Les prairies verdoyantes avaient peu à peu fait place au steppes puis aux plaines arides et désertiques. L'odeur salée de l'écume parvenait déjà au narine de Bardok. Il continua de marcher. Saletés de ginit ! Toujours à se fourrer dans vos bottes ! pensa-t-il alors que du sable s'introduisait dans ses chaussure. Les caravanes se faisaient de plus en plus nombreuses. L'odeur des élevages commença à souiller l'air et Bardok recouvra son nez. Les portes de la ville se rapprochaient et, avec elles, le brouhaha de la foule. Le marché grandissait petit à petit, les fanions des différentes tentes flottaient au vent, le soleil dardait la plaine de sa chaleur étouffante. Le nain sortit une lettre de sa poche.

Bardok a écrit:

À l'intention de Anaël Vallia : j'espère que tu liras ces mots suffisamment tôt. J'ai été informé qu'un navire marchand avait besoin de mercenaire pour être défendu. J'ai pris la liberté de nous inscrire. Le départ aura lieux le jour de pleine lune, cela te laisse suffisamment de temps pour t'occuper de ton ami et de me rejoindre au port. Je serai à l'auberge La chopine et la broche situé non loin du quai du Héleur sans tête. Attends-y moi si je n'y suis pas avant toi.
Amicalement, Bardok

J'espère qu'elle a eu le temps de venir, le bateau par dans quelques heures seulement.

Le nain se balada des minutes durant dans le désordre permanent du marché. Il s'arrêta un instant à l'échoppe d'un nain pour admirer les armes vendues. Puis il continua et arriva à ce qui semblait être un coupe-gorge. Il rebroussait chemin quand une jeune femme crier. Il regarda à nouveau dans le coupe-gorge et vit un groupe de brigands autour d'une personne. Il se rapprocha d'eux.

-Qu'est-ce qu'on peut faire d'elle ?

-Elle n'a pas d'argent... On pourrait se faire plaisir, vous en pensez quoi les gars ?

-Ouais, en plus elle est pas mal.

Bardok se plaça derrière eux et demanda fort :

Excusez messieurs, mais je crois que vous dérangez quelqu'un.

Les brigands se retournèrent et dévisagèrent le visiteur inopiné. Ils se regardèrent entre eux, puis ricanèrent. Le plus grand le pointa du doigt.

Qu'est-ce ça peut t'faire demi portion ? Tu crois vraiment pouvoir nous effrayer ? J'ai déjà tué des orcs bien plus gra..

L'homme s’effondra en hurlant. La hache avait découpé sa jambe en deux. Les trois autres observèrent le nain. L'un d'entre eux pris la parole.

Tu sais quoi, on va faire autre chose finalement. T'as de la chance.

Ils partirent en emportant leur camarade blessé. Le nain alla au côté de la femme.

Et bien Anaël, pour une aventurière, tu ne te défends pas très bien.

Il l'aida à se relever et la serra dans ses bras.

Ils ne t'ont pas trop malmené ?

Arrivé a Varak, Anaël avec élu domicile dans une petite aurberge, pas trop chère mais propre et fréquentée par des hommes bourrus mais respecteux. Chose rare de nos jours.
Dans sa petite chambre la jeune fille sanglait son sac et son baudrier, elle jeta un nouveu coup d'oeil au message sur son gueridon pour y vérifier l'horaire de son bateau. Rassurée, elle ouvrit la porte grinçante et descendit l'escalier pour arriver dans la salle commune, deja fréquentée par des habitués et des ivrognes. Elle fit la moue et se dirigea vers le bar ou le propriétaire nettoyait des chopes. Elle lui sourit et demanda sa note, l'homme moustahu a la bedaine saillante comptabilisa les nuit et les repas, mais charmé par son sourire angélique lui fit une petite ristourne. Anaël sourit de nouveau et posa la somme convenu sur le bois sombre et accidenté du bar. Elle tourna les talons puis arrivée a la porte, se retourna et envoya un baiser accompagné d'un clin d'oeil au patron puis un rire mutin s'éleva de ses lèvres en voyant les joues du bonhomme se teinter de rouge.

En sortant, elle huma l'air de la ville. Un mélange d'odeur particulier: pain chaud, fleur, fruits et légumes, et des fragences moins agréables comme la sueur, sang, déjection. En reconnaissant ces dernières elle fronça le nez et secoua la tête. La jeune femme prit la direction du marché, pour y faire quelques amplettes de dernière minutes, des fruits secs, de la viande séchée et quelques douceur comme les pâtes de fruit ou encore la pâte d'amande. Elle s'arrêta devant un vendeur de petits animaux, tous en bonne santé, elle gazouilla avec les oiseaux et caressa les chiens et les chats. Elle les laissa a contre coeur et du se depecher de sotir de l'allée pour ne pas craquer.

Une fois remise, toujours une moue contrariée sur le visage, elle chercha le port pour y attendre son comparse. Bardok, un nain rencontré dans une taverne au cours de son périple jusqu'a la capitale. Il avaient décidé de s'aventurer ensemble dans une quête, peu importe laquelle, juste parce qu'ils s'appréciaient. Finalement son sens de l'orientation la prit en defaut et elle se retrouva prés du port certe mais dans une impasse et surtout dans une partie plutôt malfamée de ce dernier. Elle les entendit arriver avant de les voir. Une bande de bandis de pacotille, sales et puants qui lui tira un soupire dédaigneux. Anaël se mura dans le silence, leur faisant face, les bras croisés et sur les lèvres une grimace de dégout. Ils commencèrent a ricaner, a la devisager, la reluquer, elle remarqua même qu'un des affreux bonhommes était très très très exité ... Dégoutant.

Une voix forte retentie derrière les malfrats, une voix qui la fit sourire, reconnaissable. Une voix amie qui venait de son petit-homme comme elle aimait l'appeler. Il coupa la jambe d'un homme puant ce qui fit "fuir" les autres à son grand soulagement. Il lui fit une remarque sur sa compétence a se protéger seule ce qui lui fit prendre un masque de vexation enfantin et irréssitible.

" ILs venaient juste d'arriver et n'étant pas menaçant, enfin, je ne me sentait pas menacée. S'ils avaient fait un pas dans ma direction je ne suis pas sûre qu'ils 'sen sorte avec seulement une jambe coupée. "

Elle rit et son rire rebondit sur les murs de la ruelles pour l'emplir de ce son cristallin. Elle regarda ensuite son compagnon avec une certaine tendresse et lui sourit joyeusement.

" Enfin, je ne peux que te remercier pour ton intervention. Tu as l'air en forme ! Raconte moi ce qui s'est passé après qu'on ce soit quitté. J'ai hâte de le savoir ! "

Tout en lui debitant un flot d'information sur sa propre route, elle l'entraina vers leur future bateau.

Bardok sourit, la jeune femme semblait aller bien. Elle le tira vers le port et pendant ce temps, il lui raconta son voyage, bien monotone car le seul moment marrant avait été lorsqu'un ours avait essayé de voler son repas.

L'embrun marin commençait à se faire sentir et les mouettes volaient de plus en plus bas, attiré par les pêcheurs qui vendaient leur récolte. Les craquements du bois des bateaux et le son des vagues sur la rive produisaient une symphonie particulière et attiraient les marchands venus de loin pour acheter la dure labeur des pêcheurs. Pendant qu'un marin pliait soigneusement ses filets, un autre nettoyait ses hameçons avec soin. Un oiseau plongea sur un panier et s'envola avec une poignée de poisson dans son bec, au nez et à la barbe du vendeur. Un capitaine guidait ses hommes depuis la proue, pour changer les voiles accrochées au mat de son navire. Un capitaine, qui venait d'ancrer son navire, se dirigeait vers un des nombreux bâtiments du port pour régler les formalités d'amarrage.

Un homme richement vêtu fit signe au nain. Le nain fit à son tour signe à Anaël : c'était le capitaine du navire qui les conduirait en Térovia. Une fois arrivée à son niveau, l'homme tendit sa main et le nain la serra amicalement.

-Anaël, voici Scaevola. Je lui ai proposé notre protection et aide en échange de la traversée.

-Bonjour lui dit l'homme avec un grand sourire. -Sans vouloir être pressant, nous ferons les salutations plus tard, j'aimerais être en mer dans les minutes qui suivent. Votre cabine est à bâbord, au niveau de la proue. Elle est assez rustique, mais bien plus spacieuse que celle des autres bateaux. Dépêchons-nous!

L'homme les conduit jusqu'au au bateau situé non loin. Bardok, son paquetage sur le dos, se précipita vers la cabine. Il esquiva un matelot qui préparait le foc et manqua de se prendre les pieds dans les bouts qui traînaient par terre.

Une fois arrivé dans la cabine, il la lorgna. Deux couchettes, à peine plus grande qu'un nain. Pauvre fille, pour un premier voyage en bateau, elle aura de sacré courbature. pensait le nain. Une salle de bain des plus basiques : une aiguière faisant office de lavabo et une glace. La cabine contenait également quelques espaces de rangements que le nain remplit soigneusement en laissant un maximum d'espace pour la jeune femme.

Après plusieurs minutes, il sortit de la cabine et alla rejoindre le capitaine, sur le pont. Les marins effectuaient diverse manœuvres pour sortir du port et le bateau commençait à prendre de la vitesse. Bardok s'appuya contre une rambarde et alluma de l'herbe à fumer dans sa pipe

Le bateau était une caravelle d'une bonne vingtaine de mètres de long, et avait un tonnage d'au moins cents cinquante tonnes. Il vit une chevelure blonde se balader sur le bateau. Il se dirigea vers Anaël.

-Alors Anaël ? Comment te sens-tu ? C'est la première fois que tu navigues sur la mer?