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 Saêna Zuhal, rencontre d'une Bergère Mystique

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MessageSujet: Saêna Zuhal, rencontre d'une Bergère Mystique   Saêna Zuhal, rencontre d'une Bergère Mystique EmptyDim 28 Avr 2013 - 9:05

    Nom de votre personnage : Saêna Zuhal

    Âge : 26ans

    Race : Aasimar

    Métier : Bergère, Apprentie Mystique, Apprentie Soigneuse, Apprentie Astrologue ( sa façon de suivre le culte de Solarim permet le rapport entre ces fonctions ).

    Alignement : Neutre bon.

    Surnom : selon les lieux qu'elle visita, elle fut appelée la Petite Patronne, la Bergère Égarée ou encore la Conteuse du Chemin, et bien d'autres. . . mais cela n'affirme pas pour autant sa renommée. C'est avant tout qu'il est possible de la croiser souvent sans pour autant qu'elle songe à se présenter ou que l'on puisse retenir son nom. Autrement, les gens ont tendance à l'appeler Sana, contractant ainsi son prénom.

    _______________

    Je vous explique rapidement. Au début, j’avais bien l’intention de faire l’histoire de Saêna et toutes les autres parties normalement, mais y’a Lowan qui a squatté ma tête et qui a commencé à tout raconter à ma place, c’est donc sa faute à lui si y’a plein de mots. Je vous jure que c’est vrai, si ça n’avait tenu qu’à moi je n’aurais fait que quelques lignes ! Embarassed

    Cette présentation se fera donc de deux façons ; l’une sous forme de rp, par le regard d’un peintre, la seconde sera plus complémentaire mais tout autant soignée, afin d’expliquer l’histoire, son caractère et son quotidien.

    _______________

    Citation :
    ‘‘ Ah ! Mais quelle drôle d'enfant !
    Regardez ses paupières juste entrouvertes,
    Ainsi elle va trébucher si elle ne regarde pas devant elle,
    Qu'elle cesse de rêver avant de se faire mal !


    Ne voyez-vous pas ?
    Elle est vêtue du ciel et parée d'étoiles,
    Ce sont vos songes qu'elle met sur son sein gauche,
    Ce sont vos pensées qui parsèment sa chevelure,
    Et ce sont vos désespoirs qui sont retenus
    Dans l'éclat larmoyant de ses yeux.


    Fi ! Elle n'est qu'une simple bergère,
    Elle marche pieds nus et est habillée de haillons.
    Ah ! Mais qu'elle est laide dans ses guenilles !


    Ne voyez-vous pas avec les yeux du cœur ?
    Elle est la plus belle des reines,
    Car le jour le Soleil lui sert de couronne
    Et la nuit la Lune coiffe sa tête.
    Chacune de ses dents est une perle gardée
    Par le corail de ses lèvres,
    Et son sourire a la nostalgie de vos beaux après-midi.
    Ne voyez-vous pas ?
    Ne voyez vous pas avec les yeux du cœur ?


    Son teint est trop foncé,
    C'est une paysanne comme les autres. . .
    Il y a de la crasse sur ses joues et dans ses ongles,
    Elle sent le bouc et la campagnarde.


    Cessez ! Cessez je vous dis !
    Car elle est innocente,
    Elle n'a que le vent et ses moutons pour compagnons,
    Elle est l'amie du beau temps comme du mauvais,
    Elle est l'oreille modeste du Monde.
    Cessez ! Car les Bergers sont les protégés du Ciel !


    Extrait des essais de L. Britfield, le 2nd jour d’Autron, 15ème année, Des Bergers et la Parole des Dieux. ’’

    Je n'ai jamais cerné ce genre de personnages. Ils vivent loin et seuls, fatigués et responsables. Mais j'ai toujours voulu les dépeindre. On m'a dit d'eux qu'ils ne sont que des clochards sans instructions, seulement un jour. . . voilà que je rencontrai ma petite bergère. Il était difficile de l'ignorer, particulièrement à cause de sa peau. Elle était bronzée par le soleil, mais en plus il s'en émanait une lueur particulière, propre à certains individus qui tentent de la cacher. J'étais ce jour là attablée à un café, j'avais dressé le portrait d'une très belle dame sur sa demande, belle mais sans histoire qui me plaise. Elle se trouvait encore en face de moi, flattée de mon travail, seulement je ne l'écoutais plus.

    Je voyais arriver une jeune femme de taille moyenne, très habillée ; un long voile couvrait sa tête, sa tunique grossière était légèrement cintrée par une lanière de cuire et un châle aux diverses couleurs couvrait ses épaules, pour finir elle avait des chaussures d'un cuir épais. Pour la saison elle devait avoir chaud, la pauvre petite. A chacun de ses pas ses bracelets tintaient, j’en déduis qu’elle devait aimer les bijoux ; elle avait également quelques colliers et de lourdes escarboucles. Elle portait sur sa tête un plat couvert d'un drap de qualité, de son autre main elle tenait un long bâton tortueux, entrelacé de feuilles et de fleurs de la forêt. Celui-ci était non sans rappeler un culte particulier à Solarim, ce qui m'indiquait plus ou moins le mouvement de la jeune femme. Ses mains étaient assez rugueuses, elle ne semblait pas être comme les bergères du voisinage qui assuraient avant tout le gardiennage du troupeau. Celle-là avait l'air d'avoir un autre métier, peut-être que je me trompais et qu'elle n'était pas bergère, mais je me souvins des remarques d'une amie l'an dernier à propos de cette même personne : « Elle ferait mieux de trouver un mari et d'avoir des enfants pour l'aider, la pauvre ! S'occuper des moutons, pour une femme seule, elle se donne bien du mal. » Je l'avais reconnue grâce à sa peau, si particulière, et à ses mains, si abîmées pour une demoiselle aussi jeune.

    J'observais toujours la gardienne du troupeau, elle vendait des fromages et autres crèmeries au restaurateur. Elle avait une voix douce, un peu grave, néanmoins elle n'avait pas de force dans son parlé. Une franchise simple, puisqu'elle était simple. Elle rit à une blague, et je m’aperçus de sa bouche purpurine, de ses narines qui s'écarquillèrent un peu à ce moment là, et de la tendresse de son regard. Elle avait de grands yeux noirs, deux gouffres sans fin qui reflétaient la lumière et l’image de ceux qui les regardaient. Ses cils étaient longs, ajoutant une profondeur extraordinaire à ses yeux qui n'en avaient pas besoin, et ses sourcils sombres n'étaient qu'un accent supplémentaire. Je remarquais que souvent ses paupières étaient mi-closes, comme prise dans un songe éveillé ou une réalité évasive. Et comme j'aimais ses joues, ses joues rondes et gourmandes. . . D'un seul coup, je trouvais cette fille de rien magnifique, bien plus que la femme splendide que j'avais peinte, et elle en valait bien d'autres.

    Le foulard qui couvrait sa tête était descendu, mais elle n'y fit pas attention. Elle discutait toujours, et l'homme en face d'elle semblait avoir été capturé par un mystère dont il n'avait pas conscience. Il était légèrement béat, et je l'étais aussi devant sa chevelure sombre comme la nuit, contrastant avec son teint ensoleillé. Je me perdait dans ses boucles brunes, grossièrement coiffée, dans lesquelles une rose rouge avait été ajoutée, rappelant indéniablement ses lèvres charnues. Ma compagne de table me fit sèchement remarquer que j'étais distrait, elle prétexta un rendez-vous et me remercia avant de s'en aller. L'étrange inconnue s'en alla aussi, le plat sous son bras cette fois. Le temps que je l'ai contemplée, j'avais été admiratif de sa douceur, je m'étais dit qu'une personne de son rang était rustre, bien heureusement j'avais tord. Une dernière fois je l'observais dans la foule, elle remit son foulard et partit telle une énigme farceuse. Très vite, je décidai de la revoir, je m’en fus donc vers le restaurateur.

    « Bonjour mon bon ami ! l’abordai-je.
    - Salut Lowan ! Besoin de quelque chose ? me répondit-il de son air éternellement débonnaire.
    - Oui, je voudrais savoir qui est la jeune personne avec qui tu t’entretenais.
    - Ah, cette gamine ? Tu veux quand même pas lui courir après ? ! il semblait surpris.
    - Euh. . . non, je me demandais seulement qui elle était, répondis-je, surpris en retour.
    - C’est juste Sana, une bergère, dit-il d’un ton négligé et légèrement triste.
    - Tu sembles peiné. T’aurait-elle blessé ?
    - Une fois oui. C’est sans importance maintenant, on est devenus amis.
    - Cela t’embêterait-il de me dire où la trouver ?
    - Soit elle vend de la laine, soit elle est déjà à la sortie de la ville. Tu devrais te dépêcher si tu veux vraiment lui parler. »

    Je courais rapidement, salissant de poussières mon pantalon et ma chemise. Je me trompai de chemin deux fois, à cause de la hâte, et bien sûr elle était passée chez les tisserands depuis longtemps. Plus vite encore je déambulais sous le regard irrité des passants que je bousculais. Le soleil étouffant ainsi que la sécheresse eurent raison de moi, je du m’arrêter pour faire une pause, tout haletant. Je n’étais pas un athlète, loin de là. J’étais un artiste, rien que ça. Reprenant mon souffle, le bras tendu et la main appuyée sur un mur, je redressais instinctivement la tête. Juste devant moi, la petite bergère se tenait souriante, posant son air songeur sur ma personne essoufflée, décoiffée, ébahie. Elle me tendit une gourde et dit quelque chose, mais j’étais si étonné de la trouver que je ne dis rien, je me contentais de boire. De sa petite voix elle insista néanmoins, amusée.

    « Vous ne savez plus parler ? »

    Non, je n’y arrivais plus. Je bégayais des choses fraîchement inventées, sans aucun sens.

    « David m’a dit de vous attendre, continua-t-elle simplement. En réalité, je n’étais pas si loin de vous. Vous vouliez quelque chose ? »

    Je ne savais plus quoi dire, je la regardais seulement, à nouveau, me perdant une nouvelle fois dans ses yeux, sur ses lèvres, sur les boucles qui s’échappaient de son voile. Elle dit encore quelque chose, seulement j’étais si abruti de la voir à nouveau que je n’entendis rien, une seconde fois. Ce n’est que lorsqu’elle se retourna pour reprendre sa route que je me mis à la suivre.

    « Excusez-moi, je suis confus, articulai-je avec un manque de confiance flagrant.
    - Ce n’est rien. Vous m’accompagnez jusqu’où ?
    - Je ne sais pas, jusqu’où vous voudrez. . . bégayai-je.
    - Vous seriez bien embêté ! Et si je vous demandais de traverser les pires sentiers avec moi, comment tiendrez-vous votre gage ? rit-elle, puis je rougis.
    - Je ne sais pas. . . »

    J’étais gêné, mais elle n’y faisait pas attention. Elle avançait, son bâton rythmant ses pas. Il était plus grand qu’elle, je m’en rendais compte à présent. Je détaillais chaque feuille qui l’ornait pour me divertir de ma gêne, et ce n’est que là que je me sentis à nouveau moi-même.

    « Voyagez-vous seule ? osais-je enfin.
    - Heureusement que non ! Les moutons et les chiens seront toujours là, quoiqu’il arrive.
    - Je voulais dire. . . une présence humaine ?
    - A quoi cela servirait-il puisque j’ai déjà mes amis? »

    Elle prit un air quelque peut sceptique, plissant la bouche et fronçant les sourcils, regardant le ciel comme si il allait lui donner une réponse. Je la trouvais adorable, et je sentis mon cœur battre plus fort à ce moment précis. Tout en replaçant son voile de sa main libre, elle reprit la parole.

    « Il y a aussi les montagnes, les plaines. . . si vous saviez, un berger n’est jamais seul ! »

    Je ne dis rien, mais je ne compris pas. Nous fîmes brièvement connaissance. Quand je lui dis la signification de mon nom elle ne put s’empêcher d’en rire.

    « Lowan. . . un loup qui ose m’approcher ! Tu ne veux pas que je te batte en plus de ça ? »

    En revanche, elle ne me dit jamais ce que voulait dire Sana. Ayant fait des études en lettres je supposais qu’il ait un rapport avec la pureté de l’âme ou bien la grandeur, elle haussa simplement les épaules. Elle était très ouverte bien qu’elle cachât milles secrets. Quelques temps plus tard, elle m’adopta. Je fus présenté à ses chiens, Brisedos et Canaille, l’un surveillant l’autre dirigeant le troupeau. Quand elle voulait se reposer, Canaille prenait le relais, et si elle avait besoin d’aide Brisedos aiguillonnait la masse blanche.

    Je regrettais que Sana fut si secrète avec moi, c’était bien là l’un des traits que je détestais chez elle. Je la suivais sans savoir pourquoi. En réalité, je dirais que j’avais l’impression que sans les mystères qu’elle gardait jalousement, je passerais à côté de quelque chose, je serais incomplet. Accoutumée au silence, elle avait de longues périodes où elle ne parlait pas. Dès lors qu’un problème se présentait au sein du troupeau elle se dirigeait vers lui avec une assurance incroyable ; une brebis blessé, un chien errant, un sabot coincé, une bête fatiguée. . . Elle était ainsi, silencieuse et pourtant à l’écoute des peines invisibles. Elle y remédiait avec sérénité, réorganisant les temps de pause, l’itinéraire parfois, toujours sans mot-dire. D’ailleurs, en parlant de temps, je ne le voyais pas s’écouler avec elle. Si douce, si tranquille, rien ne semblait l’inquiéter. Elle m’avait dit ceci un jour, tandis que nous nous reposions à l’ombre d’un figuier sauvage :

    « La Nature t’enseigne un langage muet, qui ne peut se lire qu’avec l’âme. Nul besoin de parole, tout se ressent, et c’est un langage que les êtres de ce monde oublient, nous sommes sourds à ses conseils.
    - Je ne comprends pas. . . »

    Elle s’était levée, cueillit une figue puis me la mis sous les yeux. Elle s’agenouilla ensuite, posa sa tête sur mon épaule, puis elle pressa le fruit dans sa main pour que sa chair éclate. La pulpe rosée était désormais visible, le parfum était plus fort, et son suc s’écoulait doucement. Elle me fit signe de le saisir afin que je puisse en détacher une partie.

    « As-tu déjà remercié un arbre pour les fruits qu’il t’offre ? me questionna-t-elle.
    - Je n’y ai jamais songé, je l’avoue. Je ne crois pas qu’il soit au courant que je mange ses fruits.
    - Bien sûr que si ! s’exclama-t-elle, fâchée. Chaque fois que je viens ici, je fais une prière pour la forêt, afin qu’elle soit protégée de tout. Je demande la bénédiction de Solarim et la permission d’entrer aux âmes qui l’habitent. Il n’arrive jamais rien à mes moutons, aucun renard ni loup ne les a jamais attaqué en ce lieu, et quand j’arrive à ce figuier, ses fruits sont toujours plus beau.
    - N’as-tu jamais cru que c’était ton imagination ? demandai-je.
    - Tu es vraiment bête, je te pensais plus intelligent. »

    Elle finit son fruit, j’en fis autant. Elle passa le reste du temps à observer les plantes qui nous entouraient, à s’émerveiller de la moindre fleur. Parfois elle suivait momentanément un papillon ou une abeille, puis elle disparaissait pendant vingt minutes. La nuit descendait doucement, elle dressa le campement près du figuier. Je n’osais plus lui poser la moindre question, j’avais été vexé d’une part et de l’autre j’avais peur qu’elle ait raison. Je ne savais toujours pas pourquoi je l’avais suivit, j’avais toujours à faire à Hydrasil. Et moi aussi j’avais mes occupations, mon métier, mes convictions. Au lieu de quoi, je suivais une fille du vent et ses brebis, qui ne savait pas où elle allait ni d’où elle venait. D’ailleurs, je ne la voyais pas revenir ce soir là, et cela m’inquiéta. Je ne voulais pas rester à jouer la nounou du bétail. Je préférais partir à sa recherche. Bizarrement, je me sentais guidé, je savais où elle était, je savais ce que je verrais. Ma bergère était en train de se baigner. La nuit était complètement tombée, nous aurions du rentrer au campement. Au lieu de quoi, elle se baignait, éclairée par la lune, comme enchantée de sa présence. L’éclat magique qui se dégageait de sa peau était plus dorée que jamais, alors que les reflets argentés de la lune cherchaient à l’embellir aussi. Puis, en observant de plus près, je m’aperçus qu’elle ne se baignait pas. Ses hanches ondulaient gracieusement, l’eau cachant son pubis, et ses bras ondulaient avec élégance. Avec ses mains, elle effectuait des gestes précis, toutefois ils étaient beau. En me voyant arrivé, elle s’arrêta de danser puis elle tendit sa main vers ma direction, souriante. Je la pris, essayant plutôt de la faire sortir, j’étais désormais au bord de l’eau, noire malgré la lumière lunaire. Sana me résista, tentant de me faire venir à son tour, bien que plus douce.

    « Tu l’entends ? murmura-t-elle.
    - Quoi donc ?
    - Le Chant du Monde. C’est lui qui accompagnait ma danse. »

    Je n’avais entendu que le bruissement de l’eau et le vent dans les feuillages. Et là, je n’entendais que mes pensées d’homme devant un corps de femme. Elle avait une belle poitrine, une taille fine, si fine qu’il était surprenant qu’elle ait des poignées d’amour et, par dessus tout, un fessier aussi rond. Je crois bien qu’elle me disait des choses, mais de voir ses lèvres bouger et ses yeux de biche, je perdais la raison. Jusque là, j’avais toujours cru qu’elle était flasque ou trop musclée, que ses jambes seraient trop robustes, au lieu de quoi elles étaient fermes sans l’être trop, élancées. Elle me dit encore des choses que je n’entendis pas non plus, occupé à regarder ses seins. A ma place, personne n’aurait été plus concentré, surtout que l’instant d’après elle m’embrassa avec douceur, me caressant les cheveux et se serrant contre moi. Ce qui ne devait être qu’un simple acte de copulation se révéla être une expérience stimulante, dépassant ce que j’avais pu imaginer. Le froid de l’eau, la tiédeur de l’été, la chaleur de son corps et la fraîcheur de sa peau, la lumière éblouissante de la lune, nos caresses, l’herbe, l’ombre des arbres, le goût de ses lèvres. . . au moment le plus intense, je n’y croyais plus, en plus des sensations charnelles s’en ajoutaient d’autres, en dehors de celles citées précédemment. Ma tête bourdonnait, comme si j’avais été drogué, tandis qu’un drôle de tintement sonnait doucement mes oreilles. Le bruit du vent me sembla plus mélodieux, l’espace de quelques secondes je vis les auras de tout ce qui était vivant autour de nous. Subitement, tout s’arrêta, je fus comme reposé, et ma bergère aussi. Je sentis de l’humidité sur mes joues, me rendant compte que c’étaient des larmes qui y coulaient. J’étais toujours allongé, en revanche Sana était assise, mettant ma tête sur ses cuisses et essuyant les dernières larmes qui me restaient.

    « Qui es-tu ? »

    J’étais perdu, je ne savais plus qui elle était, je dirais même que je ne l’avais jamais connu jusqu’à aujourd’hui. Elle m’embrassa le front sans rien dire, se contentant de me caresser les cheveux avec sa tendresse éternelle.

    « Tu sais, je n’ai pas plus d’histoire que les filles que tu peints. Je suis née de rien, et j’ai grandit fille de rien. Je ne suis qu’une orpheline de rien du tout, une bergère qui suit ses moutons plus qu’elle ne les guide. »

    Voyant qu’elle pleurait, je me redressais pour la prendre dans mes bras. Je voulais lui crier que c’était faux, mais je ne savais rien d’elle pour la défendre d’elle-même. Je ne savais pas quoi dire, en tout cas elle ne disait plus rien. J’aurais pu deviner plusieurs fois qu’elle était une mystique, je comprenais pourquoi elle m’avait dit que j’étais bête. Ce n’était qu’aujourd’hui que je comprenais sa solitude, ses longs silences, ses regards qui sondent l’âme de chaque chose. Puis, comme si j’avais eu l’idée de siècle, je repris la parole.

    « Et si tu te mariais ? Ne veux-tu pas te poser pour être comme. . . je m’abstins, seulement ce fut inutile.
    - Comme toutes les jeunes femmes, avant que ma jeunesse flétrisse, que je sois trop vieille pour enfanter ? continua-t-elle moqueusement. Non, jamais. Je suis amoureuse de la Nature, et j’ai mon troupeau et mes chiens. Sans moi, ils sont comme des enfants, ils ne peuvent pas se débrouiller. Ils sont ma famille et je suis la leur.
    - Tu peux toujours avoir une ferme ! bougonnai-je, seulement pour la contredire. »

    Elle m’ignora, ou alors pour une fois c’est elle qui ne m’entendit pas. Elle se rhabilla seulement et retourna vers ses bêtes. En réalité, j’étais vraiment déçu de l’avoir suivi jusque là pour avoir ce que j’aurais eu chez une prostituée. Et en réalité, si je tiens ces propos, c’est que je lui en veux encore. Elle m’avait appris à écouter le Monde, et lorsque nous avions fait l’amour je sais qu’elle m’avait offert plus que je ne l’imagine. Je me souviens encore de la lumière étrange qui jaillissait des plantes, de l’herbe, et de la puissante lumière qui jaillissait de Sana. Depuis les premiers mots qu’elle m’a dit j’ai toujours su que je m’attacherais à elle, comme David. Je me demande si elle a fait l’amour avec lui, ou même d’autres, des fois cela me rend jaloux. J’aurais voulu être unique à ses yeux étant donné qu’elle le fut aux miens. Je sentais le moment de se séparer, ce qui me déchira le cœur.

    Le lendemain, ce fut comme si rien ne s’était passé. Tout du moins, je me sentais triste et toujours aussi perdu. Tandis que nous sortions de la forêt, elle remerciait Solarim de sa protection et les bois de leur hospitalité. Les moutons suivaient docilement, toujours aussi indifférents aux états d’âmes de ceux qui les entourent, n’écoutant que les chiens et leur bergère. Sentant l’inspiration monter, je la saisis par les bras de façon à ce qu’elle soit face à moi. Surprise, elle me regardait avec suspicion et compassion ; j’avais l’air désespéré.

    « S’il te plaît Sana. . . Viens avec moi, et ton troupeau aussi. Posons-nous, laissons nous le temps.
    - Il est temps pour toi de rentrer, murmura-t-elle. Tu as beaucoup voyagé, et finalement tu as trouvé ce que tu voulais. Maintenant tu devrais retourner chez toi et te reposer.
    - Ce n’est pas ce que je veux. . . Sana pitié. . . écoute-moi !
    - Hydrasil n’est plus qu’à deux jours de marche.
    - SANA ! »

    Je n’avais pu me retenir. Pourquoi ne voulait-elle pas m’entendre ? Avait-elle peur de s’attacher ? Elle conservait toujours son calme, la tendresse de son regard. Je la serrai fort dans mes bras, sans savoir que c’était la dernière fois. Elle me serra aussi, plus pour me consoler, puis elle m’embrassa. Je la haïssais et l’aimais en même temps, les deux sentiments étant incontrôlables. Néanmoins, je préférais l’aimer, c’était bien plus plaisant. Finalement, je ne sais pas ce qu’elle est devenue. Je l’imagine trayant ses brebis, sevrant les agneaux, jouant avec ses chiens. Cela m’embête de savoir qu’elle est seule contre les loups et les bandits, je demande même au Ciel de la protéger. Elle m’a prouvé plusieurs fois sa force et a du repousser plusieurs prédateurs affamés. Je sais que des fois elle s’arrête de marcher pour regarder le paysage, remerciant Solarim ou demandant sa bénédiction. Je me plais à penser que des fois je lui manque, qu’elle me regrette et qu’elle veuille revenir. Sauf qu’au fond de moi je sais qu’elle préfèrera soigner ses moutons, quitte à lutter contre la pluie, à devoir se soigner elle-même quelques fois.

    Hélas, c’est moi qui regrette de ne pas l’avoir suivie, son chemin était peut-être le bon, mais trop incertain. Ne reconnaissait-elle pas ignorer où elle allait ?

    _______________

    Un peu d’or pour la Curiosité, un peu de rouge pour la Passion, et beaucoup de Noir pour ses Mystères.


    Beauté banale, mais si unique, Saêna ne s’est jamais demandé où on pourrait bien la situé. Elle aime parfois être coquette lorsqu’elle veut plaire, et parfois elle veut être jolie pour elle-même, sans raison particulière. Néanmoins le plus souvent elle adopte des tenues pratiques, souvent adaptées au climat. Ses cheveux sont toujours coiffés d’un foulard, plus ou moins négligé. Comme elle a souvent à faire à des chemins peu commodes, elle a souvent des chaussures solides, loin de la dernière mode. La jeune femme aime beaucoup les bijoux et les ornements, ainsi elle ne se défait que rarement de ses bracelets, colliers et boucles d’oreilles. Certains sont fait de matières précieuses, d’autres le sont moins.

    La peau de la demoiselle est révélatrice de ses origines, plus axées aux environs du désert. L’étrange lueur qui s’en dégage n’est pas sans mentir à propos de sa race, cet attribut a tendance à attirer les regards et attiser la Curiosité. Si celle-ci évoque le jour, le reste rappelle les nuits sans lune. Sa chevelure noire descend en des boucles soyeuses sur ses hanches, quand à ses yeux ils sont bel et bien deux perles noires, doux comme ceux d’une brebis grâce à leurs cils recourbés. En regardant sa chevelure rouler sur son dos, en voulant se voir dans ses yeux pareil au Styx, on devine la profondeur de ses Mystères. Son nez est petit, légèrement arrondi, faisant écho à ses joues pleines, teintées de rose même dans les plus mauvais jours. Son mode de vie est dur, en contrepartie elle bénéficie d’une alimentation saine qui l’aide à être en bonne santé, cela se ressent à la force de ses cheveux ou justement son teint rosé. Toutefois, elle ne fait que très peu de soins, à cause de cela il lui arrive d’avoir la peau sèche ou fragilisée suite à de mauvaises expositions. Généralement, on accorde à son visage un air enfantin et rêveur, à cause de cela on aurait tendance à craindre pour elle. Pour finir sur son faciès, elle a des lèvres écarlates, et c’est ce qui fait sa plus grande particularité. Rouge comme le sang, rouge comme les amants après l’amour, rouge comme la plus scandaleuse des Passion, comme la honte que l’on ressent en les désirant.

    Finissons par son corps. La bergère est très endurante, mais elle n’a pas beaucoup de force. A cause de la gourmandise, son corps est entre la fermeté et les rondeurs. Sa poitrine est généreuse, elle est mince, et pourtant son petit ventre ne s’aplanit pas pour autant. Elle est souple grâce à ses talents de danseuse, elle sait également se défendre. Néanmoins, elle fait surtout appelle à sa réflexion plus qu’à ses connaissances en combat. Son corps n’est pas parfait donc, mais elle se sent bien telle qu’elle est et ne s’est jamais soucié de savoir si on peut la trouver attirante ou non. De son comportement, elle est loin d’être brusque, elle en est même tout l’inverse. Habituée à être tantôt protectrice, tantôt sévère avec ses bêtes, elle sait se montrer douce, ce qui est d’ailleurs le plus démarqué chez elle. Que ce soit ses gestes, sa voix, on ressent beaucoup d’aise à ses côté, une très grande tranquillité.

    Pour conclure, on voit la Bergère comme une figure tendre, soit comme une sorte de mère, soit comme une sœur ou encore une douce amie avec qui il est agréable de passer du temps.

    Description mentale :

    Histoire du personnage :

    _______________

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Phelim Albérick
Fondateur / La colère de Revoran
Fondateur / La colère de Revoran
Phelim Albérick
Âge : 51
Philosophie : Conformisme
Divinité(s) : Revoran
Faction ou Clan : La Main rouge

Attributs
Races: Sang-mêlé
Réputation:
Saêna Zuhal, rencontre d'une Bergère Mystique Left_bar_bleue2770/5000Saêna Zuhal, rencontre d'une Bergère Mystique Empty_bar_bleue  (2770/5000)
Adage: Un homme se mesure à ses actions.
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