ZakaeriiL'Exalté
Âge : 32 Philosophie : Individualiste Faction ou Clan :
Attributs Races: Suli Réputation: (1160/5000) Adage: Ma Foi est ma Force. | Sujet: [Suli] Zakaerii, Dévot de Revoran Ven 18 Avr 2014 - 11:15 | |
| Zakaerii RoeklanLa Foi est la Force de mon Âme et de mon Corps.Genre: Masculin Surnom: / Âge: 21 ans Race: Suli Felidae Terre d'origine: Les montagnes qui encerclent Fort-froid. Philosophie: Individualisme Faction: Aucune Profession: Aventurier Magie Je suis un Dévot, je pratique la magie spirituelle mais plus précisément la magie de Revoran. Je maîtrise la synergie Aptitude(s) particulière(s): Aucune |
Apparence C’est bien ma veine… La taverne est pleine, pas une seule table où poser son cul et boire une bière tranquille. Enfin… Y’a bien c’te table, avec une place de libre dans un coin, mais elle est d’jà occupée et pas par que’q’chose de commun… Ca doit être un d’ces foutus Sulis, d’toute faç !on des chats bipèdes et habillés, ça laisse pas vraiment l’choix. Enfin bon, j’pense que j’ai pas trop l’choix, même si d’mander à un chat qui fait une tête d’plus que moi – et pourtant j’suis pas p’tit, j’fais mon p’tit mètre quatre-vingt cinq, mais faut croire que l’bestiau fait facilement ses deux mètres – me tente pas vraiment. J’m’approche, sans l’quitter des yeux, p’t-être surtout pour évaluer une possible menace. J’suis du genre méfiant, d’toute façon, on survit pas dans c’monde en f’sant confiance à tout l’monde, j’vous l’dis. C’est marrant son pelage blanc-gris, puis y’a des tâches noires… Il n’doit pas être du coin, chez nous, on trouve qu’des félins à pelage fauve. Enfin pour c’que j’en sais, faut dire qu’ça n’m’intéresse pas des masses. A bonne distance, j’l’interpelle gentiment, faudrait pas l’brusquer, et j’remarque son bandeau quand il r’lève la tête vers moi. Il n’a pas l’air trop méchant, mais pas gentillet non plus, ça doit être l’bandeau, ou alors la cicatrice qui bariole son œil gauche. Ca m’fait toujours un effet bizarre les yeux d’Sulis… La pupille verticale, ça trouble. Enfin la couleur bleu qui tire sur le gris, c’est moins dérangeant qu’le jaune ou c’genre de choses pas normales, ‘fin pour une Humain quoi. Essayant d’pas avoir l’air trop bête, j’lui d’mande si j’peux m’asseoir vu qu’c’est la seule place de libre et apparemment ça l’dérange pas, alors j’m’installe.
C’est pas mon genre d’observer à la sauvette, mais j’sais pas, c’lui-là y m’intriguait. L’bandeau… Sa t’nue pas très courante, puis pas très chaude… Faut dire qu’il se trimballait torse-nu, enfin pour c’que j’avais pu en voir, avec un pantalon en étoffe noire, surement un truc résistant. Il avait juste un long manteau qui descendait jusqu’à ses mollets, un truc qui semblait fait pour durer, couleur crème, enfin sauf les protections en cuir orné qui avaient été rajoutées pour faire beau ou p’t-être pour donner encore plus d’résistance à l’ensemble. Pour c’que j’en sais… Au moins ça d’vait l’protéger d’la pluie. C’qui m’a frappé l’plus c’est sa paire de bottes. Bon, qu’elles soient en cuir noir, ça j’m’en contre fous, par contre, elles avaient clair’ment été taillée sur-mesure. Du beau boulot, et c’est un tanneur qui vous l’dit. Enfin j’aurais jamais pensé qu’un Suli pouvait vouloir s’mettre du cuir aux pattes si j’peux m’exprimer ainsi. Mais bon, j’vais éviter d’chercher à comprendre et m’contenter d’boire ma bière tranquille. J’ai toujours été impressionné par la carrure d’ces animaux-là. Bon, j’en ai d’jà croisé dans ma vie qui était bien plus épais qu’lui, mais j’me méfierais des apparences. Il a un cou puissant, et ces pas les muscles qui manquent sous l’manteau. Assez fin, si on peut dire, mais p’t-être plus élancé. Un peu comme la différence entre un tigre et un guépard quoi… En tout cas, j’ai appris à pas trop caresser à r’brousse-poil un Suli et c’lui là à l’air d’pas faire que ronronner d’vant un feu d’cheminée. Alors qu’il prend sa choppe, j’remarque ses gants, en cuir, enfin plutôt des mitaines, parce que j’suis pas sur que les gants soient pratiques pour ces félins-là. J’note les quelques renforts d’métal qui les ornent et m’dis qu’j’aimerais pas m’prendre une mandale de sa part… D’jà il paraît qu’c’est assez fort ces bestiaux, mais la caresse du métal m’donne pas très envie non plus…
J’suis sa choppe du regard quelques instants et alors qu’il la r’pose, j’continue d’vider la mienne en essayant d’plus faire attention à lui quand final’ment il s’lève. Apparemment, lui, il a fini. J’avais raison sur sa taille, il est tout en longueur le p’tiot… Mais il a d’l’allure, faut l’r’connaître. En tout cas, on doit l’voir v’nir de loin dans la rue, ça doit pas être très pratique tout l’temps, mais c’est mieux que d’être un fantôme pour tout l’monde non ? Il met un fourre-tout de cuir en bandoulière et s’retourne vers moi pour m’saluer avant d’se diriger vers la porte d’la taverne et disparaître derrière celle-ci non sans s’être penché un peu pour pouvoir passer. J’m’attendais pas à l’entendre causer, mais il a l’air vach’ment civilisé c’lui-là. Faut croire qu’ce sont pas tous des sauvages. Enfin, j’y mettrais pas ma main à couper. Comment j’tiendrais ma choppe sinon ?Personnalité « Mon compagnon ? Vous allez un peu vite en besogne, disons que c’est simplement une connaissance de voyage. Pourquoi ? Il vous intéresse ? » L’homme posa un regard amusé et curieux sur son interlocuteur attendant sa réponse. « Ah, ça pour sûr, on croise pas des Sulis partout et encore plus rarement en ville, mais celui-là, apparemment il en a l’habitude. » L’intéressé prit une gorgée de son godet avant de pousser un soupir non dissimulé. « Vous savez, c’est pas différent d’un autre homme, ou d’toute autre chose. On discute pareil et final’ment, on oublie assez vite à qui on a à faire. Il n’est pas farouche, enfin, pas trop. Il n’est pas trop causant mais j’en connais pas beaucoup qui ont la parlotte. Il s’contente du nécessaire et reste assez évasif sur ce qui le concerne personnellement, mais bon, personne n’aime parler de soi, même moi… C’est un bon bougre, et je dirais qu’il a la tête sur les épaules. Ce n’est pas le genre à se jeter tête baissée dans l’inconnu et peut-être qu’il privilégiera la réflexion plutôt que l’action mais quand faut y aller, faut y aller et ça, je pense qu’il le sait très bien. Je ne l’ai pas vu se battre, mais quelque chose me dit qu’il s’en sort très bien dans ce domaine. » Il termina son verre et le tendit à l’aubergiste pour qu’on le remplisse à nouveau. « En tout cas, je pense qu’il faut pas trop compter sur lui pour secourir la veuve et l’orphelin. Je ne dis pas qu’il n’aidera personne, au contraire, après tout, il m’a bien soigné, mais la misère du monde n’est pas forcément sa préoccupation majeure, il est plus tourné vers lui-même et, au fond, on peut pas lui en vouloir. »
Parler ça donne soif et notre homme se désaltère donc encore un peu… « En tout cas, je peux pas dire qu’il fasse facilement confiance. On a fait un bout de chemin ensemble et je ne suis même pas sûr qu’il se souvienne de mon nom. Il ne doit pas être habitué à voyager avec quelqu’un. Peut-être qu’il n’aime pas ça. Peut-être même que ça vient de son passé dont il ne veut pas parler. J’en sais rien, tout ce que je sais, c’est qu’il a l’air de savoir où aller et qu’il semble savoir ce qu’il veut faire. Je ne sais pas où ni pourquoi, mais on sent rarement le doute dans son regard. Mais bon, comme je tenais à mon intégrité physique, je n’ai pas osé demander plus que nécessaire. Quand un gaillard de deux mètres ne vous répond pas la première fois, vous ne reposez pas la question... » Une nouvelle lampée, il faut dire que la bière du coin est fameuse. « Enfin, en dehors de ça, c’est pas un brutal. Quand il m’a soigné, j’ai pu remarquer que ses gestes étaient lents, presque doux. C’est un patient, mais après, je ne peux pas juger vraiment. Quelques jours de voyage, ça ne permet pas de découvrir un homme, ou un félin. » Un petit rire, le temps de se rendre compte que sa blague était tombée à plat. « Y’en a peut-être d’autres qui l’ont croisés et qui pourront parler de lui, mais bon, je vous en dis ce que j’en sais, c’est à dire pas grand-chose. J’aimerais bien l’avoir avec moi, mais je ne suis pas certain qu’il apprécierait ma compagnie trop longtemps et puis je ne suis pas sûr de supporter son mutisme aussi. Par contre, de ce que j’ai pu en voir, pour lui, peu importe les moyens, pourvu qu’on ait la fin. J’irais pas jusqu’à dire que c’est un hors-la-loi, mais je serais prêt à parier qu’il ne la respecte pas tous les jours. Enfin, c’est pas le seul… » Il avait finit sa phrase en baissant un peu d’un ton, des fois que des oreilles indiscrètes n’écoutent ce passage. « De toutes façons, si vous voulez vous faire une idée de lui, le mieux, c’est d’lui parler, ou d’essayer… »Histoire - Citation :
Quinzième jour de Fan, Quinzième année de l’Ere du Second Souffle Ma mère m’a offert ce petit carnet relié de cuir pour mon douzième anniversaire, il y a huit ans, prétextant que je devais y écrire ce que je souhaitais, raconter des épisodes me concernant ou écrire des histoires, simplement pour me faire plaisir ou pour évoquer avec moi-même des choses dont je ne parlerais pas avec les autres. Elle m’avait avoué qu’elle le faisait aussi, pour tout et rien, aussi me laisse-je tenter par l’expérience, même si c’est huit ans après ce cadeau... Je dois avouer que c’est un peu déroutant mais pas désagréable. Je ne sais pas si je pourrais trouver quelque chose à raconter tous les jours mais je pense que je vais commencer par parler de mon passé, ne serait-ce que pour m’assurer que je n’ai rien oublié. Mais après tout, comment le pourrais-je ? Cela me hante encore tellement…
Je suis né dans les montagnes de Fort-froid, loin des Hommes, au sein des miens. Je n’ai pas réellement de souvenirs de ma prime enfance, seulement quelques flashs, parfois, de jeux dans la neige, de marche, de chasse… Des extraits de ce qu’avaient dû être les premières années de ma vie. Je revois encore le visage de ma mère, de temps en temps, celui de mon père aussi, mais je ne crois pas que je pourrais les reconnaître aujourd’hui. Je ne me souviens réellement que de la fin de cette enfance, je devais avoir à peu près cinq ou six ans. Notre clan est strict avec les siens mais, dans la montagne, seuls peuvent survivre ceux qui en ont la force et la volonté. Hélas, à cette époque, j’étais faible, Tout le monde ne grandit pas de la même façon, m’a-t-on dit, peut-être… Toujours est-il que le jour des Epreuves, celles qui déterminent si un enfant est digne de rester dans le Clan, ce jour-là, j’ai failli. J’étais agile, rapide, mais pas assez fort, pas assez puissant pour montrer que j’avais ma place parmi eux. Alors j’ai été abandonné. Cela peut paraître injuste, inhumain aux yeux de beaucoup de personnes, mais, au fond de moi, j’ai comme le sentiment que c’était… normal. - Citation :
Dix-neuvième jour de Fan, Quinzième année de l’Ere du Second Souffle Je reprends mon récit où je l’ai abandonné l’autre soir. Abandonné par les miens, l’exil n’est pas une chose facile à vivre lorsque l’on est encore un enfant, même si l’on a déjà appris beaucoup de choses pour survivre, la mort est souvent au bout du chemin. J’aurais d’ailleurs pu me laisser abattre, me morfondre et m’abandonner à l’étreinte glacée de la mort, pourtant il n’en fut rien, ou, plus exactement, ce fut le cas, mais quelque chose s’interposa entre elle et moi. Dans mes déambulations, je ne m’étais pas rendu compte à quel point je m’étais rapproché de Fort-froid et, même si je m’étais effondré dans la neige épaisse à plusieurs lieues de la ville, cela n’empêcha pas une personne de me retrouver et de me ramener avec lui en ville. Un acte que je n’ai toujours pas compris, mais que je loue volontiers aujourd’hui, car je suis toujours vivant grâce à lui.
Je me souviens m’être réveillé en sursaut dans un lit qui ne ressemblait pas à ceux que j’avais connu, dans une demeure qui ne ressemblait pas à ce dont j’avais l’habitude, moi, l’habitant sauvage des montagnes. Je me souviens de ma panique et de ce regard que j’ai croisé peu après, le regard d’un homme qui me calma presque immédiatement, sans un mot. Il me tendit de la nourriture, prononçant des sons que je ne comprenais point. Je la pris avec méfiance mais mon estomac me rappela rapidement à l’ordre et je la dévorais sans demander mon reste. Nous étions loin de nous comprendre mais pourtant je pouvais deviner qu’il ne me voulait aucun mal. Pendant plusieurs jours, je laissais mon corps récupérer de l’épreuve qu’il avait subie. L’homme était peu présent le jour mais ne quittait pas mon chevet de la nuit. Rapidement, il essaya de m’apprendre quelques mots dans sa langue, probablement pour que nous puissions nous comprendre, au moins un peu. L’apprentissage fut long mais avec quelques images nous parvînmes à nous comprendre un peu. Assez pour comprendre qu’il voulait m’emmener avec lui, si j’étais d’accord. Je n’étais plus rien et voilà qu’un inconnu m’offrait son aide. Il aurait été idiot de refuser.
Le voyage fut long d’une lune environ, du moins je crois. Pendant celui-ci, nous continuâmes de nous apprivoiser, jusqu’à ce que je parvienne à le comprendre sans images et que j’arrive à parler sa langue de manière sommaire. C’est à ce moment que j’appris qu’il s’appelait Jaeron et que je lui donnais mon nom. Il me demanda ce que je faisais seul, perdu aux environs de Fort-froid et, résigné, je daignais lui expliquer les raisons de mon exil. Il sembla attristé mais se contenta de me prendre dans ses bras. Une étreinte que je n’avais plus connue depuis que mon père lui-même s’était détourné de moi. J’appris que nous faisions route vers Varak, une ville que je ne connaissais pas mais qui était l’endroit où il habitait. Il m’expliqua qui il était et, de jours en jours, j’appris à apprécier cet homme qui devenait ce père que j’avais perdu. La caravane était un peu perplexe devant ce spectacle, j’en ai conscience aujourd’hui, mais personne n’avait rien dit, ou du moins pas en ma présence.
- Citation :
Vingt-et-unième jour de Fan, Quinzième année de l’Ere du Second Souffle L’arrivée à Varak fut un véritable spectacle pour moi qui n’avait connu que la neige, le froid et les montagnes. Le désert n’était pas un climat facile à supporter pour moi mais après plusieurs mois, ce n’était plus un problème. Je fis la connaissance d’Elyelle, l’épouse de cet homme qui m’avait recueilli. Elle ne sembla pas surprise de ma présence, mais, au contraire, m’accueillit à bras ouvert. J’ai appris plus tard qu’il l’avait prévenu de notre rencontre, expliquant ainsi le retard de son retour. Qu’ils espéraient également depuis longtemps avoir un enfant sans jamais avoir eu cette opportunité et qu’ils n’avaient pu se résoudre à me laisser seul. Que ce n’était pas ainsi que vivaient ceux qui croyaient en Solarim. Et c’est ainsi que ma vie recommençait. A des milliers de kilomètres où elle avait vu le jour, mais, je renaissais et retrouvait en moi cette envie de vivre, porté par l’amour que me portait mes nouveaux parents que j’appris, avec le temps, à appeler père et mère.
Il fallut bien entendu faire mon éducation, presque complètement. Perfectionnant mon langage, m’apprenant l’écriture, une chose bien délicate lorsque l’on n’est pas un Homme. J’appris l’Histoire d’Ildirith, sa géographie, ses Dieux… Tant de choses que je regrettais parfois mes anciennes montagnes et la simplicité d’une vie sauvage. Mais les bons côtés ne manquaient pas et le fait d’avoir un nouveau sens à ma vie me permettait de l’apprécier paisiblement. Pourtant, je ne pouvais pas oublier mon passé et ce dernier revenait me hanter régulièrement lors de mes nuits de sommeil. Il n’était pas une nuit où je rêvais de mon père, de ma mère, de mon échec ou de tout ce qu’aurait pu être ma vie si je n’avais pas failli. Où étaient les miens ? Ma mère pensait-elle encore à moi ? Des questions qui tiraillaient mon être et ne pouvaient m’empêcher de me blâmer pour ma propre faiblesse.
Les autres enfants que je côtoyais furent d’abord assez craintifs de voir ainsi un « gros chat » sur deux pattes aussi proches d’eux mais la curiosité l’emporta rapidement. Puis il y a chez les enfants une innocence qui dépasse beaucoup de barrières, y compris raciales. Avec mes petits camarades, j’ai revécu les jeux, les escapades, les bêtises, les joies… Je ne peux pas dire que j’ai mal vécu et peut-être dois-je remercier quelqu’un pour m’avoir offert cette seconde chance, peut-être Solarim, ou peut-être un autre Dieu. Comment savoir ? Peut-être est-ce seulement de la chance ? Quoiqu’il en soit, je dois beaucoup à quelque chose ou à quelqu’un et je ne l’oublie pas.
- Citation :
Troisième jour d’Afail, Quinzième année de l’Ere du Second Souffle Mon père était un guérisseur, utilisant des potions pour soigner les gens, leurs maux ou leurs blessures. Il avait cet art de pouvoir dénicher des plantes et d’en connaître les vertus pour les en extraire et les transmettre aux autres. J’aurais pu, ou j’aurais peut-être dû embrasser cet art et suivre ses traces, mais il y avait au fond de moi une nature qui n’était pas faite pour un métier aussi paisible. Je ne m’en suis rendu compte que tardivement mais j’aurais du me rendre à l’évidence, mémoriser les formes, les couleurs, les noms et les attributs de végétaux ne me passionnait guère et si j’étais loin d’être stupide, je n’arrivais pas à les mémoriser convenablement. Non, au fond de moi se tapissait cet instinct, celui qui, marqué au fer rouge par mon passé, souhaitait devenir fort, pour enfin montrer aux autres qu’ils n’auraient jamais du m’abandonner.
C’est peut-être pour cela qu’en grandissant, je finissais souvent par me battre avec certains de mes camarades lorsque nous divergions d’opinion. Des combats à mains nus, de la simple bagarre, rien de plus, mais ce n’était pas quelque chose qui plaisait beaucoup à mes parents. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher, j’avais besoin de me mesurer aux autres, d’éprouver ma force. La relation avec mon père s’envenima un peu à ce sujet, lui qui était profondément croyants dans les préceptes de Solarim, ne comprenait pas ce que j’éprouvais au fond de moi et j’avais beau lui expliquer que c’était dans ma nature, il ne semblait pas vouloir comprendre. Ma mère, elle, semblait plus pensive et plus compréhensive, même si elle ne cautionnait pas. C’était elle qui me pansait régulièrement après mes bagarres et si elle me sermonnait gentiment, j’avais l’impression qu’elle ne faisait que de me protéger, elle n’essayait pas de nier ce que j’étais et que mon père avait peut-être oublié. Mais je ne lui en tiens pas rigueur, surtout aujourd’hui. Après tout, il a fait de moi tout ce que je suis aujourd’hui, ou presque.
J’ai trouvé mon salut, en quelque sorte, ou plutôt c’est lui qui m’a trouvé, encore une fois. Je m’étais battu une nouvelle fois, mais, cette fois-ci, quelqu’un avait assisté au « spectacle », et ce même quelqu’un ne s’était pas privé de s’approcher de moi tandis que je jonchais le sol assez mal en point. Je me souviens encore de sa question qui raisonne toujours en moi. « Tu veux devenir plus fort ? » J’arrivais à peine à relever la tête vers lui pour l’observer. Sans attendre ma réponse, il avait tourné les talons et reprit son chemin. « Si c’est le cas, alors relève-toi. » Incrédule, il m’a fallu quelques secondes pour réaliser mais je me suis relevé et je l’ai suivi, sans même imaginer que cela pourrait être un piège, ou quoique ce soit d’autres. Je suis arrivé dans une petite maison où l’inconnu me servit un thé et se présenta comme Tearic, sans se préoccuper outre mesure de mon état. Pendant plusieurs heures, jusque tard dans la nuit, nous discutâmes. Il me demanda pourquoi je me battais, pourquoi je cherchais à devenir fort. Après m’avoir cerné, il m’assura que nous nous reverrions un autre jour. Je rentrais chez moi plein de questions, accordant à peine d’importance à l’inquiétude que mes parents avaient ressentie avant mon retour, au beau milieu de la nuit, dans un bien sale état. - Citation :
Septième jour d’Afail, Quinzième année de l’Ere du Second Souffle Tearic était un Dévot, un homme dont la Foi en un Dieu était inébranlable, un homme qui, grâce à cette fois, avait trouvé la puissance que son corps ne pouvait pas forcément lui apporter. Rapidement je me retrouvais en lui. Je n’étais pas faible, loin de là, mais pas suffisamment fort physiquement. Plus fins que ceux de ma races ne pouvaient l’être, surtout ceux de mon Clan, je ne disposais pas de la même puissance physique. Un constat qui n’était pas difficile à faire mais qui, malgré ma volonté, restait immuable. Il m’expliqua que ce pouvoir pouvait être le mien, pour peu que j’accepte de prêter serment à un Dieu, que je prêche ses valeurs et que j’entraine mon corps et mon esprit avec volonté et acharnement. Inutile de dire que je ne me fis pas prier… J’acceptais son enseignement, même si je ne savais pas dans quoi je m’engageais…
Mon père ne vit pas d’un bon œil mon choix, principalement parce qu’il savait que Solarim n’était pas le Dieu vers lequel je me tournerais pour prêter mon Serment. Mais, il accepta néanmoins que je suivi mon propre chemin puisque désormais j’étais assez grand pour faire mes propres choix. C’est ainsi, à dix-huit ans, que je laissais Teoric m’enseigner ce que je devais savoir, former mon corps à un niveau que je n’avais jamais connu. Les exercices commençaient avant l’aube et finissaient après le crépuscule. Je n’avais jamais connu un rythme de vie aussi compliqué mais, selon lui, j’avais des années de retard à rattraper. Je suivais ses ordres, sans me plaindre, sans rechigner, convaincu qu’il saurait me guider sur le chemin qui me permettrait de pouvoir redresser la tête face aux miens, qui me permettrait de retrouver ce que l’on m’avait arraché alors que j’étais encore si jeune.
Cela me prit presque deux ans, deux ans à pousser les limites de mon corps, de mon esprit, de m’imprégner des préceptes de Revoran et de vivre en son nom. Lorsqu’il m’estima prêt, il me conduisit à l’extérieur de la ville et m’accompagna jusqu’à un coin isolé où il m’abandonna, m’expliquant qu’il n’appartenait qu’à moi d’appeler Revoran et de faire en sorte qu’il m’accepte. C’était ma dernière épreuve et je ne pouvais la réaliser que seul. Commença alors pour moi des journées de méditation, de prières, entièrement tournées vers celui qui était mon Dieu, aspirant à ce qu’il me prête sa force, en espérant en être digne. Teoric m’avait apprit à guetter les signes, mais ils ne vinrent pas immédiatement. Ce n’est qu’au bout de quelques jours que je sentis enfin une différence. Je m’attendais à quelque chose d’autres mais je sus immédiatement que la grâce m’avait été accordée. Je me sentais emplie d’une nouvelle énergie, d’une nouvelle force. Elle s’estompa rapidement, mais il me semblait la sentir au plus profond de moi, toujours.
Je suis alors rentré et le sourire de mon « maître » était suffisamment équivoque pour me rassurer sur ma réussite. Il m’avoua m’avoir tout appris, que, désormais, je devais suivre mes propres choix et ma propre route en répandant toujours les principes de Revoran, sans quoi sa puissance me quitterait. Cela ne me dérangeait pas. Il m’appartenait de développer mon don, et plus forte serait ma Foi dans mon Dieu, plus grands seraient mes pouvoirs. Le Serment qui m’unissait à Revoran deviendrait de plus en plus puissant au fur et à mesure, pourvu que je suive ses enseignements. Cette perspective me réjouissait, même si je me rendis compte rapidement qu’il me fallait quitter Varak. Mes parents me trouvèrent changé et je leur expliquais ce qu’il venait de se produire. Je sentis leur gêne mais ils semblaient contents pour moi. Je devais suivre ma voie désormais, un chemin que j’arpenterais seul. Après quelques jours, j’empaquetais quelques affaires et prenait enfin la route. […] - Citation :
Dixième jour de Vur, Seizième année de l’Ere du Second Souffle Cela fait bientôt un an que je suis sur les routes, marchant de villages en villages, de villes en villes, croisant des individus, plus ou moins différents, plus ou moins sympathiques. J’essaie de prêcher les valeurs de Revoran, mais tout le monde n’y est pas nécessairement sensible. Bien entendu, je continue de m’entrainer, régulièrement, ne serait-ce que pour entretenir ma propre force et mon endurance. Il serait indigne d’un Dévot de Revoran de ne pas être au meilleur de ses performances physiques et mentales. Ma Foi en lui me permet désormais de développer la puissance de mes poings, mon arme de prédilection. Il me suffit de faire appel à ma Foi, à cette force que je sens courir au plus profond de moi. C'est assez redoutable et, il faut l'admettre, pratique dans certaines situations... Pour vivre, je n'hésite pas à faire profiter de mes maigres talents d'herboriste. Il faut croire que je n'ai pas complètement oublié ce que mon père adoptif essayait de m'apprendre. Ces connaissances sont utiles, ne serait-ce que pour rendre service aux gens et en retirer quelques avantages en retour, comme un peu d’argent ou de la nourriture. Je vis simplement, mais je suis heureux. Je sais que je peux encore aller plus loin, mais, pour cela, il va me falloir continuer à vivre dans les préceptes de mon Dieu, ce que je compte bien faire.
[…] - Citation :
Deuxième jour de Dan, Seizième année de l’Ere du Second Souffle Un combat contre des brigands a failli m’éborgner aujourd’hui. Heureusement, je m’en sors sans trop de mal. Mon œil gauche n’a pas souffert. Je suis habitué à ce genre de mauvaises rencontres, mais, généralement, peu sont ceux qui passent à l’affrontement même lorsqu’ils se rendent compte que je n’ai que peu d’objets de valeur sur moi. Il me faudra récupérer un peu et le bandage que je porte me donne une idée intéressante. Je devrais faire un tour chez un tanneur pour me faire faire un petit bandeau de cuir pour couvrir mon œil droit. Je veux apprendre à vivre d’un seul œil. Si je dois devenir borgne, je veux pouvoir être capable de conserver mes performances martiales. Revoran ne m’accorderait pas sa pitié et n’accepterait pas qu’un de ses Dévot ne soit pas à la hauteur de son nom simplement parce qu’il a un œil en moins. Et puis, à bien y réfléchir, ce serait peut-être une bonne façon d’avoir un petit avantage sur les autres.
[…] - Citation :
Dixième jour d’Autron, Seizième année de l’Ere du Second Souffle Mon voyage, ou plutôt les signes de Revoran, m’ont ramené à Hydrasil. Sans tarder, je suis allé au Temple des Cinq où j’ai passé la journée entière à profiter de la quiétude des lieux et à m’imprégner de ma Foi en mon Dieu. L’ébullition de la cité est palpable et cela faisait plusieurs lunes que je n’avais pas autant côtoyé de gens. Je ne sais pas encore si je resterais longtemps mais il me semble que c’est un bon point de départ pour la suite de mon voyage. Il me faut de toute façon faire quelques provisions et peut-être que certaines personnes peuvent avoir besoin de mes talents, l’occasion de mettre en lumière les valeurs de Revoran auprès du monde. Je guette néanmoins les signes qui me pousseront à partir ailleurs ou qui m’indiqueront ce que je dois faire en ces lieux. Quoiqu’on en dise, Revoran peut être un Dieu facétieux par moment et ses signes ne sont pas nécessairement des plus évident, mais j’imagine que tous les dieux sont joueurs, ou du moins est-ce l’idée que je me fais. En tout cas, je n’oublie pas que je recherche avant tout la possibilité de retourner dans mes terres natales, retrouver les miens pour leur montrer ce que je suis devenu, mais, pour cela, je devrais attendre un signe de mon dieu. Lui seul sait quand je serais prêt pour cela…
Hors-jeu
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→ J’ai suivi Eliaë Asiniël, j’ai vu la lumière et je suis rentré.
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