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 ♦ Danae'

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MessageSujet: ♦ Danae'   ♦ Danae' EmptyDim 23 Fév 2014 - 4:29

Danaelle Varkhan « La liberté appartient à ceux qui l’ont conquise » - André Malraux



.:: identité ::.


   

Sexe : Féminin

Race : Humaine / Sang Mêlé (Généalogie : Grand père Suli - Grand-mère Humaine / Mère Hybride – Père Humain)

Âge : 20 ans

Surnom : Danae' , La va-nu-pieds, L’ Improbable (pour les moins odieux)

Terre d'origine : Village situé au sud-ouest des terres de Varakir. Aujourd’hui inexistant.

Alignement : Neutre véritable

Profession : Aucune - Elle rend service lorsqu'elle le peut, en échange de vivres ou de quelques biens de base.

Faction : Aucune -

♦ Danae' 535132Danaelle

.:: apparence ::.

Spoiler:


Née de l’union improbable entre deux peuples, Danae’ ne conserve cependant en témoignage de ses souches premières que deux canines saillantes, perceptibles seules lors d’échanges qui viendraient d’une manière ou d’une autre à bout du scellé de ses lèvres. Elle arbore également de grands yeux verts clairs et expressifs, semblant se jouer de nombreuses nuances dorées. Teinte curieuse et peu commune. Une crinière ambrée encadrant un visage rosé et délicat, inspirant la fraîcheur et la jeunesse. C’est une surprenante harmonie qui s’installe en sa chevelure, mêlant tantôt mèches courtes, tantôt mèches longues, en une anarchie capillaire habilement domptée.

Si elle a perdu son âme d’enfant, elle en a également perdu les attraits physiques, devenue femme. Un mètre soixante-trois à peine passé, elle est mince et semble dotée d’une certaine souplesse. Son pas est léger, sa démarche mesurée. Des courbes harmonieusement marquées, sans aller dans l’outrance.

Côté vestimentaire, elle semble se contenter des rudiments. Tenues empruntées ici ou là, elle s’habille le plus clair du temps de quelques vêtements qui sauraient davantage s’apparenter aux haillons. Vestiges d’une captivité sans confort. Des tissus, rien de plus. Ni breloques, colliers et autres ornements. Pas même une lame pendant à son côté. Rien de plus que des tissus… et ces chaînes. Car la Demoiselle passe peu aisément inaperçue. Sa démarche pourtant naturellement discrète et gracieuse, est ponctuée par le cliquetis constant de quelques maillons pendus à trois anneaux, mystérieusement scellés. Deux à ses poignets, un à son cou. Une énigme que nul n’est encore parvenu à résoudre. Elle traîne ce fardeau désormais commun et familier, lui valant pourtant encore de nombreux regards soupçonneux et remarques désobligeantes.

 
.:: personnalité ::.

 
Spoiler:

Les épreuves forgent l’âme et le caractère. Elles façonnent l’homme, en sa plus pure existence primaire, et en font homme de bien, de mal, ou de toute nuance présente en ces terres. C’étaient ces épreuves même qui avaient fait de Danaelle l’être qu’elle représentait à ce jour. Chérubin d’antan, au caractère sociable et délicat, devenue femme prudente et réservée. Elle qui accusait les coups et les attaques avec tant de constance et d’endurance, paraissait à ce jour prête à se briser au premier heurt. Farouche, soupçonneuse et craintive. Manquait-elle pour autant de courage et de force morale ? Assurément pas. Elle œuvrait en conscience de ses limites. Ni femme d’armes, ni héritières de hauts faits. Bien vulnérable à qui voudrait la croire sans défense. Mais il n’est nulle créature plus à craindre que celle dont les actes sont menés par la peur. Imprévisible, indomptable.  

C’est ainsi qu’elle parcourait ces terres, en quête d’asile constant. Aspirant comme tout à chacun à retrouver une certaine paix, une liberté qui ne serait pas dictée par une évasion permanente.

Il lui était arrivé, en certaines occasions singulières, de baisser les armes. Rares étaient ceux à avoir découvert le visage de cette jeune femme, pourtant précieux de douceur et de bonté. Lorsque la sécurité prenait le pas sur la défiance, Danae’ savait se montrer pleine de vie, sans jamais atteindre pourtant l’insouciance. Elle en restait néanmoins une compagnie radieuse et forte appréciable. Un rien pourtant, et les masques devaient retomber. Cela lui valait un caractère jugé comme lunatique, pour qui ne saurait prendre en compte le contexte en son intégralité.

 
.:: histoire ::.

 

.:: danaelle ::.

8 ans.

Je résidais en une modeste demeure. Au rez-de-chaussée se trouvaient la pièce à vivre, la cuisine, et une salle d’eau. Il était également une porte que je n’avais l’autorisation de franchir sous aucun prétexte. Faite d’un bois robuste, elle était gravée ici et là de quelques symboles qui m’étaient méconnus. Mon père passait le plus clair de son temps libre en ces lieux. Redoutant sa colère, je n’avais jamais eu l’audace de rompre l’interdit. Enfin, à l’étage, se trouvait une petite chambre. La mienne. J’y exposais mes plus belles trouvailles : un petit caillou qui se jouait d’ombres et de lumières, une feuille séchée aux couleurs de ces saisons chaudes, une poupée aux oreilles démesurées… la liste de ces trésors aurait su s’éterniser. Tous aussi merveilleux à mes yeux.

J’étais une enfant solitaire, parce que singulière. Je sortais de la norme, voyez-vous. Or, le peuple redoute ce qui lui est méconnu. J’étais de ces choses-là. J’inspirais la peur, elle-même représentant la muse des plus grandes cruautés des Hommes. J’étais pourtant humaine, assurément. Il ne m’arrivait que très rarement de discuter avec mon père, fort occupé ici et ailleurs. Mes origines semblaient rester un sujet délicat, pour ne pas dire tabou. Et ainsi que je vous l’ai d’ores et déjà mentionné, je redoutais sa colère, et avais pris l’habitude de taire ces questionnements.




.:: eloy ::.


Nous jouions souvent dans le jardin du vieux fermier, résidant à deux maisons de celle de Danae’. C’était une fille peu commune. Etrange. Maman disait à qui voulait l’entendre qu’elle n’était assurément pas humaine. Elle disait aussi que son père était un sombre mage, s’adonnant à certaines pratiques obscures. Pour ces raisons, nous ne nous approchions que très rarement de ces deux curieux personnages. S’il nous arrivait de pousser notre courage jusqu’à la clôture extérieure, nous détalions dans les minutes qui suivaient.

Leur présence était mal venue. Nous vivions dans un très petit village, et tout le monde connaissait tout le monde. A l’exception de Danae’ et de son père. Beaucoup disaient que leur présence allait nous apporter de grands malheurs, et qu’il était nécessaire de les faire quitter les lieux avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. Lorsque nos parents discutaient ainsi, le ton montait souvent et la conversation se faisait houleuse. Nul ne semblait s’accorder sur la décision à prendre. Et ainsi les années passaient…




.:: igrene ::.


Voilà maintenant 12 ans que ces mauvaises graines avaient semé la discorde dans notre paisible village. Et cela ne devait pas aller en s’arrangeant. Une nuit, alors que nous débattions une énième fois de la décision à prendre quant à ce sombre personnage et son odieuse fille (à mon sens, il était évident que nous devions les exclure de nos terres, par quelque moyen que ce soit), nous dûmes faire face à un terrible fléau.

Ce fut tout d’abord une simple rumeur. Puis un martellement puissant, tandis que de nombreux sabots frappaient nos allées. Nous nous précipitions aux fenêtres, peu accoutumés à une telle agitation. C’est là que nous devions prendre conscience que nous n’avions que trop tardés ; les cavaliers parvinrent aux premières demeures, heureusement vides. Torches en mains, les premières planches connaissaient l’appétit insatiable d’un feu avide d’âmes. La panique pris le pas, et nous nous précipitions hors de la demeure où nous nous étions rassemblés, courant de part et d’autre, alors que chaque logis s’embrasait, l’un après l’autre. Très tôt, une fumée âcre s’insinuait sournoisement en nos poumons. Nous fuyions, sans nous retourner. Certains devaient ne jamais revoir la lumière du jour…




.:: danaelle ::.



12 ans.

Je ne compris que trop tard l’origine de ces hurlements. De cette panique. De cette terreur sans nom. Alors que j’étais happée, extraite à mes draps sans une once de ménagement. Je respirais avec peine, me retrouvant en un instant ballotée sur une épaule qui m’était la plus étrangère. La chaleur était intenable. J’ouvrais de grands yeux alors que je découvrais les flammes en proie avec les premières planches de notre demeure. L’air venait à manquer, de seconde en seconde. J’étais spectatrice de mon salut, m’en remettant à ce secours que je crus de prime abord bienveillant. J’ignorais encore à quel point j’étais dans l’erreur.

Alors que nous parvenions à l’encadrement de la porte, je devais déplorer avec tourment que c’était le village en son intégralité qui sombrait dans l’ardeur des flammes. Quel mal avait donc implacablement et si subitement rongé nos terres ?

« Père ! »

J’avais laissé ce mot échapper en guise de désespoir, alors qu’une énième inspiration nocive achevait de me mener dans les bras doucereux d’une profonde inconscience. Je fus installée sur une sombre monture et menée vers d’autres terres.




.:: tebryn ::.


De tous temps, les hommes ont eu besoin de croire. Croire en leurs congénères, croire en leurs dieux, fonction de leurs convictions et de leur morale. Si ces croyances semblaient de prime abord salutaires, certaines poussèrent les hommes aux pire démences. Car il est un dieu qui semblait pousser les hommes vers quelques noirs desseins. Un dieu de peine et de chaos, de tyrannie et de destruction. Un dieu qui insuffle la haine dans le cœur de ses disciples. Car oui, des disciples il en comptait bon nombre, ici ou là, comme chaque entité supérieure.

Voilà maintenant bien des années que je devais prendre connaissance de certains de ces partisans. Nous les nommions les "Cavaliers de l’Ombre", ou les "Sans visage". Drôles de sobriquets pour cette compagnie d’hommes et de femmes pour qui ne semblaient plus subsister once de conscience et de compassion, mais il était de fait que ces êtres agissaient dans l’ombre et en tout anonymat, de telle sorte qu’il ne soit donné à quiconque le loisir de prendre connaissance de leur identité.

J’avais pourtant brisé ce tabou, bien à mon insu - tout d’abord, du moins. Une nuit, alors que le village était endormi, un homme vint à ma rencontre. Homme bien étrange : de haute stature, dissimulé sous quelques drapés épais. Je croisais pourtant son regard, une fraction de seconde, et à la pâle lueur, crut y discerner un éclat jaune-vert sensiblement familier. L’homme paraissait nerveux, présentant quelques tics de posture. En trois mots, il me pria de m’emparer de ce grimoire, ici présent. Quelques mots supplémentaires, et il m’enjoignait de le conserver en sureté ; nul ne devait prendre conscience de son existence. Ses prochaines recommandations étaient ponctuées de mises en garde : des hommes viendraient tôt ou tard récupérer ce manuscrit. En aucun cas ne devaient-ils remettre la main dessus. Libre à moi de prendre connaissance de ces écrits, tant que j’étais conscient qu’au premier mot, ma vie serait mise à prix. J’étais prié au silence. Cette dernière note sonnait telle une menace mal dissimulée.

Je n’eus pas l’occasion d’en quémander davantage. Qui était cette bien mystérieuse créature ? Pourquoi me confier cet ouvrage, à moi ? Quelles informations pouvait-il contenir, qui puisse mettre mon existence même en grand péril ? Et qui devais-je redouter ?

J’étais un homme curieux par nature. Le savoir était un art que j’entretenais avec soin. Aussi, je ne pus résister bien longtemps à l’appel sournois du grimoire. Je me cloîtrais en une pièce installée au sous-sol, et entreprenais en grande peine la traduction de l’ouvrage, rédigé en une langue qui m’était étrangère. J’y passais le plus clair de mon temps libre, jours et nuits. Les années filèrent ainsi, alors que les mots se livraient à moi, peu à peu. Des noms, des faits à en faire pâlir les plus braves, des projets supposés, des révélations qui me terrifiaient tant elles me fascinaient. J’étais avide d’en apprendre toujours plus, et me perdait en cette sombre intrigue qui s’ouvrait à mes yeux.

Je n’oubliais cependant pas les recommandations premières, et savais que cette nuit était la mienne. Que j’allais me rendre coupable d’un terrible massacre. Car je fuyais ces terres avant qu’elles ne s’embrasent, laissant les Cavaliers réduire chaque demeure en cendres. Je priais pourtant. Je priais si fort pour ces âmes qui allaient faire face à ce déchaînement de fureur. Je priais pour Danae’.

Oh Danae’, pourras-tu jamais pardonner ton vieux père… Je pensais te protéger ainsi. Je croyais que l’ignorance te serait salutaire. J’étais intimement convaincu que c’était là la meilleure solution. Je ne devais jamais entendre ton cri, dans l’obscurité, et pourtant, je le ressenti au plus profond de mes entrailles. Pardonnes moi, je t’en conjure.



.:: danaelle ::.



16 ans.

J’étais saisie par le froid. La pierre sous mon corps était humide. Les chaînes à mes poignets n’avaient de cesse que de malmener ma chair. Bien trop lourdes. 4 ans s’étaient écoulés. Je ne savais pourtant pas encore m’expliquer ma présence en cette geôle. Les âmes allaient et venaient, sans que je ne puisse jamais prendre connaissance de leurs visages. J’avais pourtant appris à reconnaître l’intonation de leurs voix. Ces hommes, sans nom, qui allaient et venaient. Certains m’apportaient à manger, d’autres assuraient ma toilette et un certain confort précaire – comprenez par là que j’avais parfois droit à un petit tas de paille sur ma couche, censé m’isoler de la température intenable en ces nuits. Quant aux autres, ceux qui entraient en ma cellule sans raison apparente… Ceux-là devaient être source de mes plus grandes terreurs. L’on ne s’habitue pas à ce genre de traitement. Jamais. J’avais pourtant appris à vivre avec, mais n’étais désormais plus que l’ombre de moi-même. Envolée mon enfance, envolée mon innocence. Je survivais en une demi-conscience. Tout juste assez pour ne pas sombrer dans la démence la plus totale.

Les premiers temps, l’on venait à de nombreuses reprises me questionner quant à mon père. Il fut cependant bien tôt à admettre que j’étais dans l’incapacité d’apporter repos à leur curiosité. Sans doute devaient-ils se rendre compte qu’ils faisaient erreur sur la personne… Peut-être même retrouverai-je alors ma liberté… Il n’en fut rien.

4 ans. J’avais cessé d’espérer la venue d’un  quelconque secours. J’avais cessé d’espérer, tout simplement. Je tournais en rond tel un lion en cage, sans nulle autre occupation. Je dormais, souvent, et me prenais à espérer parfois ne plus m’éveiller, m’éterniser en ces songes que je supposais heureux et bienveillants. En ces territoires fantasques où tout semblait envisageable. Mais je m’éveillais toujours, inévitablement, en cette cellule froide et hostile. Je m’assombrissais chaque jour davantage, si tant était que cela fusse encore possible.

Spoiler:




.:: ran ::.


Nous avions un contrat. L’ordre paraissait aisé : libérer une jeune fille de quelques déments fanatiques. Nous devions être grassement (tout est question de point de vue et de morale) payés pour ce service. Trois semaines et cinq valeureux gaillards volontaires furent nécessaires pour parvenir à nos fins. Le plus complexe ne fut pas la libération, mais bel et bien la découverte du lieu de captivité, situé entre Varak et Fort-froid. Nul ne semblait être en connaissance d’un tel lieu, et nous devions notre découverte à un bienheureux hasard.

Sur place, nous ne trouvions que peu de résistance. Nous ne faisions pas grand cas de la chose, pourtant suspecte. Les quelques opposants furent exécutés et laissés sur place. Simple avertissement. Les lieux, en apparence, n’avaient rien pour capter l’attention. Trois demeures aux allures modestes. Alors  que nous achevions notre examen, nous devions constater qu’un réseau souterrain permettait les allées et venues d’une maisonnée à l’autre. Ce conduit devait par ailleurs mener en une pièce étroite. Je dus y pénétrer seul, alors que mes compagnons remontaient de plein pied, surveillant les alentours déserts.

La lueur du jour transperçait péniblement les ténèbres, issue d’un puits factice soigneusement aménagé à la surface et débouchant sur cette zone. Les bruits devaient s’en extraire avec une aisance toute particulière… Qu’était-il advenu de ces probables voyageurs qui, par un malheureux tour du sort, avait pu ouïr ces sanglots déchirants d’une jeune fille, apeurée. Captive, perdue, et esseulée.

La porte de la cellule ne devait pas me résister longtemps. Les chaînes guère plus. Je ne pus néanmoins pas faire céder les anneaux. Nulle serrure, nulle faille. Je décidais qu’il n’était pas de mon ressort de résoudre cette nouvelle énigme. La première restait et resterait cette opposition pour ainsi dire quasi nulle. Pourquoi garder une captive, seine et en bonne santé des années durant, si c’était pour la laisser repartir sans une once de résistance ? Nous ignorions d’ailleurs jusqu’aux raisons de sa captivité. Nous remplissions notre contrat, celui-là même stipulant une "action sans interrogations". Nous nous y tenions ainsi.

Je tentais de rassurer la jeune demoiselle, lui parlant avec force prudence et douceur. Il me fallut un certain temps avant de parvenir à me saisir de sa personne, l’installant contre ma poitrine en un acte qui se voulait bienveillant et protecteur. Je la sentais pourtant trembler de toute part.

Nous devions sur l’heure reprendre notre route. Notre contrat devait bien tôt prendre fin.




.:: danaelle ::.



18 ans.

Je mis un certain temps avant de me remettre de cette rude épreuve. Ran et ses comparses m’avaient délaissée aux portes de Varak. Je les avais supplié de me mener à mon père, mais avais dû m’opposer à un refus obstiné. Lianne. Ce seul nom m’avait été laissé en guise de destination. Je venais à elle bien tôt… tout du moins, ce fut elle qui vint à moi, la terreur de cette ville hautement peuplée m’ayant poussée à me retrancher deux jours durant en une impasse peu fréquentée. Les quelques âmes que je croisais me regardaient tel un animal de foire. Une pouilleuse, issue de quelque endroit malfamé. Mon cœur bondissait à chaque venue, redoutant ces capes sombres, ces airs solennels. Je me tapissais plus profondément encore lorsque résonnait le pas claquant des chevaux. Nul mot n’aurait su exprimer la terreur qui m’habitait. J’avais retrouvé une liberté qui me poussait pourtant au retranchement le plus complet. J’avais oublié comment vivre en dehors de ces murs de pierre. C’est alors que je la vis. Elle parvint à moi, telle une évidence. Et munie de toute la douceur que peu porter une femme, une mère, elle me mena chez elle.

Je n’oserais prétendre que les choses furent aisées. Je ne sortais pas, les premiers temps, restant tapie dans les draps d’un lit douillet. Je mis également un certain temps avant d’accepter de me nourrir avec raison. Lianne devait m’apprendre les rudiments de la vie en communauté, mais ne jamais répondre à mes interrogations quant à mon passé, ou quant à mon père, dont elle semblait ignorer jusqu’à l’existence.

Quant à ces anneaux ? Je ne laissais personne s’approcher d’assez prêt pour les examiner avec plus grand soin. Lianne, seule et unique à pouvoir maintenir une certaine proximité, était impuissante. Je les conservais donc une année durant, le cliquetis de quelques maillons rendant ma démarche caractéristique et sonore. Peu à peu, je semblais retrouver un certain degré de sociabilité. S’il m’arrivait même de sortir, je ne m’attardais cependant pas dans les endroits peuplés, cherchant à m’isoler dès que cela m’était donné. Lorsque je me sentais menacée, je rentrais sur le champ sans demander mon reste, le cœur battant la chamade. Je redoutais les hommes, par-dessus tout, voyant en chacun d’eux un "homme sans visage" potentiel.

Cela me hantait, jours et nuits. Les questions affluaient en mon esprit, incessantes, omniprésentes. Jusqu’au jour où elles en vinrent à m’empêcher de dormir. J’étais désormais capable de mettre le nez dehors ; j’avais même à deux reprises passé les murs de Varak. Un jour alors, je me mis en tête de faire cesser ces tourments. Si les réponses ne daignaient venir à moi, il me faudrait trouver le courage de venir à elles. Je décidais de retrouver mon père, où pusse-t-il se cacher.

Tel était mon but, ma raison d’avancer. Je devais comprendre. Comprendre et savoir. Qui. Pourquoi. Comment. Je devais mettre un terme à ce flot insatiable de questionnement.  Voici comment je devais venir à fouler ces terres. Moi. Danaelle. L’enfant hors norme. Crainte et redoutée par l’esprit étroit. L’humaine qui n’en était pas une. Fille d’un père qui s’était envolé comme s’envolent les songes oubliés. Courageuse et pourtant apeurée. Fuir pour retrouver sa liberté. Car pouvais-je instamment me considérer comme réellement libre ? En aucun cas.







20 ans.

Deux ans écoulés… Deux ans d’apprentissage… Je ne suis plus la même. Je cherche encore à comprendre, à me trouver. Je conserve cette crainte constante que ces chaînes ne me rappellent au bourreau. Je vis à la grâce de connaissances de passage. Je suis en fuite, le reste du temps, arpentant les terres qui me sont encore inconnues, retournant chaque monceau de terre, chaque pierre… je retournerais jusqu’aux montagnes, si cela était nécessaire.


 
.:: magie ::.

   
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Thaom Melcrudak
Fondatrice/Chef du clan Ours-hurlants
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MessageSujet: Re: ♦ Danae'   ♦ Danae' EmptyDim 23 Fév 2014 - 8:56

RE-bienvenue sur le forum ^^ Nous adorons ton histoire et apprécions grandement ton écriture impeccable comme toujours ! Tu es validée, bon jeu, l'Improbable Smile
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♦ Danae'

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