C'est donc du haut de ce sévère port de tête que ce régent pose un regard intransigeant sur le monde et ceux qui le arpentent. Forgé par la chaleur du soleil et poli par le sable du désert, Dagathor n'a rien perdu du gouvernement de son prédécesseur, et c'est donc pour cela qu'on le nommera parfois dans les contrées voisine le Despote, même s'il reste par là même détenteur des terres désertiques, et donc un allié commercial important. Sur ses terres, c'est alors lui qui détient tous pouvoirs. Il ne saurait envisager qu'on lui désobéisse et, avis aux réfractaires, il n'est pas dit que Dagathor leur laisse la vie sauve. Ou du moins ne les laissera-t-il pas repartir en un seul morceau –ces condamnations se font pourtant rares.

D'une main de fer, il gouverne et déclare qui est apte à vivre ou non, simples conséquences des actes qui régissent chacun des habitants de Varakir. En agissant ainsi, il permet à sa cité de prospérer, sans connaître la corruption. Se faire respecter par la peur, mais aussi la clémence, car bien que sévère, Dagathor reste un homme droit qui ne punit que lorsqu'il pense une cause juste et qui agit pour le bien de sa contrée, attire parfois le désaccord des autres souverains, ceux auxquels le seigneur répond par un adage qui lui tient à cœur : « Commander sans être obéi, et menacer sans exécuter ne vaut rien. » Oui, il tient en maître mot l'obéissance, car tout être qui obéit aura tôt ou tard la récompense dû à ses actes. En contrepartie, aucune pitié, aucune compassion ne sera accorder à celui qui désobéit.

Ses jeunes années –en effet, Dagathor Vel'hislan est le plus jeune des trois seigneurs humains– lui attribue un tempérament fougueux. Un enthousiasme qui lui a, par le passé, permis une ambition toujours plus grande, n'empêchant pas cet ardeur de le conduire parfois à sa perte.

Malgré l'impertinence et l'impatience qui lui sont propres, Dagathor n'a qu'une parole, qu'il ne trahira pour rien au monde. Comme la désobéissance, il hait la traîtrise. Bien que sa loyauté ne soit accorder qu'à très peu de personne en ce monde –s'il on compte celle, militaire, qu'il accorde aux souverains humains–, elle reste sans égal. C'est son peuple qui en fait le plus les frais. Car un peuple uni, jamais se saurait être défait.