­
 
Le Deal du moment : -50%
-50% sur les sacs à dos pour ordinateur ...
Voir le deal
19.99 €

Partagez
 

 L'envol

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eramos d'Irifuse
Cœur d'aigle
Cœur d'aigle
Eramos d'Irifuse
Âge : 55
Philosophie : Compassion
Divinité(s) : Litrish
Faction ou Clan : La confrérie des rapaces

Attributs
Races: Sang-mêlé
Réputation:
L'envol  Left_bar_bleue2090/5000L'envol  Empty_bar_bleue  (2090/5000)
Adage: ''C'est par sa mort parfois qu'un homme montre qu'il était digne de vivre.''
MessageSujet: L'envol    L'envol  EmptyMer 5 Mar 2014 - 15:47

5ième jour de Brives, 6ième année de l'ère du Second Souffle. Il y a 10 ans.

Hydrasil dit la cité d'argent une fois la nuit tombée n'était pas connue pour être violente ou dangereuse. Les gardes citadins sous le contrôle de Dame Zéphira arpentant les rues laissaient une sentiment de sécurité aux citoyens dormant à poing fermé. Nous pourrions même dire qu'il n'y avait pas un endroit plus sûr dans tout Ildirith... En apparence.

Car si on empruntait la rue du Valais, qu'on avait le courage ou l'idiotie de dépasser l'auberge du Dragon pourpre, on découvrait une autre cité bien différente de l'Hydrasil idéale. Là commençait la Basse-ville, le quartier malfamé de la cité d'argent.

Dangereuse, sauvage, elle était comparable à la terrible Jungle noire des territoires orcs. Un combat continue pour la survie sévissait sur ces dalles noircies et dans ces bâtiments infectés de moisissure. Il s'agissait de notre Outre-monde à nous, ni plus ni moins. Et bien que cet endroit pue le sang séché ou l'oppression malsaine c'était le lieu où se trouvait Eramos d'Irifuse, chasseur de primes connu sous le pseudonyme de Cœur d'aigle.

Son bandeau sur sa bouche ne permettait pas à l'air de s'assainir, mais il prévenait le chasseur de primes de se faire reconnaître de présumés ennemis. Il savait qu'il en avait et que la plupart vivaient dans ce royaume sombre. Les affaires avaient beau être les affaires, ce n'était qu'une illusion. Rien n'était jamais impersonnelle. Si l'on éliminait un ennemi, deux prenaient sa suite. C'était certainement ce qui s'était produit pour le mercenaire qui maintenant retournait vers son client pour recevoir sa récompense à condition que ce ne soit pas une dague en plein dos.

Tout était silencieux sur la rue du Valais -qui ne l'était plus-, trop silencieux. Eramos savait qu'on le suivait depuis qu'il était entré dans la Basse-Ville, mais il ne semblait pas s'en soucier désirant laisser à ses poursuivant l'illusion qu'il n'était pas. S'ils avaient voulu le tuer, ils auraient déjà pu le faire. Maintenant, il ne faisait que suivre la piste qu'on lui traçait, l'endroit de rencontre.

Bientôt, il s'arrêta devant une porte ressemblant à toutes les autres. Elle faisait partie d'une maison modeste pareille à ses voisines seulement différente de par son adresse unique, mais quelle importance ? Le traqueur savait que ce qui l'attendait ne serait pas de son goût. Il resta quelques instants interdit devant l'entrée sans s'y engouffrer. C'était assez longtemps pour voir apparaitre des silhouettes d'hommes et femmes, des ombres de la cité noire leur regard plein de défi et d'amusement malsain. L'homme d'âge mûr en avait compté une dizaine peut-être une douzaine. Il était donc inutile de résister.

Tournant la poignée, elle se cassa dans ses mains, la porte s'ouvrant après coup. Une forte odeur de souffre l'assaillit conséquence d'une forte consommation d'une drogue nommée gazâcre, la moins chère, mais la plus dure d'entre toutes. On l'inhalait et l'odeur de souffre produite gâchait tous les objets à la portée de la fumée jaune. Il ne referma pas derrière lui c'était inutile. À la gauche du chasseur de primes se trouvait le salon où il y avait quelques oreillers éparpillés sur le sol et une table basse contenant de la cendre de gazâcre et une pipe crasseuse. À sa droite, un escalier montait au deuxième et tout droit se trouvait ce qui devait être la cuisine. Là, pensa-t-il, il trouverait le client qu'il recherchait.

Plus il avançait devant lui et plus il lui était possible d'entendre des soubresauts causés par des pleurs et des cris étouffés d'une femme. Et il y en avait bien une, mais pas seule. Assise à même le seule elle semblait protéger un enfant serré au creux de ses bras. Le jeune garçon n'avait pas six ans. Au-dessus d'eux, le client. Il tenait dans sa main une arbalète qui ressemblait à la sienne. Elle était assez petite pour se tenir d'une seule main et à part l'ossature de d'acier poli Eramos remarqua qu'elle était chargée d'un carreau. Eramos s'efforça à ne pas regarder la mère et l'enfant assis par terre.

- Je vois que tu as appelé tous tes amis pour m'escorter. Je trouve que c'est une attention adorable de ta part Khelek.

- Duc Khelek, combien de fois dois-je te rappeler de m'appeler par mon titre, assassin ?

En effet, il était duc. Faisant partit du Grand Conseil de la chambre des seigneurs d'Hydrasil et de Bélin au grand complet. Cet homme richement vêtu était petit et presque chauve. Il arborait souvent sa canine gauche en parlant étant plaquée d'argent. Khelek avait acheté ses services pour une somme astronomique afin d'éliminer un criminel de guerre; un déserteur.

Eramos avait appris lorsqu'il l'avait rattrapé qu'il était un loyal soldat défenseur d'Hydrasil et qu'il avait été victime d'un coup monté par le duc, jaloux. En effet, la femme étendue sur le sol était certainement la femme du présumé déserteur et l'enfant qu'elle tenait dans ses bras sa progéniture. Il lui avait appris que le duc aimait auparavant cette femme qui avait grandie avec lui, mais lorsque le soldat l'avait demandé en mariage, il était devenu fou de rage et s'était promis vengeance. Eramos avait compris. L'amour pouvait faire des ravages lorsqu'il était utilisé de la mauvaise façon. Cela ne l'avait pas empêché continuer sa mission jusqu'à la fin, mais au moins le soldat était soulagé.


- S'il-te-plait, tue Khelek à son tour et surtout protège ma famille. Je t'en prie, chasseur de primes, te reste-t-il un brin d'honneur derrière ce visage taciturne ?

- Je ferai mon possible, avait-il répondu avant de planter sa lame dans le cœur du soldat.

- C'est tout ce que je voulais entendre... Merci, dit-il en mourant.[/color]




Eramos ne savait pas pourquoi il avait accepté, pas encore. Peut-être avait-il été chamboulé par la confiance que sa victime lui donnait à lui, son meurtrier.

- J'ai entendu dire que tu avais rempli ton contrat avec brio, je te félicite. Mais avant de toucher ta récompense, il faudrait que tu fasses autre chose pour moi.

- Ce n'était pas stipulé dans les conditions de...

- J'ai créé les conditions ! Je te présente la femme et l'enfant du déserteur. Ils sont des ennemis de l'état et ont besoin eux aussi de disparaitre et tu vas t'en occuper.

- Je refuse et je te donne une chance de me donner ce qui m'est du. Après, tu mourras.

Khelek sourit en montrant sa dent en argent.

- Je savais que tu dirais cela. Dommage. Tu aurais pu devenir un homme d'état ! Quelqu'un d'important pour la couronne. Plus obligé de faire les rues pour trouver du travail, le luxe s'offrant à toi ! Mais tu as fait ton choix, soit. Je devrai donc m'en occuper.

Le duc braqua l'arbalète sur la tête du jeune serrant maintenant les bras immobiles de sa mère.

- J'ai fait faire ce petit bijou après avoir vu ta propre arme. Le forgeron m'a stipulé que cette arbalète serait aussi meurtrière que la tienne. Voyons s'il avait raison.

Khelek enclencha le mécanisme de poulies qui relâcha le carreau de son arbalète, mais la munition n'atteignit jamais sa cible. Quelque chose l'avait fait dévier de sa trajectoire et quand le duc comprit que c'était l'un des carreaux de l'arme noire d'Eramos, il ne pu que constater qu'il était la cible d'un autre.

- La différence c'est que mon arbalète peut tirer deux carreaux.

- Si tu me tues, tu auras tous les gardes royaux à tes trousses et ce à chaque instant. Jamais tu ne pourras fermer l’œil, jamais tu ne seras à l'abri !

- Je prend le risque.

Et il relâcha à son tour les cordes de son arme qui tua Khelek d'un carreau dans l’œil. L'enfant était toujours prêt de sa mère à la quémander, mais il n'avait aucune réponse, elle était déjà partie,emportée par une surdose de gazâcre. Déjà des bruits d'armes se faisaient entendre à l'extérieur et Eramos ne perdit pas de temps. Soulevant l'enfant, il monta les escalier menant au deuxième et ouvrit la fenêtre de l'ancienne chambre du jeune garçon menant sur les toits. Sans regard vers le bas, il sauta pour les rejoindre et y atterrit souplement. Une flèche siffla à son oreille. Les gardes du corps du duc étaient à sa trace.

- Accroche-toi, petit.

Eramos arriva à la fin du toit où il courrait et sauta pour atterrir sur le sol. En voulant protéger l'enfant, il s'était disloqué une épaule, mais le garçon était intact. Empruntant l'ancienne rue Valais, il se dirigea vers le Temple des Cinq là où il savait qu'ils pourraient être tranquilles. Du moins pour quelques instants.

Il réveilla dans la hâte un prêtre qui le laissa entrer soucieux du bien-être de l'enfant que le chasseur de primes portait.

- Il n'est pas blessé, dit-il. Ses parents sont morts, et il n'a plus de chez lui. Vous devez l'héberger.

- Bien entendu, mais attendez. Je vous connais. Vous êtes le chasseur de primes, celui qu'on nomme Cœur d'aigle. Je ne savais pas que vous vous souciez des gens de cette ville.

Le vieux prêtre ne semblait pas le juger, il semblait seulement surprit.

- Je l'avais promis. Je n'ai qu'une parole.

- Mais vous ne la donnez pas à n'importe qui, j'imagine. Laissez-moi voir votre épaule, je crois qu'elle est déboitée.

- Non ça ira. Si vous me promettez que vous allez prendre soin de l'enfant, ça me suffit.

- Je le promet.

- Bien.

Les portes du Temple tonnèrent soudainement. On entendait que c'était la garde sommant d'ouvrir.

- Ils sont à votre recherche, je ne sais pas ce que vous leur avez fait, mais il ne vaudrait mieux pas trainer ici.

- Vous allez m'aider, prêtre ?

- Oui, vous avez apparemment sauver cet enfant, il y a donc du bon en vous.

- Ne soyez pas hâtif sur vos conclusions.

Les portes se faisaient de nouveau frapper.

- Laissez-nous entrer, tonnaient les gardes.

- Vite vers le toit !

- Merci, prêtre. Je vous le revaudrai.

- Je suis sur que oui.

Et il fila.



La vue était impressionnante du haut du clocher du Temple des Cinq. De là, Cœur d'aigle pouvait voir la seigneurie de la Dame Zéphira, la Goule souriante et même la Maison des sciences, mais c'était la Basse-Ville qui captait son attention. Il savait où elle se trouvait, mais même du haut du Temple on ne pouvait la voir et pourtant elle était là, conséquence de la corruption sévissant dans les rangs des seigneurs d'Hydrasil. Aujourd'hui, il avait détruit une famille comme l'avait fait les meurtriers de sa défunte femme et de ses défunts enfants. Mais il avait aussi sauvé un enfant, rescapé de ce chaos. Peut-être que quand il deviendrait en âge de comprendre ce qu'il avait fait, l'enfant devenu grand voudrait se venger de lui et il aurait toutes les bonnes raisons du monde de le faire. Mais pour l'instant, Eramos savait qu'il était temps d'agir. Il ne pouvait plus supporter la vue de ces maisons délabrés et de ces pauvres gens tout aussi détruits. Il devait faire quelque chose, n'importe quoi et bientôt il sut.

À partir de ce moment il deviendrait non pas Cœur d'aigle le chasseur de primes, mais Cœur d'aigle le hors-la-loi peu importe ce qu'il en csoûterait que ce fut sa vie ou celle des vils responsable du malheur de la Basse-Ville et de tout Ildirith. Mais il ne pourrait pas faire cela seul, il avait besoin d'aide, mais qui serait assez fou pour le suivre ?
Revenir en haut Aller en bas
 

L'envol

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Vallée d'Ildir ::  :: La Goule souriante :: Écrits archivés-