La nuit venait de tomber, quelques heures avant, ma prestation auprès d'une demoiselle orc avait ébranlée la confiance de mes hommes envers moi. Certains d'entre-eux avaient décidés d'user de leurs armes contre moi et se retrouvaient désormais dans la cour étendus sur le sol avec quelques coupures. Le combat face à ces derniers et surtout la mort de ces derniers avaient facilités la fin de la rébellion, mais certains voulaient encore me détrôner et je ne laisserai jamais ça se produire. Après que la demoiselle soit partie, j'avais bien réfléchi à tout ce que j'avais fait jusqu'à maintenant, les morts inutiles pour faire monter la peur dans les rangs ennemis ou encore le culte du chaos. Tout cela avait pour seul but de détruire la Norpalie, mais pourtant cette dernière était toujours là, debout, sûrement encore en train de détruire la vie de personnes innocentes... Innocente, je faisais pareil maintenant.

C'est vrai, pour atteindre ce but qu'était ma vengeance, j'étais devenu une bête sanguinaire et avait tué des pères, des mères et même des enfants, eux aussi étaient innocents pourtant. Je m'étais juré que peu importe les gens que je tuerais, je vengerai ma famille, mais désormais je doutais, était-ce mon ancien amour pour la justice qui revenait ? Je ne savais plus où donner de la tête, assis sur une chaise en bois dans ma chambre où se trouvait un bureau, dessus de l'encre, une plume et des feuilles. J'étais en train d'écrire tout ce que j'avais vécu et je comptais bien me servir de ces écrits qui résumaient ma vie et les raisons de mes choix. Après avoir réussi à finir tout ce que je voulais, je pris ces quelques pages et appela l'homme en qui j'avais le plus confiance pour lui donner l'ordre de livrer ces pages à Sérehos, un ami de longue date ayant participé à plusieurs guerres sous mes ordres. Ce dernier était désormais un érudit qui désormais, ne cherchait que le savoir, je connaissais le lieu où il se trouvait et je comptais bien lui donner mon savoir, lorsque cela fut fait, je pris un verre et une bouteille d'un alcool fort.

Le verre se vida et se remplit à plusieurs reprises et lorsque j'en eus marre, je partis pour le monde que l'on nommait « Monde des Rêves ». L'alcool facilita ce passage et lorsque ce monde fut enfin atteint, un rêve des plus étranges en découla. Les personnes qui m'étaient les plus chères apparurent, cela ne fut pas pour me faire sourire comme elles l'avaient fait de leur vivant, mais pour me reprocher mes agissements. Que ce soit ma fille ou ma femme, toutes deux furent déçues de mon comportement et je vis que ma fille pleurait, je savais que tout cela n'était qu'un rêve et pourtant je ne pouvais m'empêcher de vouloir la réconforter. Elles avaient l'air si réelles, cela était t-il un rêve ou un cadeau des dieux, je ne le savais que trop, les dieux m'avaient abandonnés depuis bien longtemps et pourtant je nourrissais encore cet espoir. Après avoir promis à ma fille et ma femme que j'obtiendrais la rédemption, je fus réveillé par une odeur de fumée et les cris de mes hommes, j'avais dé-saoulé et je sentis qu'un feu avait envahi les lieux. J'avais décidé d'abandonner ces gens et c'était le bon moment, j'avais fait construire une trappe reliée à un tunnel, me permettant de fuir à tout moment, pour la première fois, il servit.

Désormais dehors, je vis que le manoir reçu en tuant ses occupants étaient en train de brûler et avec lui plusieurs fanatiques sous mes ordres. Une inspiration et je comprenais que cela ne me faisait rien comparée à la douleur que j'avais ressentie à chaque fois que je tuais un innocent. Soudainement, mes sens m'avertirent que je n'étais pas seul, le craquement d'une branche et mes haches furent de sortie, criant à toute voix : « Sortez de votre cachette, pauvres rats ! » Mes manières de barbare n'étaient pas parties et j'espérais vite pouvoir redevenir plus polie. Une vingtaine d'hommes sortirent de la forêt, la pleine lune me permit de bien les voir, chacun d'eux était très bien armé et sans n'avoir rien à dire pour me présenter, l'un d'eux dit : « Alors c'est toi, le fameux Fils du Chaos ? ». Je ne savais pas si je devais simplement acquiescé ou signaler que je ne voulais plus être appelé de cette manière, pour simple réponse, j'évitais la question en disant : « Présentez-vous et je verrais si vous êtes digne d'une réponse de ma part. ». La réponse fut qu'ils étaient des assassins, j'en ai presque sûr à cent pour cent, mais ils m'apprirent aussi qu'ils étaient les responsables de l'incendie.

Des assassins, ces hommes ne valaient donc pas mieux que moi désormais, alors que je voulais réparer mes erreurs, je ne pouvais rien faire avec eux en face de moi, le seul moyen était de tuer encore une fois. Mon regard passa de l'un à l'autre jusqu'à arriver à la personne parfaite, à ce moment, d'un simple mouvement ma hache alla se planter dans la tête de ce dernier pendant que je fonçais sur un autre avec plus qu'une hache dans la main droite. Un mouvement circulaire et l'homme en face de moi s'écroulait avec la gorge ouverte, récupérant ma hache, je la relevais brusquement ouvrant le ventre de l'assassin en face. De nouveau armé avec deux haches, il restait dix-sept adversaires, un coup d'épée dans le dos causait par l'un d'eux et je lui rendis par l'ouverture de son estomac. Le sang coulait abondamment pendant qu'il agonisait en me fixant, la peur de la mort mélangée avec la surprise de ma répartie se lisait dans son regard. Pendant quelques minutes, les blessures sur mon corps s'enchaînait pendant que des corps tombaient, utilisant l'une de mes hache telle qu'une lance, la pointe de cette dernière fit un trou dans le crâne du seizième adversaire.

Le dix-septième trébucha sur un corps et rejoignit ses compagnons avec un simple coup de botte lui écrabouillant la cervelle et la laissant exposée à l'air libre, tandis que le prochain tenter de fuir et finit par se prendre une hache dans le dos.L'avant dernier, lui, fonça bêtement vers moi et d'un simple mouvement, il n'était plus de ce monde était-ce de la folie qu'il avait ressentie pour réagir de cette manière ? Soudainement, une épée longue me transperça le corps, le sang sortit par ma bouche et je vis l'homme en face de moi, un sourire sadique au visage, j'allais donc mourir de la main de cet homme là. Mon sang coulait de partout, j'avais subi bien des dégâts de ces débutants, dans un dernier mouvement, ma hache alla de côté, un sourire montrant toutes mes dents couvertes de sang et un regard respirant la folie le foudroya tandis que je criais tel une bête enragée. Pendant cet instant, il vit le démon que j'étais et lâcha son épée, un air terrifié sur le visage, mais cela était trop tard, ma hache venait de le décapiter. Mon corps ne supportait plus son propre poids, mes genoux claquèrent sur le sol tandis que je regardais le ciel, un sourire sur le visage et pendant que je rendais mon dernier souffle, je dis : « J'espère que ces vingts morts permettront la vie de beaucoup... et ma rédemption ». Le colosse que j'étais tomba sur le sol, les larmes aux yeux, le dernier souffle était parti et je me retrouvais désormais, moi aussi, mort, mais contrairement à ma famille, personne n'essayera de me venger.