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 Chapitre IV: La Tour Sombre

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MessageSujet: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyMar 21 Mai 2013 - 10:13

18éme jour de Brinhal, 15éme année du second souffle.


Assise en tailleur sur un muret en pierre, les bras croisé, le corps vouté, la jeune femme observait le chemin devant elle de ses grands yeux fantomatiques. Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’elle était dans cette position et qu’elle n’avait pas quitté sa place. Ni le froid, ni la nuit, ni le temps humide de cette fin de saison ne l’avait fait bouger d’un pouce, pas même la faim ou la soif. Plongée dans une profonde concentration, rien de semblait pouvoir la perturber, puisant la source de son énergie vitale dans l’énergie noire dont regorgeait ce sentier.

La seule chose qui la faisait réagir, c’était la présence d’un homme ou d’une femme qui s’engageait sur le sentier. Alors, elle parlait. Ou plutôt, elle lisait l’incantation qui était écrite sur le sol qu’elle seule était capable de voir grâce à son don pour la nécromancie. Elle la lisait à voix haute pour mettre en garde les personnes qui désiraient emprunter le sentier, mais il était plus facile pour les voyageur de la croire folle que de réellement croire les paroles de la Sorcière des Grands Feuillus. Pourtant, les malédictions des nécromanciens ne sont pas à prendre à la légère, qu’elles soient inscrites, lancées, ou récitées.

C’était tout ce que faisait Nadinie sur son muret : elle récitait sans cesse dans sa tête la malédiction qui avait été pausée sur le sentier des Damnés, cherchant un moyen de la contrer ou de l’enlever. Car depuis qu’elle avait posé le pied sur ces marques invisible au sol, elle aussi était devenue prisonnière de ce sortilège malsain. Elle avait été stupide de croire que la Renaissance laisserait voyager n’importe quel étranger sur leur terre sans chercher à s’approprier leur mort. En effet, le Sentier des Damnés était le seul moyen de rejoindre le repère des nécromanciens de l’Ordre. Mais s’enfoncer seul dans ce chemin était du suicide tant il était semé d’embuches. Et revenir en arrière était impossible désormais à cause du sortilège. Tout ce qu’avait pu faire Nadinie, c’était attendre sur son mur la venue d’un allié puissant.

Une nouvelle personne arriva. Nadinie n’eut pas besoin de tourner la tête pour la voire arriver, elle pouvait sentir sa présence grâce à l’aura que dégageait cet homme. Une aura qu’elle reconnu aussi tôt. Son allié était enfin arrivé. Fidèle à elle-même, la sorcière ne bougea que ces lèvres afin de traduire à voix haute les marques sur le sol que rien ne pouvait effacer. Elle le fit avant qu’Eramos ne dépasse ces marques et qu’il ne soit trop tard pour lui également, prenant une voix sifflante, menaçante, comme si un esprit parlait par l’intermédiaire de son corps.

« Seuls ceux qui mourront sur le sentier des Damnés en sortiront sans voir leur âme dévorer par les créatures de l’Outre-Monde.»

Un ricanement sinistre suivit les sombres paroles de la sorcière. Bien pire qu’un mauvais présage, voilà ce qu’était la malédiction qui avait été jeté sur ce chemin : Il fallait mourir sur ce chemin pour continuer à exister en Ildirith. Ceux qui fuiront cette malédiction, verront leur âme détruite à tout jamais. Il n’y avait aucune échappatoire. Mourir, ou sombrer dans le néant et cesser à tout jamais d’exister. Un sort puissant qui dépassait de très loin les capacités de la sorcière.

Peu de personne était revenu vivant de ce sentier. Et les rares malheureux qui étaient parvenu à revenir sur leur pas avant qu’il ne soit trop tard avaient vus leur esprit rongé par la folie. Une fois engager dans cette route de terre, impossible de faire marche arrière tant que la malédiction n’était pas levée. Et lever un tel sortilège ne serait pas chose facile.

Prisonnière de cette malédiction depuis plusieurs jours déjà, elle était restée assise sans se soucier du sort des rares inconscients qui empruntait ce chemin. Mais cette fois-ci, elle connaissait l’identité de ce fou. Nadinie se redressa et baissa la capuche de sa cape trempée par le climat capricieux de cette saison des moissons. D’un petit geste gracieux, elle descendit du petit muret de pierre et vint se camper devant le nouvel arrivant, de l’autre côté des marques au sol.

« Bonjour, Eramos. Je t’attendais »

La sorcière avait repris sa voix ténébreuse habituelle, à la fois sévère et envoutante, et avait achevé sa phrase avec un sourire satisfait. Elle savait que tôt ou tard, l’homme passerait par ce chemin et ne s’était pas trompée. Eramos, comme elle, avait eu des problèmes avec les nécromanciens de la Renaissance et il était aussi avide que la Sorcière des Grands Feuillus d’en finir.
Lentement, Nadinie tendit la main au milieu du cercle. Une main qu’elle invitait Eramos à prendre. La manche gorgée d’eau collait à l’avant bras de la jeune femme qui pouvait sentir le poids de ces vêtements peser sur tout son corps. Mais l’eau et le mauvais temps ne serait qu’un souci mineur durant leur périple.

« Si tu prends ma main, nos destins seront lié par cette malédiction. Nous en ressortiront vivant, ou nous périront. Quoi qu’il en soit, l’un emportera inévitablement l’autre dans sa réussite ou son échec. »

Immobile, la jeune femme attendit la décision du varakirois. L’eau ruisselant le long de sa robe noire en lambeau formait une flaque dans laquelle trempaient les pieds nue de la sorcière.

« Es-tu prêt à risquer bien plus que ta vie, Eramos ? »
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Eramos d'Irifuse
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyMer 22 Mai 2013 - 19:18

Le voyage avait été plus long que prévue et cela héritait l'homme sombrement vêtu. Il avait parcouru le pays qui était, soi-disant, le plus sur de tout Ildirith pour buter sur plus d'obstacles qu'il n'y avait dans les dangereuses Jungles noires. Exténué, il avait tout de même préféré ne pas s’arrêter. Plus son impatience augmentait, plus sa volonté d'en terminer avec ce stupide ordre était vive et cela compensait largement les ecchymoses et courbatures qui l'agaçait.
Il fut soulagé de voir commencer les murets longeant la célèbres Route des Damnés à ses côtés. L'idée de ne pas appréhender un tel lieu était peut-être morbide si on s'en tenait aux mythes, mais pour Cœur d'aigle quelques pierres empilées l'une sur l'autre était le cadet de ses soucis.

Bien vite, il se mit à couter les ragots du voisinage certes minime, mais quand même présent. On parlait surtout d'étranges disparition et surtout près de la Tour Sombre, un monument d'avant-guerre des plus effrayant. Son nom venait de sa couleur cendrée des murs de pierres ayant été léchées par les flammes dragoniques. Des curieux y allait chaque an et revenait à chaque fois en habitude, mais depuis peu, ils ne revenaient plus. Même certains qui n'y allait pas avaient disparus ! On parlait aussi d'une femme aux allures sombres psalmodiant des charades incompréhensibles aux passant. La population semblait peu à peu se convaincre que les disparitions était de sa faute. Quand Eramos demanda à un fermier de quoi elle avait l'air, il lui fit une brève description qui eut tôt fait de lui mettre la puce à l'oreille. Et s'il était dans le vrai, il devait se dépêcher.

Quand il la vit, Eramos sut qu'il avait raison, c'était Nadinie et bien que la population pensait qu'elle était la cause de leurs drames, il savait qu'ils avaient tords. Cette nécromancienne était certes mystérieuse, sombre et marginale, mais il ne pensait pas qu'elle s'intéressait assez au genre humain pour lui faire du mal délibérément, du moins dans la mesure où on oubliait qu'elle utilisait des cadavres dans le cadre de sa pratique magique. Dès qu'il fut à distance de conversation, elle récita une phrase des plus compréhensible: c'était une menace. En effet, elle semblait réciter et non menacer, bien que la source de son récit soit de nature violente.

« Je suis également heureux de te revoir, affirma-t-il de façon ironique. »

Sa réaction fut des plus étrange, mais c'était un euphémisme quand on parlait de Nadinie, alors Eramos resta stoïque devant son rire maléfique. Elle le salua en descendant du muret tout en enlevant son capuchon. Pour sa part, Eramos préféra le garder à cause du mauvais temps. Elle ne semblait pas avoir changée depuis leur dernière rencontre. Elle était toujours aussi mince et toujours aussi blême, mais il était dur de s'attendre à autre chose d'une adoratrice de la mort. Elle était pieds nus, ce qui le choqua initialement, mais c'est un demi sourire qui apparut sur son visage.

« Chanceuse que ce soit moi qui t'ait trouvé en premier. Une dizaine de villageois rassemblent le peu de courage qu'ils ont pour te donne la chasse... »

Mais il savait que cela ne l'atteignait pas. Il se demanda même si cela ne l'amusait pas. Il se mit alors à chercher la signification de la phrase donnée par Nadinie, mais avant qu'il ne puisse lui faire part de ses interrogations, elle le lui expliqua de manière à ce qu'il comprenne. Cette sombre nouvelle ne semblait pas avoir atteint le chasseur de prime qui repensa à sa défunte famille et à son ancienne vie. Le jour où elle s'était éteinte, ce qui lui restait d'espoir ou même de peur s'était évanouit. Alors, il empoigna sa main doucement, mais sans crainte et se plaça à ses côtés.

« Finissons-en. »

Il la regarda un instant dans les yeux, ce qu'il ne faisait que rarement et lui fit part de sa suggestion tout en chargeant son arbalète double.

« J'imagine qu'il doit y avoir d'autres pièges sur le chemin. Il vaut mieux que tu nous guide cette fois. »

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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptySam 1 Juin 2013 - 18:23

Nadinie appréhendait sérieusement les dangers qu’abritait le chemin vers la Tour. La tâche qui attendait les deux alliés ne serait pas simple, loin de là. Les nécromanciens de l’Ordre sont bien plus dangereux que n’importe quel démon de ce continent, trouvant sans cesse de nouvelles abjections à faire subir aux vivants. La sorcière n’avait pas peur de cette Ordre, pas plus qu’elle n’avait peur de mourir. Ce qu’elle craignait, c’était d’être prisonnière à tout jamais de ce lieu. Si l’Outre-monde devait ressembler à un seul endroit en Ildirith, il ressemblerait au Sentier des Damnés.

Eramos avait avoué de façon ironique qu’il était content de la revoir, et Nadinie ne pût s’empêcher de ressentir la même chose. Elle aussi était contente de l’avoir de son coté pour affronter les illuminés de la Renaissance. Seule, elle n’y arriverait pas. Eramos non plus d’ailleurs. Elle avait autant besoin de lui, qui lui avait besoin d’elle. Une alliance solide, fiable. Ils mourraient ensemble, ou sortiraient vivant de ce cauchemars à deux. Unis non pas par la malédiction qui les empêchait de sortir du sentier sous peine d’y perdre leur âme, mais par une volonté d’en finir une bonne fois pour toute avec celles et ceux qui s’en sont pris à leur liberté et leur indépendance. Et si aujourd’hui les personnes qui s’en prenaient à l’Ordre étaient considérées comme inconscientes, ceux qui atteignent à la liberté de Nadinie et d’Eramos sont tout simple fou et suicidaire. Et la Renaissance aura tôt fait de le comprendre. Mais le courage et la détermination ne suffiront pas à vaincre cet ennemi puissant.

Avant qu’Eramos n’accepte de se lié dans la mort avec la nécromancienne, il l’avait mise en garde contre une foule de villageois qui menaçait de s’en prendre à la jeune femme. Ils devaient sans doute imaginer qu’elle était la source des nombreuses disparitions, même si elles avaient déjà commencé avant l’arrivé de la bélinoise. Selon le tueur, ils n’étaient qu’une dizaine, et ce chiffre fit sourire légèrement la Sorcière. Une dizaine seulement ? Elle qui pensait qu’ils seraient plus nombreux à oser s’en prendre à elle. La véritable chance c’était qu’ils n’aient tous pas la moitié du courage d’Eramos. Alors ils seraient un problème. Pour l’heure, soit ils se rendront compte que la jeune femme a quitté son muret et retourneront tranquillement chez eux, soit ils les prendraient en chasse et mourront sur sentier, attaquer par des créatures bien plus effrayante qu’une femme assise sur un tas de pierres. Dans les deux cas, ils ne seraient pas un problème pour les deux ennemis de l’Ordre.

L’homme prit alors la main que lui tendait la jeune femme et ainsi, Eramos sombra lui aussi dans les profondeurs de cette malédiction qui unit Cœur d’aigle et Nadinie dans la mort. En acceptant la main de la nécromancienne, il venait d’accepter de perdre la vie à ses côtés et de se battre pour leur liberté. La Renaissance était un poison pour les deux voyageurs qui avaient refusés de se plier à leurs intentions. Un assassin et une ermite des forêts face à l’Ordre noir des nécromanciens d’Ildirith. Leur chance de réussite était très mince contre les disciples fanatiques de l’Être sans corps ni âmes. Mais avant de devoir les affronter, il fallait arriver jusqu’à la Tour Sombre et sortir en vie de ce sentier maudit. Pour cela, il leur fallait un guide, une personne connaissant plus que bien tous les secrets de l’Ordre et de la magie sauvage.

Nadinie acquiesça d’un mouvement de tête l’idée de son allié et ouvrit donc la marche. Autour d’eux, le décor changeait progressivement. Les arbres et la verdure laissait progressivement leur place à des souches calcinées. La terre avait complètement disparue pour être remplacée par une épaisse couche boue mélangée à de la suie et des cendres. Ici, le vert des feuillages et le bruns des écorces avait disparus. Seules les nuances de noir et de gris dominaient le sentier. Et si l’endroit n’était pas très accueillant sous un soleil d’Afail, en plein milieu de la saison chaude, les gros nuages gorgés d’eau ne faisait qu’accroitre le caractère apocalyptique des lieux. L’herbe ne poussait pas en cet endroit qui fut jadis ravagé par un Dragon. Et l’Ordre avait pris un malin plaisir à corrompre chaque parcelle de terre avec leur magie obscure. Seul le chemin semblait être praticable, comme pour avertir les voyageurs qu’il ne fallait pas s’aventurer au-delà du sentier central. Un conseil qu’il est avisé de suivre si l’on veut rester en vie.

Sans regarder Eramos, la sorcière prit la parole.

« À partir de maintenant, chaque plante est vénéneuse, chaque fruit libère un dangereux poison, chaque être vivant est une menace et tout ce qui ressemble à un sentiment de paix et de solitude n’est qu’une illusion. Seule la Mort règne en maître en ce lieu maudit. Il te faudra souffrir, ou périr. Redoute plus que tout les créatures que nous croiseront sur notre chemin, car d’autres encore plus terribles se cachent dans les profondeurs obscurs du bois qui nous entoures. Bienvenue sur le sentier des Damnés Eramos, voit ce que l’Ordre a fait à cet endroit ! »

Elle laissa son pouvoir envahir la zone s’étendant autour d’eux et ressentit la présence de certaines créatures qu’elle connaissait bien, et d’autres qu’elle n’avait jamais cru pouvoir exister. Mais la nécromancienne ne prêta pas attention à la plupart de ces démons qui ignoraient simplement la présence des ces deux proies potentiel sur le sentier. Une seule créature l’intéressait pour le moment car c’était la seule qui les suivait depuis le début de leur aventure. La jeune femme s’immobilisa et regarda dans la direction de la bête pour attirer l’attention d’Eramos sur elle.

« Un Dretch. Un démon suceur de sang. Il ne s’attaque qu’aux personnes isolées ou affaiblies. Un lâche et un solitaire. La Renaissance l’a sans doute ramené de la Jungle Noire afin de s’en prendre aux personnes assez folles pour venir ici seule. Il ne sera pas un problème pour nous. »

Sa cachette ayant été découvert, le Dretch s’éloigna en poussant un petit sifflement d’agacement. Il savait qu’il ne pourrait rien contre ces deux étrangers et était sans doute parti chassé une proie plus facile. Tout en observant le démon s’enfoncer dans les profondeurs de la forêt, la jeune femme reprit la parole.

« On ferait mieux de conti… « Nadinie ! » »

La sorcière s’immobilisa, cherchant du regard d’où venait ce cri.

« Tu l’as entendu ? »

Question idiote ! Non, il ne l’avait pas entendu. Il ne pouvait pas l’avoir entendu. Et elle comprit alors ce qu’il se passait. On lui jetait un sort. Quelqu’un manipulait son esprit de manière à ce qu’il entende ces appels de terreur. Plus son prénom sera crier dans son esprit, plus elle souffrirait. En s’attaquant à la sorcière, le nécromancien de l’Ordre neutralisait sa plus grande menace.
Paniquée, Nadinie se tourna vers l’homme qui l’accompagnait.

« Eramos ! Il y a quelqu’un pas l… « Nadinie ! » »

Un nouveau cri résonna dans l’esprit de la jeune femme qui sentit une terrible douleur se propagé dans toute sa tête. Par réflexe elle se boucha les oreilles pour tenter d’empêcher les hurlements d’arriver jusqu’à elle. En vain. Un dernier cri acheva la sorcière qui céda sous le poids de la douleur. Elle tomba à genou et se prit le crane avec ses deux mains, jusqu’à s’enfoncer les ongles dans son cuir chevelu, avant de se mettre à son tour à hurlé… Nadinie ne voulait qu’une seule chose, s’ouvrir le crâne pour forcer la douleur à quitter sa tête.
Elle avait été idiote de croire que le danger viendrait d’une créature du sentier. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’un nécromancien de la Renaissance soit présent aussi loin de la Tour. Prise par surprise, elle ne pouvait que souffrir maintenant. Tel était le prix à payé pour avoir fait preuve de manque de prudence en territoire aussi hostile.
Essouflée par le mal qui lui martelait le cerveau, elle parvint à placer entre deux éclairs de douleur une directive à son allié. Une tâche qu’il devra accomplir au plus vite s’il ne voulait pas voir la sorcière devenir folle sous la torture.

« Il n’est pas loin Eramos… Dans les bois… Trouve-le !... Tue-le ! » lâchât-elle dans un dernier soupir avant de hurler de douleur à nouveau.

Alors qu’Eramos parti à recherche du nécromancien, la Sorcière des Grands Feuillus tenta de ressembler son pouvoir pour mettre un terme à ce supplice. Mais tout ce qu’elle parvint à faire, c’est atténuer suffisamment la douleur pour qu’elle puisse se relevé. Ce n’était pas assez. Seule la mort du lanceur de ce sortilège mettrait fin au calvaire de la sorcière. Son crane la faisait encore souffrir atrocement à tel point que même debout, la jeune femme était pliée en deux.

C’est alors qu’elle l’apperçut. Debout, face à elle, au beau milieu du chemin. Il avait répondu aux cris de la nécromancienne. Il avait remarqué la faiblesse de Nadinie. Et il avait soif de son sang… Le Dretch était revenu sur ses pas et le piège s’était refermer sur elle. Trop puissante pour mourir sous l’effet d’un seul sortilège, son attaquant avait poussé la nécromancienne à s’isolé pour laisser sa créature finir le travail. On reconnait bien là le style des membres de la Renaissance !
Une main toujours plaquée sur son front pour tenter de freiner un minimum la douleur, Nadinie sorti sa dague noire de sous sa manche et se prépara à riposter même si elle savait que dans cet état, elle ne pourrait rien faire. Le Dretch aussi le savait…

« Vite, Eramos… »
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyMer 18 Déc 2013 - 13:01


La mort était ultime. C'est ce qu'Eramos avait toujours cru et continuait à croire, mais Nadinie avait réussie à insérer le doute dans son esprit si durement fermé. Cette malédiction et les sorts qu'elle lançait n'étaient-il pas la preuve que cet état mystérieux et terrifiant pour la plupart était au plus mal compris ? Qu'il y avait moyen d'en apprendre davantage et de peut-être la contrôler? C'est certainement de cette pensée qu'avait germée l'idée de nécromancie et de dieux. Eramos lui restait sceptique face à ces idées, mais sans dénier l'absolue existence de la magie. Le savoir de son origine -qu'elle soit mortelle ou divine- ne le regardait en rien.

Pourtant, il avait accepté de se lier dans la mort avec son alliée en sachant pertinemment qu'il pourrait y rester. S'il ne croyait en aucun dieu, Eramos croyait à la chance, voir au destin (peu importe comment on appelait ce chemin). S'il était là aux côté de la nécromancienne c'était pour une raison et le dénouement de ces péripéties était déjà écrit. Ainsi, son choix était fait et rien ne pourrait l'en dissuader, voilà comment pensait l'homme à l'allure sombre, mais cela ne l'empêchait pas de craindre les évènements prochains. D'instinct il savait qu'ils ne ressemblerait à rien de ce qu'il avait déjà vécu et, de plus est, qu'il ne pourrait tous les régler l'arme au poing; le seul dénouement qu'il n'ait connu depuis des années.

La route menant à la tour sombre n'avait rien de particulier à première vue. Une route de pierre vieille d'une centaine d'année sillonnait à-travers plaine en longeant une forêt noire et angoissante. Un muret érodé suivait le parcours de la petite route, signes antiques de la civilisation humaine de jadis. Il y avait inscrit les kilomètres restant pour se rendre à tel ou tel endroit et les direction à prendre, mais tout ça Eramos -même s'il l'avait remarqué- ne s'y intéressa pas. Le brusque changement de la flore et de l'environnement autours de lui l'accaparait complètement. Nadinie le lui avait bien fait remarqué; c'était le domaine de la mort, mais pas celle de Litrish; naturelle. Elle avait quelque chose de malsaine, de malveillante. Comme si chaque parcelle de cette forêt dégoulinait la corruption et la souffrance.

Une créature les suivait et le frisson qu'il reçut derrière la nuque lui disait qu'elle n'était pas un animal, ni même une abomination. Non, c'était pire. Il dû se mettre à rude épreuve pour ne pas se retourner et signaler à cette créature qu'elle était repérée; quelle réaction pourrait-elle avoir si c'était le cas? Il valait mieux attendre. Oui, c'était ce que lui dictait son instinct. Nadinie semblait aussi l'avoir vu car, elle s'arrêta et se retourna vers lui.

« Un Dretch. Un démon suceur de sang. Il ne s’attaque qu’aux personnes isolées ou affaiblies. Un lâche et un solitaire. La Renaissance l’a sans doute ramené de la Jungle Noire afin de s’en prendre aux personnes assez folles pour venir ici seule. Il ne sera pas un problème pour nous. »

Un démon, avait-elle dit. Jamais de sa vie il n'avait vu créature comme elle. Une question lui brûla les lèvres, mais il la retint; ce n'était pas le moment d’entamer une discussion théologique.

« Sauf si nous sommes affaiblis ou séparés. »

La créatures s'éloigna sur ces mots. La première erreur d'Eramos avait été de sous-estimé ses adversaire. Il avait lui-même tué des guerriers plus expérimenté que lui grâce à cet état d'esprit. Ne prend rien pour acquis, reste en vie.

Lorsqu'ils s'en allaient reprendre la route, Nadinie flancha, une douleur invisible l'assaillant. Le chasseur de prime regarda près d'eux afin d'y trouver un piège empoisonnant ou peut-être électrocutant, mais il ne vit que la route de pierre.


« Tu l’as entendu ? »

Il ne répondit pas, il écoutait, mais rien ne parvenait à ses oreilles. Alors, il inspira et expira lentement, puis se rappela. Tout était différent ici, les règles n'étaient plus les mêmes et il devait l'accepter pour pouvoir aider Nadinie. Son regard émeraude se posa sur celui de la nécromancienne.

« Eramos ! Il y a quelqu’un par l… »

« Concentre-toi. La douleur est illusoire, c'est un mensonge. Regarde-moi et dis-moi où. »

Sa voix était calme, voir apaisante comme quand on explique à un enfant retissant pourquoi ce qu'il fait est mal. Il posa une main sur l'épaule de la femme et s'agenouilla à ses côtés.

« Où ? » Demanda-t-il de nouveau, presque dans un murmure.

« Il n’est pas loin Eramos… Dans les bois… Trouve-le !... Tue-le ! »

Se levant d'un bond, il se mit à fixer la lisière de la forêt. Il y vit une silhouette s'y enfoncer, surement en connaissance que le chasseur de prime l'avait repéré. Celui-ci dégaina son épée courte et partit dans une course vers la forêt maudite. Les traces de l'hommes étaient facilement repérable pour lui et il les suivit jusqu'à une clairière. Là, le varakirois ne voyait  personne, mais il savait que le mage responsable des maux de Nadinie se cachait. Quand il s'en allait contourner un rocher assez grand pour servir de cachette, il entendu une branche craquer derrière lui. Il eut juste le temps de se jeter au sol pour que la masse d'arme ne manque son crane. Atterrissant avec souplesse, l'homme roula au sol et se releva face à son adversaire. Les traces qu'il avait suivit avait été fausse, surement crée par magie. Son auteur étira son visage sur un sourire jaune fou.

« J'entends les souffrances de ton amie, étranger. Ils sont un délice pour moi. »

« Ce sera les derniers que tu entendras. »

La main de Cœur d'aigle se posa sur une dague de lancer qu'il projeta contre son adversaire qui l'évita de justesse, mais qui en l'évitant ne put anticiper le coup d'estoc porté à son abdomen. Le chasseur de prime l'acheva d'un coup net à la gorge.

Reprenant la route en sens inverse, Eramos vit avec horreur le dretch approcher de Nadinie encore affaiblie. Prenant une autre dague de lancer, il prit son temps cette fois, même si le démon s'approchait dangereusement de la jeune femme. Quatre secondes s'écoulèrent avant que la dague ne s'échappe de sa main, lancée habilement. Elle se planta sur le flanc droite de la créature qui cria de douleur, laissant à la nécromancienne une demie seconde de réaction.

« À ton tour, Nadinie. Tue-le. »
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyMar 7 Jan 2014 - 16:18

Les multiples migraines toutes plus violentes les unes que les autres que lui avait envoyé ce serviteur de l’Ordre transformait chaque geste de la nécromancienne en un véritable calvaire. Il lui était impossible de se redressait, de reculer, de bouger sans être sanctionnée. Pourtant, la jeune femme était parvenue à mettre quelques pas de distance entre elle et la créature qui lui faisait face. Lentement, Nadinie tenta tant bien que mal de s’éloigner du Dretch. Fuir lui était impossible, mais chaque pas en arrière permettrait à la nécromancienne de gagner quelques précieuses secondes de réaction lorsque le démon l’attaquerait. Et surtout, elle laisserait du temps à Eramos de trouver son agresseur.

Une nouvelle pointe de douleur, plus violente que les autres, força Nadinie à fermer les yeux pour mieux encaisser le choc. Lorsqu’elle les rouvrit, elle remarqua avec effrois que la créature fonçait sur elle. N’importe quel humain serait capable d’esquiver facilement cette attaque frontale. Mais la nécromancienne, trop concentrée à combattre un tout autre ennemi, ne pouvait se préparer qu’à encaisser le coup. C’est alors qu’elle sentit la douleur diminuer d’intensité. Et elle en comprit immédiatement l’origine : Eramos venait de tuer le serviteur de l’Ordre. Ses migraines se calmant, Nadinie parvint de justesse à esquiver l’assaut du Dretch et tenta alors de contre-attaquer en plantant sa dague obscure dans  la poche dorsale de la créature. Mais elle était encore trop faible, et les migraines étaient encore présentes, même si elles étaient moins douloureuses qu’à l’origine. Le démon fut donc plus rapide et profita de l’ouverture laisser par la jeune femme pour lui assené un coup qui projeta la nécromancienne plusieurs mètres en arrière. La main puissante du Dretch coupa net le souffle de la nécromancienne qui s’étala de tout son être sur le sentier.
Ignorant cette nouvelle douleur qui lui brûlait les entrailles, Nadinie se releva péniblement en ramassant son arme qui était tombé à ses côtés. Suite à cette attaque, Nadinie ne parvenait plus à rassembler suffisamment d’énergie noire pour combattre les derniers effets du sortilège et sa tête la faisait de nouveau souffrir. Sachant sa victime impuissante, le Dretch s’approcha de la jeune femme lentement, sur ses gardes pour éviter toutes tentatives désespérées de sa proie. La nécromancienne serra sa dague dans sa main. Peut importe ce que ça lui en couterait, elle tuerait cette créature. Elle ne mourra pas sur le sentier des Damnés !

C’est alors qu’une lame vint se planter dans le flanc du démon. Furieux que quelqu’un vienne perturber son festin, le Dretch se tourna vers les fourrés en poussant un cri rageur. Nadinie n’hésita pas un seul instant et fonça droit sur la créature. En une fraction de seconde la sorcière planta sa dague dans l’abdomen du démon. Surpris par cette attaque, il poussa un hurlement de douleur et tenta de repousser la nécromancienne qui l’enlaça pour maintenir sa prise. Voyant qu’il était inutile de se débattre, la créature tenta une ultime attaque et essaya d’utiliser sa trompe frontale pour transpercer la gorge de son assaillante. Mais Nadinie anticipa cette tentative désespérer et attrapa la trompe avant qu’elle ne puisse atteindre sa cible. Il était maintenant temps de prendre possession de ce démon.

« Sofö es qissa tséshé, miro tséshé !  » Ordonna Nadinie, mais la créature refusait de se laisser posséder de la sorte. Elle s’enragea d’avantage et se mit à se débattre violemment, donnant des coups de poing aléatoire dans le vide et tentant vainement de se libérer de la prise de la sorcière. Mais impossible pour le Dretch de se libérer. Nadinie fit alors tourner sa dague dans le ventre de la créature pour l’affaiblir d’avantage et rendre la possession plus facile.

« Sofö es qissa tséshé, miro tséshé ! »

Le Dretch poussa un dernier cri avant de mourir. La créature, comme tout ce qui vivait sur le sentier des Damnés, était corrompue par la magie de l’Ordre. Il lui était incapable d’obéir à un autre maître qu’à un nécromancien de la Renaissance. Impossible pour la sorcière de tirer quoi que ce soit de ce cadavre de Dretch, ni du serviteur de l’Ordre qu’Eramos venait de tuer.

Voyant Eramos s’approcher, la nécromancienne retira la dague de son compagnon confortablement niché dans le flanc de la créature et la lui tendit avec un hochement de tête en signe de remerciement. Se penchant de nouveau sur le corps du Dretch, Nadinie pris la parole tout en gravant de sa dague obscure toute sorte de symboles étranges dans la chair de la créature avec une infinie douceur et beaucoup de précaution.  

« Les serviteurs de l’Ordre usent d’une magie très différente de la mienne. Nous utilisons les mêmes sortilèges, les même invocations, les mêmes sacrifices… mais la source de notre pourvoir diffère. C’est ce qui rend leur magie inefficace contre moi. Et la mienne, inefficace contre eux. »

Ayant fini de dessiner ses symboles, Nadinie pris tendrement dans sa main la trompe frontale de la créature, comme une mère pourrait tenir la main de son enfant, avant de la trancher net.

«Shhhhhh… Tourta no tséché » dit-elle au corps sans vie de la créature d’une voix apaisante tout en lui caressant le visage, comme pour s’excuser auprès du Dretch de l’avoir fait souffrir même s’il était déjà mort. La sorcière jeta alors l’appendice sanglant de la créature hors du sentier

« J’ignore combien de temps je suis restée à méditer à l’entré du sentier, mais mes sorts de protections se sont affaiblie, ce qui m’a rendu vulnérable… »

Toujours accroupie près du Dretch, la nécromancienne s’entailla l’annulaire porteur de son alliance et repassa sur les symboles avec son propre sang. Une fois chose faite, elle arracha un morceau de sa robe déjà en lambeaux et l’enroula autour de sa plaie avant de s’adresser une dernière fois à son allié.

« Ce qui signifie, Eramos, que leur prochaine cible ce sera toi… »

Un avertissement à ne pas prendre à la légère, d’autant plus en ce lieu maudit. Mais pour l’heure, Nadinie n’avait pour unique protection que cet homme qui avait accepté de s’unir avec elle dans la mort. Elle n’avait pas assez d’énergie pour redresser de nouvelles barrières contre la magie de l’Ordre. Et toutes tentatives auraient de graves répercutions. Ce lieu consumait avec une vitesse inquiétante l’énergie de la nécromancienne, et elle peinait à se renouveler. Les sorciers de la Renaissance se sont donné beaucoup de mal pour transformer cet endroit en un terrain de chasse favorable aux seuls membres de cette faction. Nadinie allait devoir utiliser son pouvoir avec précaution pour éviter de s’épuiser trop rapidement. Mais la Sorcière des Grands Feuillus pouvait encore user de son pouvoir pour un dernier sortilège. Elle se releva, et tandis la paume de sa main porteuse de l’alliance vers les symboles graver sur le corps du démon.

« Que cette créature soit délivrée de l’emprunte noire dont elle est l’esclave, et que la dette envers son libérateur soit payée. Relève-toi démon,  et obéi moi ! Tshoussa kédévadr… »

La sorcière n’eut pas le tant de terminer son incantation. La créature se releva avec une vitesse incroyable en poussant un hurlement furieux, comme un soldat au milieu d’un champ de bataille venant tout juste d’être jeter à terre, impatient de se relever pour replonger dans l’enfer du combat. Nadinie dû reculer pour éviter un mouvement trop brusque de la créature, ce qui la fit rire. Un rire cruel, moqueur. Son rire de sorcière. Le Dretch, une fois relever, se tint immobile, fixant l’horizon comme un brave soldat au garde-à-vous. Sa poitrine ne trahissait aucun mouvement de respiration et si quelques tics nerveux au bout des doigts et les légers grognements qu’il poussait encore ne montraient pas qu’il était « en vie », on pourrait presque croire qu’il s’agissait là d’une statue ou d’une créature empaillée planté au milieu du chemin. Le Dretch avait hâte de rembourser la dette qu’il devait à son libérateur....
Nadinie s’approcha de son soldat, un sourire malsain sur les lèvres.

« Tu es pressé mon grand garçon ? » Elle ricana à sa propre moquerie tandis que son serviteur relevé d’entre les morts ne bougeait pas d’un pouce, toujours concentré vers le lointain. La nécromancienne pointa alors le doigt dans la même direction. « Hïssé es shira »

Nadinie venait à peine de terminer son ordre que la créature s’élançait déjà  dans un puissant hurlement sur le sentier. Sur ses quatre pattes, le Dretch courrait vite. Mais celui-ci, ne connaissant ni la fatigue, ni la douleur, ni la faim, courait encore plus vite que ses congénères biens vivants. La créature était déjà loin à l’horizon, alors qu’une poignée de seconde s’était écoulée, lorsque de Nadinie repris la parole sur un ton amer, presque méprisant, sans quitter des yeux son serviteur.

« « Seuls ceux qui mourront sur le sentier des Damnés en sortiront sans voir leur âme dévorer par les créatures de l’Outre-Monde.»… Ce que la malédiction ne dis pas, Eramos, c’est que ceux qui mourront en ce lieux seront à tout jamais les pantins de l’Ordre de la Renaissance… Afin de se libérer de cette malédiction, ce Dretch a accepté de nous aider. J’ignore comment, mais nous ne tarderont pas à le savoir… »

Elle se tourna alors vers son compagnon. Son regard clair, presque fantomatique, transperçait l’obscurité ambiante de ce sentier maudit. Elle prit une voix beaucoup moins dure cette fois-ci, et beaucoup plus faible.

« Nous allons… nous installé ici. Je n’ai pas la force de continuer pour l’instant. » Elle regarda alors le ciel avant de continuer « nous reprendront la route une fois la nuit tombée »

Droite au milieu du chemin, le visage tourné vers le ciel, Nadinie semblait perdue dans ses pensées. Elle concentrait le peu d’énergie obscure qui lui restait pour tisser un réseau invisible d’alarme autour d’elle et d’Eramos. Si quelqu’un (ou quelque chose) s’approchait trop près d’eux, elle le saurait. Une fois terminé, elle se laissa tombé au milieu du sentier des damnés et rejoignît ses propres ténèbres.
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Eramos d'Irifuse
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyVen 17 Jan 2014 - 16:14

Quand il arriva près d'elle, Eramos vit que Nadinie tailladait le corps sans vie du Dretch de sa dague, inscrivant des symboles qu'il ne connaissait que trop bien. Des runes anciennes, utilisée principalement par les nécromanciens pour la puissance qui s'en dégageait et bannies du registre mystique de l'Académie pour la même raison. Entre de mauvaises mains, ces symboles pouvait être très néfastes, mais le fait que Nadinie les utilisait ne surprit pas le chasseur de prime. Libre-penseuse, elle ne s'arrêtait pas aux règles; elle savait -tout comme lui- qu'elles étaient imposées par des Hommes et qu'eux-mêmes n'étaient que des Hommes. La seule règle qui existait était celle du monde et de la nature; des forces cosmiques qui régissaient à la fois les Mortels et -c'est ce qu'il pensait- les Immortels qu'ils soient véritables ou factices imposteurs.

Puis, vint les mots de pouvoir que tous les mages utilisaient. C'était une langue dite draconique qui -disait-on- pouvait commander aux forces de l'univers. Eramos n'avait aucun droit de juger la véracité de ces dires, même si ses propres valeurs tendait vers la supercherie ou l'orgueil. La seule chose qu'il savait vraiment était que ces paroles -comme pour les runes anciennes- étaient dangereuses et porteuses de pouvoir.

La nécromancienne semblait exténuée, il le remarqua. Elle avait usée de son pouvoir plusieurs fois et elle en payait le prix. Sa détermination, cependant, -ou son obstination- la poussait à continuer, à combattre de nouveau et à lancer un autre sortilège; le corps du Dretch, sa cible.

« Les serviteurs de l’Ordre usent d’une magie très différente de la mienne. Nous utilisons les mêmes sortilèges, les même invocations, les mêmes sacrifices… mais la source de notre pourvoir diffère. C’est ce qui rend leur magie inefficace contre moi. Et la mienne, inefficace contre eux. »

Pour le Varakirois, la magie était la même; c'était quelque chose qui nous dépassait et que comprenant cela les Hommes avaient voulu la démystifier, la contrôler, la changer... Il ne répondit pourtant rien à Nadinie, se contentant d'observer son environnement; gris et morne.

« Ce qui signifie, Eramos, que leur prochaine cible ce sera toi… »

Il était tout à fait juste de le penser. Leur priorité n'était plus Nadinie puisqu'elle été épuisée et donc sans danger. Il ne restait plus qu'un seul individu armé et assez volontaire pour handicaper l'Ordre. Eramos hocha la tête en signe d'accord.

- À mon avis, c'est ce qu'ils ont déjà prévu de faire avant même que nous n'avions entrer sur le sentier. Restons prudents.

Après que le Dretch se soit levé et qu'ils aient décidé de s'arrêter pour la nuit, Eramos proposa de rester sur le sentier et de ne pas s'éloigner. En quelque part, il savait ce chemin dangereux, mais c'était la route qu'il devait emprunter et dévier de celle-ci lui semblait impossible, voir mortel. Il se proposa pour faire le premier tour de garde et Nadinie accepta, trop fatiguée pour argumenter. De toutes façon c'était son rôle de la protéger.

Plusieurs heures passèrent sans que rien n'enclenche l'alarme magique de Nadinie. Assis en tailleur, Eramos scrutait l'obscurité dans l'attente d'y voir une silhouette s'y dessiner. Rien ne démontrait que le temps avançait, cet endroit étant surement aussi sombre de jour comme de nuit. C'est alors qu'il entendit comme un craquement derrière lui, provenant de la forêt. Ce n'était pas une branche cassée ni le vrombrissement des arbres; cela ressemblait à une fine couche de glace de printemps sur laquelle l'on posait son pied avant de briser.

- Tu n'est pas dans ton élément, chasseur.

La voix était lointaine, comme portée par la brise froide d'un murmure surnaturel. Eramos resta calme même s'il sentait la peur aigrir son cœur. Il ne se retourna pas non plus, sachant pertinemment qu'il ne verrait rien
s'il le faisait.

- Vous non plus.

La voix resta silencieuse, pensive. Puis, s'esclaffa.

- Tu as un esprit vif, mais cela ne te sera d'aucune utilité ici-bas. C'est la terre des morts que tu contemple, celui des damnés.

C'était au tour d'Eramos de rester silencieux. Discuter avec une entité était dangereux car s'il venait à le connaître, il pourrait se jouer de lui et le contrôler.

- Je vois que cela te laisse sans voix; en effet le silence est d'or par ici. Tu as beau ne pas me parler je sais déjà beaucoup de chose à ton sujet. Je ressens la colère devenue symbiose à ton cœur et tristesse à ton âme. Tu as connu maints dangers et combattu maints ennemis. Il y a cependant une chose que je ne comprend pas encore.

- Je vous écoute.

- Pourquoi as-tu accepté de te lier à nous de la sorte? Avec l'une des nôtres des plus est. Comment se fait-il que tu sois aussi stupide?

Eramos jeta un œil à Nadinie, toujours endormie.

- Elle n'est pas comme vous.

- Ah, mais c'est là que tu te trompes. Il n'y aucun différence entre sa magie et la nôtre. Nous sommes simplement à même de mieux la contrôler, de la modifier à notre avantage. Cette femme se joue de toi. Elle est là pour la puissance que recèle ces lieux, mais pour les atteindre elle avait besoin d'un bouc émissaire, quelqu'un pour la protéger des dangers; toi, chasseur.

Il y avait de la logique dans ce que disait l'autre, maintenant il le voyait.

- Que dois-je faire?

- C'est fort simple. Tue-là. Elle est ta porte de sortie de ce monde. Si tu annihile son âme, tu en sortiras gagnant.

Plus Eramos lui parlait et plus il oubliait pourquoi il était là. Sa peur devenait palpable, il voulait s'en aller d'ici et ne plus y revenir. Son expérience lui dictait que cette conversation était un rêve, mais pas pour autant fictive .Il voulait en sortir, mais n'y arrivait pas et sa volonté s'amenuisait. Il avait dans l'idée qu'une fois éteinte, il ne serait plus le même et que, comme le Dretch, il se lèverait sous le contrôle de la magie pour attaquer son ennemi: Nadinie.
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyDim 23 Fév 2014 - 8:44

Quelque part autour de la nécromancienne et du chasseur de prime, une créature guettait, à l’affut du moindre mouvement des deux humains. Pour le moment, tout était calme. La jeune femme était allongée au bord du sentier et semblait se reposer. Mais la créature, même si elle ne pouvait discerner le visage de la sorcière, savait bien qu’elle ne dormait pas. Dés l’instant où il avait rompu l’alarme magique dont s’était servit cette lugubre femme pour détecter la présence de créature comme elle, le monstre de la forêt savait qu’il l’avait réveillé. Pourtant, rien ne semblait indiquer que la nécromancienne allait passer à l’action pour chasser le monstre qui était entré dans leur territoire. Elle restait tranquillement allongée au sol, et une étrange sensation de calme émanait de tout son être. Elle ne semblait aucunement inquiété par la présence de la créature, ni même pas l’aura malsaine que dégageait ce chasseur.

En effet, la créature pouvait sentir toute la peur et la confusion dans le cœur de l’homme. Il semblait hésitant, peu sur de lui, comme lorsque l’on annonce une vérité que l’on ne veut pas accepter, mais qu’on fini peu à peu à approuver. Le chasseur était perdu, tant dans son esprit que dans ses sentiments, mais une certitude se dessina tout doucement dans sa tête. Il commençait à prendre une décision, et soudain ce ne fut de la peur qu’éprouver cet homme, mais une irrésistible envie de tuer. De tuer cette femme qui était toujours allongée. Alors, la créature sentit la fureur monté en elle. Une rage effroyable commençait à bouillir dans tout son corps récemment ramené à la vie. Elle ne pouvait accepter ce qu’il se passait sous ses yeux. Elle ne pouvait accepter qu’on s’en prenne à sa libératrice. Alors, lorsqu’elle vit l’homme se lever, arme en main, et se diriger vers sa cible, lorsqu’elle vit la sorcière ne pas réagir, la créature maudite décida de passer à l’action.

Sortant de l’obscurité de la forêt, le Dretch fonça droit vers l’homme qui accompagnait sa maîtresse et l’intercepta avant qu’il ne puisse abattre son arme sur la jeune femme. Dans un hurlement rageur, il lui attrapa les épaules et le souleva du sol, montrant ses dents et envoyant son halène fétide dans le visage du tueur. Il l’avait ressenti, cette intention malsaine et cette envie de meurtre tourné vers celle qui devait le libérer de ce lieu maudit. Elle était sa seule chance de mourir… et il ne laisserait personne lui privé de cette liberté ! Il s’apprêtait à fracasser le corps fragile de l’humain contre l’une des solides pierres du sentier, ou à l’empaler sur un des nombreux troncs d’arbre arraché de la forêt lorsqu’il entendit la voix de sa maîtresse résonner dans son esprit.

« LACHE LE! » lui ordonna t-elle.

Etonné, le Dretch regarda en direction de sa maîtresse. Elle était toujours couchée au sol, le dos tourné à la scène qui venait de se dérouler. Elle était resté immobile, comme si elle n’en avait que faire que cet homme lui prenne la vie. Comme si tout ceci n’avait aucune importance, ce qui ne fit qu’accroitre la colère du Dretch. Si cette folle ne tenait pas à la vie, le Dretch, lui, tenait plus que tout à la vie de la nécromancienne. Elle était son unique chance de sortir de ce lieu et de retrouver la liberté dans la mort. Le Dretch ne comprenait  pas pourquoi cette femme lui donnait cet ordre. Pour quel raison voulait-elle que son assassin soit gardé en vie ? Pourquoi ne le laissait-elle pas achever cet homme qui voulait la détruire ? La créature mis un temps avant d’obéir, mais fini par lâcher le traitre. Il devait servir cette sorcière afin qu’elle le libère du Sentier des Damnés et il exécuterait chacun de ses ordres, même les plus énigmatique. Mais il se tenait prêt à réagir si jamais l’homme retentait quoi que ce soit d’aussi stupide. Il ne laisserait pas sa maîtresse mourir aussi facilement.
Toujours au sol, la sorcière prit la parole.  Mais par l’intonation donné à sa voix, il n’était pas difficile de savoir quel type de sentiments elle affichait en ce moment : de la colère et de la déception.

«  Tu choisis mal tes ennemis Eramos. Tu les choisis bien plus mal que tes alliées. »

Le Dretch entendait et comprenait les paroles de sa maîtresse. Cela signifiait qu’elle utiliser sa magie pour entrer directement dans l’esprit de l’homme, comme elle le faisait avec lui. Et par le lien qui l’unissait à cette femme, il pouvait également entendre leur conversation. Le Dretch prêta une grande attention à ce qu’il se disait, pour être prêt à réagir en cas de menace. Chose qu’il ne pouvait que se produire après le reproche que venait de faire la sorcière. Mais elle avait raison dans un sens. Avoir choisit de s’allié à l’Ordre était une très mauvaise idée. Avoir la nécromancienne comme ennemis était bien pire encore.

« Aurais-tu déjà oublié la malédiction qui nous unis, Eramos ? Peut importe les motivations qui t’ont poussé à vouloir me tuer, n’oubli pas que tant que l’on sera sur  ce sentier, nos deux vie sont lié. La mort de l’un d’entre nous provoquera indéniablement la perte de l’autre. Me tuer ne te libérera pas de ce sentier. Tu y sombreras juste beaucoup plus vite »

Sa maîtresse parlait fort. Très fort. Mais elle ne criait pas sur l’homme, pas comme si elle lui faisait un sermon. Mais plutôt comme si elle voulait se faire entendre. Comme lorsque l’on cherche à se faire entendre par quelqu’un qui es loin de nous ou quand on cherche à parler plus fort que quelqu’un d’autre.

« Je ne peux te promettre de quitter ces lieux indemnes. Personne ne le peut. Mais n’oublis pas Eramos, que je suis ta seule chance d’y arriver. Si malgré tout tu choisis d’essayé de me tuer, sache que ce Dretch ne t’en laissera pas le temps et te brisera les os avant que tu n’ais eu le temps de lever ton arme. Alors tu mourras, et ta chute provoquera ma perte. Si tu veux me tuer Eramos, je te conseille d’attendre que cette malédiction soit levée…»

Le Dretch voulu répondre à l’homme mais il n’était lié qu’à sa maitresse et savait que le tueur ne l’entendrait pas. Il se contenta de regarder l’assassin et de lui faire un signe de la tête, histoire d’inciter le chasseur à prendre la bonne décision, celle où ni lui, ni la sorcière ne meurent et où lui, il serait libérer.

« Et toi, qu’à tu découverts ? »

Le Dretch compris alors que sa maîtresse s’adressait à lui. Il se tourna alors vers elle. Elle n’avait pas bougé d’un doigt. Il lui transmit les informations qu’il avait recueilli à travers le lien magique qui l’unissait à a la sorcière et demanda si elle avait besoin de quelque chose d’autre, comme par exemple attendre que cette étrange histoire de malédiction soit terminée pour ensuite tuer le chasseur.

« Non mon ami, tu m’as bien servit. Que Litrish te guide dans la mort afin que tu y trouve la paix que tu as tant cherchée. »

Une sensation étrange envahit alors le corps de Dretch. Il sentit une chaleur réconfortante qui l’enveloppait et se lassa bercé par cette énergie qui prenait peu à peu possession de son corps. Il se laissa alors tombé au sol. Enfin, il allait mourir.
__________________________________
Nadinie peina à se redresser. Le peu d’énergie qu’elle était parvenue à accumulé en se reposant avait été entièrement consommé pour faire entendre raison à Eramos et libérer le Dretch du sentier des Damnés. Elle était revenue au point de départ, mais ne pouvait se permettre de se reposer à nouveau. Il fallait avancer avant de tombé dans un autre piège duquel ni elle, ni Eramos n’en sortirait vivant. Elle se leva, sans prendre la peine d’adresser un regard à son allié, sans savoir s’il était enfin revenu à la réalité ou s’il était toujours possédé par le maléfice dont il avait été la victime. Elle ne pouvait faire plus et le saurait très vite de toute façon si elle n’était pas parvenue à raisonner Eramos.

« Ce Dretch nous a trouvé un raccourcis vers la Tour Sombre, qui nous permettrais d’éviter le sentier principale et d’être trop exposer aux forces de l’Ordre. Cependant, il m’a mis en garde. Si les nécromanciens de l’Ordre évitent ce chemin, il y a une raison. Une créature maléfique a fait de ce lieu son territoire. Il nous faudra être prudent. » Elle regarda ensuite le ciel « La nuit est déjà bien avancée. Ne perdons pas de temps »

La sorcière se mit alors en marche vers l’endroit que lui avait indiqué le Dretch avant de mourir. Si ce monstre n’était pas revenu à temps pour lui dire ce qu’il avait découvert, déclenchant accidentellement l’alarme de Nadinie, elle et Eramos serait sans doute mort à l’heure qu’il est. Elle pouvait le dire, cette créature l’avait bien servit.
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Eramos d'Irifuse
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyMar 11 Mar 2014 - 15:56


Il était tout près de réussir et d'enfin pouvoir quitter cet endroit de malheur. La jeune femme frêle était étendue sur le sol en train de dormir et elle ne voyait même pas qu'il avançait sa dague vers sa gorge nue. Il arrivait à entendre les respirations régulières émanant de ses poumons de façon continu. Rien ne laissait croire à Eramos qu'il allait faillir à la tuer.

Pourtant, c'est ce qui arriva. Il n'eut le temps que de se retourner pour voir son attaquant. C'était le dretch que Nadinie avait relevé il y avait de cela quelques heures puis envoyé comme éclaireur aux nécromanciens de la Renaissance. Sa main s'enroula autours de sa gorge et d'une force surhumaine le souleva de terre. L'humain envoya quelques coup de dague à l'avant-bras du mort-vivant en vain. Il aurait fallut couper son bras pour qu'il arrête de l'étreindre de la sorte. L'air commençait à lui manquer tout autant que les solution pour en ravoir. Sa vue se troublait et maintenant il ne voyait plus qu'un homme habillé de noir rire à tue-tête dans sa tête. C'était la même voix qui lui avait ordonné d'abattre Nadinie.

- LÂCHE-LE !

L'étreinte prit fin et l'air s'engouffra douloureusement dans ses poumons. C'était comparable à avaler des braises, mais cela le gardait en vie. Or, il ne s'en soucia pas outre mesure. Il avait mieux à faire. La voix de l'homme recommençait à lui parler.

- C'est la seule solution, tu le sais.

Oui, il devait la tuer pour en finir avec tout ceci. C'était inévitable. IL s'apprêta à se relever pour attaquer de nouveau la nécromancienne toujours étendue au sol quand quelque chose l'en empêcha. Une vive douleur lui brûla la tête, l'obligeant à l'empoigner à deux mains afin de retenir ses cris. Il y avait quelqu'un d'autre dans sa tête et cette personne n'était pas contente; c'était Nadinie.

Un combat mental entre le Nécromancien de la Renaissance et son alliée s'en suivit, Eramos comme trophée. Il sembla durer mille ans et le chasseur primes cru réellement son heure arrivé, pire il espérait qu'elle arrive rapidement pour le sortir de cet enfer. Il n'en pouvait plus. Et puis, toutes voix cessa, enfin. Le silence s'empara de son esprit pour l'une des première de son existence. Il sentit des larmes couler sur ses joues, un sourire se dessinant sur son visage. Mais bientôt ses doutes refirent surfaces puis sa culpabilité et enfin il revint le même. Épuisé, cependant, il ne se releva pas tout de suite. Il entendit Nadinie se lever et marcher à sa rencontre.

« Ce Dretch nous a trouvé un raccourcis vers la Tour Sombre, qui nous permettrais d’éviter le sentier principale et d’être trop exposer aux forces de l’Ordre. Cependant, il m’a mis en garde. Si les nécromanciens de l’Ordre évitent ce chemin, il y a une raison. Une créature maléfique a fait de ce lieu son territoire. Il nous faudra être prudent. »

Puis, elle l'intima à se lever pour partir, ce qu'il fit. Il fuyait son regard, honteux d'avoir été si faible. Comment avait-il pu se faire avoir aussi facilement ? À lui seul il avait presque faillit à les envoyer tous deux dans les limbes direction les réceptacles de l'Ordre.

- Oui, allons-y.


Trois heures plus tard, il arrivèrent devant cette entrée secrète vers la tour. C'était une crevasse dans la roche tapisser de toiles d'araignée. L'entrée n'était assez grande que pour entrer une personne à la fois. Regardant un instant Nadinie, il ne perdit pas plus de temps. Il entra dans la crevasse son arbalète chargée devant lui.

Cette crevasse passée, le duo arriva dans ce qui semblait être un vallon créé par l'érosion de l'eau, mais il n'y en avait plus depuis longtemps. Là ne restait que des toiles d'araignée gigantesque et des cocons grands comme un humain. Eramos s'agenouilla au niveau de l'un d'eux et se mit à le découper. Son contenu ne le surprit qu'à moitié, il y avait un cadavre d'Orc à l'intérieur, embaumé par la toile.

- Je crois que nous avons découvert la créature maléfique dont le dretch parlait. Surtout, ne touche à aucun fil.

Ce qui restait d'ailleurs plutôt improbable à faire tout bien considéré. Il y avait plusieurs cordes de toiles partant du haut du vallon où était tissé une immense toile recouvrant presque entièrement les deux parois rocheuses.

- Elle est là, en quelque part. J'espère que nous ne l'avons pas alerté en entrant ici.

Se relevant, Eramos s'aventura sur le chemin secret menant à la tour. Il y avait des dizaines de cocons contenant certainement les aventuriers s'étant risqués sur cette route. Il n'eut pas fait une centaine de pas qu'un bruit l'alerta. Ce la ressemblait à un tapotement contre la roche extrêmement rapide. Certainement créé par huit pattes velues et noirâtre. Comme de fait, une ombre imposante passa au-dessus du groupe pour retomber derrière eux. Si cela était une araignée, elle était d'une taille impressionnante. Ses yeux rouges perçaient l'obscurité cruellement et ses mandibules crochues suivaient ce qui semblait être une bouche remplie de dents acérés. Cœur d'aigle était néanmoins prêt à défendre son alliée quoi qu'il en coûte.

- Vous ne pourrez me tuer avec cette arme ridicule, aventuriers. Vous n'avez rien à craindre pour l'heure je viens de manger.

Cette créature parlait. C'était bien la dernière chose dont ils avaient de besoin. Eramos se tint de tout commentaire, imperturbable. Il ne tenait pas à énerver la créature en relâchant ses carreaux sur elle, mais il n'abaisserait pas son arme pour autant.

- Je suis plus d'humeur à m'amuser. Que diriez-vous d'une énigme ? Peut-être vous, am chère ? Oui je sens la magie émaner de vous. Votre esprit doit être acéré. Je vous propose ceci. Si vous répondez à cet énigme, vous pourrez partir. Sinon, je vous mange très lentement.

Eramos ne pouvait rien faire pour l'heure. Derrière eux se profilait bien sur la sortie, mais il n'y avait aucune garantie qu'ils puissent l'atteindre avant l'araignée géante. Immobile, il se demandait quoi faire.

- L'énigme est la suivante:
Morceau de pain très bon marché,
C’est une faible quantité…
On peut la servir à la reine,
Pour n’en faire qu’une, point de peine.

Qui est-elle ?


Chapitre IV: La Tour Sombre  Araign10
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MessageSujet: Re: Chapitre IV: La Tour Sombre    Chapitre IV: La Tour Sombre  EmptyVen 4 Avr 2014 - 16:47

Elle le sentait, ce pouvoir qui coulait dans ses veines, cette énergie qui parcourait tout son corps. Elle pouvait la sentir dans ses mains, cette force obscure dont elle s’alimentait pour ramener les morts à la vie. Elle se sentait capable de tout, du pire comme du meilleur grâce à son pouvoir qui gagnait en intensité à chaque instant. Depuis qu’ils avaient emprunté le raccourci qui les avait éloignés du sentier maudit, la nécromancienne se sentait gagner en puissance. Elle qui se sentait si faible depuis trop longtemps, elle qui sentait son corps bruler lorsqu’elle utilisait son pouvoir pour les protéger, elle qui ne parvenait pas à régénéré son énergie sur le sentier des Damnés, voilà qu’elle se sentait de nouveau puissante, et capable du pire comme du meilleur. Nadinie renaissait de ses cendres. Ce lieu ne souffrait pas de la corruption de l’Ordre. Ce lieu regorgeait de vie… et de mort…

Tout autour d’eux, l’endroit regorgeait de toile d’araignée et de cocons. Cocons dont le duo ne tarda pas à connaitre le contenu. La Sorcière sonda alors à l’aide de son pouvoir les autres cocons qui pendaient autour d’eux et découvrit avec surprise qu’il n’y avait pas que des cadavres à l’intérieur. Certain corps étaient encore en vie, plongé dans un sommeil duquel ils ne se réveilleront sans doute jamais. Nadinie grimaça lors de cette découverte alors que son compagnon d’arme quitta la carcasse rachitique de l’Orc pour continuer le chemin qui menait à la Tour Sombre. Loin d’elle l’idée de secourir ceux qui pouvaient encore l’être, elle songea plutôt à l’handicape gênant que cela créait. Si donner vie à un corps sans vie était une chose aisée pour la sorcière, ramener à la vie quelqu’un de déjà vivant était une chose impossible ! Elle ne pourrait pas prendre le contrôle de leur corps si les choses se compliquaient sur ce raccourci qui les menait droit dans la gueule d’un énorme danger qui possèderait à coup sûr huit pattes velues.  

Incapable d’avancer dans ce vallon sans marcher sur les nombreux filaments de soies qui parcouraient les parois et le sol rocheux de ce lieu, la Sorcière restait sur ses gardes, à l’affût du moindre son suspect. Et à peine avait-elle fait cents pas qu’elle l’entendit, ce tapotement frénétique contre les murs du vallon. À peine avait-elle fait cents pas qu’elle la vit, cette ombre effrayante passer au dessus de sa tête. Alors, enfin le gardien de cet endroit fit son apparition. De longues pattes crochues capable de transpercer la chair aussi facilement que le ferais n’importe quelle lame aiguisée, d’énormes mandibules remplies d’un venin capable de plonger éternellement n’importe quel guerrier dans un profond coma, 4 paires d’yeux d’un rouge flamboyant offrant à cette créature une vue que de nombreuses personne envierait, et une bouche gigantesque capable de ne faire qu’une bouchée de nombreuses créatures qui peuplaient cette terre. Pas étonnant que la souillure de l’Ordre ne soit jamais parvenue jusqu’à cette endroit, même les mages les plus puissant ne pourraient rien face à cette créature.

Eramos dégaina son arbalète et Nadinie ordonna aux cadavres coincé dans les cocons les plus proches de revenir à la vie mais elle s’abstint de leur donner l’ordre d’attaquer pour écouter que ce l’Arachnide avait à leur dire. Car en effet, la Gardienne du chemin savait parler, ce qui n’étonna qu’à moitié la nécromancienne qui savait cette créature doter d’une plus grande intelligence que les autres membres de son espèce. Ils n’avaient rien à craindre pour l’instant, et, par chance, ce monstre voulait se divertir. La nécromancienne sentit la colère monté en elle de n’être considérer que comme un vulgaire jouet, mais elle n’attaqua pas pour autant. Nadinie savait qu’ils finiraient comme les malheureux autour d’eux au moindre faux-pas.

C’est alors qu’elle entendit des gravats glisser le long de la paroi rocheuse. Elle porta son regard en direction de l’éboulis qui l’avait distraite et remarqua avec effrois une autre araignée, plus petite que la gardienne mais de taille conséquente tout de même. La nouvelle créature alla se cacher dans un trou non loin. La nécromancienne continua son inspection le long des murs de ce vallon et frémit de voir d’autres monstres à huit pattes qui épiaient chacun des gestes des deux aventuriers.

"Peut-être vous, ma chère ? Oui je sens la magie émaner de vous. Votre esprit doit être acéré. Je vous propose ceci. Si vous répondez à cette énigme, vous pourrez partir. Sinon, je vous mange très lentement."

Nadinie sursauta, prise de panique à l’idée que la Gardienne ait découvert le piège dans lequel ils s’étaient précipités. Mais l’Arachnide géante ne sembla pas s’en inquiété, elle lui imposa l’énigme, en prenant soin de ne pas donner de garantie que ses enfants, eux, ne les dévorent pas.

"L'énigme est la suivante:
Morceau de pain très bon marché,
C’est une faible quantité…
On peut la servir à la reine,
Pour n’en faire qu’une, point de peine.

Qui est-elle ?"


La Sorcière se sentait prise au piège. Elle ne savait que faire et se sentait presque obliger de répondre et d’espérer pouvoir continuer leur quête. Eramos, quant à lui, semblait hésitant et aussi perdu que la nécromancienne. Elle espérait de tout cœur que son compagnon avait lui aussi remarquer l’embuscade qui les attendait tous les deux.
Nadinie réfléchit quelques instants à l’énigme, ne pouvant rien faire d’autre pour le moment. Elle répondit à la gardienne avec un sourire en coin provocateur.

« Une Bouchée, ce dont vous n’aurez pas l’occasion de faire de nous. Viens mon ami, dit-elle en attrapant le bras du chasseur, nous avons assez perdu de temps ici »
Elle s’apprêta à tourner le dos à la Gardienne et à fuir le piège tendu par l’Arachnide géante lorsque celle-ci pris la parole d’une voix menaçante

« Un instant, magicienne ! Bravo ma chère, je constate avec joie qu’en plus d’être intelligente vous avez le sens de l’humour… mais votre ami n’a pas encore gagner le droit de ne pas finir entre mes mendibules. Voici ton énigme aventurier :
Il n’est pas offert mais donné.
Il a tendance à commander
Celui du jour est à traiter
Public, il est parfois troublé
Qui est-il ? »


Elle observait autour d’elle les araignées toujours un peu plus nombreuse en train de se regrouper au sommet du vallon, sortant une à une de leur cachette creusée le long des parois rocheuses. Elle donna l’ordre à ses cadavres de découper en douceur leur prison de soie pour ne pas alerter la Gardienne ou ses enfants. Elle aussi attaquerait par surprise…
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Chapitre IV: La Tour Sombre

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