« Tout ce que j'ai fait je l'ai fait en mémoire de notre Mère, je les ai créés pour elle, pour lui dévoiler l'ampleur de ma créativité, lui donner une raison de revenir... Comment osez-vous vous rendre maître de ma destiné, Gardien? Vous qui n'étiez qu'un Immortel ! Nul monde n'est parfait, ni le vôtre, ni le mien, alors pourquoi, pourquoi?!! »


« Ta douleur s'est transformée en haine, ton cœur est aveuglé par elle, tes créations sont les mille et un reflets de ta souffrance, je n'ai pas le choix. Je n'obéis qu'à ma nature, l'Équilibre. Ta hargne fait pencher la balance. »


« Votre ignorance et votre hypocrisie n'ont d'égal que votre arrogance! Un jour viendra où vous accepterez le potentiel de ma race ! Ma voix parviendra à mes enfants et ils verront la dure et noire vérité, ils voudront reprendre leur place! Ils sont MA création ; Ils répondront à mon appel. »

« Ce jour-là ils auront leur propre voix, ils seront maîtres de leur destin. Ma décision est prise, Nà fils d'Ëyà, et tu n'as pas le pouvoir de résister. Que ce royaume de chaos que tu as créé t'engouffre pour ne plus jamais te laisser partir. Si jamais tu domptais le mal qui est en toi, peut-être serais-tu libre à nouveau. Mais, d'ici là, tu n'auras plus d'influence sur les Mortels, pas plus que quiconque. »


« Je patienterai donc au cœur du brasier, mais chaque heure qui s'écoulera renforcera mes convictions et se seront elles qui me libéreront, pas votre rédemption. Et quand ce jour arrivera, tu seras le premier à rejoindre le Vide.»

« Nous verrons.»

L'Outre-monde est une leçon, une rédemption, mais ceux qui le peuplent ont dénaturé la raison de son existence. Sipriar n'a de cesse de haïr et sa soif de vengeance grandit avec les âges. Les démons et autres horreurs s'abreuvent de sa violence et plus il rage plus les bêtes gagnent en force. Ces créations jugées indignes de partager le monde des Hommes chérissent l'espoir de forcer leur prison afin de propager leur poison, leur infection qui tourmenteront et détruiront tout sur leur passage. Aucune âme ne serait à l'abri si une telle chose venait à se produire. Prions que les murs de l'Équilibre de la balance résistent aux assauts du prince du Chaos...

Le vent y est de braise et les plaines de hurlements et de feu. Les créatures sont dans leur élément mais la douleur de leur prince, Sipriar, les torture, les transperce de part en part. Elles n'ont donc aucun répit et seule une faim sournoise gagne leur âme, leur essence, jusqu'à les ronger de l'intérieur. Les plus forts résistent et les autres persistent. Cependant, une minorité d'entre eux réussit par miracle à contrer le mal en place. Les anges, plusieurs dragons et autres bêtes font partie du lot. Une ouverture sur notre monde aura fait plus d'un chanceux lorsque Urion usa de sa puissance sur le champ de bataille. Il aura fallu quatre siècles avant de restaurer un certain équilibre, un équilibre précaire.

Avons-nous vraiment retenu la leçon ?