mon grand mât était comme neuf. Satisfaite, je souris et regardais mes marins suants à grosse goutte.
-Parfait, messieurs! M'écriais-je, ils soupirèrent de soulagement et me rendirent un sourire timide.Maintenant, allez voir si la Misaine et l'Artimon sont en bon état.
-À vos ordres, Capitaine.
Aussitôt, ils montèrent sur le mât avant, et l'inspectèrent minutieusement. Je ne tolérais aucun bris, si petit soit-il, car c'était cela qui causait la perte d'un équipage durant les tempêtes et les combats, il fallait que La Sirène soit toujours sans faille et solide, tout comme sa capitaine. Soudain, des cris attirèrent mon attention, ainsi que celui de mes hommes, qui arrêtèrent leurs tâches et se dirigèrent à tribord. Me penchant, je vis avec surprise Nassim accourir vers notre navire, transportant l'Aasimar sur son épaule. Musashi était resté pour combattre cinq hommes du Gantelet...Maintenant trois. Il était rapide, ce bougre! Vivement, je descendis de mon perchoir et j'allais rejoindre mon équipage fasciné par le combat.
-Je mise cinq Dun'or sur l'oriental! Souffla Fior à Gawael. -Moi trois Dun'or et un biscuit sur le Gantelet! Répliquais le petit Benjamin, mon seul mousse à bord. C'est ainsi que les paris se firent de plus bel. J'aimais parié, mais je gardais le silence, car je savais que j'allais devoir forcer le destin, ce qui serais tricher. Me penchant, j'observais la technique de combat de Musashi, excellente, même parfaite. Cependant, je remarquais une faiblesse: sa colère prenait le dessus sur son contrôle. Il ne fallait pas sous-estimé les disciples du Gantelet, car non seulement ils étaient armés de la tête au pied et leurs armes étaient coriaces, mais ils avaient une technique de combat puissante et précise, qui consistait à donner des coups à distance, pour épuiser l'adversaire et enfin, l'achever au corps à corps sans crier gare. En ce moment, ils avaient du mal à appliquer leur technique, car Musashi les attaquait sans relâche, mais ce n'était une question de temps pour qu'ils se réadaptent. Ces combattants étaient versatiles, sans aucun honneur, ni raffinement. Un bruit de pas précipité et des cris indignés attirèrent mon attention, Nassim était de retour avec Eleonor. Il voulut s'expliquer, mais la jeune femme ailée se débattait comme une forcenée pour se délivrer des bras massif de mon Quartier-maître. Visiblement, l'idée d'avoir abandonner son compagnon en arrière ne lui plaisait guère, ce qui était très compréhensible. Elle allait m'en devoir une.
-Silence! Ordonnais-je d'un ton autoritaire à Eleonor, qui se ferma aussitôt. Je me tournais vers Nassim et dis :Explique brièvement. -En gros, ses chiens sont arrivés et Musashi m'a ordonner de l'amener en sécurité puis les a attaquer. -Donc, le Gantelet n'a pas provoqué? -Aye, Capitaine, il les a attaqué en premier, question de faire diversion. -Le bougre! Bon, je m'en occupe. Va l'enfermer dans sa cabine. Je jetais un regard féroce et menaçant à l'Aasimar qui devint rouge de colère. Si je te vois intervenir dans ce combat, je te promets que tu vas recevoir la racler de ta vie. Elle voulut protestée, mais Nassim la rabroua un peu pour qu'elle se calme et alla l'enfermer dans sa cabine à double clé. Je ne pouvais me permettre de la mettre en danger, un parce qu'elle était ma guérisseuse, deux, parce qu'elle était sûrement l'Aasimar qui avait accompagné Flynn le Voltigeur, sinon le Gantelet ne serait pas ici. À vrai dire, ces fanatiques auraient tué n'importe quel Aasimar à leur porter, mais c'était rarissime d'en voir un dans les parages. Je jetais un regard inquiet à mes deux Tiefflins, pour l'instant, il devait rester à bord et ne pas se faire remarquer. Les choses commençaient à dégénérer à terre, d'autres patrouilles de cet ordre d'anti-hybride arrivaient, je ne voulais pas que mes deux Tiefflins se fassent prendre parce qu'ils étaient nés ainsi... Eh, merde! À la guerre comme à la guerre.
-Sonner le branle bas! Ça va saigner, messieurs. -Oh yeah, capitaine! J'ai toujours rêvé de saigner l'un des ces tarés. S'exclama Fior en descendant de la Misaine. Vous permettez? -Gâte-toi, mais surtout reste en vie.
-Promis, Capitaine. Sur ce, Fior et Gawael se lancèrent un regard entendu et du feux enflammèrent leurs mains. D'un cri puissant, ils mitraillèrent les disciples du Gantelet, leur attaque était précis et vengeur. Combien de Tiefflins étaient morts à cause de ces fanatiques ? Ils les haïssaient, tout comme moi, et aujourd'hui, je n'allais pas me priver de les tuer. Nassim me rejoint et me demanda:
-Et les autorités? Ne vont-ils pas nous arrêter? -Non, ils me connaissent ainsi que le roi. À ton avis, celui-ci aime mieux le Gantelet ou moi? -Toi, bien entendu. -On y va? Demandais-je de mon sourire narquois. -On y va! Rugit-il en sortant ses deux sabres et il fonça le premier dans la bataille.
Il était très rare que nous combattions à terre, mais cette situation était trop alléchante pour refuser. Je pris les devant, en sortant des dagues de ma ceinture et en me dirigeant à la course vers deux inquisiteurs voulant trucider Musashi. Avant qu'ils s'attaquent à celui-ci, je fis une roulade et les poignardais dans le flanc, unique espace non protégé de leur armure noire. Leur hache à double tranchant restèrent un moment en suspend, ils gémirent d'un râle sourd, puis s'effondrèrent par terre. Je tournais vers Musashi, m'assurais qu'il allait bien du regard, puis me retournais pour affronter deux autres adversaires. Diantre, il en pleuvait! Je vins bloquer le premier et lui envoyais un coup de pied entre ses parties intimes, il eut le souffle coupé. J'en profitais pour mettre mes mains sur ses épaules et faire une pirouette en arrière, question d'éviter l'attaque d'un autre et tranchais sa gorge. Terminant ma tâche, je me tassais in extremis pour éviter d'être décapitée et je profitais de l'attaque pour utiliser sa force contre mon adversaire et le projeter à terre. D'un cri de guerrière, je me lançais dans les aires et vint planter mon épée entre ses yeux glaciales. Reprenant mon souffle, je me rendis compte que je n'avais plus mon chapeau sur la tête, mes cheveux étaient détachés et j'avais du sang sur la joue. Je devais ressembler à une amazone enragée, mais ça n'avait peu d'importance, mes hommes devaient s'en sortir vivants et pour cela, je devais tuer le commandant. Mes armes aux poings, j'en tuais trois au passage, puis de ma vision d'aigle, j'aperçus dans la mêlée un homme. Par son allure et la manière de donner des ordres stratégiques, je su qui il était.
-Nassim et Sacha! Projection! M'écriais-je à en perdre la voix. Sans se faire attendre, mes plus grands guerriers arrivèrent et se mirent à genoux à quatre mètres de moi, mains baissées.À toute vitesse, je courus dans leur direction, mit mes pieds dans leurs mains et me fit projeter vers le chef du Gantelet. Je fis une culbute dans les aires, j'adorais cette sensation, et j'atterris directement sur le dirigeant, qui s'effondra par terre, moi par-dessus. Pendant un instant, il fut ébahit de me voir, puis reprenant ses esprits, il voulut me poignarder, mais je l'arrêtais en menaçant sa gorge de ma lame affinée. D'un sourire courtois, je murmurais:
-Tutt, tutt, je ne ferais pas ça si j'étais toi. -Ce n'est pas une chienne qui va me dire quoi faire! -Oh,le grossier personnage. Sais-tu qui je suis au moins? Non? -Tu es une pute qui va crever. Si c'est pas moi qui va te saigner, ça va être Masque d'acier! Tu es une traître à la Norpalie! -Tu ignore qu'est-ce qu'un traire, sale rat! M'écriais-je soudainement hors de moi. J'ai servis maintes fois la Norpalie par mon sang et ma loyauté, et toi, qu'as-tu fait pour elle? Tu ne fais que tuer des innocents.Crève!
Sur ce, je plantais une de mes armes dans sa gorge, le sang gicla sur mon visage, mais je ne l'essuyais pas, je m'en délectais plutôt. Je fixais hargneusement l'agonisant, j'étais comme en transe, je ne remarquais pas que le combat avait prit fin, et que tous me fixaient. Soudain, je sentis une main se poser sur mon épaule, je levais les yeux en croisant le regard rassurant de Nassim. Lentement, je me levais en remarquant que mon équipage tenait à leur merci le reste des disciples du Gantelet. J'en comptais une dizaine. Mon choix était fait, j'optais pour la condamnation. Aucun témoin.
-Tuer les tous.
Le sang gicla, salissant le sable chaud et les corps égorgés comme des cochons s'effondrèrent sur le sol. J'observais pendant un instant les cadavres, puis je jetais un regard aux alentours, personne dans les rues, les fenêtres étaient fermées. Ici, le monde se mêlait de leurs affaires. Je sentis un regard m'observer intensément, je tournais la tête vers Musashi, lui rendant son air sérieux. De mon pas félin, je m'approchais à quelques centimètres de son visage et murmurais d'un ton remplit de reproche:
-La prochaine fois que vous prenez l'initiative de jouer au héros et de mettre mon équipage en danger, je vous promets de vous égorger comme ces hommes. Ceci dit je me tournais vers mes guerriers et ordonnais: Amenez ces cadavres sur le navire, on va les jeter dans la mer. Nous partons.
| |
| | | Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Dim 19 Juil 2015 - 21:24 | |
| Soudain elle se rendit compte du silence et de la tension qui planait autour d'eux. Bien que Nora était mortifiée d'avoir délaissé Vel, elle restait tout de même alerte. L'Aasimar les aperçut au loin, ils étaient cinq, armurés comme au Port de Bélin, mais en beaucoup plus costaud. Elle se figea, blême et faible. Oh non...Pas encore eux. Le temps s'était comme arrêter durant une fraction de seconde, son corps était paniqué à la vue du Gantelet,mais son esprit réfléchissait à toute allure. Peut-être que c'était sa destiné de se faire tuer par ces fanatiques? Sa tentation fut grande de se livrer, mais ses pieds ne bougèrent pas,car dans son far intérieur, Eleonor Delorne voulait vivre, même si son cœur était brisé et qu'elle se sentait seule au monde. En fait, elle n'était pas seule, il lui restait Azur et Musashi dont elle éprouvait beaucoup d'amitié. Eleonor devait le prévenir que le Gantelet était là pour elle et qu'il fallait fuir, mais des bras d'ébènes et puissants la souleva du sol. Ahurit,elle eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait, que Nora entendit coup d'épées et de haches se confrontés rageusement. Musashi...Non, il était resté en arrière pour la protéger et lui laisser une chance de s'en sortir. Nassim fonça à toute allure, tandis que son compagnon continua de se battre comme un tigre. J'aurais dû être à ses côtés, me battre aussi! Pensa-t-elle en se redressant un peu pour voir si le bretteur était toujours en vie. En fait, il venait de tuer son troisième ennemi, mais qui sait s'il s'en sortirait vivant? Furieuse, Nora se débattit pour aller le retrouver et se battre à ses côtés, mais Nassim resserrait l'étreinte de ses bras autour de son corps.
-Non, lâchez-moi! Je veux y retourner! MUSASHI! Lâchez-moi je vous dit!
La seule et unique réponse qu'elle eut de Nassim fut un grognement de gorille. Insatisfaite, elle se débattit davantage en poussant des cris indignés, mais le géant noir restant totalement indifférent. Nora vit que le sable devint du bois, le Quartier-maître l'avait conduit sur La Sirène. Elle sentit un doux parfum féminin, rappelant le soleil et la mer, Sirèna...
-Silence! Ordonna celle-ci d'un ton intransigeant, Nora s'arrêta net et compris pourquoi les hommes lui obéissaient aux doigts et à l’œil, elle avait le don de se faire obéir et s'était une vague aperçut de ses capacités de dirigeante. Pendant que Nassim résumait ce qui venait de se passer, Nora en profita pour reprendre son souffle et essayée de voir où en était son compagnon. Il était encore vivant, mais elle vit une patrouille du Gantelet approcher à grand pas, elle comptait une vingtaine d'hommes. Musashi ne tiendrait pas le coup, pas tout seul. Nora s'apprêta à se débattre à nouveau, mais l'ordre du Capitaine la laissa sans voix. L'enfermer dans sa cabine? Ça ne va pas la tête? Avant qu'elle proteste, Sirèna la menaça:
-Si je te vois intervenir dans ce combat, je te promets que tu vas recevoir la racler de ta vie.
La colère la submergea, Nora devint rouge comme une pivoine et elle se remit à se débattre à nouveau, mais Nassim ordonna rudement:
-Cesse tes singeries, sinon je te ligote à fond de cale! - Je suis une invitée ici, pas une prisonnière, j'ai le droit de faire ce que je veux! -Non, demoiselle, t'es rendue la guérisseuse du Capitaine. Par conséquent, elle a tous les droits sur toi, sauf te violer et te voler. -Ah merci bien, ça me rassure! Maintenant, laissez-moi secourir mon ami! -Ton compagnon se débrouille très bien sans toi. Reste tranquille et il s'en portera mieux. Répondit Nassim en donnant un coup de pied à une porte qui s'ouvrit avec fracas. -Vous êtes juste un gougeât de la pire espèce! Je vous le jure que si...si Musashi meurt, je vous ne le pardonnerais jamais! S'écria-t-elle rageusement en se débattant pour qu'il la dépose par terre, ce qu'il fit sans ménagement. Voyant qu'elle ne se calmait pas, il la saisit par les épaules et la brassa comme un prunier.
-Écoute moi bien,petite! Ici tu n'es pas dans un château où tout le monde est doux et gentil. Ici, tu es sur La Sirène, un navire qui porte à son bord des guerriers légendaires, les Élites des mers. Ce sont des hommes entrainés à la dure et si tu veux survivre parmi eux, tu dois savoir obéir et te taire.
Nora voulut lui crier aux oreilles qu'elle n'était pas petite... enfin oui, comparer à lui, elle l'était, mais la jeune femme était loin d'être une fillette stupide. Malheureusement, il ne lui laissa pas le temps de répliquer, Nassim tourna vivement les talons et verrouilla la porte. Paniquée d'être prisonnière contre son gré, Nora se précipita sur la porte et la tambourina violemment de ses poings. Pendant quatre longue minutes, elle s'acharna pour qu'on la libère, mais personne ne vint. Épuisée, elle se laissa choir sur le sol et pleura à chaude de larmes. Que faire? Elle n'aurait jamais dû embarquer sur ce maudit navire, elle aurait dû traverser le désert de Varakir, avec Vel et Musashi à ses côtés. Maintenant, elle était réellement seule, impuissante et très, très triste. Ramenant ses genoux contre son visage, Nora continua à larmoyer, tout en priant Phélemée de protéger Musashi. Azur s'était caché en dessous du lit, apeuré par l'arrivé de Nassim et les cris d'Eleonor, mais sentant sa tristesse, le louveteau s'approcha lentement d'elle et vint lécher ses larmes.
-Oh Azur...Mon petit Azur, je suis si triste. Tous ceux que j'aimais ont disparu de ma vie, mes parents, Samuel, Flynn, Vel et bientôt, Musashi! Je n'ai plus que toi, mon petit loup.Souffla-t-elle en le serrant dans ses bras, ses larmes humidifièrent sa fourrure blanche, si douce et si apaisante. Soudain, elle entendit des cris de guerre, les coups d'épées semblaient s'être multipliés, et c'était le cas. Fébrile, elle s'approcha de la fenêtre et vit avec étonnement les corsaires combattre les disciples du Gantelet. Comment se faisait-il? Son regard vert se porta sur une silhouette féminine et guerrière...Sirèna! La manière qu'elle combattait était à couper le souffle, si gracieuse et si féroce à la fois, l'Aasimar n'avait rien vu de tel auparavant. À elle seule, la Capitaine valait tous les guerriers réunis, elle était excellente. Or, Sirèna venait d'aider Musashi en tuant deux inquisiteurs voulant l'attaquer. Le cœur de Nora battait la chamade, elle se remit à pleurer, mais de joie. Il allait être sauf, car les inquisiteurs n'étaient pas à la hauteur des Élites des mers. Le nombre ennemi était passé de vingt-cinq à dix. L'humaine continuait son combat, coupant des gorges et trucidant les hommes qui l'attaquaient, volant presque grâce à ses acrobaties et ses déplacements hallucinants. Soudain, la capitaine ordonna quelque chose, Nora vit Nassim et un autre marin se mettre à genoux en plein milieu de la bataille et attendre. Sirèna fonça et se fit projeter dans les aires par ses acolytes et retomba sur un des inquisiteurs. Après quelques minutes de discutions tendus, elle rugit et le tua d'un coup net et précis, son visage devint rouge à cause du sang.
Cette vision était terrible et magnifique à la fois, car elle ressemblait à une déesse de la Guerre, ses cheveux dénoués lui donnaient un air encore plus sauvage et indomptable. À cet instant, Sirèna représentait pour Nora le symbole de la féminité entièrement libérée de l'emprise des hommes. Bref, elle était extraordinaire, un exemple digne d'être considéré à sa juste valeur. Eleonor se rendit compte que cette humaine avait sauvé la vie de son compagnon, ainsi que la sienne, et avait offert une vie meilleure à son cheval. Nora lui devait beaucoup et elle regrettait de s'être emporté de la sorte. Nassim avait raison, l'Aasimar devait s'endurcir si elle voulait survivre sur ce navire. Eleonor reporta son attention sur tous les cadavres empilés au sol, le combat était terminé, les Élites des mers avaient vaincus le Gantelet. Le sable était devenus rouges, l'équipage transporta silencieusement les morts sur le pont. Inexplicablement, elle eut la nausée et pour la millième fois, Nora trouva vivement un pot pour vomir. Bon sang, qu'est-ce qu'elle avait? Ses nausées avait augmenté depuis une semaine, ainsi que sa fatigue et son irritabilité. Étourdit, elle alla s'allonger sur le lit et ferma les yeux, essayant de se concentrer. Qu'avait-elle? Une indigestion? Non, non, cela faisait près d'un mois que ça durait, peut-être plus...
-Bon sang! S'écria-t-elle en s'assoyant nerveusement sur le rebord de son lit. Posant sa main sur son ventre, l'Aasimar se rendit compte qu'elle avait prit du poids depuis son départ de Simpliste. Des nausées, l'épuisement, des étourdissements, mal de tête et de dos...Cela faisait combien de temps qu'elle n'avait pas eu ses menstruations? Diantre, Eleonor était en retard de deux mois, jour pour jour. Par Phélemée...Elle était enceinte!
Ce n'était pas un doute, mais une certitude. Déglutissant, elle baissa le regard et observa un long moment son ventre, incertaine et émerveillée. Oui, Nora était enceinte et cet enfant était solide, car après tout ce qu'elle venait de traverser, il aurait dû mourir, mais non, il s'était accroché pour vivre. Tout comme elle et... Flynn. Contre tout attente, son visage s'illumina de joie. Fermant les yeux, l'Aasimar se souvenait de leur amour, si tendre et si inoubliable. Eleonor portait l'enfant de Flynn Le Voltigeur. Encore sur le choc, la jeune femme s'allongea, les mains posés sur son ventre, prenant conscience du miracle grandissant en elle. Soudain, son sourire s’affaissa, laissant place au doute. Cet enfant n'allait pas connaitre son père. Pourrait-elle l'élever toute seule? Secouant sa tête, elle chassa aussitôt cette peur de son esprit. Oui, Eleonor allait l'élever, l'aimer et le protéger. Une nouvelle force venait de naître en elle, la force submergeant les mères depuis la nuit des temps, la maternité. Retrouvant son sourire, Nora se penchant le plus possible vers son ventre et murmura doucement:
-Je te promets que jamais je ne t'abonnerais, mon petit amour. Maman sera toujours là pour toi, jusqu'à mon dernier souffle. Je t'aime déjà!
Plus émotive que d'habitude, un autre symptôme de sa grossesse, la guérisseuse pleura à chaudes larmes, mais cette fois, d'une joie enivrante. Enfin, elle n'était plus seule, elle avait maintenant une famille, une vraie famille, la chair de sa chair. C'était le plus beau cadeau que Flynn pouvait lui faire, surtout dans ces circonstances. Merci, mon amour, merci... Pensa-t-elle en se remémorant le bel Éladrin, qu'elle avait profondément aimer, plus que l'égoïste Archange.
-Flynn, peu importe où tu es, je te promets que j'aimerais notre enfant de tout mon cœur. J'espère te revoir un jour...Chuchota-t-elle d'une douce prière.
| |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Jeu 23 Juil 2015 - 16:40 | |
| Le combat était à peine débuté que Musashi avait fait descendre le nombre d'adversaire de cinq à trois. Il se tenait en position, prêt à frapper devant trois adversaires troublés mais enragés. Le bretteur téméraire se savait en infériorité numérique mais n'avait pas cela à l'esprit. Il était vide, entièrement dans son sabre; Il était son sabre. Le soldat du Gantelet le plus à droite déplaça légèrement son pied, signe qu'il allait attaquer. Rien de plus ne suffisait pour alerter les sens de Musashi qui sans attendre bondit sur lui avec la force d'un tsunami sur la berge. Il décocha en premier coup, toujours en mouvement, aux doigts ironiquement non-protégés du soldat du Gantelet et s'arrêta à sa gauche pour porter une seconde frappe à sa jugulaire. Bien qu'encore vivant, il n'allait plus nuire et finirait par en mourir.
Il ne restait que deux adversaires qui avançaient sur Musashi qui valsait avec eux en parant coups après coup. Sa position était plus désavantageuse puisqu'il avait exécuté les trois précédents en combat un contre un. Il se retrouvait maintenant contre deux hommes et ne faisait que reculer en attendant une ouverture par laquelle pénétrer sans se mettre en danger. Pendant ce temps, un détachement du Gantelet arrivait en même temps qu'une portion de l'équipage de Sirèna. «Du plaisir en perspective» pensa sarcastiquement Musashi. Bien qu'il était bon au combat, il n'aimait pas la mort. Ni celle de son adversaire, ni la sienne. Deux pyromanciens de l'équipage du navire vinrent bombarder sans vergogne les soldats qui se dressaient contre Musashi ainsi que de nouveaux arrivants. Cela lui donnerait un peu de temps pour accueillir la nouvelle vague. Tel un rocher sur la mer, Musashi et les autres combattants brisèrent la ligne ennemie en éparpillant les soldats. Il entrevit Sirèna se battre de manière complètement surréaliste. Il la voyait sauter par dessus la tête de ses ennemis et les trancher au passage avec ses deux sabres. Voilà qui était des plus impressionnant. Elle avait une magnifique exécution et sa chevelure de feu lui donnait l'apparence d'un phénix. Musashi savait qu'une hirondelle en vol était difficile à abattre.
Le combat continuait de plus belle et l'escrimeur avait tranché maints en maints ennemis. Le feu déclenché par les Tiefflins aidait grandement l'équipage et l'escrimeur. Les soldats du Gantelet avaient de la difficulté à respirer à cause de la chaleur intense augmentée par le port de leur armure. Ils soufflaient peu et cela laissait une certaine liberté à Musashi. Sun Tzu disait:«Les différentes manières de combattre par le feu se réduisent à cinq. La première consiste à brûler les hommes[...]» et cela fit sourire Musashi. Il sauta à la gorge d'un garde en enfonçant son plastron avec son genoux. Une fois au sol, il se releva et trancha la gorge de son adversaire déchu. Il entrevit Sirèna se ruer près de lui et vit un soldat prêt à abattre le phénix en vol. Sans y penser, il sectionna le poignet de l'homme du Gantelet et le mis à terre en lui enfonçant un coup de pommeau dans la gorge. Il venait de lui sauver la mise. L'artiste martial se retourna pour s'assurer que la capitaine était toujours en vie et la vit abattre deux hommes qui allaient s'en prendre à sa vie lui. «Quitte ou double» pensa Musashi ricaneur, avant de se lancer à nouveau dans le combat.
Quand le combat prit fin, le bretteur essuya sa lame sur sa manche et repensa à la scène qu'il venait d'observer: Sirèna qui exécutait un homme à terre avec le plus satisfait des airs. Il pensa sur le coup qu'elle était une psychopathe. Bien que lui aussi avait tué sans compter, il n'avait pas semblé s'en délecter. Il trouvait même cela dommage d'arracher des pères à leurs enfants, des maris à leurs femmes et des amis à leurs amis. Il savait ce que c'était que la spirale de la haine et ne désirait pas la prolonger. Sirèna, pour sa part, avait l'air entièrement satisfaite du meurtre qu'elle venait d'exécuter. L'homme d'Hokusai la regardait avec le plus grand des sérieux et pensant à cela pendant qu'elle s'approchait, le visage encore taché.
«La prochaine fois que vous prenez l'initiative de jouer au héros et de mettre mon équipage en danger, je vous promets de vous égorger comme ces hommes.»
Musashi se demandait l'utilité de cette pique. Il n'avait demandé à personne de le sauver et aurait très probablement pris la fuite devant la vingtaine de soldat en armure qui s'approchaient. Il était certes courageux mais pas stupide. Faire face à vingt hommes, il l'avait déjà fait, mais il mettait cela sur le dos de la chance. Or, il n'avait fait face qu'à cinq hommes et eut tôt fait de s'en débarrasser, il n'avait pas été au dessus de ses capacités. Ça n'était aucunement de sa faute si plusieurs autres étaient arrivés. En voyant l'équipage quitter les lieux et les pillards arriver, Musashi se remit lui aussi en route pour le navire.
Lorsqu'il arriva sur ledit navire, il n'y avait aucune trace de Nora. Il demanda à Nassim si elle était présente et il la conduit jusqu'à elle. Elle était dans une chambre dans la cale. Au moins l'aasimar était en sécurité Nassim ouvrit la porte et Musashi inséra sa tête dans l'antre pour n'y trouver qu'une Nora en larmes et en proie à une joie intense. Décidément, il avait encore du chemin au niveau du comportement de société.... | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Sam 1 Aoû 2015 - 20:14 | |
| Je levais mon regard vers l'astre brillante nous éclairant sur le pont. Elle était si apaisante... J'entendis des toux, mon équipage attendait mes dernières paroles afin de mettre les hommes du Gantelet, ainsi que l'un des nôtres, en mer. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire de moi, j'avais du respect pour les morts, ennemis ou pas. Ces guerriers s'étaient battus vaillamment,ils ne m'avaient pas supplié pour que je les épargne, mais ils avaient gardé la tête haute et fière, jusqu'au dernier moment. Pour cela, je les respectais, peu importe le mal qu'ils avaient fait dans leur vivant. Plusieurs de mes marins tenaient un flambeau en main, d'autres étaient postés à chaque extrémité des défunts, enveloppés de draps. D'un regard profond balayant l'assistance, je m'exclamais:
- Qu'Uria guide ces guerriers vers la paix et la sérénité.Qu'elle protège leurs familles, car leurs pères et leurs maris sont partis au loin, vers les rivages de l'éternité. Amen! -Amen.Murmurèrent mes hommes en baissant la tête. Je tournais mes yeux turquoises vers ceux chargés de les mettre à l'eau,et j'acquiesçais. Vivement, ils eurent un regard entendu, se tournèrent vers les morts et d'un geste brusque, les jetèrent à l'eau. Avant que leurs corps disparaissent dans l'abime, j'ordonnais qu'on tire une flèche de feu sur chacun d'eux, afin que leurs âmes puissent rejoindre les Dieux. C'était une tradition ancestrale Norpalienne, la seule et unique que je connaissais concernant les enterrement.Les flèches enflammées furent tirées, les morts se consumèrent avant de disparaître à jamais dans la mer. Il y eu un silence religieux,mon équipage accordait une grande importance à cette cérémonie. Plusieurs considéraient ça comme une protection contre les fantômes, d'autres aimaient rendre hommages à leurs ennemis morts au combat. Après tout, étions-nous si différents d'eux? Je fermais les yeux, me souvenant de chaque homme que j'avais tué, avec une haine et parfois, un plaisir non dissimulé. Tous ces morts tués de ma main venaient me hantés, me rappelant sans cesse leur vie volée. Un jour, je viendrais les rejoindre, mais pas encore...Avant, je devais le retrouver et le tuer.
-Capitaine? Quels sont les ordres? Demanda Nassim de sa voix calme, me faisant revenir à la réalité. Tournant mon regard vers mes hommes passifs et silencieux, je dis:
-Vous avez tous méritez un bon repos, mais malheureusement, nous ne pouvons céder à la paresse, sinon la mer aura raison de nous. -Ça c'est bien vrai, cap'taine! S'écria jovialement Edward,qu'on surnommais affectueusement Ed, un séduisant Norpalien, maître escrimeur et expert dans l'art de l'amour. J'avais entendu dire qu'il me convoitait ardemment et que si un jour je cédais à ses avances, j'allais devenir son plus beau trophée.C'était charmant, mais il se mettait le doigt dans l’œil. Moi, céder à ce dévergondé? Jamais. De mon plus beau sourire, je me penchais dans sa direction et ordonnais doucement:
- Ed, Benjamin et Musashi briquer ce pont de fond en combe. À l'aube, je ne veux plus voir aucune trace de sang, pas la moindre. Les autres, à vos postes. -À vos ordres! On se grouille,sinon, vous risquez d'avoir des couilles en pleine gueule! S'exclama aussitôt Edward à Musashi et à Benjamin, surnommé Gamin. Cela fit rire l'équipage, l'atmosphère se détendit et d'un sourire, mes hommes retournèrent à leur poste respectif. Les voiles déferlèrent, je mis cape vers le sud. D'un regard concentré, je fixais l'horizon, la nuit était ténébreuse, mais je vis des nuages épais se dessiner au loin. Une tempête s'annonçait. Pour cette nuit? Non, le degré d'humidité n'était pas assez élevé. Demain, elle viendrait à nous. Nassim s'en était aussi aperçu et il me dit ce que je savais déjà:
-Une tempête... -Je sais. l'interrompis-je en tournant mon regard turquoise vers lui. Quand le vent va fraîchir, caler le mât des perroquets. Ça va alléger les hauts. -Affirmatif. -Pour l'instant, affalez toutes les voiles et serrez les bandes de ris sur les vergues. Nous allons la prendre d'assaut. -Aye, capitaine.
Mon Quartier-maître transmis mes ordres, et aussitôt mon équipage leva les yeux au ciel.Progressivement la peur et l'excitation gagnaient les hommes, rien égalait l'adrénaline que procurait une tempête. Je partageais leur engouement,car la mer ravageuse nous propulsait à la limite de la mort, ce lieu infime où le temps s'arrête, où la vie et la liberté nous submerge jusqu'à la moelle. Un frisson me parcourut l'échine,j'avais hâte d'admirer la force d'Uria dans toute sa splendeur.Or, un soupir se fit entendre parmi les murmures et le vent, je tournais mon attention vers Musashi. Il semblait fatigué, et même un peu morose. La tâche de nettoyer tout ce sang ne devait pas lui plaire, mais il l'avait cherché. À mon avertissement, il avait gardé le silence, mais ses yeux sombres furent assombris d'indignation. Quoi? Il aurait voulu que je le remercie? Il pensait vraiment que sa manière d'agir avait été intelligente? Bon sang! C'était tout le contraire. Attaquer ainsi une patrouille amenait juste des problèmes. Oh certes, j'aurais pu le laisser se faire trucider ou partir sans lui, mais j'étais une femme d'honneur et mon devoir était de protéger mon équipage;qu'il le voulait ou non, Musashi en faisait maintenant parti. Notre code était de se battre ensemble, et non individuellement sous le coup d'une inspiration héroïque. Ce comportement amenait plus souvent à la défaite et à la mort. La preuve, l'un de mes hommes étaient décédés ce soir, Eleonor n'avait pas pu le sauver. Simon avait été mon meilleur grimpeur aux mâts, à part moi, personne n'avait pu le surpasser. Une grande perte.En plus, mon alliance avec la Norpalie risquait d'être compromise. La rumeur courait que Masque d'acier faisait parti de la haute sphère Norpalienne, je ne pouvais me permettre de m'en faire un ennemi, même si, c'était déjà le cas. Tôt ou tard, les gens du Grand Port de Varakir informeraient le Gantelet de cette tuerie et les pistes mèneront jusqu'à moi et non jusqu'à Musashi. Au moment venu, j'allais devoir m'expliquer, mais j'espérais que cela fut le plus tard possible. Avec amertume, j'étais convaincue qu'on aurait pu éviter tout ce sang par une autre diversion, plus discrète et plus diplomate. L'ancien pêcheur n'avait aucunement conscience de ce qu'il avait déclenché par son impulsivité, je devais être sûr qu'il ne referait plus cette erreur et je ne voulais pas du silence comme réponse.
-Nassim, prend le gouvernail. -Aye, Capitaine. Répondit mon Quartier-maître en me remplaçant. Descendant les marches de la dunette, je me dirigeais vers mon nouveau matelot.
-Musashi! Dis-je pour attirer son attention. Il leva aussitôt les yeux vers moi, nos regards se croisèrent. Quand t'auras terminé, rejoins-moi dans ma cabine, j'ai à te parler. Ce fut tout, je tournais les talons et j'allais rejoindre Eleonor pour voir si mes blessés se portaient mieux. Profitant de mon absence, Edward cessa aussitôt sa corvée peu ragoûtante pour informer Musashi de ceci:
- Si la capitaine veut te voir, c'est qu'elle est soit en rogne ou elle a une mission à te confier, ou les deux. C'est jamais pour t'avoir dans son lit, ce qui est très, très dommage. Depuis que j'ai posé mes yeux sur elle, je ne cesse d'en rêver, ça m'obsède. -Je pense que tu n'es pas le seul! Répliqua le petit Benjamin d'un air possessif. Lui aussi fantasmait sur elle, en fait, c'était le cas pour l'ensemble de l'équipage. C'est la plus belle femme que j'ai vu! -Aye, je confirme et j'en ai vu des femmes, des tas! Mais celle-là, matelots, c'est...la perfection incarnée. Si un jour je la possède, je promets de me faire moine après. -Toi? Moine? Quand les poules auront des dents, Ed! S’exclamait le mousse d'un ton moqueur, puis reprenant son air sérieux, il se pencha vers Musashi et souffla: je peux t'assurer qu'elle a refusé les avances de tous ceux qui ont osé l'approcher... plus intimement. Il y en a même un qui s'est retrouvé la corde au cou! Oublie jamais ça Mush, c'est une femme de rêves, mais elle est inaccessible. Tu peux la regarder, mais pas la toucher. J'ignore pourquoi elle nous refuse comme ça. C'est peut-être... -Moi, je sais pourquoi. coupa Ed, l'air soudainement sombre. -Comment ça, tu le sais? -J'y étais cette nuit là, il y a dix ans...Foutus mutins! Ah, non, l'histoire est si terrible, je ne veux pas la raconter. -Mais enfin... -Non, Gamin! Répliqua sèchement Ed en le fusillant du regard. Si tu veux savoir, va voir Bosco, il va te le dire ce qui est arrivé. Moi, je ferme ma gueule et je brique! Vous devriez faire de même. -Hey, au travail! S'écria le Bosco en question, qui se trouvait à être Nassim. L'apercevant, le mousse déglutit et reprit sa tâche. Ici, les paresseux étaient sévèrement punis. Pendant ce temps, je m'étais dirigée à la cale, dans une salle adjacente à la chambre improvisée d'Eleonor. Trois blessées étaient allongés au sol, somnolents, mais soignés et saufs. L'Aasimar était penchée au chevet de l'un d'eux pour appliquer une pommade sentant le miel et l'ail. Je souris de satisfaction, elle prenait bien soin de mes hommes et je la considérais meilleure que mon défunt chirurgien. Je rentrais d'un pas silencieux, l'observant comme un chat observe une souris. Ses cheveux bouclés étaient attachés en chignon, dégageant ainsi sa nuque fine et nacrée. Habillée d'une simple tunique varakiroise, elle semblait fragile, mais je devinais qu'elle était tout le contraire. La jeune femme était si concentrée, qu'elle ne m'entendit pas entrer.
-Merci d'avoir pris soin d'eux. Dis-je doucement. Tu leur as sauver la vie, ils vont en devoir une. Détournant mon regard d'elle, je dévisageais mes guerriers, l'un avait le bras cassé, l'autre avait reçu un coup de hache sur le trapèze gauche,proche de l'artère principale, et enfin, le dernier était dans le comas, dû à une sérieuse commotion cérébrale. Selon Eleonor, il allait s'en remettre dans quelques jours, heureusement. Cette bataille a fait coulé le sang aujourd'hui, mais j'ai connu pire...Bien pire. Disant cela, je me dirigeais vers une cruche d'hydromel se trouvant sur une table et je m'en servis un verre. J'imagine que tu as aussi connu pire? Était-ce la première fois que le Gantelet t'attaquais? Silence. L'Aasimar semblait très lasse, même épuisée, et son teint pâle ne disait rien qui vaille. Nassim m'avait informé qu'elle vomissait fréquemment. Probablement, le mal de mer. Me rappelant que j'avais apporté des pastilles au gingembre, je lui en donnais une et dis: Tiens, pour tes nausées, ça va te faire du bien. Puis d'un air compatissant, j'insistais: maintenant, raconte-moi tes mésaventures avec ces diables. Ce n'est jamais bon de garder ça pour soi. | |
| | | Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Sam 8 Aoû 2015 - 11:25 | |
| Suant et fatigué, mais toujours vivant, Musashi se trouvait au seuil de la porte et la fixait d'un air interloqué. L'entendant entré, l'Aasimar se tourna vers lui, toujours en larmes, mais joyeuse comme jamais. D'un large sourire, elle se précipita dans ses bras et l'étreignit fortement contre elle. -Oh, Musashi, tu es vivant!J'ai eu si peur pour toi. Tu n'es pas blessé? Disant cela, elle recula pour l'inspecter du regard, mais ne vit que quelques ecchymoses, mais rien de bien méchant. Souriant à nouveau, l'Aasimar complimenta: Tu t'es battus comme un lion. C'était incroyable!Tes combats étaient si fluides et si rapides, Nassim a eut raison de dire que tu te débrouillerais mieux sans moi. L'expression de Nora fit place au regret, elle confia: Je dois t'avouer que j'étais très fâchée, car j'aurais voulu t'aider lors de la bataille, me battre à tes côtés, mais personne ne m'a donné ma chance, ni toi, ni Nassim et ni Sirèna. Pendant un instant, je me suis sentis comme une gamine qu'on surprotégeait, mais maintenant je vous en suis tous les trois reconnaissants, car...
Hésitante, la jeune femme s'interrompit, en baissant les yeux. Devait-elle lui annoncer ou attendre d'être rendu à destination? Certes, le voyage prendrait seulement une vingtaine de jours, mais qui sait quels obstacles ils affronteraient sur leur chemin? Mieux valait que Musashi soit au courant de sa grossesse, car maintenant, Nora était réellement vulnérable et fragile, son enfant était la priorité et elle devait le protéger. -Je dois t'annoncer quelque chose d'important. Viens, asseyons-nous.
Elle prit sa main et l'amena vers le lit où ils s'assirent tous deux. Après un moment, elle chercha ses mots, se souvenant de ses péripéties avec Flynn, de leur rencontre, de leur amour, puis de leur séparation forcée par le destin. Déglutissant, l'Aasimar plongea son regard d'émeraude dans celui de l'ancien pêcheur et avoua:
- Il y a trois mois, j'ai rencontré un Éladrin au Port de Bélin, il s'appelait Flynn le Voltigueur, c'était un pirate pourchassé pour meurtre par les autorités. Sache qu'il a été victime d'un affreux complot et il n'a jamais assassiné qui que ce soit. Or, malgré son statut de fugitif, il a prit le risque de me sauver du Gantelet, et d'une bête sauvage vivant dans une grotte, où nous nous étions réfugiés pour la nuit. Or, le matin d'après, j'ai aperçu le Gantelet et je les ai attiré loin de lui, pour le protéger. J'ai réussi à survivre et quand je suis revenue au Château des Redresseurs, j'ai apprit qu'il avait été capturé et enfermé au Donjon.Après s'être fait flagellé, je l'ai soigné pendant près de trois semaines. Ce fut des moments de confidences, de rires et vers la fin, d'amour. Flynn a été mon premier amour, Musashi, et mon premier amant. Aujourd'hui, je me rends compte à quel point je l'ai aimé, plus que Samael, et je l'aime toujours. D'un rictus nerveux, elle murmura: Je parle de Flynn comme s'il était mort, mais ce n'est pas le cas, je l'ai aidé à s'enfuir durant des festivités, sinon il se serait fait pendre à coup sûr. Bref...Je te confie tout cela, mon ami, pour une seule et unique raison, c'est que je suis...
Des gémissements de douleurs vinrent l'interrompre dans la salle adjacente à la sienne. Fronçant les sourcils, Nora se leva vivement, tandis que Nassim ouvrit la porte à toute volée, venant briser l'atmosphère de confidence qui régnait dans la pièce. Le grand maure semblait flegmatique, mais son regard bleu brillait d'une étrange et mystérieuse satisfaction. Nora ignorait que le Quartier-maître était un espion dans l'âme et il aimait écouter aux portes. Elle s'était confiée à Musashi d'une voix audible, et Bosco avait tout entendu. Maintenant, il était sûr de l'identité de l'Aasimar, il restait à savoir où se trouvait ce foutu pirate. Ne laissant rien paraître, il ordonna à Nora:
-Nous avons quatre blessés, va les soigner. Toi, dit-il en se tournant vers Musashi, va sur le pont pour aider à mettre les cadavres dans des linceuls. Ce soir, il y aura des funérailles.
Ceci dit, le Quartier-maître tourna les talons et retourna sur le pont. Au même instant, le navire se mit en branle, l'équipage s'agitait à l'extérieur. Enjouée, Nora se précipita à la fenêtre pour voir le Grand Port de Varakir s'éloigner progressivement. Enfin,elle allait naviguer sur la mer, connaître de nouveaux horizons et peut-être, une tempête. Malheureusement, sa joie fut de courte durée, car les gémissements des blessés la replongèrent dans la dure réalité. Avant de sortir pour les soigner, elle termina sa confidence en murmurant à l'oreille de Musashi: Je suis enceinte, et l'enfant est de Flynn.
Les blessés avaient été déposé par terre côte à côte, les quatre étaient dans un état critique,mais la priorité fut un marin qui avait reçu un coup de hache dans le ventre, le sang giclait et ses boyaux étaient visibles. Écœurée, Nora ne put s'empêcher de vomir dans son seau, avant de tenter de le sauver. Promptement, la guérisseuse sortit de sa trousse médicinale des bandages, une pince, des onguents, une aiguille stérilisée et un fil. Prenant son courage à deux mains, elle pressa la fente sanglante, à l'aide de la pince, pour que les deux extrémités se rejoignent, créant une fine ligne. Les yeux de l'agonisant s'écarquillèrent et il geignit comme un possédé. Les autres oublièrent momentanément leur souffrance physique et l'encouragèrent faiblement d'un «Courage, Simon!». Pour soulager la douleur, Eleonor y appliqua un onguent analgésique à base de menthe poivrée et de thé des bois,ce qui vint appaiser le blessé, sur le point de s'évanouir. Sans attendre, l'Aasimar piqua l'aiguille dans la chaire, et après de longues minutes, elle ferma la plaie étroitement, tout en épongeant le sang, et y appliqua un autre onguent, pour aider à la cicatrisation. Il était maintenant entre les mains des Dieux, Eleonor ne pouvait rien faire de plus. D'un soupir de fatigue, elle tourna son attention vers les autres blessés. Cela promettait d'être une longue journée de replacement d'os, de points de suture et d'application de pommades.
Or, Nora ne vit pas le temps passé, et finissant de soigner son dernier blessé, elle entendit un râle sourd. Après deux heures de lutte, Simon avait fini par mourir au bout de son sang. Apprenant cette nouvelle, l'équipage en entier fut attristé, ainsi que Sirèna.Triste, l'Aasimar resta au chevet des patients et fut remplit de nostalgie quand vint le temps des funérailles. Elle détestait les enterrements, en mer ou en terre, car cela lui rappelait ses défunts parents. Néanmoins, les propos de Sirèna furent réconfortants et touchants, c'était charitable de réaliser une telle cérémonie pour ses ennemis morts au combat. Les flambeaux éclairant la nuit, Nora observait le cortège funèbre, en silence, se laissant imprégner de la fraîcheur du vent marin. Les corps furent mirent à l'eau, les flammes les consumèrent, c'était un spectacle d'une grande beauté. Émue, ses yeux s'embrumèrent et elle pleura doucement, les funérailles la faisaient toujours larmoyer. Sirèna avait raison, bien qu'ils avaient appartenu au Gantelet, ces hommes avaient eu des familles et jamais plus elles n'allaient les revoir. La vie était si fragile, si éphémère. Sur cette pensée, Eleonor vint soigner un des blessés à l'aide d'une pommade,et l'Aasimar fut si concentrée par sa tâche, qu'elle n'entendit pas Sirèna entrer. Sa présence la fit sursauter.
-Merci d'avoir pris soin d'eux. Dit Sirèna doucement. Tu leur as sauver la vie, ils vont en devoir une. Eleonor suivit le regard turquoise de la capitaine vers les marins endormis. Après un instant de silence, l'Aasimar répliqua courtoisement:
-Ils ne me doivent rien, car c'est mon devoir de soigner les malades,tout comme c'est le vôtre de protéger vos hommes durant les batailles. -Cette bataille a fait coulé le sang aujourd'hui, mais j'ai connu pire...Bien pire.Confirma la Capitaine en se servant un verre d'hydromel. Puis, d'un ton conviviale, elle demanda sans détour: J'imagine que tu as aussi connu pire? Était-ce la première fois que le Gantelet t'attaquait?
Pendant un moment, Eleonor prit le temps d'analyser sa question. Pourquoi voulait-elle savoir ça? Peut-être par simple curiosité,dans le but de faire plus ample connaissance?Non, il y avait sûrement une autre raison... Soudainement méfiante, elle décida de rester évasive, car après tout, elle ne connaissant pas grand chose de cette magnifique et dangereuse capitaine. -Pour être honnête, je n'ai jamais assisté à une telle bataille. C'était très spectaculaire, et sanglant. Concernant le Gantelet, oui, les inquisiteurs m'ont attaqué à trois reprises, mais ils n'ont jamais eu raison de moi. Maintenant, j'ai juste hâte d'avoir une vie paisible à Quiétude...Où je...Je pourrais enfin vivre parmi les miens.Nora avait faillit dire:« où je pourrais élever mon enfant en paix», mais pour une raison obscure, elle s'en était abstenue. Ne voulant pas se faire interroger davantage, l'Aasimar bailla bruyamment et marmonna: Oh, pardon...Je suis si fatiguée. Permettez que l'on continue cette conversation plus tard? Je dois allée me coucher. Ce qui était vrai, la journée avait été éprouvante, elle avait peine à tenir debout. | |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Lun 10 Aoû 2015 - 20:00 | |
| Comme toujours, hébété par les émotions, Musashi se laissait étreindre en regardant le vide et en écoutant Eleonor dire rapidement à quel point il était fabuleux. Il ne voulait ni ne pouvait répondre. Sans être un homme froid, il avait de la difficulté à gérer les excès émotionnels et il en allait de même pour les étreintes.Il lui vint soudainement à l'esprit qu'il était capable de tuer, mais incapable d'étreindre et cela lui sembla pathétique, mais il chassa cette idée de son esprit. Quand l'aasimar desserra ses bras d'autour du bretteur, elle dit plus calmement en regardant les pieds crasseux du varakirois: «Je dois t'annoncer quelque chose d'important. Viens, asseyons-nous. » Elle tira l'homme par la main jusqu'au lit. Musashi trouva cette main particulièrement délicate et pensa qu'elle était bien téméraire de toucher un homme aussi sale.
Une fois assis sur le lit, les deux nouveaux membres d'équipage se turent. Musashi vit que Nora cherchait à structurer sa pensée, la nouvelle devait donc être d'une importance capitale. L'escrimeur fixait le sol et ne pressait pas son amie. Il avait un profond respect pour ceux qui pensaient avant de parler et patienta le temps que l'aasimar trouva ses mots. Elle commença après plusieurs moments de réflexion.
«Il y a trois mois, j'ai rencontré un Éladrin au Port de Bélin, il s'appelait Flynn le Voltigueur, c'était un pirate pourchassé pour meurtre par les autorités. Sache qu'il a été victime d'un affreux complot et il n'a jamais assassiné qui que ce soit. Or, malgré son statut de fugitif, il a prit le risque de me sauver du Gantelet, et d'une bête sauvage vivant dans une grotte, où nous nous étions réfugiés pour la nuit. Or, le matin d'après, j'ai aperçu le Gantelet et je les ai attiré loin de lui, pour le protéger. J'ai réussi à survivre et quand je suis revenue au Château des Redresseurs, j'ai apprit qu'il avait été capturé et enfermé au Donjon.Après s'être fait flagellé, je l'ai soigné pendant près de trois semaines. Ce fut des moments de confidences, de rires et vers la fin, d'amour. Flynn a été mon premier amour, Musashi, et mon premier amant. Aujourd'hui, je me rends compte à quel point je l'ai aimé, plus que Samael, et je l'aime toujours. »
Musashi savait ou cela s'en allait et ne savait quoi en penser mis à part qu'il avait bien fait de la tasser du combat de tout à l'heure. Nora continua: «Je parle de Flynn comme s'il était mort, mais ce n'est pas le cas, je l'ai aidé à s'enfuir durant des festivités, sinon il se serait fait pendre à coup sûr. Bref...Je te confie tout cela, mon ami, pour une seule et unique raison, c'est que je suis...»
Avant qu'elle ne puisse terminer, un cri de douleur alerta les deux compatriotes en pleine conversation. Nul besoin de la terminer de toute façon. Nassim entra dans un fracas exagéré dans la cabine. Musashi savait qu'il n'avait jamais quitté le pont inférieur et qu'il les avait très probablement écouté mais décida de ne point en parler; il devait rester sur ses gardes. Nassim se fit autoritaire et ordonna aux nouveaux arrivants d'aller s'affairer à leurs tâches. Celle de Musashi serait de mettre les morts dans des linceuls. L'homme n'avait pas peur des cadavres alors ça ne serait pas une lourde tâche. Pendant ce temps, Nora s'afférerait à soigner les blessés. En passant le cadre de porte, Nora souffla aux oreilles du guerrier de l'Est: «Je suis enceinte, et l'enfant est de Flynn.» Sans broncher, Musashi poursuivit sa route derrière le quartier maître. L'ex-pêcheur monta donc les escaliers derrière Nassim sans dire un mot et celui-ci lui pointa les autres membres d'équipage déjà affairés à la tâche funéraire. Toujours aussi muet, il alla se joindre au groupe, toujours pensif de la nouvelle d'Eleonor. Un bébé était pour Musashi une tâche nettement plus lourde que celle d'abattre cinq hommes. Il souhaitait ardemment que Nora ne pensait pas la même chose, maiis savait qu'elle possédait un instinct maternel développé, type de la guérisseuse.
Les corps étaient dans les linceuls et Il restait encore un peu de temps avant la noirceur, moment ou les funérailles auraient lieu sans aucun doute il profita de ces brefs instants pour méditer. Il s'avança vers la proue et resta fixe quelques instants. Le navire était ancré. Il déposa son sabre sur le pont et s'avança sur la figure de proue; Musashi s'agenouilla sur celle-ci et s'assis sur ses talons. Il mit sa main droite dans sa main gauche, elle même appuyée contre le bas ventre du bretteur méditatif. Il inspira et ferma les yeux en s'efforçant de faire le vide. C'était une des choses les plus difficile au monde pour Musashi. Il réussissait à obscurcir son lien avec le monde extérieur mais sans plus. Il avait encore maintes étapes à franchir. Son esprit était un rocher qui n'était bon qu'à casser les vagues de l'Univers. Alors incapable de faire le vide, il se mit à réfléchir à la mort de ces hommes. Ils étaient mort pour ce qu'ils croyaient, aussi obtus que cela pouvait être, cela restait tout de même relativement honorable. Il pensait à ce que lui avait fait. Il avait certes protégé une personne, mais avait enlevé la vie à plusieurs. Il pensa à la spirale mortelle et dit à voix haute: «La haine engendre la haine» Cela vint briser sa propre concentration et il ouvrit les yeux pour se rendre compte qu'il ne restait que deux minutes avant la tombée de la nuit. Il se leva avec finesse, toujours en équilibre sur la figure de proue et retourna sur le pont pour reprendre son sabre et prendre part au rituel.
Musashi se tenait cette fois à la poupe, à tribord comme le reste de l'équipage. Il ne connaissait pas ce rituel et avait le sien propre, comme le montrait le poignard qu'il avait à la main droite. Sirèna murmura quelques mots et les hommes jetèrent les corps à la mer. Ils ne prirent pas de temps à tirer des flèches enflammées sur les carcasses. Avant qu'ils sombrent dans cette abime infinie, Musashi entailla, à l'aide du poignard, son avant-bras gauche, à la verticale, et versa quelques vagues de son sang à la mer. Cela le faisait mourir en quelque sorte avec ses adversaires et c'était sa manière à lui de les accompagner pour leur dernier voyage. Il ne croyait pas que cela aidait quelque mort que ce soit à trouver la paix. Il ne croyait pas non plus que cela puisse apaiser quelque dieu que ce soit, ni que cela puis légitimer son acte aux yeux de ceux-ci. Cela ne légitimait rien du tout, mais ce sacrifice aidait Musashi à se souvenir, de la douleur qu'il affligeait aux autres. C'était apaisant, d'une certaine façon. Il sortit un morceau de tissus de sa manche et banda sa plaie pour que le saignement s'arrête et marcha vers le pont avec les autres pour éviter de se faire trop remarquer.
La capitaine demanda à Musashi et à d'autres matelots de briquer le pont. Qu'est-ce que briquer pouvait bien vouloir dire... Il vit les deux autres empoigner des brosses et compris ce qu'il devait faire. Il prit un seau et une brosse et commença lui aussi d'astiquer le pont. La capitaine avait l'air pensive jusqu'à ce qu'elle s'approcha de Musashi pour lui demander de venir à sa cabine. Il fit oui de la tête et les membres d'équipage restant se mirent à mettre le varakirois en garde; Ils affirmaient qu'elle ne désirait pas celui-ci. Le bretteur ne répondit pas à ce qui n'en valait pas la peine à ses yeux. Âneries radotées par des matelots. Il entre-entendit par contre des mots comme qui la capitaine aurait eu une ''histoire terrible'' par rapport à cela. Musashi connaissait les hommes et un doute s'installa dans son esprit quant à cette dernière. Il pensa à cela tandis qu'il continuait d'astiquer le pont. Son bras était souffrant à cause de son sacrifice précédent et cela paraissait dans son visage, mais il s'efforçait de faire le meilleur travail possible. Il avait eu ouï-dire que Sirèna n'était pas tendre avec ceux qui ne faisait pas du bon travail et il ne voulait pas être de ces gens là.
Une fois le travail terminé, un bon moment après les quelques mots de la Sirène, Musashi se tenait devant la porte et fit ce qui lui semblait logique: cogner trois fois à sa porte. Le bretteur s'efforça encore une fois de se dépoussiérer, pour le peu que cela changeait. Il était tendu mais attendait patiemment l'ouverture de la porte qui se dressait devant lui. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Ven 14 Aoû 2015 - 21:06 | |
| J'entendis la voix de Nassim ordonner de caler le mât des perroquets et serrer les cordages, le vent fraîchissait, je le sentais par la fenêtre. Accrochant mon manteau et mon chapeau sur une patène, je me dirigeais vers mon bureau et sortit plusieurs missives reçus précédemment. Remboursement de dettes, une missive d'émissaires de Varakir,ceux-ci insistaient pour que je retrouve expressément Flynn Le Voltigeur, ils l'avaient perdu à Lisière. Les incompétents! Assurément, cette requête avait été envoyé après la fuite de Flynn, suite à son emprisonnement au QG des Redresseurs. Cela me fit penser à Eleonor. Mon interrogation ne fut pas fructifiant, l'Aasimar avait été trop fatigué pour répondre à mes questions, elle était allée se coucher. D'un «bonne nuit», je lui avais donné deux autres pastilles au gingembre.Néanmoins, j'étais patiente, le temps m'apporterais les réponses concernant le pirate. Revenant à la réalité, je reportais mon attention sur la paperasse. Or, une enveloppe jaunie, à l'odeur de fauve, attira inexplicablement ma curiosité.Elle s'adressait à ma personne, d'une écriture presque fleurie, venant contraster avec l'apparence sauvage de la missive.
Salutation, Corsaire.
La guerre fait rage mais elle ne commence qu'à peine, bientôt les terres arides des Griffes-rouges seront ternies de sang par des armées implacables. Votre renommée m'est parvenue et pour cela, je vous offre une chance de vous joindre à nos côtés contre une récompense digne de ce pari. Venez à moi, aux rivages du nord, où les plaines de feu viennent se briser dans l'océan. Nous parlerons alors de cette arrangement.
Garkach l'Exilé, Chef de Clan des Dissidents. Le cœur battant, je fus ébranlée, même touchée, par le message. Je ressentais à travers ces mots une force peu commune, extrêmement masculine, celle d'un dirigeant prêt à tout pour sa cause. Aux rivages du nord, où les plaines de feu viennent se briser dans l'océan...Cela m'attira comme un aimant, j'en avais l'eau à la bouche, comme devant une pâtisserie succulente. La guerre m'appelait, rageuse, palpitante et bouillante. Je relus plusieurs fois le message, à la fois stimulée et incertaine. L'Orc Garkach...J'en avais entendu parlé, il commençait à lever une armée, et disait-on, ordonnée et impressionnante, du jamais vu chez les Orcs. Pour la première fois de ma vie, je fus obligée de refréner mes ardeurs , car cette décision était très délicate, de nature politique. Si j'acceptais de guerroyer en son nom et qu'il devint un conquérant redoutable, et menaçant pour Ildirith en entier, je perdrais mes anciens alliés: les Bélinois, les Norpaliens et les Varakirois. Certes, présentement, je n'étais sous aucune tutelle et aucun de ces grands seigneurs avaient daigné m'offrir une offre généreuse, je ne faisais qu'être une chasseuse de prime, rien de plus. D'un air sombre, je me tournais vers une carte du monde. Mes anciens alliés n'étaient plus, le monde changeait,évoluait, présentement en paix, tantôt en guerre, mieux valait être prêt et proche des puissants. Présentement, Garkach semblait insignifiant, comparé à ces Seigneurs dirigeant le monde, mais l'histoire se répétait et elle prouvait que ces mêmes hommes provenaient de factions semblables aux Dissidents. De petits, ils ont envahis le Continent par leur seule force de conviction. Étant visionnaire et opportuniste, cette offre était la bienvenue,mais je devrais imposée mes conditions. Promptement, je sortis un papier et une plume:
Salutation Garkach l'Exilé,Chef des Dissidents.
En réponse à votre requête, le pari me plaît, mais avant de l'accepter, je dois m'assurer que vous respecterez mes conditions, communiquées durant notre rencontre. Si c'est le cas, je joindrais vos rangs, sans hésitation. Dans vingt jours, mon navire abordera vos plaines enflammées et je serais enclin à écouter votre arrangement. Sachez que mes guerriers sont hautement qualifiés, j'espère que votre récompense sera digne d'eux, et de leur capitaine, qui les a formé avec rigueur.
Cordialement, Sirèna Corsaire Indépendante.
Je déposais ma plume et relut ma missive. Avais-je autre chose à ajouter? Non, c'était court, concis et quelque peu mystérieux. Satisfaite, je roulais la lettre, puis la scellais de mon sceau. Sans autre cérémonie, je sortis de ma cabine pour aller au fond de la dunette, où se trouvait mon pigeonnier. Ouvrant la cage, je pris celui qui était le plus endurant et le plus fidèle, j'enroulais le message autour de sa patte et je murmurais doucement:
-À l'Orc Garkach, territoire des Griffes-rouge, les plaines de feu.
Il roucoula et promptement, le volatile s'envola vers l'Ouest. D'un regard méditatif, je le regardais s'éloigner à coup d'ailes, traversant les épais nuages menaçant le ciel. J'espérais qu'il survivra à la tempête et que ma missive se rende à destination. Soudain, une voix grave et suspicieuse demanda derrière moi:
-Pourquoi envois-tu une missive à l'Orc Garkach? -Me concernant, j'apprécierais que tu n'utilise pas tes talents d'espion. Répliquais-je sèchement, en me tournant vers mon Quartier-maître. Nassim était accoté sur le bord, le sourire aux lèvres et l’œil brillant. Telle une ombre veillant sur ma personne, il resta immobile et répliqua:
-Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher. Cependant, tu apprécieras ce que j'ai découvert, grâce à mes talents d'espions. -Qu'as-tu découvert?Demandais-je aussitôt en m'approchant de lui d'un air intrigué. -Je te le dirais,mais si tu me dis pourquoi tu as envoyé une missive à l'Orc. Répondit-il de son sourire moqueur que je détestais. L'exécrable. Toquée, je croisais les bras et le dévisageait d'un air furibond. Connaissant cette expression, il ravala son sourire et répondit:
-C'est bon, je te le dis, mais je veux savoir si tu prévois changer de direction. -Aye, maintenant cesse de me faire languir. Qu'as-tu appris? -J'ai entendu une conversation entre Eleonor et Musashi. Elle est bien l'Aasimar qui était avec le pirate, et elle est devenue sa maîtresse. -Tu plaisante? Soufflais-je interloquée par cette révélation. D'un air sérieux, Nassim hocha négativement de la tête. C'était donc vrai. Comment l'Aasimar avait-elle pu s'abaisser à ce point? Coucher avec un pirate? Je devins terriblement sombre.
-Et elle l'a aidé à s'enfuir du QG des Redresseurs. -Quoi?! Rugis-je en serrant les poings. Pourquoi a-t-elle fait ça? -Je suppose par amour... -Par amour? Grinçais-je des dents, je dirais plutôt par stupidité. Elle a trahis les siens en agissant de la sorte! Je hais la trahison!Disant cela, je me tournais vivement pour retourner à ma cabine. J'avais juste une envie, c'était de l'enfermer à fond de cale jusqu'aux plaines de feu et de l'utiliser quand viendrait le temps de soigner. Cependant, la voix tempérée de Nassim m'arrêta:
-Il y a quelque chose d'autre, Capitaine. -Quoi encore? Demandais-je en me tournant brusquement vers lui. Son regard se fit plus doux, plus...conciliant. -Elle est enceinte.
Ce fut comme si la foudre m'était tombée sur la tête. Merde! Ai-je vraiment accueilli à mon bord une traître enceinte d'un bâtard issus d'une union avec un pirate? En plus, l'Aasimar m'avait caché qu'elle était pleine, je considérais ça comme un mensonge. Si je l'avais su, je ne l'aurais jamais embarqué. Mensonge et trahison, les deux choses que je répugnais le plus dans ce monde.D'un cri de rage, qui attira l'attention de plusieurs marins, je donnais un violent coup de poing contre le mur, mes jointures saignèrent. Indifférente au regard inquiet de Nassim, je fis volte-face et j'ordonnais:
-Amène-moi la, et met le cape vers l'Ouest.
L'esprit aigri, je me dirigeais vers ma cabine et je vis un homme cognant à ma porte. Musashi. C'est vrai, je lui avais ordonné de venir me voir si tôt sa tâche terminée. Pourquoi déjà? Ah oui, pour m'assurer qu'il ne referait plus l'imbécile, mais pour l'instant, le sort de sa compagne me préoccupait davantage. Morose, je m'approchais de lui et dis:
- Entre.
Aussitôt dit, je rentrais,suivit de Musashi, et je me dirigeais vers mon secrétaire. M'assoyant, je me servis un verre d'hydromel et le but d'une traite, cela fit rougir mes joues et me détendis. Plus calme, je m'assis et réfléchis à l'ambiguïté de la situation. J'avais sous ma responsabilité une Aasimar enceinte, qui s'était amourachée d'un pirate et l'enfant était de lui. En outre, elle l'avait aidé à s'enfuir, sûrement parce qu'elle l'aimait, comme le prétendait Nassim. Ce qui était fâcheux, c'est qu'Eleonor était une excellente guérisseuse et j'aurais absolument besoin d'elle lors des combats, car guerroyer rimait avec blesser. L'idée de l'enfermée à fond de cale me démangeait, mais dans mon far intérieur, une voix me conseillait d'être tolérante, je ne connaissais pas toute l'histoire et c'était contre mes principes de maltraiter une future mère, même si je n'appréciais pas particulièrement sa progéniture. Néanmoins,je devais absolument savoir la vérité concernant le pirate, si Eleonor m'avouait ce qu'elle savait, je l'épargnerais d'un sort funeste. Revenant à la réalité, je dévisageais l'ancien pêcheur. Par où commencer? D'un soupir, j'enlevais ma veste de laine,dévoilant une chemise blanche et lousse, ornée de dentelle au niveau du col jusqu'à l'embrasure de mes seins. Elle était un peu osée, mais présentement, je me souciais guère de mon apparence. Déposant mes mains sur le bureau, je me penchais vers lui pour soutenir son regard sombre et j'expliquais d'un ton flegmatique:
- Musashi, sache que j'ai guerroyé pour différents Seigneurs à travers le monde, des alliés puissants, plusieurs provenaient de la Norpalie. Aujourd'hui, nous avons tué plusieurs disciples du Gantelet pour te sauver, et ceux-ci viennent justement de la Norpalie. Or, selon la rumeur, Masque-d'acier serait un haut Seigneur Norpalien. Peut-être fait-il parti du cercle social de mes alliées? C'est un mystère, mais sûrement un mystère très influent.Bientôt, il sera un ennemi et il voudra ma perte, pas la tienne. Je me servis un autre verre de vin, en sirotais quelques gorgées, et toujours mon regard plongé dans le sien, je continuais: Je t'explique tout ça, parce que je veux que tu prenne conscience de ton erreur; celui d'attaquer le Gantelet sans mon autorisation. Que tu le veuille ou non, Musashi,à l'instant que tu es revenu vers mon navire,tu as accepté d'intégrer mon équipage, et je ne l'abandonne jamais. C'était mon devoir de te soutenir dans cette bataille, que tu as déclenché, et je-ne-veux-plus-jamais-que-tu recommence. Tout ce sang aurait pu être éviter, celui des nôtres et des leurs. Maintenant, jure-moi que tu attendras mes ordres avant d'agir. Ma confiance en toi doit être absolue.
M'accotant sur le dossier de ma chaise, je bus une autre gorgée de la ligueur fruitée et j'attendis. Après un moment, il répondit d'une belle voix calme et apaisante. Je me dis qu'il devrait parlé plus souvent, ça détendrait plus d'un, dont moi. Soudain, Nassim et Eleonor firent leur entrée, interrompant par le fait même le guerrier de l'Est. L'Aasimar était cernée et pâle de fatiguée, mon Quartier maître l'avait sûrement forcé à sortir du lit. Portant mon verre à mes lèvres, je fixais intensément Eleonor, mon regard turquoise brillait d'aigreur. Elle semblait se demander ce qu'elle faisait là. D'un sourire, je montrais la chaise libre en face de Musashi.
-Assis-toi, une femme enceinte ne devrait pas restée debout. Dis-je sourdement en dévisageant le beau visage d'Eleonor qui devint livide. Cette invitation courtoise fit son effet sur les deux nouveaux, j'eus un sourire presque sadique et me levais, mes mains toujours appuyées sur mon secrétaire. Assis-toi. Insistais-je sèchement, le sourire toujours aux lèvres. Présentement,Eleonor, je te considère comme une traître à ta faction et une menteuse, car tu m'as caché ta grossesse. Je pourrais te livrer aux autorités ou te pendre. Vois-tu, je n'aime pas les femmes de pirate. Par contre, si tu me dis la vérité,je ferais preuve de clémence, pour toi et ton bâtard, et je promets de t'épargner. Cependant, tu devras travailler pour moi comme guérisseuse jusqu'à mon retour en Norpalie, peut-être dans quelques années. Effectivement, nous risquions de rester un bon bout de temps auprès de Garkach, une guerre ne se gagnait pas en un jour. Indifférente à l'expression désespérée d'Eleonor, je commençais mon interrogation: Où as-tu connu Flynn Le Voltigueur? Pourquoi l'as-tu aidé à s'enfuir du QG des Redresseurs?Quelle a été la nature de votre relation? Est-il le père de cet enfant? Où se trouve-t-il maintenant?
| |
| | | Eleonor DelorneL'ange d'or
Âge : 34 Philosophie : Égalitarisme (neutre bon à tendance loyal) Divinité(s) : Eleonor croit en la déesse Phélemée. Faction ou Clan :
Attributs Races: Aasimar Réputation: (2690/5000) Adage: Perception énergitique des êtres l'entourant. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Dim 16 Aoû 2015 - 14:38 | |
| Eleonor dormait profondément et rêvait à un songe paisible, elle était allongée dans l'herbe, des fleurs roses l'entouraient au parfum délicat, un bébé dormait dans ses bras, si mignon. Sa peau était très pâle, légèrement rosie. D'un sourire, Eleonor leva les yeux, admira les rayons du soleil éclairant les arbres, et la mer s'étendant à perte de vu. Au loin, une silhouette approchait, l'Aasimar sourit radieusement et fit un signe joyeux de la main. Enfin, il était de retour. Flynn apparut dans la lumière du jour, plus mûre, et encore plus beau que dans ses souvenirs. Sa longue chevelure noire, aux reflets anthracites, étaient éméchées de blanc. Il s'approcha d'elle et l'étreignit, en silence, embrassant son front, puis ses lèvres. Ce baiser...Cela faisait si longtemps. Leur enfant se réveilla et ouvrit les yeux, si semblables à ceux de Flynn. Heureux de voir son père, il gazouilla de plus bel,tendant ses bras menus vers lui. Soudain, le bébé écarquilla les yeux et s'écria d'une voix grave:
-Petite, réveille-toi! Diantre, tu dors comme un phoque !
Un phoque? Tout d'un coup, son rêva paisible cessa, des mains fortes la brassèrent comme un prunier. Paniquée, elle se réveilla d'un cri de stupeur et se dégagea de l'emprise de Nassim.
-Qu'est-ce qui vous prend à la fin?? -La Capitaine veut te voir, debout. Répliqua Bosco imperturbable. -Quoi? À cette heure? -Y'a pas d'heure pour obéir. Debout, sinon, je vais le faire pour toi. Dit le grand maure en l'empoignant par le bras pour la sortir du lit. -Ça va, ça va! Répliqua sèchement Nora en se levant par elle-même. Furibonde et encore mal éveillée, elle se dépêcha d'enfiler sa tunique, sous le regard de marbre de Nassim. -Pourriez-vous avoir la politesse de vous retournez? Exigea-t-elle d'un air hautain. Il haussa les épaules et n'en fit rien. Bien qu'Eleonor fut en tenue légère, aucun désir ne fit briller le regard bleu du Quartier-maître. -Je ne suis pas polie, et tu n'es pas mon genre, alors habille-toi. Ordonna-t-il avec la plus grande indifférence. Blessée au vif, elle faillit répliquée: j'en demandais pas tant d'un bande moue, mais voulant vivre, l'Aasimar décida de se taire et termina de se vêtir. Aussitôt fait, l'eunuque la saisit par le bras et la poussa sans ménagement vers la sortie. Indignée, Nora s'insurgea:
-Enfin, qu'est-ce qui se passe?! Un des blessés se porte mal? -Non. -Pourquoi la capitaine veut me voir? Insista Eleonor en trainant des pieds. -Tu le seras. Répliqua Nassim, qui la poussa vers l'avant. Avance, la Capitaine n'est pas d'humeur à attendre.
Trop fatiguée pour insister, Nora le suivit, en silence et inquiète. Quelque chose n'allait pas,elle le sentait. Arrivée devant la cabine du Capitaine, l'Aasimar s'apprêta à entrer, mais Nassim l'arrêta et chuchota:
-Répond la stricte vérité, petite, et tout ira bien.
Sans rien dire d'autre, il ouvrit la porte et fit entrer Eleonor. Sirèna était à son bureau, Musashi debout devant elle. Leur arrivée avait interrompu leur conversation, mais la capitaine ne semblait s'en indignée, même elle souriait d'un sourire froid et crispé. Son regard turquoise brillait férocement, tel un félin s'apprêtant à sauter sur sa proie. Eleonor eut un frison dans le dos,quelque chose n'allait vraiment pas.
-Assis-toi, une femme enceinte ne devrait pas restée debout.
À cette pique imprévue, l'Aasimar devint blême et faible. Comment savait-elle? Sa grossesse était-elle si apparente? Brusque, la capitaine insista pour qu'elle s'assoit, ce que Nora fit, trop sur le choc pour tenir debout. La suite la rendit désespérée et sans voix.
- Présentement,Eleonor, je te considère comme une traître à ta faction et une menteuse, car tu m'as caché ta grossesse. Je pourrais te livrer aux autorités ou te pendre. Vois-tu, je n'aime pas les femmes de pirate. Par contre, si tu me dis la vérité, je ferais preuve de clémence, pour toi et ton bâtard, et je promets de t'épargner. Cependant, tu devras travailler pour moi comme guérisseuse jusqu'à mon retour en Norpalie, peut-être dans quelques années. -Quoi...mais...Comment savez-vous tout cela? Musashi, est-ce toi qui m'a dénoncé? Marmonna Eleonor en se tournant vers son ami, un sanglot serrant sa gorge. Elle espérait que son compagnon ne l'avait pas trahit, et heureusement, ce ne fut pas le cas, Musashi n'avait rien dit. Qui dans ce cas?Soudain, elle se souvint de la recommandation de Nassim: répond à la stricte vérité,petite, et tout ira bien. Lui?! Bien sûr... La veille, il avait sûrement écouté à leur porte. Le vaurien! À cause de lui, l'Aasimar devait choisir entre la mort,et celle de son enfant, ou être prisonnière pendant des années sur une coque de bois. Désemparée, la jeune femme écouta les paroles tranchantes de la capitaine. Pourquoi autant de dureté? Qu'avait-elle fait de mal? Elle avait aimé et sauvé un innocent d'une mort certaine,obéissant par le fait même à sa supérieur. Eleonor n'avait trahit personne,et si elle avait caché sa grossesse, c'est que l'Aasimar venait de l'apprendre, mais tout cela, Sirèna l'ignorait. N'étant pas stupide et devinant que la Corsaire connaissait déjà la vérité, Eleonor décida de répondre avec franchise à cette question: -Où as-tu connu Flynn Le Voltigueur?-Au Port de Bélin. Des inquisiteurs du Gantelet ont attenté à ma vie, Flynn m'a secouru et m'a soigné. Il m'a aussi sauvé d'une bête sauvage, quand nous nous sommes réfugiés dans une grotte. Sachez que ce n'est pas un simple et vulgaire pirate qui aurait risqué sa vie comme il l'a fait. C'est un Éladrin possédant de solides principes et de l'honneur, mais ce n'est pas le cas de tout le monde! Nargua-t-elle en lançant un regard méprisant à Nassim, qui crispa sa mâchoire, mais ne dit rien. Flegmatique, la capitaine continua son interrogation: -Pourquoi l'as-tu aidé à s'enfuir du QG des Redresseurs? -Je n'ai fait qu'obéir aux ordres de ma Dignitaire. Répondit-elle simplement. Devant l'air surpris de Sirèna, Nora comprit que celle-ci ne s'attendait pas à cette réponse.Retrouvant quelque peu son courage, la guérisseuse expliqua: il ne faut pas croire ce qu'on raconte sur Flynn, il est innocent. Sachez qu'il a été victime d'un affreux complot,son second l'a trahit en le piégeant. Flynn avait pour mission d'aller chercher des documents dans une maison de Varakir et d'en ressortir aussitôt, mais un cadavre s'y trouvait. Quelqu'un a passé avant lui,tué le locataire et a volé les documents. Peu après, les gardes l'attendaient pour l'arrêter, son second étaient parmi eux. Dès cet instant, il est devenu un fugitif. Repensant à lui, Nora eut un doux sourire et avoua: je n'ai jamais approuvé qu'il fut pirate, mais malgré tout, j'étais convaincue de son innocence, ainsi que ma dignitaire. Malheureusement, le temps à jouer contre nous, ainsi que la visite imprévue d'Émissaires de Varakir voulant le condamner. D'un air grave, elle se pencha vers Sirèna, qui l'écoutait avec attention, et dit d'un ton fougueux: J'appartiens à l'ordre des Redresseurs, Capitaine, ma vie est destinée à servir la justice, même s'il faut pour cela, aller à l'encontre des lois établies. Contrairement à ce que vous pensez, je n'ai trahis personne,mais j'ai sauvé un innocent et si j'avais à recommencer, je le referais.
Eleonor reprit son souffle, les yeux fiévreux, brillant par la vérité et la conviction. Le silence se fit, Sirèna avait le sourire aux lèvres, mais cette fois, il était vrai. Après un instant, la capitaine demanda: -Quelle a été la nature de votre relation? À cette question, Nora leva la tête fièrement, et sans la moindre honte répondit: - Nous étions amants et je l'ai aimé profondément. Je sais que vous n'aimez pas les pirates, mais Flynn fait exception à la règle. Comme je l'ai dis, il a de l'honneur, du courage et même du respect. Il ne m'a jamais forcé en rien. Au contraire, il tenait à ce que je sois prête et certaine de mon choix, et ce fut...merveilleux et très tendre. Confia-t-elle d'un sourire amoureux, revivant la scène dans sa tête pour la millième fois. Soudain, l'Aasimar fut imprégnée de la même énergie ressentit la veille,provenant de Sirèna, d'une tristesse infinie. Oubliant sa détresse et même sa colère, Nora pensa: « Qu'a-t-elle vécu pour être malheureuse à ce point? Comme je voudrais l'aider!». Bien entendu, la capitaine cachait ses sentiments derrière un masque froid, mais Eleonor n'était pas dupe, l'humaine dissimulait un lourd passé, et ça la détruisait. Est-ce que Musashi s'en était aussi aperçut? Or, la voix de Sirèna la fit revenir à la réalité. D'un ton plutôt sèche, elle venait de demander ces dernières questions: -Est-il le père de cet enfant? Où se trouve-t-il maintenant?-Premièrement, oui, il l'est, mais aussi étonnant que ça puisse paraître, je me suis rendue compte de ma grossesse qu'après avoir embarqué sur votre navire. C'est pour cela que je ne vous ai rien dit, Musashi peut le confirmer. Donc, ce fut en aucun cas un mensonge, mais plutôt une véritable surprise. Disant cela,Eleonor ne put s'empêcher de bailler. Que Sirèna le veuille ou non,l'Aasimar était très fatiguée et malgré la situation épineuse, elle avait grandement envie de retourner dans son lit. D'un soupir, elle répondit à la dernière question: Concernant Flynn j'ignore sincèrement où il se trouve. La dernière fois que je l'ai vu c'était à Lisière, mais après, nous avons pris des chemins différents. Je me suis dirigée vers Quiétude, et il a continué sa route. Aujourd'hui, il peut être n'importe où.
Il y eut un moment de silence, et malgré son épuisement, Eleonor se rappela de l'ultimatum que lui imposait Sirèna: être condamnée ou être asservit à ses ordres pendant des années. Elle n'avait pas survécu à autant de périples pour terminer ainsi, comme une esclave soignante. De plus, l'idée d'élever son enfant sur un navire de guerre ne lui plaisait pas, mais pas du tout. Adoptant un air aussi flegmatique que l'humaine, Nora se leva et se défendit d'un ton ferme: -Maintenant que vous savez l'entière vérité, je tiens à relever toutes les accusations qui pèsent contre moi, car je ne suis ni une traitre, ni une menteuse. Nous avons conclut un marché, laissez-moi vous le rappelez: en échange de mes services de guérisseuse, vous deviez nous amenez gratuitement jusqu'en Norpalie. Si vous avez de l'honneur, tenez votre parole. | |
| | | Musashi JisaïLe Gourdin
Âge : 44 Philosophie : Instinct Divinité(s) : Ne s'y intéresse pas. Faction ou Clan :
Attributs Races: Varakirois Réputation: (260/5000) Adage: La compassion est la pierre angulaire de l'existence | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Jeu 27 Aoû 2015 - 10:49 | |
| Sirèna sermonna longuement Musashi sur ses précédentes interactions avec le Gantelet et lui dit, en bref, de ne plus le refaire. Il acquiesça simplement au lieu de vouloir justifier son acte. Certes les soldats avaient repérés Eleonor et auraient sans aucun doute attaqués, mais le bretteur n'avait aucunement l'intention d'en débattre, il voulait l'affaire close et c'est ce qui s'approchait. Il avait dit avec une douceur qui le surprit lui même «Oui capitaine». Elle continua ensuite avec une annonce qui était bien étrange. Elle lui parla d'un homme qu'elle appelait «Masque d'acier», de la Norpalie, de ses alliés, de ses futurs ennemis qui voudraient bientôt sa perte. Tout cela était terriblement nébuleux et Musashi n'en comprit rien à rien. Mais il n'eut pas le temps de s'interroger qu'Eleonor entra avec fracas dans la pièce, trainée par Nassim. Sirèna s'Enfila un autre ver d'alcool différent. Musashi se demanda avec humour si ce n'était pas plutôt elle qui avait un problème d'alcool. Le sérieux de la conversation à venir dissipa vite son esprit humoristique. Sirèna semblait dissimuler sa colère derrière un sourire étrange à ses yeux. Elle dit avec le rythme d'un métronome: «Présentement,Eleonor, je te considère comme une traître à ta faction et une menteuse, car tu m'as caché ta grossesse. Je pourrais te livrer aux autorités ou te pendre. Vois-tu, je n'aime pas les femmes de pirate. Par contre, si tu me dis la vérité, je ferais preuve de clémence, pour toi et ton bâtard, et je promets de t'épargner. Cependant, tu devras travailler pour moi comme guérisseuse jusqu'à mon retour en Norpalie, peut-être dans quelques années.» Musashi était stupéfait. La conversation entre lui et Eleonor avait été recrachée aux oreilles de Sirèna et celle-ci lui imposait une sentence avant même un procès. Ce n'était pas digne d'un dirigeant aux yeux de Musashi. Comble de l'horreur, l'aasimar était soupçonneuse et croyait que le Varakirois l'avait trahie. Il regarda Nassim pour que Nora comprit que ce n'était pas l'Oriental, mais bien Bosco. Sa compagne commença donc de se défendre devant ce qui ressemblait plus à des accusations qu'à des spéculation. En plus de le faire, elle le fit bien et se défendit avec brio. Il était question d'une conspiration au sujet de Flynn, son amant mais aussi de sa libération commandée par sa dignitaire. Eleonor avait servit la justice et cela paraissait dans ses propos. Elle dit la vérité, sans aucune limite ni gêne, elle n'omit pas sa relation avec le pirate. Le visage de la capitaine changeait petit à petit. Peut-être se ferait-elle plus compréhensive?. Celle-ci demanda si Eleonor savait où se trouvait Flynn et elle répondit honnêtement que non. Elle termina son plaidoyer de cette façon: «Maintenant que vous savez l'entière vérité, je tiens à relever toutes les accusations qui pèsent contre moi, car je ne suis ni une traitre, ni une menteuse. Nous avons conclut un marché, laissez-moi vous le rappelez: en échange de mes services de guérisseuse, vous deviez nous amenez gratuitement jusqu'en Norpalie. Si vous avez de l'honneur, tenez votre parole.»--------- Musashi se tenait sur le pont, le soleil à peine levé et s'entrainait, comme il le faisait dans le sable devant sa maisonnette. L'air salin lui caressant les cheveux et l'absence de quiconque sur le pont lui rappelait ses moments d'entrainements. Ses coups étaient les mêmes depuis environ 5 ans et il les connaissait parfaitement; Il pouvait les faire les yeux fermés. Un oiseau volait en cercle autour du nid de pie. Cet oiseau faisait le même son que son faucon, qui avait lui aussi coutume de tourner autour de son maître lors de son entrainement matinal. Musashi arrêta sa séquence net et regarda en l'air. Le vol que décrivait l'animal était celui d'un oiseau de proie. Il en avait maintenant la conviction, cet oiseau, c'était le sien. Il posa son sabre sur le sol, et entreprit de grimper au sommet du mat. L'ascension était plus spirituelle que physique. Il était vide en ce moment précis, il était le mat, il était l'oiseau, il était la mer et il n'était rien. Il hissa son corps, accrochés aux travers et aux cordages jusqu'au plus haut point du navire. Il se tenait là en regardant en l'air et tendit son bras gauche et, avec un hurlement cinglant, le faucon vint se percher sur le bras de l'homme nouveau qu'était Musashi. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: L'autre chemin (Terminée) Dim 30 Aoû 2015 - 14:43 | |
| Plus que j'écoutais son témoignage, qui était sans aucun doute véridique, plus je fus surprise des informations transmises et oh si précieuses de l'Aasimar. Comme ça, la si droite et si vertueuse Dignitaire s'était corrompue pour sauver un pirate? Difficile à croire, mais sachant la passion pour la justice des Redresseurs, c'était possible, mais stupide. Même s'il était innocent dans cette histoire, Eleonor ignorait sûrement les autres crimes que Flynn avait commis durant sa carrière si peu gratifiante de pirate. Il les avait manipuler brillamment, l'une pour obtenir sa liberté, l'autre sa couche. Pauvres petites innocentes. Les pirates restaient des menteurs et des libertins,leur accorder sa confiance menait à se faire poignarder dans le dos. Or, sa description concernant leur relation intime vint me bouleverser. Tendre, respectueux...Soudain, la jalousie vint serrer mon cœur, moi, je n'avais pas eu cette chance, je l'enviais énormément et j'eus une soudaine envie de pleurer, mais étant habituée de refouler ma tristesse, je devins de marbre. Peut-être que Flynn faisait exception à la règle, et dans mon far intérieur, j'aurais voulu vivre ce que l'Aasimar avait vécu dans les bras de ce séducteur, mais c'était impossible, j'étais irréparable. Ravalant mon amertume, j'écoutais avec plus d'attention à ce que disais la guérisseuse. Elle venait d'apprendre sa grossesse et elle ignorait où se cachait Flynn. Pendant trois longues minutes, je la dévisageais d'un regard perçant, mais ne perçut nuls mensonges. D'un soupir, je me contraint à accepter l'évidence, Flynn avait disparut dans la brume, un talent propre aux pirates. Seul le destin me mènerait jusqu'à lui, ou pas. Pour ce qui était de mon interrogatoire, j'avais terminé et le sourire aux lèvres, je pris un moment pour décider du sort de la guérisseuse.
Contre toute attente, je fus plus que satisfaite de l'explication d'Eleonor, ma colère fit place à l'admiration. Je pouvais compter sur elle concernant sa droiture et son honnêteté, c'était déjà cela. Elle avait passé le test, je devais maintenant tester Musashi. C'était une tradition sur ce navire, chacun des membres de mon équipage s'étaient montrés dignes, en prouvant leur loyauté devant la mort ou la souffrance. Cela me rappelais mon mousse Benjamin, qui avait embarqué clandestinement sur La Sirène. Pour le punir de son intrusion, je l'avais fait fouetté, question de tester son endurance, ainsi que sa valeur. Il avait tenu le coup et malgré la douleur, il avait répondu à mes questions avec courage et honnêteté.À cet instant, le cas d'Eleonor était similaire, et elle avait prouvé sa valeur, ce qui me suffisait. C'est alors que l'Aasimar se leva en s'insurgent:
-Maintenant que vous savez l'entière vérité, je tiens à relever toutes les accusations qui pèsent contre moi, car je ne suis ni une traitre, ni une menteuse. Nous avons conclut un marché, laissez-moi vous le rappelez: en échange de mes services de guérisseuse, vous deviez nous amenez gratuitement jusqu'en Norpalie. Si vous avez de l'honneur, tenez votre parole.
À vrai dire, je m'attendais à ce genre de protestation, c'était tout à fait compréhensible. Elle avait raison, elle n'était ni une traitre ni une menteuse, mais elle était guérisseuse et j'avais absolument besoin de ses compétences. Calme, mon regard s'adoucit, mais mes lèvres souriaient d'une façon mesquine:
-Ne bafouille pas mon honneur, Eleonor, je tiens toujours parole. Ais-je dit que je ne te mènerais pas en Norpalie? Je pris un moment de silence, et voyant sa perplexité sur son visage, mon sourire s'élargit. Je me levais lentement, toujours en soutenant ses yeux d'émeraude et je continuais d'une voix suave: malheureusement, tu as oublié de préciser quand tu voulais que je vous amène là-bas.Par conséquent, je ne t'ai rien promis concernant la date de retour. Vu que je suis seule maître à bord, après Uria, cette décision m'appartient. Si tu n'es pas d'accord, eh bien, je peux t'offrir une chaloupe et te laisser dériver sur la mer, mais sache qu'une tempête s'annonce, tu risque de mourir noyer, ainsi que ton enfant et Musashi. Cela serait plus judicieux de rester et de travailler pour moi. En échange, je t'offre salaire et protection .
L'argumentation n'avait plus lieu d'être, je gagnais sur tous les points. Sans lui laisser le temps de répondre, je me tournais vers ma carte du monde accrocher à mon mur et d'un geste vif, je leur montrais le Territoire des Griffes-rouges. D'une voix grave, j'informais sans détour:
- Les Plaines de feu, voilà notre destination. Une guerre se déroule là-bas et comme vous le savez sans doute, les corsaires vivent de la Guerre, je ne peux refuser cette mission. Je détournais mon attention vers mes interlocuteurs et j'affirmais: Or, il y aura des blessés et je vais avoir besoin de toi pour les sauver. Et de toi aussi, Musashi, tu es un excellent guerrier, tu me seras indispensable. Je lui adressais mon plus beau sourire, et je dis d'un ton moqueur: En condition que tu prenne un bain et que tu te rase, le manque d'hygiène est inadmissible ici. J'ai appris l'importance de la propreté à Hosukaï, tu devrais en faire autant.
Je le dévisageais de la tête au pied, indifférente à l'effet que ma pique avait provoqué en lui. Avais-je blessé son orgueil? Tant mieux, il irait se laver plus vite. J'étais curieuse de savoir à quoi ressemblait le vrai Musashi derrière l'itinérant et l'alcoolique qu'il était devenu. Ses vêtements puaient le mauvais vin et la sueur. Sensible aux odeurs, mon nez fit une moue dégoûtée et je détournais mon regard du bretteur vers la fenêtre. Le ciel était recouvert d'épais nuages, la pluie commençait à tomber bruyamment sur la vitre, les vagues étaient fortes et menaçantes. Vivement, je dérivais mon attention vers Nassim et ordonnais:
-Serrer les gréements, face au vent et déferler les voiles. -C'est comme si c'était fait, Capitaine.
Sachant l'urgence de la situation, mon Quartier-maître s'éclipsa aussitôt, tandis que je fis face à Eleonor et à Musashi. Il était temps de terminer cette conversation, la tempête était maintenant ma priorité. D'un regard ferme et autoritaire, j'ordonnais intransigeante:
-Eleonor va dans ta cabine, et Musashi à la cale. Restez-y jusqu'à ce que la tempête finisse. Exécution.
Je ne tenais pas à les avoir dans mes pattes, leur inexpérience en mer serait plus handicapant qu'autre chose et un accident lors d'une tempête était vite arrivé. Mon ton sans réplique fut obéit, ils sortirent promptement. Une chose de faite. Pressée de rejoindre mon équipage sur le pont, je me vêtis de mon manteau et de mon chapeau et avant de sortir, je m'assurais que Brise soit bien dans ma cabine, en sécurité. Comme à son habitude, lors des tempêtes qu'elle redoutait tant, elle était cachée en dessous du lit, tremblante, ses griffes s’accrochaient au bois du plancher. Je lui murmurais des paroles rassurantes, elle me répondit d'un miaulement apeurée. Contrairement à elle, je ne pouvais paniquer, cela n'aiderait en rien. Une tempête était imprévisible,soit qu'on y restait ou qu'on s'en sortait indemne. J'étais entre les mains des Dieux, pourvu qu'ils furent cléments.
| |
| | | | | | | | L'autre chemin (Terminée) | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|