Le fort de la Résurection.

Akim en avait entendu parler, et pas qu'un peu. Sebastian et les autres soldats étient intarissables sur le sujet, vantant sa beauté, son architecture, sa chaleur et ses capacités défensives. Ceci dit, il était vide. Ils passèrent la porte, soulevée par une invisible présence, et arrivèrent dans une cour dépeuplée. Ils posèrent pied à terre, Akim avec difficulté, encore un peu gêné par les blessures du dernier combat. Il regarda autour de lui. Assez impressionnant.

" J'ai faim, on devrait bouffer. " dit-il en tremblant à cause du froid.

« À vos ordres, Maître! » répondirent-ils tous en même temps. Pendant une fraction de seconde, Akim se mit à sourire, puis il comprit que cette exclamation ne lui était clairement pas destiné. Il ouvrit la bouche d'un air ahuri avant que Maewen ne le poussa rapidement, le forcant à se mettre à genoux.

Vers eux, avancait Masque d'Acier, le chef (si il avait bien compris) du Gantelet. Agenouillé, la tête vers le sol, il ne pouvait pas voir grand chose. Si ce n'est qu'il avait une armure complète et bien, bien flippante.

« Maewen, allons relève-toi, cela fait si longtemps.»

*sortez les violons...* pensa Akim avec sarcasme et une pointe de jalousie. Ils continuèrent à parler, et Akim s'immobilisa lorsque Maewen vanta ses compétences. Masque d'Acier s'avanca vers lui. Son doigt souleva le menton d'Akim. Un doigt aussi large que le poignet du mage. Les deux paires d'yeux glacés se rencontrèrent.

Akim tremblait, mais pas à cause du froid. Ce mec le faisait flipper. Ce n'était pas une peur humaine et raisonnable. Une peur primale. Il avait peur comme une souris a peur d'un chat. Ce type pouvait le tuer d'un coup sec du poignet. Il essaya de tenir le regard ceci dit.

« Vous aurez donc beaucoup à raconter je présume. J’attendrai avec impatience notre petite séance de mise au point. Vous semblez être quelqu'un de fier ser Akim, vous me ferez l’honneur d'une petite démonstration je présume? Nous avons plusieurs spécimens dans nos geôles, vous trouverez sans doute de quoi vous amuser. Bienvenue chez vous. »


Akim se souvenait d'un poème que sa femme lui avait lu avant ses années d'esclavage.

" Chaque pas vers lui faisait l’effet d’une montagne à gravir. Une montagne de plus en plus abrupte et escarpée."

Puis, il partit. Akim se releva, un peu chancelant. Son regard croisa celui de Maewen, un grand sourire (un peu inquiétant peut-être).

" Alors... comme ca, je vais devoir vous suivre dans vos appartements ? "

Il se mit à rigoler, alors que les soldats se dirigeaient vers une partie du fort, là ou se trouvait les baraquements. Après quelques pas, Maewen prit une autre direction, faisant signe à Akim de venir. Il s'en doutait, vu son rang, elle avait sûrement droit à autre chose qu'un dortoir.

" Je suppose qu'on va devoir partager le même lit en plus? " demanda Akim d'un air faussement innocent, assez fort pour qu'un ou deux soldats tendant l'oreille puisse l'entendre, lui lancant des regards haineux. Il ricana intérieurement. Rester auprès de cette femme sans aucune chance de la toucher ou de tenter quoi que ce soit l'avait longuement frustré.

" Dites moi Maewen.. j'ai vu comment Masque d'Acier vous caressait. C'est votre petit copain ? Je commence à comprendre pourquoi vous étiez préssée de revenir... c'est frustrant des missions de plusieurs mois sans se faire plaisir, vous trouvez pas ? "

Elle ouvrit la porte de ses appartements avant de se retourner vers Akim. Ce dernier s'arrêta, ses bras sur l'ouverture de la porte, encerclant la jeune femme. Leurs visags n'avaient jamais été aussi proches.

" J'ai pas raison ? "

« Dites-moi Maewen… J’ai vu comment Masque d'Acier vous caressait. C'est votre petit copain ? Je commence à comprendre pourquoi vous étiez pressée de revenir... c'est frustrant des missions de plusieurs mois sans se faire plaisir, vous trouvez pas ? »

« Cessez de vous moquez, Masque d’Acier n’est pas mon ‘’petit copain’’. Nous savons tous les deux que vous êtes jaloux d’une telle proximité. Allons avancez, je vous montre votre chambre. »

Ridicule, simplement ridicule. Maewen refusait catégoriquement que l’on parle ainsi de Joeffrey, un homme comme il s’en faisait peu…Contrainte de quitter cette âme qui l’attirait tant pour aller chasser des monstres lui brisait la cœur à chaque fois, mais il devait en être ainsi, pour le bien du Gantelet…Tout le monde savait que la jeune mage entretenait une relation particulière avec le dirigeant ultime, mais personne ne pouvait se douter de l’ampleur de ses sentiments les plus tendres à son égard.

Il l’avait trouvée, secourue, éduquée, entraînée, elle lui devait la vie qu’elle menait en ce jour. Malgré la douleur, les obligations et la distance, il lui avait promis, promis solennellement qu’un jour viendrait où ils seraient ensemble et elle lui faisait confiance. Seulement son impatience grandissait de jour en jour la gorgeant de colère et d’impulsivité, deux choses qui ne faisaient pas bon ménage lorsque la guerrière avait ses dagues à portée de mains…

« J'ai pas raison ? »

Perdue dans ses pensées elle s’était retrouvée nez à nez avec l’Élémentaliste qui tentait visiblement de la contraindre à céder à ses sous-entendus devenus propositions. Qu’attendait-elle donc pour bouger, pourquoi ne se contentait-elle pas de le bousculer et de quitter sa chambre? Elle remarquait aussi pour la première fois le regard acier d’Akim et la puissance presque palpable qui se dégageait de son être, elle en fut soudainement chamboulée, chamboulée au point de le fixer sans bouger ni piper mot.

Le mage pencha la tête en souriant légèrement devant la soudaine impuissance de la meneuse d’hommes en persistant à la transpercer de ses yeux bleus soudain devenus charmeurs. La tension devenait insoutenable tandis qu’il s’approchait dans une ultime tentative de la voir céder sous la pression de son désir. Bien entendu il avait raison, mais Maewen ne se jetait pas dans les bras de n’importe qui, bien qu’elle l’ait déjà fait, elle attendait Joeffrey. C’est donc dans un élan qui la prit elle-même de court qu’elle se jeta sur Akim presque aussi surprit qu’elle.

Elle le plaqua contre le mur le plus près sans quitter ses lèvres avec une force non négligeable. Il eut tôt fait de la forcer à s’adosser, à son tour, au mur juste derrière elle. Ces quelques secondes de laisser aller prirent brutalement fin lorsque elle apposa lentement l’une de ses dagues contre sa gorge. Elle quitta donc lentement ses lèvres devenues de braise tandis qu’il souriait de nouveau vraisemblablement fier de lui malgré la tournure décevante que prenait cet égarement.

« Tache d’être propre et bien élevé lorsque tu m’accompagneras devant Masque d’Acier ce soir. »

Un dernier regard, un sourire où se mêlait malice et rage puis elle décampa vite fait le laissant seul dans ses quartiers. Inconsciemment elle avait cessé de le vouvoyer. 


Maewen avait pu se reposée, enfin seule dans cette chambre au sommet de la tour qu'elle voyait jadis comme une prison. Désormais elle s’y sentait chez elle et bien que son mentor alchimiste les ait quitté depuis quelques années déjà, il arrivait parfois qu’elle se l’imagine en train de concocter une potion ou encore de roupiller le nez dans un bouquin, ce temps lui manquait. Elle avait revêtu une chemise rouge sang aux pourtours dorés, des pantalons de cuir noir, ses longues bottes moulantes, une ceinture de cuir où étaient accrochées ses deux fidèles lames ainsi que l’amulette que lui avait offerte le grand Maître. Elle la regarda scintiller tentant de déceler son pouvoir une fois de plus, mais en vain.

Il lui fallut plusieurs minutes pour redescendre de la tour puis pour parcourir le fort en direction des appartements privés de Masque d’acier non sans attraper cette tête de mule d’Akim au passage. Il lui adressa de nouveau ce regard fier et joueur, mais il n’y prêta pas attention, elle souhaitait avoir les idées claires une fois devant son Maître. Au moins il avait pris la peine de se vêtir convenablement, ayant retiré ses habits puants et tachés de son propre sang. Quelques instants plus tard Maewen frappait à une porte situé au centre d’un long couloir et elle ne tarda pas à se faire inviter à entrer.

« Je vous en prie, prenez place. »

Debout derrière son bureau Joeffrey leur tournait le dos fixant son reflet dans la glace. Deux larges fauteuils étaient à disposition à quelques pas du large bureau de bois massif couvert de gravures étranges mais non moins subtiles et intéressantes. Les deux compagnons prirent donc place silencieusement avant de prêter l’oreille à leur hôte. La guerrière sentait son cœur s'emballer au son de sa voix grave et réconfortante.

« J’espère que tout est à votre goût, je souhaite m’assurer qu’on vous traite à la hauteur de vos services, mes amis. »

Maewen s’empressa de répondre avant Akim, juste au cas.

« C’est très apprécié, mais tout est parfait de notre côté, monsieur. L’on m’a dit que vous étiez au pris avec une situation plutôt urgente, est-ce à ce propos que vous souhaitiez nous rencontrer ? »

L’homme au visage d’acier se retourna finalement pour prendre place à son tour derrière le grand meuble teint. Un silence puis il répondit sur un ton qui se voulait des plus neutres et contrôlés.

« En effet ma chère, en effet. Mais tout d’abord je comptais m’entretenir avec votre ami ici présent, après tout nous ne nous connaissons pas encore et je ne voudrais pas lui sembler impoli. Donc, cher Akim, parlez-moi un peu de vos capacités et de vos intentions vis-à-vis de notre ordre. Je ressens chez vous une certaine force de caractère et cela me plait, mais si vous pensez être un homme qui se porte mieux sans attache, sachez qu’il y a toujours moyen de s’arranger. »

Sur ce il posa son regard de glace dans celui d’Akim attendant sa réponse les mains jointes sous son menton.

Pour un être aussi blasé qu'Akim, les surprises étaient rares, et souvent désagréables, puisqu'elles prenaient généralement la forme d'êtres plus ou moins humanoides essayant de le tuer de diverses manières. Alors voir une femme céder à ses avances, autant dire que c'était une bonne surprise. Elle le plaqua sans effort sur le mur, et l'homme profita avec gourmandise de ces lèvres encore douces, jeunes et lisses, baladant ses mains en dessous du bassin, avant de la plaquer avec envie contre le mur opposé. Lui qui n'avait pas embrassé sur les lèvres depuis plus d'une décennie montrait un mélange d'expérience enfouie et de maladresse débutante.

Puis, le bon moment pris fin lorsqu'il sentit le métal froid sur sa gorge, et ses yeux bleus croisèrent le regard enflammé de Maewen Longstride, qui lui décocha un sourire encore plus aiguisé que ses armes, abandonnant le vouvoiement. Il lui rendit son sourire.

« Tache d’être propre et bien élevé lorsque tu m’accompagneras devant Masque d’Acier ce soir. »

Puis, elle disparut. Fuite précipitée. Il resta seul et silencieux quelques instants, ruminant ses pensées, avant de se diriger vers une chambre libre. Le confort était spartiate, mais cela lui suffisait. Il vit le lit et le regarda avec des yeux amoureux.

Il prit son élan et sauta dessus, les bras en croix, le baptisant en s'écrasant sur un matelas a peine plus mou que la pière dure de la forteresse. C'était bon. Mieux que la neige en tout cas. Il ronronna quelques instants, avant de se forcer à sortir du lit. Sinon, il allait s'endormir comme une loque. Il fouilla dans une armoire. Des vêtements, peu élégants, mais propres. Et à sa taille, c'est à dire, celle de tout le monde.

Malheureusement, pas de bain. Il renifla. Il ne sentait pas très bon... et dieu sait que lorsque vous vous sentez vous même, les autres souffrent. Tant pis. Masque d'Acier comprendrait sûrement. Une fois habillé et propre, Akim sorti et attendit Maewen qui le retrouva quelques minutes plus tard. Il lui lanca le même sourire que lorsqu'ils s'étaient séparés, sans réponse.

Ils entrèrent dans le bureau de masque d'acier. La salle était sobrement ornée, sans fioriture, pas au niveau de l'armure du bonhomme. Ce dernier demanda à Akim de se décrire, avant de le fixer de son regard.

" Je suis pyromancien, mais vous le savez déja. Je sais créer des gerbes de flammes et lancer des boules de feu quand je suis en forme. Et aussi contrôler le feu naturel, tant qu'on me demande pas de gérer un feu de forêt. C'est à peu près tout. J'ai découvert et dévellopé mes pouvoirs sur le tas. Et ce que je sais faire me convient bien pour l'instant. "

" Et pour le reste... je veux juste une vie peinarde sans trop d'ennuis, mais on dirait que je peux plus ou moins faire une croix dessus. Tant qu'on me paye et qu'on m'offre de quoi dormir, manger et me laver, je ferais ce que vous voulez. Et si je ne suis plus content, je me barre. "

Masque d'acier resta silencieux quelques instants, avant d'hocher la tête, murmurant un "Hm-hm." Puis, il se leva, et demanda à Maewen et Akim de le suivre. Ils sortirent de la pièce, marchèrent dans les couloirs et descendirent des escaliers.

* Bordel, comment ca se fait qu'on ne croise jamais personne ? Ils sont que quinze dans le Gantelet ou quoi?* se demanda Akim.

Finalement, ils croisèrent quelqu'un. Deux gardes, qui gardaient ce qui semblaient etre des cachots. Ils firent le salut réglementaire et s'écartèrent après avoir ouverts la porte. Maque D'acier, Maewen et Akim entrèrent. le plafond était bas, les murs humides et sombres, éclairés par des torches. Le long d'un couloir assez étendu, se trouvaient plusieurs prisonniers, certains plus en forme que d'autre. Ils s'immobilisèrent devant une cellule. Un pauvre hère s'y trouvait, la peau abîmée, le regard vitreux, avec une main coupée.

" Brûle-le, et tu sera récompensé. "

L'homme regarda Akim, l'air paniqué. Il commenca à parler. Mais Akim n'entendit rien. Il avait déja levé son bras, et une gerbe de flammes sortit de nulle part, envellopant le pauvre homme qui se mit à pousser des cris atroces alors qu'il brûlait vif, dégageant une horrible odeur de chair en train de fondre. Masque d'Acier était entre Akim et Maewen, ses mains gantées sur leurs épaules, comme un père forcant ses enfants à regarder un spectacle.

Spectacle qui plaisait à Akim en passant. Rien de plus beau que quelque chose qui prend feu. Après plusieurs minutes d'agonie, l'homme ne dit plus rien, et il ne restait de lui qu'une forme inidentifiable et carbonisée. S'il n'était pas du genre à suivre les ordres direct, Akim savait ou étaient ses interêts...

L’odeur était atroce, mais tel était le prix de la loyauté. Le feu d’Akim était puissant, à n’en pas douter, puisque le sale démon n’avait pas su résister. Elle ferma les yeux un instant afin de se repaître du toucher de son maître qui avait posé ses larges mains sur leur épaule. L’Élémentaliste quant à lui s’extasiait en silence devant la créature qui se consumait juste devant lui, apparemment le feu n’aurait pu trouver meilleur allié.

« Excellent. Je vois que les flammes te plaisent, Akim, mais serais-tu si prompt à m’obéir ou à obéir à mes hommes, à Maewen, s’il ne s’agissait pas d’assouvir ton désir de brûler vif autrui? Je me le demande. »

Le concerné se retourna pour faire face à Masque d’acier qui n’avait pas bougé, sans doute fixait-il encore de ses yeux de glace le cadavre fumant derrière les barreaux rougis par la chaleur extrême. Joeffrey poursuivit donc en prenant soin de conserver un ton mystérieux empreint d’une sournoise autorité.

« Si tu consens à me prêter serment ce soir même devant tous tes futurs frères d’armes, je consens à te donner toute la latitude nécessaire afin que tu puisses t’épanouir à ton rythme et sans attache hormis ta parole. Sers notre cause, aide-nous à nettoyer Ilritih de ces créatures impies et je te promets gloire, pouvoir et victimes à profusion. Tes talents et le destin t’ont mené ici, de tels signes ne trompent pas. Je vous attendrai dans la salle commune au coucher du soleil, d’ici là réfléchi à ton avenir, un don comme le tiens ne peut être gaspillé. Imagine tes flammes dévorant la chair, imagine ceux qui t’ont fait souffrir, toi et ceux que tu aimais, imagine cela au centuple. C’est ce que je t’offre. »

Maewen était estomaquée, comment pouvait-il savoir tout ça à propos d’Akim? Avait-il simplement eu de la chance? En effet il était plutôt rare de tomber sur quelqu’un qui n’ait point souffert en cette vie et encore moins une personne qui n’ait perdu un être cher… Quoi il en soit, le maître des lieux les laissa de nouveau seuls.

« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, non il ne dit pas cela à tout le monde qu’il souhaite recruter, il a fait un effort cette fois puisque tu sembles lui plaire. Je te propose de te montrer l’aire d’entraînement extérieur afin que tu aies une petite idée de notre potentiel militaire. Beaucoup des nôtres sont revenus tôt ce matin, ils devraient être auprès des recrues afin de leur donner des conseils. Qu’en penses-tu, lèvres de braise? »

Elle lui jeta un de ses regards taquins en attendant sa réponse.

« Si tu consens à me prêter serment ce soir même devant tous tes futurs frères d’armes, je consens à te donner toute la latitude nécessaire afin que tu puisses t’épanouir à ton rythme et sans attache hormis ta parole. Sers notre cause, aide-nous à nettoyer Ilritih de ces créatures impies et je te promets gloire, pouvoir et victimes à profusion. Tes talents et le destin t’ont mené ici, de tels signes ne trompent pas. Je vous attendrai dans la salle commune au coucher du soleil, d’ici là réfléchi à ton avenir, un don comme le tiens ne peut être gaspillé. Imagine tes flammes dévorant la chair, imagine ceux qui t’ont fait souffrir, toi et ceux que tu aimais, imagine cela au centuple. C’est ce que je t’offre. »

Quelle voix. Imposante et grandiose, mais tellement pesante qu'Akim se sentait cloué au sol. Etait-ce de la magie ? Le son de cette voix était agréable et envoutante, mais il forcait son cerveau à se concentrer sur les paroles. Un peu plus et Masque D'acier lui confiait le chateau et la trésorerie. Mais la garde d'Akim restait active. Sa seule réponse fut un "Hm-hm." La même que lui avait donné Masque d'Acier lorsqu'il s'était présenté.

Ils ne discutaient pas l'un avec l'autre, ils monologuaient dans leur coin. Masque d'Acier les laissa seul, ses pas ponctués de "Poum-poum-poum" alors que ses énormes pieds faisaient souffrir le sol en pierre. Maewen s'approcha du mage.

" Je présume qu'il dit ca a t... "

« Avant que tu ne dises quoi que ce soit, non il ne dit pas cela à tout le monde qu’il souhaite recruter ( "PUTAIN !" pensa Akim), il a fait un effort cette fois puisque tu sembles lui plaire. Je te propose de te montrer l’aire d’entraînement extérieur afin que tu aies une petite idée de notre potentiel militaire. Beaucoup des nôtres sont revenus tôt ce matin, ils devraient être auprès des recrues afin de leur donner des conseils. Qu’en penses-tu, lèvres de braise? »

Il tourna lentement son visage vers elle, fixant ses yeux, avant de s'approcher d'elle, chuchotant à son oreille et approchant son bassin du sien.

" Il n'y a pas qu'elles qui sont en feu. " dit-il sans chercher à cacher l'implicite de ces paroles.

" Mais sinon, ouais, je veux bien visiter l'aire d'entrainement." dit-il en la poussant gentiment dans le bas du dos pour qu'elle prenne la tête. Il se mit à la suivre pendant plusieurs minutes, avant d'arriver à l'aire d'entrainement. Une grande zone de plusieurs dizaines de mètres carrés. Des dizaines d'hommes s'entrainaient sur le sol de pierre et enneigé. De belles armes (d'entrainement ? Akim ne savait pas faire la différence). Certains faisaient des duels, d'autres suivaient les gestes d'un sergent-chef bleuglard et à la barbe épaisse. Au dessus, un toit en bois, à l'utilité douteuse, car incomplet. Akim se frotta les bras.

" J'en ai marre de votre neige. " dit-il, desespèrement irrécupérable lorsqu'il s'agissait de se plaindre. " Vous avez jamais de OOOOOOh ! " enchaina t-il, interrompu par Maewen qui lui avait prit l'avant bras et entrainé vers un autre endroit. Dans un coin, plusieurs hommes entouraient en cercles deux autres qui se battaient à un mains nue. Akim reconnu quelques uns des soldats de l'ecouade de Maewen. Il y avait aussi un homme très tatoué, qui semblait... irradier de quelque chose. Un autre magicien ?

Il fixa Maewen, rapprochant encore son visage.

"Une fois que tu m'aura tout montré, tu me fera visiter tes quartiers. "