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 Une rencontre fortuite mais bienheureuse

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MessageSujet: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyDim 6 Avr 2014 - 5:43




« Il n’y a rien de plus triste qu’une vie sans hasard.  »
de Honoré de Balzac

La nuit est tombé, le fond de l’air est frais, les nuages sont de sortis. La nuit sombre m’enchante, je suis dissimulé mais ma nyctalopie me permet de voir sans effort et sans torche.

Cela fait une semaine, peut-être plus que je suis à Varak. J’ai écumé les rues de jour comme de nuit cherchant d’autres Eladrins, demandant si une âme a aperçu Anawen ou les autres. Les courageux qui osent me parler n’ont rien vu ou ne savent rien. Je ne sais plus ou chercher, ou demander. L’espoir est mince mais je les retrouverais, ils sont là quelque part, elle est là.
Un murmure m’échappe “Je te retrouverais Anawen”.

Le vent se lève, je frissonne, les arbres bougent, les branches dansent, c’est le moment. Ma petite course commence !
Je m’élance en douceur, le pied droit, puis le gauche, sereinement. J’accélère, un peu, encore un peu. Maintenant ! Un appui sec … Ce moment dure une éternité, je peux compter les pavés dans la rue en dessous, je me prépare à retomber sur l’autre toit. L’impact. Amorti par les genoux. La course reprend de plus en plus folle. Entrecoupé de saut durant lesquels chaque seconde paraît durer plusieurs minutes. Je sprint maintenant, c’est une sensation grisante. Je me sens libre.
J’apprends a connaître les toits. Me déplacer vite et en silence. Ces petites virés nocturne m’ont déjà valu plusieurs bleus mais je retrouve les plaisir de mes explorations passés.

Il est temps d’arrêter, je ralenti en douceur jusqu’à ne plus me déplacer. La respiration haletante je regarde la ville à mes pieds. Quelques âmes errent dans ces rues quasiment désertes. Il m’arrive d’en suivre. Par jeu et cela me permet d’avoir quelques nouvelles sur les dernières rumeurs.
Je m’assied et attends. Je contemple, la beauté et le calme de ces lieux, contrastant avec la journée. J’entends toujours le doux chant du vent, des rayons de lune transpercent les nuages, ne rendant le paysage que plus magnifique encore.
Un sentiment de bien être m’envahit tandis que je récupère de ma course achevée il y a peu.
C’est un bel endroit, vraiment …
Je m’y attarde et m’égare dans mes pensés.

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyDim 6 Avr 2014 - 16:30

Lurielle. Dame au cœur ô combien doux et chaleureux.

Les jours avaient passés depuis mon arrivée à Varak et je me pressais désormais au départ. Je repensais distraitement à mon arrivée sur ces terres, alors que nous nous séparions, Phelim et moi-même, après de rudes épreuves. Préoccupée par le mal soudain qui s’était emparé de ma jument, je n’avais aucunement eu l’occasion de supposer seulement me porter à sa rencontre. Aussi, désormais parée à retourner au cœur de mes propres terres, je ne pouvais qu’espérer son plein et prompt rétablissement.

Le temps des au revoir.

Après une première nuit au sein d’une auberge locale, Lurielle et son cadet, Podapien, m’avaient gracieusement hébergée sous leur toit. En compensation, je me rendais chaque jour en compagnie de mon hôtesse, au sein de son petit commerce : une herboristerie. Là, nous partagions savoirs et connaissances. Je prenais réception de chaque client, permettant ainsi à la gérante de prendre quelque repos. Le temps et les années allant, son dos et ses jambes perdaient de leurs jeunesses. J’appréciais à sa juste valeur le temps passé à ses côtés, et n’en ressortais que plus ouverte et riche. Riche d’émotions, de connaissances, de valeurs.

Mais désormais, nous devions nous séparer. Pas un adieu, non. Un simple au revoir. Une promesse de retour.

Azalée s’était remise de sa blessure. Ces heures passées à son côté désormais plus qu’un mauvais souvenir. Quant à moi ? J’avais retrouvé pleine possession de mes moyens. Mon poignet, bien qu’encore douloureux par moments, n’entravait plus aucunement mes mouvements. Aussi, lorsqu’arc et carquois devaient être équipés, je me savais prête à en user. Monture scellée, herbes empaquetées, provisions nécessaires à portée de main, je me tournais vers Lurielle et Podapien.

« Merci encore… Nous nous reverrons bientôt. »

« J’en suis assurée. Sois prudente. »


Quelle heure était-il ? Aussi curieuse soit mon idée, la décision était prise : mon départ serait de nuit. Ainsi, lorsque je portai une énième et dernière fois mon regard sur mes hôtes en un ultime sourire, la Lune était haute dans le ciel. Quelques nuages, le vent… une brise à peine. L’air doux et ce calme… Comment supposer moment plus propice.

M’emparant des reines, je menais ma monture à mon côté, sans mettre pied à l’étrier. Le temps que je passerai sous peu en chevauchées serait bien assez conséquent, sans m’en ajouter outre mesure. Je savourais ces derniers instants. L’air parvenait en mes poumons en cette odeur désormais caractéristique : chaque terre possédait sa propre odeur… Activité. Climat. Population. Tant de facteurs jouant sur l’identité même d’un territoire.

Quelques âmes erraient encore parmi les ruelles, et je passais entre chacune d’elles sans me préoccuper outre mesure du manque de manières rencontré. L’heure était aux tavernes et aboutissement de soirées bien arrosées. Chercher à converser n’était premièrement, pas dans mes intentions, deuxièmement, pas une brillante idée. Mon but était simple : quitter Varak.

Quoi de plus simple ? Marcher. Juste marcher, en direction des portes.

Bien entendu, les choses étaient simples tant que l’on conservait à l’esprit que "simple" n’entrait pas dans mon vocabulaire. Pourtant, cela tenait à peu de choses : cela m’aurait été simple, de ne pas tendre l’oreille. Tout aussi simple, de ne pas m’arrêter. Encore plus simple, de ne pas empoigner mon arc. Et pour terminer, bien simple, de ne pas aller à la rencontre des ennuis. C’était une mauvaise manie. Bien entendu, tout cela aurait été simple. Mais cela n’aurait pas été moi. Comment passer à côté de pareil évènement ? D’autres pourtant, paraissaient aisément s’en tenir ainsi, à ce "simple" schéma. Qu’importe.

Car un cri devait retenir mon attention. Pas un hurlement, qui aurait été en mesure de remettre les morts sur pieds et de sortir de leurs songes chaque homme et chaque femme sur les continents alentours. Non, rien de tout ceci. Un cri qui aurait su s’apparenter à un simple gémissement. Pourquoi une si prompt réaction, alors ? Entraînant Azalée à ma suite, je pouvais bien assez tôt délaisser les reines sans la perdre de vue. Mon arc en main, je parcourais les rues voisines d’un pas rapide et aérien.

Je cessais soudainement ma progression, et plaquais la paume de ma main contre la poitrine de la jument, lui intimant de rester sur place. Nous nous trouvions à l’entrée d’une impasse, en un quartier qui m’était inconnu. Je considérais cependant aux environnements parcourus que nous ne nous trouvions pas dans un quartier aisé, et encore moins de noblesse. Je devais prendre garde à chacun de mes pas, tant les amas de bric et de broc devenaient courants.

Nouveau gémissement.


« Aucun de vous deux n’est donc en mesure de clouer le bec à cette gamine ?! »

« C’est une tempête, cette gosse… Pas moyen de la tenir en place ! »

« Je m’en contrefous !  Assommez-la si c’est nécessaire, bon sang ! »


Trois hommes, une jeune demoiselle. Quel âge devait-elle avoir ? Onze, tout au plus. Se mouvant en tous sens entre les bras de son ravisseur, elle manquait à plusieurs reprises de mordre la main qui se plaquait sur sa bouche. Ainsi passait par moments ce gémissement qui avait retenu mon attention. L’homme tempétueux qui venait de prendre la parole s’empara d’un morceau de bois qui reposait à même le sol.

« Je vous propose de reposer cela. »


Avertissement qui devait faire son chemin, car tous trois se retournaient tel un seul homme, relâchant par la même leur prise qui ne devait pas se faire prier plus longtemps pour prendre ses distances, malheureusement retranchée dans l’impasse. Examinant avec désormais plus d’attention les personnages encore ahuris, je haussais un sourcil. Quelques secondes passèrent ainsi.

« Auriez-vous perdu votre langue ? »


Le dernier à avoir pris la parole, devait également être le premier à la retrouver.

« On peut savoir c’que vous voulez ? »

« Assurément la même chose que vous… Ramener cette Demoiselle chez ses parents. N’est-ce pas ? »


Sans aucun doute ne devaient-ils pas l’entendre ainsi. Les trois hommes esquissèrent un pas en avant. Là, mon attention devait se porter sur l’acier d’une lame tirée. Puis d’une seconde. La troisième ne saurait tarder, assurément. Je n’avais pourtant pas eu l’impression d’être contrariante à ce point… Oh ! A d’autres ! Un homme odieux a des réactions odieuses, pourquoi chercher plus loin. Ma main portée au carquois laissais deviner que cette issue ne représentait en aucun cas une surprise en soit.

« Oh… Je crois comprendre que nous n’en viendrons pas à un accord. Néanmoins… Trois hommes contre une femme et une enfant… N’est-ce pas peu équitable ? Et bien ! Soit ! »




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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyLun 7 Avr 2014 - 18:28


Je distingue plusieurs personnes déambulant dans ces rues sombres. Des ivrognes, des voyous, des personnes plus ou moins fréquentables. En prêtant attention, on peut trouver des habitués. Aux même adresses quotidiennement. Je remarque un homme pressé, il à l’air inquiêt, il marche vite, passe en dessous de moi et disparaît au coin de la rue. Je me laisse à penser qu’il fuit une quelconque dette de comptoir ou de jeu. Ou qu’il va rejoindre sa maîtresse. Mon esprit divague, je ne contrôle rien et laisse les pensés m’envahir dans l’ordre quelles le souhaitent. Imaginant une vie secrète à ces hommes et femmes d’apparence sans histoire.
Soudain une silhouette se détache de ce schéma récurrent. Une jeune femme, le pas décidé, accompagné d’un cheval. Etrange en pleine nuit, vient elle d’arriver ? Est-elle sur le départ ?
Mes pensés s’ordonnent, je me focalise sur cette demoiselle. Qui est-elle ? Où va t elle ?

Je me lève, et m’approche avec le plus grand soin de sa position. Je passe sur un toit, puis sur un autre. De petits pas assurés, en douceur, je ne dois pas dévoiler ma présence. Juste observer, l’observer elle. Je suis au dessus d’elle, je suis le bord des toitures au même rythme que sa progression. Tantôt d’un coté de la rue, tantôt de l’autre. Elle se fraye un chemin avec détermination. Elle à un arc et un carquois plein… je n’aime pas les archers. Je renforce ma vigilance.
Elle semble préoccupé, sa démarche est machinale, elle va droit devant. A quoi pense t elle ?

Soudain une plainte se fait entendre, ce n’est pas loin, elle l’a entendu aussi. Changement de direction, malgré ce bouleversement sa détermination n’a pas flanchée. La brise est tombée. Excepté les bruits de ses pas et les bruits des sabots de son cheval, le silence résonne. Ce silence qui annonce tant de choses, ce silence insupportable.

Arrivé au coin suivant elle s’arrête l’arc en main, c’est étonnant les détails que l’on perçoit même de nuit. Sa main petite mais ferme, parfaitement assurée, elle ne sait pas dans quoi elle s’engage.
Devant elle 3 hommes molestant une très jeune fille. Instinctivement je détail ces hommes. Ils sont tous au moins aussi grand que moi, avec une musculature imposante. La confrontation direct semble une très mauvaise idée pour la demoiselle à l’arc comme pour moi. Les trois gaillards sont armés d’épées.

« Je vous propose de reposer cela. »


La surprise fut de taille pour les 3 voyous comme pour moi. La proie de ces bandit se mit à l’écart. L’archère ne semblait pas paniqué, au contraire elle était calme. Sans que j’eu le temps d’analyser plus la situation une autre phrase éclata comme une explosion dans cette nuit étrangement silencieuse.

« Auriez-vous perdu votre langue ? »

Pourquoi fait elle ça ? Qu’à t elle à gagner ? Pourquoi ne pas juste passer son chemin ? Tout est plus facile ainsi. Ces questions m’obsèdent, un autre échange auquel je ne prête nullement attention, trop occupé a m’interroger sur cette âme atypique. Soudain un bruit me tira de mes pensées. Une lame sortie de son fourreau, deux autres suivirent. Il fallait agir, mais agir c’est s’impliquer, prendre position. Quelle position prendre ? Je dois faire un choix, maintenant !

« Oh… Je crois comprendre que nous n’en viendrons pas à un accord. Néanmoins… Trois hommes contre une femme et une enfant… N’est-ce pas peu équitable ? Et bien ! Soit ! »

Sans intervention de ma part elle va se faire massacrer, l’arc en combat rapproché n’est pas recommandé encore moins dans un lieu si étroit.
Je saisi un de mes couteau et le lance sur l’homme en tête, la lame fait mouche, la jugulaire est tranchée. L’homme lâche son arme, essaie de stopper le saignement. Ce n’est que reculer l’inévitable, il va mourir. J’ai choisi mon camp, je dois continuer. Tout le monde est surpris, statique, le seul en mouvement est le condamné. Je profite de ce cours instant pour me laisser tomber derrière les deux homme restant. Entre eux et la fillette.

« Voilà qui devrait rendre les choses plus intéressantes »

Ce dernier évènement apeura les deux colosses restants. Ils paraissaient plus petits d’en haut…Mais vraiment grand d’en bas. Désignant l’archère de ma main gauche, la droite restant solidement ancré au pommeau d’une de mes dagues, je l’interrogeais.

« N’êtes vous pas de mon avis ? »
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMar 8 Avr 2014 - 7:47

Une odeur…

Le vent devait tourner, en cette impasse pourtant reculée, traînant avec lui les odeurs de ces quartiers peu commodes.

Une odeur curieuse…

Cette odeur qui paraissait prendre de l’ampleur en chaque instant. S’insinuant parmi les ruelles étroites, en chaque interstice, chaque pierre, chaque micro parcelle de terre. Puissante odeur qui se voulait sournoise et malsaine.

Une odeur de mort…


Je n’avais premièrement accordé que peu d’importance à cette odeur, qui se mêlait avec nonchalance à celles d’ores et déjà présentes. Egouts, déchets… Non, je n’accordais tout d’abord que peu d’importance à ces odeurs, qui paraissaient communes à ces endroits reculés. Pour autant, cette odeur même devait commencer à me prendre au cœur, entraînant avec elle une nausée certaine et franche. Désagréable. Quelque chose n’allait pas, dans les environs. Dans les environs proches, assurément.

Un frisson parcourait mon échine, alors que je portais brièvement mon regard alentours. J’allais jusqu’à quitter promptement mes opposants. Mes mains paraissaient moins assurées, sans pour autant tendre vers le tremblement. J’étais sur le qui-vive, tous sens en alerte. L’incompréhension représentait le maître mot de mes réactions soudaines.

Je ne devais cependant pas posséder plus de temps pour cet examen prompt, revenant aussi brusquement qu’alerte vers l’homme qui échouait au sol en un gémissement rauque, se muant aussitôt en un gargouillis terrible. J’ouvrais de grands yeux, discernant la lame en cause de son mal. Plus que d’un mal, de sa mort prochaine. Là, je restais interdite, manquant d’esquisser un pas vers le malheureux qui s’immobilisait.

Un détail devait inconsciemment retenir mon attention, sans que je n’en prenne réelle note immédiate. Comment pouvais-je passer à côté d’une telle évidence !

Qu’importe, car pour l’heure je sursautais franchement, tandis que ce nouveau personnage prenait place, se laissant habilement retomber entre les deux hommes encore debout, et la petite fille recroquevillée. J’encochais une flèche sans autre forme de procès, et prenais ce nouveau venu pour cible. Etait-ce lui, la cause de ce malaise soudain ? L’examinant en l’espace d’un court instant, je détendais très légèrement la corde. Non, il n’était pas en cause. Cependant, il venait de tuer un homme de sang-froid. Que lui avait-il donc pris ?

Les deux hommes restants, s’ils parurent tout d’abord ahuris, voir apeurés, par cette intervention soudaine, ne paraissaient pas outre mesure se formaliser de la mort de leur compagnon, qui semblait avoir cessé de se mouvoir en quelques soubresauts. Leur inaction soudaine me laissait perplexe. Pourquoi ne réagissaient-ils pas ? Tout homme sain d’esprit aurait prestement réagit pour s’assurer quelconque survie. Que cela soit en parole ou en action… Ces deux êtres restaient tout simplement de marbre. Plus aucune expression ne paraissait animer leur visage.


« Voilà qui devrait rendre les choses plus intéressantes »


Je relevai la tête vers cet inconnu qui prenait calmement la parole. Ses mots avaient glissé sans que je ne parvienne à m’y accrocher. Lorsqu’il leva la main en ma direction, je ne relevais ce mouvement que du coin de l’œil. J’étais plongée en un horrible malaise, presque tétanisée.

« N’êtes-vous pas de mon avis ? »


Seul le silence devait répondre à son interrogation. Il n’y avait plus un bruit alentours. Plus un… pas même un gémissement. La petite fille… La petite fille venait de voir un homme mourir sous ses yeux, mais pas un sanglot… pas un gémissement, pas une réaction… Rien. J’esquissais aussitôt un pas sur le côté, cherchant à discerner cette dernière. Contre le mur, il n’y avait plus rien. Plus de petit corps recroquevillé et tremblant. Un second pas sur le côté, et je croisais finalement son regard ; debout sur ses deux pieds, elle se tenait à quelques centimètres à peine du nouveau venu, un sourire au coin des lèvres. Ce sourire… ce regard. Mon sang ne devait faire qu’un tour.

La suite des évènements devait prendre forme aussitôt, alors que mon regard se portait de droite à gauche.

Pas de sang. Il n’y avait absolument pas de sang, en cette impasse. Comment diable avais-je pu ne pas le relever ! Le voici pourtant, ce détail qui avait inconsciemment attiré mon attention. Et non des moindres ! J’avais arrêté de respirer un instant, portant mon attention sur celui qui devrait actuellement baigner en une mare écarlate. Rien. Absolument rien. Je discernais alors un soubresaut.

Un piège. Un maudit piège.


« Derrière ! Ecartez-vous ! »


Je retrouvais soudainement pleine possession de mes moyens, alors qu’une flèche passait à quelques centimètres de l’oreille de l’Eladrin. Ce n’était pas lui, ma cible. Plus maintenant.

La petite fille derrière lui dû suspendre son mouvement – force était de constater que la trajectoire de la lame qu’elle tenait en ses deux petites mains venait de manquer de peu la chair de l’étranger -, afin d’échapper à ce dard mortel. Un petit rire, sec, alors qu’elle se redressait aussitôt. J’avais encoché une deuxième flèche. Comme soudainement éveillés de leur torpeur, les deux hommes vinrent à s’interposer, lames dehors et prêtes à l’usage. Je reculais d’un pas, et, loin de me laisser abattre, je lâchais une seconde flèche qui venait se ficher en plein cœur du premier à aller de l’avant. Avait-il seulement un cœur ?

Troisième flèche encochée.

Cela ne servait à rien. Je portais mon attention sur ces deux visages que je paraissais redécouvrir avec effroi. Je les avais pourtant bien observés, quelques instants plus tôt. Rien ne m’avait paru hors norme… Devant moi pourtant, les deux créatures n’avaient plus rien d’humain ; tout juste à peine s’il leur restait quelques lambeaux de chair.

L’odeur ambiante prit tout son sens. Une magie était assurément à l’œuvre. Quelle était-elle ? Comment la combattre ?

Les créatures décharnées progressaient désormais, me laissant parfaitement désemparée. J’aurai pu, sans doute, faire demi tour et prendre mes jambes à mon cou. Evidemment, j’aurai pu, étant la seule encore en possession de cette porte de sortie. Mais encore une fois, je n’aurai pu me résoudre à une telle issue. Par ailleurs, je restais tétanisée l’espace d’un instant. Un instant de trop, alors que les deux êtres parvenaient à ma hauteur.

Ce n’était pas le moment de flancher !

Je m’emparais de la flèche plantée dans le corps encore en mouvement, et l’en ressortait en repoussant la créature à l’aide de mon pieds. Suite à quoi, je bondissais en arrière pour échapper à la lame qui s’abattait. Les mouvements paraissaient plus lents, presque désordonnés. Je devais avoir le temps nécessaire pour reporter mon attention sur la petite fille qui conservait un franc sourire. Sournois, malsain. Il paraissait évident qu’elle n’était certainement pas étrangère à tout ceci dit. Autant dire qu’elle en était même la source.

L’Eladrin était désormais seul face à cette enfant, moi-même momentanément préoccupée par mes deux opposants qui ne paraissaient décidé à embrasser la Mort... une seconde fois. Le troisième à terre ne saurait probablement pas y rester longtemps. Mieux valait qu’il reste assurément sur ses gardes : les apparences étaient là bien plus que trompeuses, et il n’allait certainement pas s’en tirer d’un simple coup de dague.


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMer 9 Avr 2014 - 9:44


Aucune réaction de l’archère, les deux autres bandits ne réagissent pas non plus. Je pensais faire plus d’effet et la situation m’amuse quelques peu. Mais le visage de l’archère se durcit, elle cherche quelque chose du regard. Ses yeux fouillent la scène, l’inquiétude grandit sur son visage. Quelque chose ne va pas, la situation ne m’amuse plus du tout, je suis tendu, les sens en alerte.

Elle esquisse un pas, puis un second, ses yeux s’écarquillent soudain, cela ne fait aucun doute c’est derrière moi…

« Derrière ! Ecartez-vous ! »

Je m’écarte sur le coté un léger bruit de déchirure, une lame viens de passer au travers de ma cape. La petite fille qui était il y a peu victime, devient maintenant bourreau. Un coup de talon bien placé eu tôt fait de l’éloigner de moi.
Je m’empare de mes dagues, une dans chaque main. Repoussant la cape sur mon épaule je vis les deux gaillards se diriger vers l’archère. Elle attendra, j’ai à faire avec cette petite teigne. Où est elle ? J’entends l’air se fendre à nouveau, je fais une seconde esquive, son sourire grandit.

L’archère décoche une flèche qui au bruit à fait mouche, elle semble fort occupé. J’ai toujours mon petit problème. Je me concentre, mon bourreau frappe encore et encore, frénétiquement. Je dois faire cesser cela. Je ne pourrais pas parer les coups de façon indéfini. Une attaque de plus, je pars, écarte son arme libérant ainsi la voix vers sont torse. De mon autre main je lui assène un coup précis et puissant. Elle semble aussi douée que moi pour l’esquive, je manque ma cible de peu. La fillette semble surprise mais son sourire ne disparaît pas. Quelle est cette magie ? Qu’est ce que cette chose ? Je redouble d’effort et lui assène un coup avec le manche de l’autre dague. L’impact se répercute dans tout son corps. Son sourire grandit encore…
Je prends peur et m’écarte, je pourrais m’esquiver, je connais ces toits, la pénombre est toujours présente. Mais l’archère ?
Trop tard la fillette passe de nouveau à l’assaut. Un coup direct suivi coup circulaire. Une idée me viens à l’esprit. je me prépare, nouvel assaut de sa part, j’esquive en tournant sur la droite, et dans le mouvement lui entaille le poignet. Un bruit métallique s’en suit, la dague est au sol, j’ai touché le tendon.
Enhardi par la découverte de ce point faible et l’avantage certain que je viens de prendre, je lui envoie un puissant coup de pied destiné à la déstabiliser. Elle entre dans une colère noire, son sourire à disparu, je suis sur la bonne voie. Elle me fait peur maintenant, dans ses yeux se lisent la colère, ses yeux semblent me transpercer, lire en moi. Cela me glace le sang, une étrange sensation m’envahit. Mais je l’amène là où je voulais, elle est en colère et va faire des erreurs.
Je m’assure d’avoir une bonne prise sur mes dagues, ce n’est pas le moment de flancher. Il faut en finir maintenant. Le temps semble s’être arrêté, seul les bruits provenant du combat de l’archère rythme la scène. La fillette disparaît en courant dans la nuit, un piège à la fois, je ne me lancerais pas à sa poursuite. J’ai d’autres préoccupations pour le moment.

Je me tourne vers les adversaires de l’archère qui est particulièrement gracieuse dans sa façon de combattre. Je me surprends à la regarder faire sans intervenir. C’est presque une danse, c’est vraiment joli, j’en souris. Le retour à la réalité fut brutal, les 2 … créatures qu’elle a en face d’elle n’ont plus vraiment l’apparence d’hommes. L’un d’eux à une flèche de plantée, à l’endroit où devrait se trouver son coeur, il devrait être mort avec son compagnon juste… ou est-il ? Pas assez de temps pour le chercher, je m’avance vers les deux opposant restant. Je met un coup violent dans l’arrière du genou de celui de droite, le forçant à le mettre à terre, le second ne semble pas m’avoir remarqué. J’en profite un second coup dans la nuque fini de mettre le premier au sol. Je range une dague et de mes deux mains enfonce la seconde à la base de ce qui semble être la nuque de cette chose. Les os craquent, la tête ne tient plus à grand chose pourtant il manque un élément. Il ne saigne pas … je me relève et m’écarte stupéfait, pas une goutte, ma lame n’est pas maculé.

Quelque chose est derrière moi, je n’ai pas le temps de me retourner ou de tenter une esquive que cette chose m’attrape, me tenant à la gorge. Je me débat mais la prise est trop serré, un mouvement trop violent et je risque de me briser le coup. D’une main je retient la prise afin de respirer et de l’autre je tente de poignarder mon agresseur, ce qui semble ne pas avoir d’effet.
Tout s’accélère, nouvelle poussée d’adrénaline, malheureusement insuffisante, je vais avoir besoin d’un coup de main, je me contente d’empêcher mon agresseur de me priver d’oxygène en priant pour que l’archère puisse intervenir.
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyVen 11 Avr 2014 - 17:58

Voilà bien longtemps que je ne m’étais plus à ce point laissée gagner par mes émotions. Cela avait manqué de me couter la vie. L’imprudence et le manque d’attention nés de l’incompréhension et de l’angoisse devaient cependant laisser place à quelques mouvements automatiques, tandis que le combat prenait place. Je parais machinalement les attaques de mes opposants, tentant d’opter pour la meilleure stratégie. L’affaire en soit n’était pas aisée, mais je me prêtais à l’exercice. Quelle étaient mes autres options ? Aucune acceptable.

Ces créatures possédaient des épées, moi un arc. La lame transperce la chair humaine, mais que peut bien craindre la chair qui n’est plus ? Situation de peu de confort, alors que je conservais un œil sur le second protagoniste qui esquivait avec adresse les attaques répétées et obstinées de la jeune demoiselle. Adroit, habile. Je ne devais pas m’en faire plus que de raison. Par ailleurs, j’étais personnellement fort préoccupée, alors qu’une lame s’abattait lourdement, me poussant à bondir sur le côté. L’impasse étroite m’imposait le retrait, doucement mais surement. Je ne pouvais attaquer, pas ainsi.

Un coup d’œil autour de moi… rien qui ne pouvait s’apparenter de près ou de loin à une arme. Bondissant une nouvelle fois vers le côté opposé, je plaquais la paume de ma main libre sur le mur de pierre, retrouvant instamment mes appuis. La danse devait durer ainsi un moment. Alors seulement, je discernais une silhouette immobile, observant la scène. L’Eladrin. Mais où donc était passée son adversaire ? Je n’avais pas constaté sa fuite précipitée, mais la supposais aisément, nul corps ne reposant plus à terre. Nul corps… Pas un. Un pourtant, devrait assurément se trouver là.

Un coup porté, et une lame avisée. Le voici donc qui revenait prendre part à l’échange, après quelques observations. Je discernais en cette intervention l’occasion tant attendue. M’abaissant promptement pour échapper une énième fois à cette lame rongée par la rouille et les âges, je bondissais sur le devant, m’emparant de celle qui reposait sur ce nouveau corps inerte. La prise était incroyablement ferme, et je dus insister quelque peu pour la faire céder. Mieux valait ne pas se couper avec une telle arme. Serait-elle l’issue de ce duel ? Je n’allais pas tarder à le savoir.

Me redressant dans le dos de mon adversaire qui devait mettre un temps peu commun à se retourner, je pivotais sur moi-même et laissais la lame dessiner un arc de cercle, jusqu’à destination. La tête qui ne devait tenir autrement que par quelques os anciens, quitta son corps. Pour autant, la créature restait debout. Je peinais à y croire, et conservais mon attention sur ce corps inerte. Puis finalement et à mon grand soulagement, ce fut la chute. Lourde, incontrôlée. Scène morbide à laquelle je devais aussitôt me détacher.

L’Eladrin était en mauvaise posture. Le voici, l’homme qui aurait dû reposer à terre, enserrant de ses mains décharnées la nuque de celui qui désormais, luttait pour ne pas suffoquer.

Une enjambée rapide, une seconde puis une troisième, et un bras qui perdait toute attache avec son corps, tandis que ma lame s’abattait sans autre forme de procès. La créature pourtant ne parut pas réagir outre mesure, maintenant fermement sa prise. Sa main solitaire conservait également une bonne emprise, comme figée par-delà la mort. Désormais décidée à faire tomber une seconde tête, je suspendais cependant tout mouvement : un hurlement déchirant émana de la créature, passant par-delà les murs, les toits. Piétinant cœurs et âmes. Puis elle vacilla, avant de regagner la terre.

Je baissais ma lame et me portais aussitôt au secours de l’étranger : le bras manquant à son propriétaire restait obstinément scellé. Descellant tant bien mal les doigts cadavériques, il retombait finalement à terre. Nouveau haut le cœur, j’avais besoin de changer d’air, et rapidement. Si je gardais bonne mesure, mon teint avait viré au pâle depuis un certain temps maintenant. Gardant un œil alerte sur le corps curieusement inanimé, je m’adressais distraitement à celui qui était tout aussi curieusement intervenu en cette soirée.

« Êtes-vous blessé ? »


M’assurant que tel n’était pas le cas, ou tout du moins, rien qui ne puisse attendre, je portais alors mon attention vers les toits : où était passée la source de tout ceci ? Reculant de quelques pas pour m’assurer une meilleure vue, je grimpais sur deux ou trois caisses de bois posées en équilibre. Rien, ni personne. J’aurai pu gagner les cimes de la ville, partant de cet appui. J’aurai pu, oui. Mais pour quoi faire ? Non, là n’étaient pas mes intentions, ni mon intérêt. Quitter cette impasse, pourtant... une priorité. Aussitôt chaque personnage à la place qui lui revenait, la Nuit paraissait à nouveau sereine, comme ignorant tout de nos agissements. Un claquement pourtant, alors qu’une monture progressait avec prudence en ces lieux. Parvenant à notre hauteur, la jument paraissait nerveuse, voire agacée. Je la comprenais sans peine. Pour autant, c’était l’Eladrin, qu’elle menaçait d’un raclement de sabots. Aussi, je posais la paume de ma main contre sa poitrine et me glissais sur son chemin.

« Du calme… »


Sans succès. Azalée passait d’un sabot à l’autre, renâclant. Je pivotais alors vers le jeune homme (ne paraissait-il pas âgé, tout du moins) et l’examinais avec attention. Une marque de sang sur sa joue, et j’esquissais un pas en sa direction. Ce sang ne paraissait aucunement lui appartenir. Plissant les yeux comme pour percer la pénombre ambiante, je délaissais la jument pour revenir sur nos pas. J’examinais alors le dallage de pierre irrégulier, en quête d’indices supplémentaires. Enjambant avec prudence les corps inertes, je parvenais sur les lieux où s’étaient tenus l’Eladrin et la jeune enfant quelques instants plus tôt.

« Ce sang lui appartient, n’est-ce pas ? En quel état est-elle ? »


Et à nouveau, je levais les yeux vers les toits. Etait-elle en mesure de nous fausser compagnie ? S’attendait-elle à ce que nous suivions sa trace ? Je trouvais là quelques gouttes de sang. Par ici également. Et encore par là. Probablement était-il envisageable de suivre cette mystérieuse chasse. Mais en quel but ? Étions-nous de taille à faire face à une telle force ? Je ne connaissais que peu de choses sur la magie, et les moyens de la combattre. Pour autant, je ne pouvais conserver l’esprit serein…

Si cela n’avait pas été moi ? Si cet Eladrin n’était pas intervenu ? Si quelqu’un avait péri, en cette impasse, et en cette nuit ? Lurielle, Podapien, Phelim et chaque être parvenu à ma connaissance durant mon séjour. Qui saurait se défendre, et qui périrait ? Comment pouvais-je en conscience laisser une telle chose se produire ? Je ne pouvais assurément pas mettre un terme aux agissements de tout être malsain en ces terres… Je n’en avais ni la prétention, ni les capacités. Mais je ne pouvais en cette heure et en conscience passer mon chemin.

J’en oubliais toute politesse ; remerciements, présentations. Retrouvant l’équilibre précaire des caisses de bois, je me hissais avec adresse vers les premières toitures. L’heure n’était pas aux politesses. En ces acrobaties, je retrouvais l’équilibre qui m’était nécessaire tandis que je me hissais haut dans les arbres des forêts de Bélin. Là-haut, l’air paraissait plus sain, et j’inspirais à plein poumons.

Mon attention devait se porter un instant sur l’Eladrin : je ne pouvais le pousser à me suivre. Libre à lui de rester en cette impasse et de retourner vaquer à ses occupations… Je n’avais plus esquissé autre parole, un simple regard pressant. S’il devait se décider, c’était maintenant ou jamais.


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptySam 12 Avr 2014 - 12:28



L’archère se saisit d’une lame , s’en suit alors une gracieuse chorégraphie, esquives et pas improvisés. Elle se retrouve derrière son ennemi et la tête de celui-ci tomba. La surprise de l’archère est immédiate, la tête à terre, le corps semblait tenir encore debout par on ne sait quelle magie. J’ai moi même le souffle court. d’un coté par la stupéfaction de ce que je viens de voir, d’un autre par ces mains qui enserrent mon cou.

C’est alors que l’archère bondit à mon secours et d’un coup juste tranche le bras de cette créature. Cela ne change, à vrai dire, rien pour moi, l’étreinte est toujours aussi forte. Certe il  n’y a plus qu’une main mais suffisamment forte pour comprimer ma trachée. Je redouble d’effort tentant de saisir cette occasion de me défaire de la prise quand soudain, un cri effroyable me glace le sang. La créature se met à hurler, ce n’est pas humain, ni même animal. Cela ne ressemble à rien de ce que j’ai déjà entendu.  Ce moment semble durer une éternité puis la créature s’effondra inerte. Sa main étant toujours fixé à mon cou, je tente de m’en dégager mais commence a sérieusement manquer d’oxygène.

L’archère réagit immédiatement afin de me libérer et descelle les doigts rigide, me libérant ainsi de cette étreinte mortelle. Reprenant mon souffle et mes esprits je garde un oeil sur cette dernière qui parait ne pas vouloir prendre de repos. Tout en cherchant quelque chose aux alentours elle s’enquit de ma santé. Machinalement je présume, ses yeux balayent la scène de toutes parts. Je continue de reprendre mon souffle et ne prend pas la peine de répondre, cela ne dérange guère la demoiselle qui reste très concentrée.

Elle est montée sur des caisses inspectant les toits.. Pourquoi veut elle savoir ? Ils sont partis, demain il fera jour et la nuit je surveillerais encore.
Je profite de ce moment pour détailler moi aussi la scène. Mon don de nyctalopie devrait me permettre de voir des choses qu’elle n’a pas vu. Je dois bien m’en remettre à cela tant que mon esprit est embrumé. Plus loin,un objet au sol, c’est à l’endroit de ma rixe avec la jeune fille. Il faut que j’aille voir. En effet mes yeux ne m’ont pas trompé il s’agit de la dague de la jeunette. Je la ramasse délicatement en prenant grand soin de ne pas me couper. Au moment de commencer un examen plus poussé de cette lame des bruits de sabots se font entendre. Allons bon quoi encore.

La jument de l’archère arrive à notre rencontre, elle semble fortement hostile à mon égard. Comme si cette bête m’en voulait. Ses sabots frappent le sol avec force, si l’archère n’était pas là la,jument aurait chargé. Je ne m’en était pourtant pas approché. Tentant d’apaiser la bête, l’archère me dévisage. Elle a les très fins mais sévère en cette heure. Elle doit être nettement plus jolies en de meilleurs circonstances.  Une phrase me sort de mes pensées

« Ce sang lui appartient, n’est-ce pas ? En quel état est-elle ? »

Oui j’ai été contraint de lui faire lâcher son arme. Elle souffre d’une entaille profonde au poignet et d’un beau choc sur le buste. Rien de plus inquiétant que son état avant que nous n’arrivions.

La voila reparti a suivre des traces de sang ici et là, je m’essuyais tranquillement le visage, prenant grand soin de tout enlever. Elle semblait perplexe, vraiment très songeuse. Il est vrai que la situation est plus qu’étrange mais pour le moment il n’est pas bon de poser trop de questions. il y a trop d’éléments manquants, nous n’avons que la première pièce d’un puzzle. Attendons d’en avoir d’autres avant d’essayer de les assembler.

La jument est toujours méfiante mais le bruit de ses sabots à cesser pour mon plus grand bonheur. Si j’avais du me défendre cela aurait été contre l’animal et sa cavalière et je n’en avait pas vraiment envie. L’archère  sans plus attendre repris ses cabrioles afin de grimper sur les toits. une fois en haut elle s’arrete puis me regarde, attendant quelconque signe de ma part. J’aquiesce de la tête et en deux trois mouvements me retrouve a ses cotés.

Sans un mot elle s’engage dans une direction qui me semble hasardeuse. Elle ne se trompe pas mais suivre la piste de nuit pour une humaine est assez difficile et plutôt amusant pour moi. Je ne fais pas durer le plaisir, s’attirer ses foudres en un moment pareil n’est pas la meilleure de mes options. Je mis ma main sur son épaule, ce qui l’a fait sursauter et ajoute immédiatement:
“J’ai le don de voir la nuit comme de jour, il serait préférable que je passe devant”

Sans attendre un éventuel refus je prend la tête de la marche et suit ces indices. Passant de toit en toit. Elle me suit aisément, un équilibre assuré. Les toits ne sont pas son terrain de jeu habituel mais elle se débrouille très bien. Il faut dire que je me suis habitué depuis peu à ces surfaces. Je prends des passages plus compliqués mais elle suit sans peine. Notre petite ballade sans être bien longue commence à traîner. Je sent ses yeux braqués sur moi, m’interrogeant de mille questions et pourtant aucune ne parvient à mes oreilles.

Il arrive un moment où je perds la piste, plus de sang, plus de traces de pas. Néanmoins si l’on suit la direction emprunté depuis le début de cette traque nous arrivons à une vieille bicoque. Je fait donc signe à ma compagne de route de s’arrêter.

La piste s’arrête ici, elle semble se diriger vers cette ancienne maison. il va bientôt faire jour nous devrions descendre, il n’est pas bien vu de se promener sur les toits. Nous reviendrons au crépuscule si vous le voulez bien.

Avant qu’elle ne puisse répondre j’ajoute:

“Vous pouvez m’appeler Ao”
 
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyDim 13 Avr 2014 - 14:12

Les évènements, pourtant, auraient pu – que dis, auraient dû – tourner à mon avantage. Si cet Eladrin n’était pas intervenu. De quoi pouvait-il bien se mêler, celui-là ? Cela n’allait pas Lui plaire. Non, certainement pas. Mais comment le Lui annoncer ? Pour l’heure, il m’était nécessaire de cesser cet écoulement en partance de mon poignet malmené. Jamais quiconque ne s’était permis tel agissement. Je ne pouvais certainement pas les laisser à si bon compte. Une première, c’était une première de trop. Je ne pouvais laisser tel comportement impuni. Où puissent-t-ils se cacher, ces deux parasites pouvaient dès à présent guetter ma venue. Une âme à prendre, restait une âme à prendre. Nul échec n’était permis. C’était désormais deux, pour le prix d’une.

J’avais mal. Horriblement mal.


« Stupide Eladrin. »



(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Décision engagée. Je laissais un mince sourire fugace marquer la commissure de mes lèvres, puis me détournais aussitôt, revenant à quelques préoccupations de rigueur. La pénombre, si elle nous accordait une certaine discrétion en cette escapade proscrite, ne m’était cependant pas d’une aide précieuse quant à la poursuite de ma piste. Redoublant de vigilance, tant au niveau de chacun de mes pas, qu’en mes recherches, je cessais soudainement ma progression et pivotais vers mon compagnon de chasse, une pression légère sur mon épaule.

« J’ai le don de voir la nuit comme de jour, il serait préférable que je passe devant. »


Evidemment. N’aurait-il pu faire mention de cela quelques instants auparavant ? Qu’importe, l’heure n’était pas aux querelles mal venues. Je le laissais prendre la tête, et assurée de sa direction, j’entamais le parcours à sa suite. Nous passions en un rythme soutenu de demeure en demeure. Si mon pas était moins assuré que le sien, je parvenais à suivre sans grand mal. Ici ou là, cependant, je prenais bonne note de quelques traces écarlates maculant notre chemin. Si je l’avais sans autre forme de procès laissé ouvrir la marche, je gardais une certaine réserve à son propos, et celle-ci se traduisait par une nécessité de prendre par moi-même conscience de notre quête.

Puis un signe. Simple. Je m’arrêtais ainsi en écho, alors que nous parvenions à destination – les indices  en présence le laissaient-il présager, tout du moins.


(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Inspiration poussée. L’odeur d’une âme marquée, reconnaissable entre toutes. Je les savais non loin. Quelques mètres à peine, qu’il m’aurait été aisé de franchir. Mais je ne devais rien en faire. Pas maintenant. Je devais me reposer encore un peu, c’était nécessaire. Sans cela, je n’aurai su tenir tête. Maintenir des âmes en mouvement par-delà la mort n’était pas chose aisée. Il n’était pas simplement nécessaire de claquer des doigts, et d’attendre. Comme toute marionnette, il était nécessaire qu’un maître de cérémonie prenne place. Je tenais ce rôle. Ces âmes devenaient mes marionnettes. Cela m’amusait, beaucoup, autant l’admettre. J’avais grande hâte d’agrandir ma collection. Pourtant cette nuit, j’avais perdu trois de mes pantins. Voilà qui avait de quoi me contrarier.

« Stupide Humaine. »



(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


« La piste s’arrête ici, elle semble se diriger vers cette ancienne maison. Il va bientôt faire jour nous devrions descendre, il n’est pas bien vu de se promener sur les toits. Nous reviendrons au crépuscule si vous le voulez bien. Vous pouvez m’appeler Ao »


Je hochais doucement la tête, rendue à son côté.

« Je me prénomme Elanille. »


M’accroupissant, mon attention se déposait sur cette habitation ancienne. Probablement à l’abandon. A une époque, tout du moins, car désormais, elle paraissait le repère de la jeune demoiselle. Nulle lueur ne passait par-delà les panneaux de bois rabattus sur les fenêtres. Pas un mouvement ne laissait pourtant présager qu’elle se tenait bel et bien ces lieux. Quelle assurance avions nous, autre que notre piste soudainement perdue ? Aucune.

« Croyez-vous donc la chose prudente et raisonnable de laisser cette… créature vaquer à ses occupations une journée durant ? Comment nous assurerions nous qu’elle ne délaisse cette demeure pour d’autres horizons ? »


Nous ne le pouvions assurément pas, faute de prendre racine à sa porte. Bien que cela restait une option comme une autre.


« Je vous l’accorde néanmoins, nous ne devrions pas tarder ici l’aube venue… Descendons. »


Me redressant, j’examinais promptement les alentours : je n’avais pas outre mesure prêté attention au parcours que nous venions d’emprunter, plutôt soucieuse de ne pas manquer mes appuis. Aussi, désorientée, je cherchais désormais quelques points de repère. Heureusement pour moi, Varak possédait quelques œuvres imposantes, et je parvenais bien assez tôt à nous situer. Plus ou moins avec justesse.

Considérant qu’il n’était que peu avisé de poser pied en ces ruelles proches, je tournais les talons et revenais sur nos pas. Ainsi parvenue en une impasse opposée à la demeure, je prenais quelques appuis et délaissais notre précédent refuge. Là, nulle âme qui vive. Aboutissement de la nuit, début d’une nouvelle journée. Bientôt, les premiers passants arpenteraient les rues principales, puis les rues voisines. Probablement la nôtre. Quant à mon départ ? Repoussé.

Quelques instants de patience avant que le prénommé Ao ne gagne ma position.

« Je n’ai pas encore pris le temps de vous remercier… Votre intervention tombait à point nommé. Merci. »

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyLun 14 Avr 2014 - 16:24



Après m’avoir donné son nom et indiqué clairement son intention de poursuivre sa nouvelle quête, l’archère descend un peu plus loin dans une impasse, je la suis.

Je n’ai pas encore pris le temps de vous remercier… Votre intervention tombait à point nommé. Merci

De rien, merci à vous pour l’intervention lorsque j’étais en mauvaise posture. Ce n’est pas dans mon habitude de me mêler de ce qui ne me regarde pas mais étant donné que j’ai déjà franchi le pas… Qui sont-ils ? Pourquoi vous ?
… Pas maintenant, allez chercher votre cheval, je vais faire le tour de la demeure et laisser traîner mes oreilles afin de connaître les dernière rumeurs. Retrouvons nous ici.


Un groupe d’homme passe, je leur emboîte le pas en direction de la maison. Il est temps de faire ce que je fais de mieux, me dissimuler. Je m’écarte soudain de mon petit groupe pour passer à un autre. Enfin je finis de faire le tour tout seul. Rien d’anormal. Il me faut un point d’observation… Je me dirige vers un banc et m’y assieds. Belle vu de la maison, la plupart des murs sont lisse, un mauvais entretient laisse apparaître des pierres, dévoilant ainsi des prises potentielles pour escalader. Néanmoins j’estime que cette solution est un peu trop périlleuse. Les parties lisse n’offrant pas de prise et les parties abimés en offrant de peu sûres, je préfère éviter de grimper à ces murs. Examen peu concluant, je retourne à l’impasse en marchant calmement et en regardant droit devant moi. Cette caisse me servira de siège jusqu’au retour d’Elanille. Ce qui ne tarda pas à se produire. Rien de particulier ne s’est passé en son absence.

Regardant le ciel, je me remémore les évènements amusé:
Un homme à couru après une poule en criant. Des enfants ont fait tombés une caisse d’orange en bousculant un marchant, ils ont ensuite pris la fuite. Le marchant était furieux… Ah oui et dame Denesar est promise à Sir Farothir, apparemment c’est un type peu fréquentable et le mariage est arrangé. Un bagarre à éclaté de l’autre coté de la rue, le petit bout d’homme c’est bien défendu puis s’est envolé. Deux cavaliers sont passés au trot sans vraiment s’occuper de ce qui se trouvait autour d’eux, et je n’ai pas vu un seul garde.
...
Néanmoins j’ai remarqué qu’en passant par la maison de gauche nous avons un accès direct sur une des fenêtre du toit, les planches en barrant l’accès ne résisterons pas bien longtemps. Elle commencent à pourrir et ne ferons pas grand bruit. Sinon on peut frapper à la porte, mais elle est restée close et il y a de grandes chances qu’elle soit scellé…


Sortant la dague de la fillette je repris doucement :
J’ai pris le temps d’examiner l’arme de la fillette. Une dague tout ce qu’il y a de plus commun, un acier basique, une technique de forge classique. La lame n’est cependant pas trop mal équilibré, un petit coup d’affûtage ne serait pas de trop. Ce qui est intéressant c’est le pommeau, finement orné, sobre mais joliment fait. Ce qui m’a attiré l’oeil ce sont ces rayures, tout à fait au bout. circulaires, il y en a vraiment beaucoup..

Dévissant le bout du pommeau, nous découvrons le manche creux de la dague renfermant deux petits flacons l’un au dessus de l’autre. Le premier contenant une feuille. Je le sort délicatement laissant apparaître le second, que je sort avec tout autant de soins après avoir donner le premier à Elanille. Celui-ci contenait un étrange liquide, une couleur violette, il était assez fluide. Je place le flacon au soleil, les reflets de la lumière le traversant sont plutôt jolis à regarder.

Je me tourne vers Elanille et d’un air interrogateur lui demande :

Que fait-on ? Je ne sais absolument pas ce que sont ces produits. Je suggère d’attendre treize heure, le soleil a son zénith, personne ne regardera le ciel, nous pourrons alors passer par là et entrer avant que les choses n’évoluent trop vite. Et en attendant de trouver un truc à se mettre sous la dent

Mon ventre gargouille et se tord, cela fait un bon moment que je n’ai rien mangé. J’ai vraiment faim. Et il faut que je me repose aussi, une petite sieste serais la bienvenue, une trentaine de minute histoire de récupérer un minimum de force qui vont s’avérer précieuses le moment voulu.

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMar 15 Avr 2014 - 3:10

Son questionnement paraissait légitime, néanmoins, la réponse devrait attendre moment plus propice. Sur son invitation, je m’en détournais.

« Soyez prudent. »


Simple recommandation, acquis de conscience, alors que je disparaissais au détour de quelques ruelles. Je pressais alors le pas, me devant premièrement de gagner la rue principale – n’oublions pas que si j’avais pris quelques points de repère, je restais cependant plus ou moins égarée. Et alors seulement cela fait, je parvenais à retrouver le chemin précédemment emprunté. Ici ou là, je croisais les premiers commerçants préparant leurs étals. Les premières femmes qui conversaient. Les premiers hommes, bombant le torse. Et puis ceux, plus discrets, qui allaient et venaient parmi la masse. Je me glissais parmi ceux-là, jusqu’à retrouver l’impasse où j’avais précédemment délaissé Azalée. Si la chose paraissait peu prudente, elle avait cependant été nécessaire.

Je ne devais aucunement cacher mon soulagement, alors que je retrouvais la monture à l’endroit précis où nous nous étions quittées. En un soupir, je passais ma main en son encolure.


« Je suis heureuse de te revoir. Pardonne mon absence. »


Sans sembler m’en tenir rigueur outre mesure, la jument se laissa bien volontiers guider par les rênes, allant à ma suite. J’empruntais pour le retour quelques ruelles en retrait, oubliant momentanément l’agitation naissante de la voie principale. Encore quelques instants (la voie des cimes paraissait un vrai raccourci) de marche, et nous retombions sur le lieu de rencontre. Venue annoncée par le claquement de sabots d’Azalée, je retrouvais Ao songeur, assis sur une caisse de bois. Regard porté vers le ciel, il devait prendre la parole en un amas d’idées qui ne trouvaient que peu de sens à mes yeux. Je l’écoutais, cependant. Une note néanmoins devait retenir mon attention : pas un seul garde ? Curieux.

Puis nous en venions au fait : il était donc aisé – tout du moins envisageable – d’avoir accès à cette demeure. L’idée de cogner à la porte ne retenait pas vraiment mon attention, cependant. Puis, alors qu’il examinait la lame délaissée par la jeune demoiselle, je m’accroupissais à ses côtés, avec intérêt. Un compartiment se trouvait en son manche. De là, il extrayait deux contenants : dans l’un, un liquide, dans l’autre, la feuille d’une plante.

« Que fait-on ? Je ne sais absolument pas ce que sont ces produits. Je suggère d’attendre treize heure, le soleil a son zénith, personne ne regardera le ciel, nous pourrons alors passer par là et entrer avant que les choses n’évoluent trop vite. Et en attendant de trouver un truc à se mettre sous la dent. »


J’examinais avec attention et intérêt le premier contenant mis à ma disposition. Je l’ouvrais, puis le scellais à nouveau, le tournant et le retournant sous toutes ses coutures, alors qu’un « hmm » songeur m’échappait de temps à autres.

« Permettez ? »


Je m’emparais du second, et après un prompt examen visuel, je l’ouvrais à son tour. L’odeur qui s’en dégageait était légère, mais pourtant caractéristique. Je le scellais aussitôt, et le rendais à l’Eladrin.

« Voici du poison. »


Puis, lui rendant la seconde.

« Et le contre poison. »


Sans autre forme de procès, je m’emparais délicatement de la dague, et passais mon doigts sur son côté. La portant ensuite au niveau de mon visage, j’inspirais doucement en quête d’un quelconque enduis qui y aurait été apposé. Rien. Je lui rendais donc l’arme, tout aussi précautionneusement que je la lui avais empruntée.

« La lame est saine, mais évitez tout de même de vous couper avec. Sait-on jamais. »


Hors propos, je ne pouvais alors m’empêcher d’esquisser un sourire, tandis que l’estomac de l’Eladrin clamait désormais « ô famine ! ». J’en revenais donc à la seconde partie de son énoncé, lui proposant d’aller à ma suite. Nous avions tous deux besoin d’un temps de repos, dans l’optique de nous remettre des évènements récents, et anticiper ceux à venir. Il serait donc convenu que nous reviendrions sur nos pas lorsque le soleil serait au plus haut dans le ciel. Idée convenable, j’acquiesçais et lui indiquait mon accord.


(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Azalée d’un côté, le dénommé Ao d’un autre, je les menais tous deux entre de nombreuses ruelles. Si j’avais paru quelques temps auparavant égarée, je paraissais désormais assurée de mes pas. Je n’avais tout d’abord pas était très bavarde, songeant à l’excuse que j’allais énoncer à nos hôtes à venir. Il n’était pas question de les inquiéter outre mesure. Alors seulement, j’optais pour l’option qui me paraissait la plus évidente : départ retardé sur un contre temps. Un détournement habile de conversation saurait – tout du moins pour un temps – m’éviter de devoir creuser plus avant. Peut-être pourtant aurais-je du les prévenir…


(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


« Vous êtes-vous convenablement reposé ? »


Lurielle était une femme au grand cœur. Aussi, lorsque nous nous étions présentés à sa porte, elle nous avait accueillis sur de larges sourire. Si je lui assurais que l’Eladrin à mes côtés était un homme de crédit, alors elle le lui accordait également. Et c’était très précisément ce qu’il devait se passer. Autant que j’avais été accueillie en ces lieux comme un membre à part entière de la famille, Ao devait être accueilli à bras ouverts. La chaleur et la grandeur d’âme émanaient de ce foyer, comme une bouffée d’air frais en cette sombre journée.

Bien tôt, une couche devait être dressée pour Ao, dans une petite pièce modeste. Il avait été ainsi convié à prendre repos. J’avais personnellement insisté pour qu’il s’y rende, lui assurant de ma veille durant ce laps de temps. Sautant sur l’occasion, je discutais de choses et d’autres, tantôt avec Lurielle, tantôt avec Podapien. Je me surprenais à rire, également.

Lorsque l’Eladrin revint parmi nous après un temps succinct, une odeur alléchante emplissait la pièce principale, alors qu’un chaudron terminait d’enrober les aliments d’un ultime arôme dans l’âtre. Quelques instants plus tard, nous nous attablions tous. En son naturel chaleureux, Lurielle entretenait la conversation, questionnant le nouveau venu quant à ses origines, et la raison de sa présence en ces lieux, entre autre. Bien entendu, elle ne se formalisait pas outre mesure lorsqu’il émettait des réserves quant à ses réponses. Elle concevait en soit, que certaines choses ne la regardait pas, ne paraissant pas s’en attrister. Pour ma part, cependant, je prenais désormais bonne note de chacun de ses propos, mettant également ce temps à parti pour le détailler avec plus d’attention, alors qu’il se tenait face à moi. Grand, le teint pâle, les cheveux blonds et le regard paraissant azur. Je n’aurai su certifier ce dernier point, à la lueur changeante de la pièce. Je souriais, avant de me replonger dans mon repas.


(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Nous avions terminé le repas depuis un certain temps maintenant, et l’heure de notre départ n’allait pas tarder à sonner. J’avais déposé mon arc dans un coin de la pièce, en compagnie de mon carquois. Aisé d’accès, prêt à être emporté.

Mais les choses ne devaient pas se dérouler comme convenu.

Soudainement, les panneaux de bois présents à chaque issue claquèrent, tour à tour, plongeant la pièce en une pénombre quasi-totale. Ici ou là, un interstice accordait à quelques rayons le passage. Par ailleurs, la braise mourante dans l’âtre dégageait une lueur rougeâtre, presque malsaine en cette heure. Je me redressais en un bond. Pas ici, non. Pas maintenant. Ce n’était tous simplement pas envisageable. Que m’était-il donc passé par la tête, en nous menant en ces lieux ? Cela avait été imprudent, l’issue prévisible. La demeure modeste se situait au fond d'une impasse, loin des rues principales de Varak. Personne n'interviendrait. Personne d'autre que nous.

Je me redressais promptement, alors que trois coups étaient portés sur le lourd battant de bois principal. Lurielle, occupée en quelques tâches ménagères, se tenait non loin. Sans attendre, je l’interpellais.

« Je t’en prie, laisse cette porte close ! »


Si elle avait pris bonne note de ma remarque, c’était seulement après avoir descellé les verrous. Bien trop tard en soit. La porte s’ouvrit à la volée, puis un bruit. Ce bruit. Caractéristique. Celui d’une lame qui transperce la chair. Le temps devait cesser son cours l’espace d’un instant, me permettant de prendre conscience de l’ampleur des évènements : deux hommes au teint cadavérique se tenaient dans l’encadrement de porte. L’un grand et brun, une carrure athlétique, le second plus menu et blond. Ce dernier devait pourtant être le premier à pénétrer en ces lieux, tandis que le second récupérait sa lame, sans prendre la peine d’en essuyer le sang qui la maculait.

Ce sang. Mon attention se portait pleinement sur Lurielle, dont le visage désormais paraissait figé en une expression de terreur absolue. Ses yeux écarquillés contemplaient son bourreau, tandis que ses lèvres entre ouvertes laissaient échapper un râle.


« Lurielle ! »


J’étais hors de moi. Rien de plus, rien de moins, tandis que le corps de notre hôtesse venait choir sur le sol de sa propre demeure. A la mince lueur de la salle, j’allais quérir mon arc, déposé non loin. Ce n’était pas un bon terrain de chasse, mais c’était mon arc, ou le poêlon. Je détendais la corde, relâchant ma prise, alors qu’un trait rencontrait le grand brun en pleine poitrine. Aussi agacée étais-je, je restais bonne archère. Pour autant, ma proie devait esquisser un large sourire, empoignant le dard et l’extrayant de sa chair. Quelques gouttes de sang devaient s’en échapper. Quelques gouttes à peine. Ce n’était pas à la hauteur de la plaie. Je reconnaissais sans peine la signature. Ces deux-là pourtant ne devaient pas avoir perdu la vie depuis très longtemps.

« Ela, prends ça ! »


Je me retournais juste à temps pour réceptionner une lame. Si elle paraissait au premier abord lourde et peu maniable, je constatais rapidement qu’il n’en était rien. Bien équilibrée, je la prenais assez tôt bien en main. Je restais cependant archère, et non épéiste. Les combats rapprochés n’étaient pas mon domaine de prédilection. C’était Podapien, qui m’avait fait grâce de cette arme. Que pouvait-il bien faire de ceci, en temps ordinaires ? L’heure n’était pas aux questionnements. Le pauvre paraissait décomposé, les yeux désormais rivés sur sa mère inconsciente.

Délaissant mon arc, j’en revenais donc à nos nouveaux compagnons.

« Prenez garde à leurs lames… Podapien, recules donc ! »


Je ne pouvais lui intimer de sortir sans prendre de risques. Si je ne m’étais pas tournée vers Ao, je le savais cependant sur le qui-vive. Combien devait-il désormais regretter d’être intervenu en cette impasse ? Hors de question d’avoir sa mort sur la conscience. Si Lurielle périssait, j’aurai bien assez de quoi me tourmenter. L’accès jusqu’à elle cependant restait délicat, en cet espace restreint. Pas de temps à perdre. Je devais m’assurer de son état. Empoignant fermement la lame, j’allais à la rencontre du premier adversaire à croiser ma route : une veine, c’était le grand brun. J’avais particulièrement une dent contre lui, en cet instant. Si ce n’était probablement pas le meilleur choix stratégique compte tenu de mes capacités au combat rapproché, je n’allais pas me laisser mettre à mal aussi aisément. Et que la danse commence.

L’homme blond ne devait pas hésiter bien longtemps sur sa proie. Et non, cela ne devait pas être l’Eladrin. Pourquoi chercher les ennuis ? Pas tout de suite, non. Il avait mieux à faire. Et désormais, se précipitait vers le pauvre garçon recroquevillé dans un coin. Discernant la scène du coin de l’œil, je m’apprêtais à intervenir, mais manquait de ce fait de peu un coup mortel. Je ne pouvais pas baisser ainsi ma garde, et lançais un prompt regard suppliant à Ao. Je savais cependant la chose inutile. Ce jeune garçon ne méritait pas de mourir. Pas ainsi, pas maintenant. Pas par ma faute. S’il était nécessaire de m’interposer, ce serait acquis, quel qu’en soit le prix.

Mais pour l’heure, j’en revenais à ma parade, tout en tentant de maintenir un certain raisonnement. Si ces hommes étaient ici, la jeune demoiselle ne devait pas se trouver bien loin. Peut-être le meilleur moyen de venir à bout de tout ceci, était-il de la mettre en déroute. Probablement. Elle était revenue à nous, mais pourquoi ? Pourquoi nous chercher en ces lieux, alors que nous nous apprêtions nous même à aller à sa rencontre ? Cela n’avait tout compte fait que peu d’importance. Plus maintenant. Je n’étais pas pleinement lucide, mais bien assez. Aussi, lorsque ce mouvement accompagné d’un bruit à peine perceptible devait avoir lieu, j’en prenais aisément conscience.


« Elle est sur le toit… »


Si je m’adressais à l’Eladrin, je ne pensais pas nécessaire de préciser de qui je parlais. En voici donc une autre qui aimait se promener sur les toits. Mais que prévoyait-elle donc de là-haut ?


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMar 15 Avr 2014 - 13:07




Elanille examine promptement les deux flacons avant de me les rendre. Un coup d’oeil lui a suffit pour me dire leur contenu, un poison et son antidote… Je suis un Hivanian, je devrais connaître les plantes, mais j’ai toujours été distrait lors des leçons de botanique et mes escapades dans la nature était plus des promenades et courses qu’autre chose. Et Etragore est bien différente, cette feuille m’est parfaitement inconnue. Cependant il y en a vraiment peu. j’imagine les produits puissants.
Elanille prends ensuite possession de la dague et passe son doigt délicatement sur le fil de la lame pour ensuite le porter a son visage. Tout en me tendant la dague avec grande précaution elle dit:
“La lame est saine, mais évitez tout de même de vous couper avec. Sait-on jamais.”

Je reprends cette dague elle la range a mes cotés, les flacons dans une poche différente c’est plus sûre. Sur un sourire elle m’invite à prendre sa suite. Ce que je fais sans réfléchir, j’aime les promenades. Elle se place entre son cheval et moi. C’est un bon choix, même si la bête semble calmée, qui sait ce qui peut lui prendre. Je suis bien mieux ici. Elle semble connaître nôtre destination, elle avance d’un pas sûr, je suis en regardant les façades des maisons, les gens qui passent dans le sens inverse. On arrive devant une herboristerie. Une bien jolie échoppe, décorée avec goût. Une charmante dame et son fils nous accueille, tout d’abord méfiant envers moi ils sont ensuite beaucoup plus naturels. Sans doute Elanille à su trouver les mots.

Je me sens bien ici, j’y respire la joie de vivre et le bonheur. Une sensation perdu depuis un moment. Mon hôtesse me prépare une couche et m’invite à m’y rendre, je refuse dans un premier temps mais sur les insistance d’Elanille je m’y résoud. La couche est confortable, bien que je me sois habitué à dormir n’importe où, un peu de confort est toujours le bienvenue.
Mes pensées s’égarent un instant. Dans quoi me suis je engagé ? Où vais je ? … N’ayant pas de réponses à ces questions, je me dis que maintenant je suis impliqué et grâce à cela je trouverais peut-être de nouvelles pistes pour retrouver mes amis... Le sommeil m’emporte.

Je me réveille d’un sommeil lourd et profond. Je reprends mes esprits et fais le point. Les évènements de la nuit sont troublants. Je dois parler à Elanille, pourquoi ces gens sont après elle ? Et quel est ce poison, quel sont ses effets ? Je le testerais bien sur ceux que nous avons en face de nous… Le poison marche t-il sur les morts ?
Il est temps de rejoindre les autres, j’ai été à l’écart bien assez longtemps.

La maîtresse de maison s'enquiert immédiatement de savoir si je me suis reposé suffisamment. Ceux à quoi je réponds positivement en la remerciant grandement. Une odeur fortement agréable emplit maintenant la pièce. Il y a fort longtemps que je n’ai senti tel fumet. Lurielle, notre hôtesse m’invite a prendre place à table avec eux. Nous discutons:

"Alors Ao c’est bien cela ? Comment êtes vous arrivé jusqu’ici ?"

"Une bien longue histoire ! Je vais tâcher de faire bref. Je me prénomme Aodrène, je suis un Hilvanian, le clan sud d’Etragore. Malheureusement la grande maladie nous a forcé à fuir. Pendant le voyage j’ai chuté et je suis revenu à moi bien plus tard. Depuis je me promène en cherchant mes compagnons."

A mon tour je pose quelques questions, sur nos hôtes, la boutique, les herbes… A peu près tout. A la fin du repas, je propose en remerciement à Lurielle de lui forger une dague - couteau - serpe. Un joli outil pour son travail ou sa cuisine. Je sort une dague et lui montre mon travail afin de la convaincre et lui assure que ce sera un honneur pour moi, il en va de même pour Podapien. Lui semble émerveillé devant la lame, j’en suis flatté.

Nous avons fini de manger, nous bavardions depuis quelques temps quand soudain la pièce fût plongé dans une quasi obscurité qui n’annonçait rien de bon. Tous ont l’air surpris, sans vraiment se rendre compte de ce qui se passe. Elanille semble vraiment tourmentée, elle sait ce qui se passe. Et je suppose qu’elle a raison, qu’aucun garde ne va venir, que cette scène va recommencer encore. Lurielle s’approche de la porte pour l’ouvrir, une mise en garde perce le silence désormais présent mais il est trop tard, la porte s’ouvre et une épée traverse la pauvre femme et deux créatures entre. L’un est blond, l’autre brun.

Elanille s’élance sur les intrus, tout se passe vite, les flèches n’ont toujours pas d’effets sur les assaillants, Podapien envoie une épée à Elanille et se cache dans un coin de la pièce. Essayons une autre technique. Le regard d’Elanille m’implorait de ne pas laisser tomber le jeune homme. Je m’empare de la chaise sur laquelle je me suis trouvé peu de temps avant et je frappe de toutes mes forces le blondinet. Dans un fracas sourd il s’écrase au sol, le temps pour moi de donner des consignes à Podapien.

“Evite-les, repousse-les. prends ceci, en dernier recours, le bout qui pique dans l’ennemi.”

Je lui donne la dague abandonnée par la jeune fille la nuit précédente. Il me fait un signe de tête. Blondinet essaie de se relever, un coup de talon dans la mâchoire à tôt fait de le laisser au sol. C’est en assez, j’en ai marre de ces pantins, je n’aime pas les marionnettes. Sans autre forme de procès, je tranche la tête du blondinet. ça devrait l’arrêter. Elanille est toujours aux prises du grand brin, elle laisse échapper quelques mots. La jeune sorcière est sur le toit. Mes deux dagues plantées dans le dos, le pantin se tourne face à moi laissant tout le loisir à ma camarade de l’achever. Me dirigeant prestement vers la porte, je dis:

“Prends ton arc ! nous allons chasser… “

Sans plus attendre je choisi mes appuis et monte rapidement sur le toit. La fillette est bien là, elle me regarde avec son grand sourire. Son poignet est pansé et ne semble plus la faire souffrir. Elle ne bouge pas, elle m’attends… un autre piège ? Ses yeux malins me dévisagent, me transpercent avec colère, ses cheveux flottent doucement dans le vent.  Je ne peux pas me lancer dans une longue poursuite, nous devons rester ensemble. Tant pis je tente, mes mains dans le dos je vais chercher une lame dans chaque main, ma précision ne m’a jamais fait défaut. Je prépare mes appuis, prêt à partir. Je lance une lame, elle siffle dans le vent, mais la fillette est rapide, un mouvement de coté lui permet d’esquiver ce projectile mortelle. Malheureusement pour elle son équilibre est maintenant précaire et j’ai déjà parcouru la moitié du chemin nous séparant. Elle comprends que ce premier lancé n’était pas destiné à la toucher mais à réduire l’écart entre nous deux. Et soudain un second sifflement, plus fort, plus puissant. Je m’arrête dans mon élan et une flèche vient frapper la jeune fille dans le thorax, son sourire à laissé place à l’incompréhension, elle s’écroule lourdement sur le dos. Je me tourne stupéfait, Elanille l’arc bandé, prête a tiré encore.

Encore surpris je lui dit :“Très beau tir ! … je dois récupérer ma lame” puis je me mets en route chercher ma lame deux toit plus loin. A mon retour nous lisons un mot en possession de la jeune fille.

Elanille doit mourir !
et l’Eladrin en sait trop,
occupez-vous en aussi.
J.
Tout ceci écrit en lettre de sang…

“Nous reviendrons la brûler, descendons voir tes amis…”


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMer 16 Avr 2014 - 10:21

Podapien pris en charge par l’Eladrin, je pouvais désormais pleinement me concentrer sur mon opposant. Robuste et rapide, j’encaissais les coups non sans peine. S’il avait été Humain, et si de simples entailles avaient été en mesure de le troubler, alors peut-être ce combat serait-il déjà parvenu à son terme. Mais il n’en était rien, autant se rendre à l’évidence. Rien ne paraissait troubler ce grand brun outre mesure, tandis qu’il se complaisait en ce sourire malsain. Sa garde était bonne, pour un mort, et j’avais une peine peu commune à prendre l’avantage.

Un moment pourtant…

Mon adversaire devait soudainement pivoter. Je ne cherchais premièrement pas à en connaître la raison, sautant sur une si belle occasion pour lui trancher la tête, en un mouvement précis, net. Et alors seulement que sa carcasse venait choir sur le sol, j’apercevais les deux dagues plantées en son dos. L’œuvre d’Ao. Pas de temps cependant à perdre en remerciements. Je m’emparais de mon arc – la recommandation n’avait pas vraiment été nécessaire -, et passais la porte à sa suite. De peu de hauteur, la demeure accordait de nombreuses prises, là où les pierres échappaient au mur principal. Glissant mon arc en mon dos, je débutais l’ascension. Parvenir à hauteur ne me prenait que peu de temps, mais l’Eladrin toisait d’ores et déjà la jeune demoiselle.

Je n’imposais pas ma présence, bien que sans aucun doute constatée. Un regard porté à mon intention : oui, elle me savait bien ici. Qu’importe. Je n’intervenais pas immédiatement, main porté au carquois. Qu’attendais-je ? Le moment propice. Idéal. Celui qui ne laisserait aucune chance à l’esquive. Je la tenais personnellement pour responsable du bain de sang un étage plus bas. Et pour cause ! Et s’il n’était pas spécialement dans mes habitudes de répondre à la violence par la violence, autant dire que j’étais en mesure de faire une exception à la règle.

Je veillais sur l’Eladrin, et guettais son adversaire. Echange de courtoisies entre les deux protagonistes, sous forme de quelques attaques et esquives bien pensées. C’était une bonne adversaire, à n’en pas douter. Redoutable pour autant ? C’était très précisément ce que nous allions savoir. Je détendais la corde. Le moment était venu. Opportun, coupant Aodrène en son ultime élan. Je portais à nouveau la main au carquois, par acquis de conscience. Ce n’était pas nécessaire. Râle dernier, légitime, le corps sans âme perdait ses appuis avant de choir sur place. Je détendais mon arc, tandis que l’Eladrin, sur un compliment qui me paraissait hors propos – tuer n’avait rien d’enviable -, allait en quête de sa lame.

J’allais à la rencontre de la jeune demoiselle, qui en cet instant, ressemblait à tout autre chérubin de son âge. Colère muée en quelques sentiments troubles, je conservais une expression neutre, presque glaciale. Discernant alors un petit morceau de parchemin roulé, dépassant d’une poche mi-close, je m’en emparais. Ao revenait à mes côtés, juste à temps pour en prendre connaissance. Sentence. Si j’avais en tout premier lieu songé à un piège tendu, et une proie tombée au mauvais endroit, au mauvais moment, je perdais désormais toute assurance à ce propos. Pourquoi aspirait-on à ma mort ? Qui était ce mystérieux « J » ? J’avais beau retourner le problème sous de nombreux angles, je ne parvenais à y trouver réponse acceptable. Une chose cependant : j’avais bien à mon insu ajouté un nom à leur tableau de chasse.


« Nous reviendrons la brûler, descendons voir tes amis… »


Cette voix qui m’extirpait à mes songes et me ramenait à l‘instant présent. Voix sereine, qui pourtant me rappelait en de brusques remémorations. Un nom qui m’échappait alors, en un murmure. Celui de notre hôtesse : j’espérais qu’il ne soit pas trop tard. Alors, sans crier gare, je redescendais dans l’urgence –peut-être un peu trop. Heureusement dotée d’un bon équilibre, je parvenais dans la demeure sans encombre. Je retrouvais là le jeune garçon, agrippé aux tissus qui recouvraient sa mère, tant et si bien que les jointures de ses doigts blanchissaient. Ses épaules étaient secouées de quelques soubresauts, alors que le reste de son corps luttait contre nombreux tremblements incontrôlés.

J’inspirais à quelques reprises, dans l’espoir de retrouver mon calme. Et face au désarroi du garçonnet, la chose devait être plus aisée que je ne l’avais redouté. Posant délicatement la paume de ma main sur son épaule, je lui intimais de prendre du retrait, et m’installais à sa place. Promptement mais munie d’un sang-froid apparent – mon combat intérieur était plus tumultueux que je ne le laissais paraître -, je m’assurais de l’état de notre hôtesse. Beaucoup de sang à terre, et l’absence de pouls constaté alors que je l’y cherchais ne devait guère plus m’étonner. J’examinais la plaie, repoussant quelque peu les vêtements déchirés. Je n’avais que trop tardé, la plaie trop importante… Je ne pouvais qu’espérer que son cœur n’ait lâché avant qu’elle ne soit en proie à trop de peine.

« Helyos, Thalos. Ces deux hommes sont des voyous. Eux et leur bande… A toujours causer des ennuis… Maman les avait prévenus, que ça allait mal tourner ! Et ces ordures… L’ont tuée ! On ne leur a jamais rien fait, nous ! »


Haussant les sourcils, je me tournais vers Podapien, qui venait ainsi de s’exprimer. Accroupie auprès de sa mère, lui debout, mon regard devait inévitablement se porter sur la lame enserrée en sa main gauche, tremblante. Doucement, je me redressais, portant mon attention sur Ao, en une interrogation silencieuse. Avait-il mis cette lame en sa possession ? Puis, revenant au jeune garçon, j’esquissais un pas en avant, alors que lui-même allait vers l’arrière. Aussi, je cessais aussitôt ma progression. La peur, la colère… Tant d’émotions périlleuses lorsqu’incontrôlées. Mais ce n’était pas vraiment pour moi-même, ou pour l’Eladrin, que je me faisais du souci.

« Podapien… Donne-moi cette dague, veux-tu ? »


Durant un instant, il conservait son attention portée sur le corps inconscient de sa mère, comme égaré en quelques songes. Cependant, lorsqu’il en vint au bout du compte à poser son regard sur ma personne, je ne le reconnaissais plus. Comment un corps si jeune pouvait-il contenir tant de haine ? Je découvrais là une nouvelle victime, car le jeune et insouciant Podapien venait de mourir en ce jour. J’accusais le coup, tentant de conserver une expression neutre au possible. Son ton pourtant était dur, accusateur. Je le laissais s’exprimer, considérant cela nécessaire. Combien aurai-je donné pour m’exprimer ainsi, également ? Je n’étais pas insensible, bien loin de là.

« Comment peux-tu te tenir là, sans rien faire ? Maman avait confiance en toi ! Nous t’avons hébergée, nourrie !  »


Deuxième coup, que j’avais quelque mal à passer. Pour l’heure, sans doute aurai-je opté pour la lame plutôt que la parole, bien plus aiguisée.

« Calme toi, et écoutes moi, s’il te plait… Ces hommes n’avaient plus rien de ces voyous que tu as connu… »


S’empourprant, il s’avançait de quelques pas, serrant les poings, l’un sur sa lame, l’autre sur le néant qui venait de déchirer son cœur. Je ne cillais pas, lui tenant tête. Sa voix prenait l’intonation de la menace, et malgré son jeune âge, il paraissait pour l’heure étranger à toute innocence. Cela par-dessus tout, devait me heurter.

« Prends-tu leur défense, maintenant ? C’est assez ! Si vous ne faites rien, alors moi, j’irai. »

« Ce n’est absolument pas ce que je suis en train de t’expliquer, mais si tu voulais bien… »


Aveuglé par sa colère, le jeune garçon n’entendrait plus raison. Je ne parvenais pas au bout de mes propos, brusquement bousculée alors qu’il tentait de se tracer un chemin jusqu’à la porte de sortie. Et il devait y parvenir, enjambant le corps de sa mère, et laissant la porte claquer lourdement derrière lui. Je m’élançais à sa poursuite, après un regard courroucé contre le battant de bois – qui en soit, n’y était pas pour grand-chose. Quelques enjambées rapides, et je parvenais à sa hauteur, déposant ma main sur son épaule pour le stopper en sa progression. Se retournant brusquement, je bondissais en arrière alors que sa lame fendait l’air. Si je conservais de bons réflexes, la surprise de l’acte me valait une bonne entaille dans le bras gauche. Ce qui ne devait pas arranger l’état du malheureux, observant la plaie dont il était la cause en un mutisme soudain.

Si la colère devait me gagner, ce n’était que pour mieux retomber, aussitôt. Je saisissais la lame, sans plus de résistance, et le menait tel un pantin en direction de la maison précédemment délaissée. Il balbutiait, tel un enfant égaré. Son regard désormais était vide, perdu en une masse de tourments. L’émotion vive retombée, pour laisser place au désarroi. Je l’installais sur la couche qui avait été installée à l’intention d’Ao.

« Il est sous le choc… Je suis navrée de vous avoir impliqué là-dedans… »


Je reportais mon attention sur l’Eladrin. Oui, j’étais navrée. D’autant plus navrée que la situation m’échappait. J’ignorais ou aller, ni pourquoi y aller. J’avais besoin d’un temps pour reprendre mes esprits… Mais nous n’avions pas de temps à perdre. Les corps jonchaient sol et toit. Dont celui de Lurielle… Un certain « J » aspirait à notre mort, et nous ignorions jusqu’à ses motivations premières. Que faire, alors ? Chaque chose en son temps…

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyJeu 17 Avr 2014 - 11:20



Je descend du toit derrière Elanille, elle va vite, un peu trop, mais son équilibre est bon, elle arrive en bas sans problèmes. Je la suis en douceur, rien ne sert de courir, je ne pourrais rien faire. J’entre dans la maison, Elanille et Podapien sont tous deux près de Lurielle. Cela n’aurait pas dû arriver. Je ne souhaite pas m’attarder sur cette pauvre femme. Je me dirige machinalement vers le grand brun et récupère mes dagues. Je m’assied ensuite et les nettoie d’un revers de cape. Pendant ce temps j’observe Podapien. Il est en colère, qui ne le serait pas ?

Sa mère avait une plaie trop profonde, ma magie n’aurait servi à rien. Si j’avais pu pousser un peu plus mon apprentissage. Mais ce n’est pas le temps des regrèts, elle aura toute son utilité plus tard. Elanille est bouleversée à son tour. un combat intérieur fait rage et elle fait tout ce qu’elle peut pour ne pas le laisser paraître. Je suis emplit de peine moi aussi, cette dame avait été plus que bonne et charitable avec moi.

Podapien frémi de peur, et tremble sous l’émotion. La dague que je lui ai donné en main, l’air déterminé. Il annonce des noms que je note soigneusement, il serviront en temps voulu. La douleur est forte chez ce garçon. Elanille tente de le raisonner mais il n’est pas vraiment enclins à l’écouter. La situation est tendu, néanmoins je ne pense pas que je soit le mieux placé pour intervenir. Ces choses doivent se régler sans moi et elle doivent se régler maintenant. Je reste donc à l’écart et commence a mettre un peu d’ordre dans les débris et les meubles renversé. Le ton monte vite. Podapien sort de la maison suivi de près par Elanille. Je continue à mettre de l’ordre, une façon pour moi d’ordonner mes pensées tout en rangeant cela. Quelques minutes passent et revoilà mes deux amis. Elanille installe Podapien sur la couche où je me suis reposé avant tous ces évènements. Il semble encore plus désemparé qu’avant sa sorti de la pièce. Il a besoin de se poser et de tirer tout cela au clair, comme nous tous.

“Il est sous le choc… Je suis navrée de vous avoir impliqué là-dedans…”

Elle semble désemparée, perdu… pour tout dire, comme je le suis en ce moment. A la différence que pour moi cela ne change pas beaucoup. Je m’approche d’elle et l’invite doucement à s’asseoir. Tout en apposant ma main sur sa blessure je lui murmure :

“Aie confiance, la sensation est étrange, accompagnée d’une légère chaleur mais je vais arranger cela…”

Je poursuis alors avec quelques incantations, les paroles d’usage. Une prière remerciant les dieux et incitant mon amie à guérir. Prononcé avec le plus grand calme et la plus grande douceur je me concentre sur la blessure.

Thasilvia palvolen drog vhalok laas
Hurzah oy draalok
Ofan hin Aaz at hin Aar
Krif voth krin krasaar
Oy ov hin fah ofan praan


Une sensation de chaleur m’envahi, ma main en contact avec la plaie se contracte légèrement, je sens comme un flux passer à l’intérieur. Comme de l’eau douce et tiède s’écoulant lentement. Le flux semble se calmer, en effet il ralentit jusqu’à s’arrêter, la chaleur cesse. Je peux retirer ma main, je me sens fatigué, il y avait bien longtemps que je n’avais fait ce genre de soins. Un coup d’oeil rapide, plus aucune marque de visible. Avant toute question je prends la parole

“Un don qui m’a été accordé il y a bien longtemps, je ne peux m’en servir sur moi-même. Il ne guéri que les blessures mineures. Celles de Lurielle sont bien trop importante, j’aurais au mieux pu retarder l’inévitable en me fatiguant dangeureusement.”

Jetant un coup d’oeil a Podapien:

“Il est en vie, nous aussi. Reposons-nous et faisons un point… Je dois en premier lieu récupérer mon énergie. Repose toi, je vais m’occuper un peu et nous choisirons que faire.”

Avec un sourire je tourne les talons et remonte sur le toit. Je retrouve le corps de la fillette que je jette sans peine du haut de la maison. Puis redescend afin de dissimuler le corps. Dans un premier temps entassé avec les deux autres. Je jette un draps par dessus. Solution temporaire, nous déciderons ensuite que faire d’eux. Helyos et Talos d’après Podapien, il nous faudra en savoir plus sur eux et la bande à laquelle ils appartenaient.
Qui est ce “J” ? Il va nous falloir plus d’informations à son sujet. Je continu de tourner dans la pièce et de ranger. Tant de questions me submèrgent. Qui est ce “J” ? Qu’à fait Elanille pour être la cible de ces monstres ? Comment lutter efficacement ? Il faut trouver des réponses.

Je trouve une place dans un coin de la pièce et ors un petit carnet. J’y écris les noms entendus aujourd’hui et les différents évènements. une sorte d’aide mémoire. Je m’inquiète pour Elanille. Je n’ai rien fait pour me trouver là mais je suis autant impliqué qu’elle. Je devrais essayer des méthodes moins conventionnelles. Je vais reprendre mes rondes nocturnes, les tavernes sont un bon endroit pour trouver des informations.

Après un moment je dis enfin :
“Nous irons en promenade ce soir, une taverne est le bon endroit pour connaître les dernières rumeurs. Si nous ne pouvons aller à eux, au mieux ils viendront à nous. Si quelqu’un à une meilleure idée je suis preneur”
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyVen 18 Avr 2014 - 17:18

Sur la demande de l’Eladrin, je prenais place sur une chaise bancale. Près de là, le chaudron reposait encore dans l’âtre, laissant les derniers  relents de notre repas embaumer la pièce. Souvenir d’un temps serein et convivial. Je tentais de n’y point prêter attention, bousculée en mon apparente constance. Et alors qu’il s’emparait délicatement de mon bras, j’en revenais à ses propres actions. Intriguée par ses intentions. Qu’avait-il donc à l’esprit ? Ses quelques paroles qui se voulaient de prime abord rassurantes, ne devaient alors que me plonger plus loin encore en mes questionnements.

Quel était ce langage ? Je n’avais jamais entendu quiconque l’employer. Je tentais d’en saisir le sens, mais aurait tout bonnement été incapable d’en retenir la seule moitié. Interdite, j’observais chaque mouvement, chaque battement de cils, tout comme s’ils avaient été en mesure de venir  à bout de mes interrogations. La révélation cependant devait survenir alors qu’une curieuse sensation s’emparait de mon bras. Premièrement surprise, je manquais de m’extraire à son emprise. Gagnée cependant par un curieux bien-être, j’y renonçais. Lorsqu’il parut venir à bout de son œuvre, je passais la paume de ma main libre sur ma chair, y repoussant le sang qui la maculait encore. Peau lisse et saine. Où donc se trouvait l’entaille ?

Je prenais alors seulement conscience de ses agissements, et redressais à nouveau la tête, esquissant un mince sourire, déconcertée, mais gage de gratitude. Redoutant quelques questionnements, il devait prendre les devants. Et à nouveau, je perdais tout sourire. Lurielle… Je comprenais bien ses propos, et ne pouvais lui tenir rigueur de sa réserve quant à agir. Je me sentais par ailleurs pleinement responsable des précédents évènements. Cette décision quant à notre venue en ces lieux reposait entièrement sur mes épaules. Et de celle-ci, les corps qui jonchaient le sol.

Paraissant prendre note des mes préoccupations, à nouveau, il reprenait la parole.

« Il est en vie, nous aussi. Reposons-nous et faisons un point… Je dois en premier lieu récupérer mon énergie. Repose-toi, je vais m’occuper un peu et nous choisirons que faire. »


Oui, nous étions en vie. Mais à quel prix ? Expirant doucement, je hochais alors la tête en guise d’approbation. Se reposer : plus aisé à dire, qu’à mettre en œuvre. Mon esprit tourmenté n’aurait su m’accorder quelconque repos. Cependant, je me redressais et allais en direction de la petite pièce au sein de laquelle dormait Podapien. Je m’arrêtais néanmoins sur le seuil de la porte, interpellant l’Eladrin qui paraissait disposé à quelques tâches premières.

« Merci encore… pour tout. »


Je lui adressais un mince sourire, éreinté, et sans attendre de réponses, j’enjambais la silhouette endormie du jeune garçon, m’accroupissant non loin. Et ainsi, durant quelques temps, je veillais sur ses songes, tentant de remettre un peu d’ordre dans mes idées. Penser aux heures à venir. Aux jours à venir. Rien n’était jamais simple, c’était acquis. Alors en cette évidence, je remerciais cet Eladrin qui se tenait encore en ces lieux. Jamais n’avait-il eu quelque chose à y gagner, mais plutôt tout à y perdre. Et pourtant…
 
De mon emplacement, je le discernais aisément. Il avait pris place en un coin reculé de la pièce, et avait tiré un petit carnet de sa tenue, où il rédigeait quelques notions qui devaient me rester inconnues. Cela ne me concernait en aucune manière. J’étais curieuse, pourtant, mais point indiscrète.

Les instants passèrent ainsi, avant qu’il ne redresse la tête et ne reprenne la parole. S’il paraissait troublé par les évènements, il en restait malgré tout le plus lucide. Aussi, je prêtais l’attention nécessaire à ses propos. L’idée de prendre l’air n’avait rien pour me déplaire. Rester ainsi me donnait cette désagréable sensation d’impuissance.

« C’est entendu. Nous irons donc. »


Peut-être aurais-je premièrement opté pour une visite au cœur de l’ancienne demeure au sein de laquelle nous avions pisté la jeune demoiselle, mais une taverne… pourquoi pas. J’avais eu ma dose de cadavres, et quelque chose me laissait à croire que mon propre cheminement saurait en emmener d’autres. Je faisais cependant mention de mes observations à Ao, au cas où nos premières recherches resteraient vaines.


(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Soir tombé, nous nous apprêtions à partir. J’avais pris un certain temps auprès de Podapien, m’assurant qu’il n’allait pas se lancer en quelques actes insensés durant notre absence.  Coopération acquise, nous nous étions désormais parés à prendre congé. Saluant le garçonnet, je laissais l’Eladrin prendre les devants, et scellais la porte derrière moi. Si les rues paraissaient peu agitées, nul doute à avoir quant à l’occupation certaine des tavernes et auberges environnantes. Peu habituée à ce genre de lieux (bien que passage nécessaire des voyageurs), je proposais à mon compagnon de prendre la direction d’une auberge au sein de laquelle j’avais résidé lors de mon arrivée. Repas convenable, tenancier agréable, prix raisonnable.

Passant proche de l’écurie attenante à l’auberge, un hennissement devait accompagner notre venue. Esquissant alors un sourire, j’allais à la rencontre de la jument, et lui adressais quelques paroles en un murmure imperceptible. Claquement de sabot sonore, et je retournais auprès d’Ao. Pour une raison qui m’était encore inconnue, Azalée n’appréciait que peu ce dernier, et savait le lui démontrer. Cela m’amusait, en un certain sens, me rappelant mes premiers jours en sa compagnie. La jument possédait un caractère bien trempé, mais n’en restait pas moins compagnon de valeur. J’avais appris à la connaître, chaque jour un peu plus. Et aujourd’hui, je redoutais le moment de notre séparation.

Encore quelques pas, et nous parvenions à l’entrée de l’établissement. Porte tenue, j’allais en avant en un hochement de tête, guise de remerciement. Comme supposé, la pièce était bondée et les tables vides plutôt rares. Parvenant malgré tout à trouver place convenable, j’invitais l’Eladrin à prendre ses aises, et sans lui laisser le temps à la protestation, je m’éloignais en direction de l’aubergiste. Le saluant chaleureusement, je prenais commande de deux repas complets, et sortais d’une petite bourse 4 pièces d’acier, que je laissais glisser jusqu’à lui. Je revenais ensuite à notre table, mon attention se portant minutieusement alentours. Je tentais de prendre note de chaque visage peu commun, chaque regard porté à mon attention. De prime abord, rien à déplorer.

Je reprenais donc place, alors que nos repas nous étaient servis quelques instants plus tard. Si l’appétit n’était pas spécialement au rendez-vous après les récents évènements, je prenais cependant sur moi et en avalais une bonne partie. J’ignorais son plan d'action. Les gens conversaient autour de nous en une cohue presque intenable. Pour capter une conversation, il était nécessaire d’y apporter une attention tout particulière. Je m’y appliquais, l’espace d’un instant, alors que je portais mon verre jusqu’à mes lèvres. J’étais pensive, presque ailleurs. Rien cependant, et à nouveau, ne devait me heurter.

« Qu’as-tu en tête, désormais ? »


Vouvoiement naturellement délaissé, bien que tardivement, j’admettais ainsi son implication. De là à lui accorder plein crédit, il restait certaines démarches.

Je cessais d’épier les conversations alentours, reposant mon verre sur la table, alors que je croisais mes bras devant moi. Mon attention pleinement portée sur l’Eladrin, je présentais une curiosité certaine quant à la suite des évènements. Nous nous trouvions actuellement en un lieu bien peuplé, et je peinais à croire que quiconque d’assez sobre ne cherche l’esclandre. Pour l’heure, les conversations allaient bon train, et les rires gras s’enchaînaient. Je n’aimais pas m’attarder en ces temps où l’alcool dégradait la conscience de nombreux hommes. Nous avions cependant encore quelques temps devant nous avant un tel état dominant.



Dépenses:


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyLun 21 Avr 2014 - 11:13


Le  soir venu, après qu'Elanille eu convaincu Podapien de ne pas faire de choses stupides, nous nous sommes mis en route. Elanille ouvre la marche. Elle semble savoir où elle va. Je la suis sans poser de questions, j'en ai déjà bien trop en tête. Je prends cela comme une promenade, j'aime les promenades. Le fond de l'air est frais c'est agréable, je profite de ce petit moment de calme.

En approchant de l'auberge un hennissement se fait entendre, la jument de mon amie. Elle va la voir, je me garde bien de la suivre. Cet animal ne m'aime pas et je ne préfère pas risquer un mauvais coup. Un coup de sabot aurait tôt fait de me briser les cotes. Je ferais connaissance de la jument en temps voulu, mais ce moment n'est pas encore venu. Ma camarade semble complice avec la bête, c'est assez beau à voir. Mais les sabots qui claquent au sol, me ramènent vite à la réalité et confirme mes pensées. Ils est préférable de tenir mes distances pour le moment.

Quelques pas plus loin la porte de l'auberge s'ouvre et nous entrons. La salle est pleine, du monde partout, un bruit typique d'un lieu bien vivant. Les conversations vont bon train. Je suis convaincu que nous sommes au bon endroit. J'analyse rapidement les personnes présentes. Pour la plupart, du petit peuple, quelques supposés voyous et d'autres rares personnalités avec quelques responsabilités. Elanille m'invite à prendre place à une table assez bien placée. Sans que je n'ai le temps de m'assoir convenablement là voilà parti en quête de quelques nourritures.

Je me met à mes aises et me familiarise avec tous ces gens autour de moi. Mon amie revient à mes cotés puis vient nos deux assiettes. Elle mange d'abord sans grande conviction mais mange tout de même. Je la remercie et mange aussi, doucement, je fais durer le moment. Mon amie à fini de manger, elle paraît pensive. Je continu mon plat, la sauce est sublime, je mange doucement. Soudain la question est posée

« Qu’as-tu en tête, désormais ? »

Question toute naturelle bien que la réponse me paraisse évidente, je m'explique naturellement

Maintenant, on écoute et on attends. Soit nous allons obtenir des informations nous permettant d'aller vers eux. Soit eux viendront à nous. Profite de l'instant mais ne te laisse pas distraire.

Je me tourne a nouveau vers mon plat, la sauce est vraiment bonne ! Quelle est donc la recette du chef ? Question futile. Les conversations continuent de part et d'autre, rien d'intéressant. Des blagues, des récits de journée de travail, des ragots... La soirée n'est pas assez avancé.

Ou allais tu la nuit où tout a commencé ? Tu semblais sur le départ. Peut-être tes affaires t'ont mené dans un quelconque traquenard ? ... Nous explorerons cette piste un peu plus tard, concentrons nous sur le moment présent

A mesure que les heures passent l'alcool et la fatigue font leur effets. Ils jouent en notre faveur, les langues se délient et les révélations fusent parmi les récits de glorieux alcooliques. C'est le moment de tendre bien les oreilles avant que les effets de l'alcool ne transforment ces joyeux lurons en moins que des hommes.

Le ton monte d'un coté de la salle, les conversations s'estompent, tous les yeux se rivent sur les deux protagonistes. Les noms d'oiseaux fusent et le tavernier est obligé d'intervenir. Suite à cet incident les conversations repartent de plus belle, un homme semble néanmoins ne pas partager l'ivresse générale. Il regarde sans arrêt par dessus son épaule, comme si il ne voulait pas être suivi. Comme si quelqu'un ou quelque chose est à sa recherche. C'est la meilleure piste de la soirée. Je fais signe à ma compagne, un petit signe de tête discret. L'homme ne parle pas,

« je reviens »

je me rends vers le comptoir entame une discussion avec le patron

« Bonne ambiance ce soir n'est ce pas ? »
« Excepté les deux andouilles de tout à l'heure ! »
« Encore une histoire futile ? « 
« ces deux corniauds se battaient pour savoir qui avait coupé le plus de bois il y a deux semaines de ça... »
« Ahah ! Et qui a gagné ? »
Le tavernier me regarde du coin de l'oeil
Avec un grand sourire et en lui désignant l'homme étrange
« Simple curiosité, par contre vous avez un client qui semble mal en point, il ne dois pas supporter la boisson. »
« c'est un voyageur, il doit être fatigué, il m'a demandé une chambre. Que lui voulez-vous ? »
« Rien mon bon ami, il m'inquiétait un peu, je voulais juste éviter les ennuis. Merci pour la discussion, j'y retourne, ma dame m'attends »

Quittant le comptoir, je fais un petit signe de tête au tavernier et retourne prendre place à ma table.
Devant le regard interrogateur de ma partenaire je m'avance dans des explications brèves. L'homme sait forcément quelque chose. Pas nécessairement sur notre affaire mais cela vaut le coup d'essayer. Il est l'heure de faire parler les ombres. Tout ceci est nouveau pour Elanille, cela m'amuse beaucoup. J'ai toujours aimé les parties de cache-cache et maintenant une partie avec enjeu commence.  Il ne reste qu'a attendre que l'homme donne le début de la partie.
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyJeu 24 Avr 2014 - 6:53

Nous conversions depuis un moment maintenant. Par un habile échange, nous trouvions en chaque pause l’occasion pour mener à bien notre enquête. Rien cependant ne devait outre mesure retenir notre attention. Alors je prenais ce temps acquis pour répondre à quelques-unes de ses interrogations. Après tout, j’avais appris quelques détails de son parcours peu de temps auparavant, et il me paraissait donc légitime d’en dévoiler également une partie.

« Je m’apprêtais à retourner chez moi, ce soir-là. A Bélin. Helen, ma mère – ce qui s’y apparentait le plus, tout du moins – , y tient une herboristerie. Elle est cependant tombée gravement malade, et je me dois donc de prendre en charge le comptoir… Seulement, nous venions à bout de nos réserves, et si les herbes sont nombreuses et variées aux alentours de Bélin, certaines sont caractéristiques à chaque territoire… Je me suis donc rendue ici pour échanges et commerce. Malheureusement, je redoute que l’angoisse ne les ait gagnés depuis quelques lunes maintenant. Je ne me suis que trop attardée, retenue ici ou là par quelques mésaventures… »


Probablement n’était-il pas nécessaire de faire l’inventaire de ces dites mésaventures. Ou peut-être l’aurait-il été. Cela ne me semblait cependant par l’endroit approprié pour les étaler. Aussi, je me contentais d’ajouter d’une voix pensive :

« Je ne vois cependant rien qui puisse être en lien avec nos préoccupations dernières… Je reconnais ne pas comprendre. »


Et de cela au moins, il pouvait être assuré. Je n’avais strictement aucune idée de ce qui pouvait me valoir un tel remue-ménage.

Et alors que les minutes passaient, l’alcool faisait son œuvre. Alentours, certains esprits pourtant avisés perdaient en lucidité, et c’était l’esclandre. Brève. C’était désormais l’instant propice pour entrer en scène, et l’Eladrin devait être le premier à prendre les devants. D’un mouvement discret, je prenais conscience de son point d’intérêt et y portais promptement mon attention. Un homme apparemment commun : tenue sombre et sobre, cheveux noirs retombant sur ses épaules, emmêlés, alors que ses mains aux teintes sombres allaient et venaient nerveusement dans sa crinière. Son regard se portait, ici ou là, à intervalles réguliers. Sa carrure ne paraissait, à première vue,  pas laisser présager là quelconque guerrier, ou même fermier. Plutôt mince bien que de grande taille.

Je m’en détournais, tandis que mon nouvel ami quittait sa place pour rejoindre le comptoir. Si je le suivais un instant, je n’étais cependant pas en mesure de capter ses propos, trop éloignée alors que les bruits ambiants parasitaient toute conversation. Qu’importe, je patientais. Aussi, lorsqu’il revint après une brève conversation, je l’interrogeais du regard. Qu’avait-il appris, là-bas ? Il paraissait intéressé, voir presque ravi de ses trouvailles, tout comme si celles-ci l’assuraient en ses soupçons. Je l’écoutais avec intérêt, avant de hausser doucement les épaules. Sans aucun doute nous aurait-il était nécessaire de plus qu’un simple coup de chance pour tomber par hasard sur une personne en ces lieux qui soit  en conscience de nos propres préoccupations, mais cela n’avait en soit que peu d’importance. C’était cette piste, ou rien. J’avais par ailleurs l’esprit encore bien occupé par quelques tourments, et j’avais besoin de mouvements pour ne pas ruminer incessamment.

Je me redressais alors : les choses n’allaient pas évoluer à elles seules, et s’il était nécessaire de converser, autant aller à sa rencontre. Je me glissais donc entre les tables, tentant de maintenir une bonne distance avec les quelques ivrognes désormais attablés de toute part. Je changeais à quelques reprises de chemin, dans l’idée d’éviter quelques mains que je ne trouvais que trop baladeuses. A mi-chemin, cependant, je cessais mon avancée. L’homme désormais sur le qui-vive paraissait avoir capté ma venue, et croisait désormais mon regard. Je le soutenais avec insistance. S’il était nécessaire de faire tomber les masques, c’était maintenant que cela se jouait. Et curieusement, lorsqu’il devait se relever promptement et se glisser parmi les autres clients pour rejoindre l’escalier qui menait aux chambres, je ne devais que peu m’en surprendre. Adressant un coup d’œil entendu vers Ao, je prenais cette direction d’un pas quelque peu plus rapide : pas assez pour se voir comme menaçant, mais bien assez pour ne pas le perdre de vue. Je tournais à l’angle du couloir peu de temps après lui, et notais la porte qui devait claquer sur son passage.

Indiquant la pièce empruntée par l’étranger, j’allais aux côtés de l’Eladrin en cette direction. Posant une main sur la poignée, je portais quelques coups sur le battant. Légers, discrets, mais bien assez audibles pour quiconque résideraient en cette chambrée. Je n’étais pas outre mesure partisante des entrées fracassantes ; nous n’avions par ailleurs aucun élément à retenir contre cet homme, si ce n’était cette esquive soudaine. Aucune réponse. Je frappais une seconde fois, avant de tenter de faire jouer la poignée, qui cédait immédiatement. Repoussant le battant de porte, nous découvrions là une pièce vide d’âme. J’étais assurée de notre destination, et ne remettais aucunement en cause mes observations. J’indiquais donc d’un mouvement de tête l’ouverture opposée à la porte, béante. Allant à sa hauteur, je me penchais quelque peu par delà ; assez pour discerner une descente aisée, et une silhouette disparaître au coin d’une ruelle. Et parce que l’action valait bien milles mots, je passais également sans outre forme de procès et trouvais les appuis nécessaires pour retrouver le sol grossièrement pavé de la ruelle.

Sans attendre, je dépassais moi-même le dernier recoin par lequel j’avais aperçu le mystérieux inconnu, et prenais bonne note de sa nouvelle direction. Je cessais cependant ma progression, attendant que l’Eladrin ne se retrouve à mes côtés, ce qui ne devait pas tarder. Il était habile, et rapide. Là seulement, je plissais les yeux, soucieuse. Cette partie de la ville ne m’était pas étrangère, bien que je n’avais pas pour habitude d’y traîner sans raison absolue. Une curieuse coutume ici voulait que riches côtoient les pauvres. Mais riche ne rimait pas assurément avec honnête. Peut-être résidait là le secret de cette entente ? Je savais ce recoin peu commode, mais également un bon coupe-gorge. Aussi, je marquais une certaine réserve.

« Je ne suis pas assurée de notre bon accueil en ces lieux… Qu’avons-nous contre cet homme qui puisse valoir une telle prise de risque ? »


Assurément rien, sinon la conviction d’un "peut-être". J’avais bien entendu observé l’Eladrin à l’œuvre, et le supposais de ce fait bien assez débrouillard, mais aurai-je pour autant risqué une telle escapade ? Je n’étais pas sans garder en un coin de mon esprit que le Seigneur de Varak, Dagathor, possédait une réputation peu enviable au-delà de ces murs. La justice n’étant qu’un point de vue, chacun paraissait libre de la mettre en œuvre selon ses propres convictions. Ainsi naissaient des pouvoirs tous aussi complexes qu’opposés. Autant dire néanmoins que je ne tenais pas outre mesure à comparaître devant cet homme pour "trouble de l’ordre public", conservant encore quelques traces peu charmantes de ce Seigneur Gribur. Si cet évènement remontait maintenant à quelques lunes, cela n’en devenait aucunement une expérience bienheureuse. Et nul n’interviendrait en notre faveur cette fois-ci.

Et malgré ces songes, je laissais momentanément à l’Eladrin le loisir de choisir sa voie, assurée que je me devrais quoiqu’il en soit de l’y suivre. Après tout, il s’était porté à mon secours et à celui de Podapien. Je lui étais redevable, et me sentais responsable de son sort en péril. Du mouvement au coin d’une ruelle, je laissais pourtant mon arc en mon dos. Il n’était pas en plus nécessaire d’ouvrir les hostilités. Retourner des hommes à leurs tombes était une chose, je n’avais pas ce même point de vue concernant ceux de chair et de sang, et ne répondrais qu’en cas d’attaque avérée. Pour l’heure, il était cependant temps de prendre une décision. Allions-nous, oui ou non, partir en quête de notre piste du moment et risquer de s’empêtrer en plus d’histoires que nous n’en avions déjà ?

« Encore en train de détaler comme un lapin, celui-là. »

« Oh ! Il n’a bien que ça du lapin ! »


Eclats de rire alors que deux hommes paraissaient à notre vue. Cessant leur conversation, ils posèrent sur nous un regard dur, sans pour autant cesser leur avancée. Allant en notre direction, je restais moi-même stoïque, bien que sur le qui-vive. Je guettais là le moindre mouvement suspect. A leur indécision, cependant, je me contentais d’esquisser un pas sur le côté, et les laissais passer, tout en suivant leur cheminement encore un moment. Eux-mêmes mirent un certain temps avant de reprendre leur conversation en un murmure pressé mais inaudible. Décidément, non, cet endroit ne m’inspirait rien de bon.


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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMar 29 Avr 2014 - 16:00


J’apprends à la connaître un peu plus. Il faut donc qu’elle retourne à Bélin… Je ne connais pas cette ville, peut-être une occasion de visiter ? En de meilleures circonstances sûrement. Ainsi elle est venue ici pour commercer. Ce n’est donc pas la raison ayant poussé ces gens à l’agresser. Elle devrait vérifier sa marchandise afin d’être sûr de la chose. Elle va aussi devoir rentrer chez elle. Elle me parle de quelques mésaventures, sûrement rien de bien intéressant, elle parlera le moment venu.

Pour l’heure elle se dirige avec précaution vers cet homme louche. Des hommes ivres la pousse à changer de chemin a plusieurs reprises. Je la comprends et elle s’en sort plutôt bien. Je prends l’air amusé de quelqu’un qui passe un bon moment. L’individu fini par repérer le manège d’Elanille et disparaît dans l’escalier d’un pas pressé. Elle lui emboîte le pas en m’adressant un regard m’incitant à la suivre. Je m’exécute en longeant les murs. Arrivé en bas de l’escalier un petit coup d’oeil furtif me sert à m’assurer que nous ne somme pas nous aussi suivi. Je suis quelques marche derrière Elanille.

Arrivé en haut, le couloir est désert et les bruits de la taverne se font lointains. Elanille me désigne une porte, nous nous y rendons. Elle emprunte la manière diplomate, en frappant à la porte. Je laisse faire et prends patience. La porte s’ouvre, la pièce semble vide, ma compagne d’un signe de tête m’indique l’ouverture opposé à la porte et s’y engouffre. Au vu de notre première escapade nocturne elle s’en sortira très bien et je n’aurais aucun mal à suivre. Je la laisse donc partir devant et m’attarde un peu dans la pièce. Il y fait sombre, assurément, mais si il y a quelques indices intéressants en ces lieux, je les trouverais. La couche ne semble pas dérangé et le reste de la pièce est tout aussi rangé. Je n’ai pas le temps pour un examen plus poussé, je me lance à la suite d’Elanille.

Après quelques instant Elanille s’arrête, j’arrive à sa hauteur et sens sa méfiance à l’égard de ces lieux. Je ne m’y sent pas en sécurité non plus. Tout pourrait arriver ici.

“Je ne suis pas assurée de notre bon accueil en ces lieux… Qu’avons-nous contre cet homme qui puisse valoir une telle prise de risque ?”

Deux hommes s’interrompent à notre vue, ils se dirigent vers nous, le regard dur, le pas déterminé. Le doute se fait sentir mais ils ne montrent pas leur peur. Elanille esquisse un pas sur le coté afin de les laisser passer. Je les aurais bien questionné sur notre lapin mais elle ne semble pas aimer cette approche. Les hommes passent et reprennent leur conversation un peu plus loin. Retour à la case départ. Nous n’avons rien… les ennuis nous guettent, nous serions stupide de leur courir après.

D’un air penseur je déclare:
“Je n’aime pas cette ville… C’est si compliqué ici. Est-ce pareil à Bélin ?
...
Je ne sais pas quoi faire, je n’ai pas envie de passer toutes mes nuits dans les tavernes.“


Pensant a voie haute j’ajoute:
“Nous pourrions partir... N’importe où, peu m’importe. Ou retrouver la bande d’Helyos et Thalos.”

Soudain un bruit m’interpelle, une porte se déverrouille et s’ouvre légèrement. Je distingue un homme dans la pénombre, il a le regard fuyant, scrute les environs et nous chuchote doucement d’entrer. Son attitude est étrange. Cet homme a manifestement peur, ce n’est pas dans ses habitudes d’agir ainsi. Devant notre hésitation il insiste

“Entrez vite, s’il-vous-plait ! Je ne devrais pas vous aider, je vous dirais tout, mais entrez !”

Je fais un signe à Elanille pour qu’elle reste en place, ma main gauche est prête à sortir une dague, je passe la porte avec prudence et inspecte l’intérieur de la demeure avec soin. Tout est normal. L’homme s’impatiente.

“Vite ! Ils ne doivent pas me voir vous aider… s’il vous plait, venez aussi”

“Tu peux venir”

Elanille entre a son tour. L’homme semble soulagé, après un ultime regard au coins des rues il ferme la porte et la vérrouille avec le plus grand soin. Vérifiant chacun de ses gestes. La pénombre dérangeant certainement les autres personnes de la pièce l’homme allume une bougie qu’il pose sur une table en nous invitant à nous y asseoir. Il semble se calmer et réspire profondément. Je tire une chaise à moi et m’y installe. Assez près de la bougie pour pouvoir plonger cette pièce dans les ombres en cas de grabuge. Ma partenaire serait privé de sa vue mais j’aurais l’avantage sur tous en ce lieu.

“Pardonnez mon insistance mais je me devais de faire vite… Je vous ai vu il y à peu. J’ai vu ces choses. Depuis je n’ose plus sortir, vous les avez affronté et vous êtes encore là. Vous devriez pouvoir faire quelque chose. Je ne sais pas ce qui se passe dehors mais c’est pire chaque jour. Celui qui est appelé “le lapin” les a vu aussi… Depuis il fuit, ils savent ce qu’il a vu. Je pense pouvoir lui parler, qu’il vienne vous dire ce qu’il a vu.”

Décontenancé j’adresse un regard à Elanille qui saura certainement mieux mener la discussion que moi. Je suis un étranger sur ce continent, je ne sais comment se passent les choses. Il me reste encore à apprendre. Autant prendre une leçon tout de suite.

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyJeu 1 Mai 2014 - 7:04

Aodrène paraissait au moins aussi à l’aise en cet endroit que je ne l’étais moi-même, à savoir : très peu, voire pas du tout. Lorsqu’il en vint à me questionner, je souriais doucement, bien malgré moi. Il était en soit bien surprenant de constater les divergences observées d’un territoire à l’autre. Je n’avais moi-même pas énormément voyagé, et ma découverte de Varak restait un évènement récent. J’avais de bons savoir-vivre, mais restais étrangères à nombreux us et coutumes Varakirois. Ce qui ne m’avait néanmoins pas empêchée de vivre d’agréables moments en ces lieux. Je ne pouvais pas en dire autant de notre situation actuelle.

« Là-bas… Eh bien, disons simplement que les choses se passent… autrement. »


Réponse assez vague en soit, mais la complexité des évènements paraissait bien davantage répondre à nos propres actes qu’au contexte environnant. Quoiqu’en soit, il était nécessaire de s’accorder sur le point que l’un n’arrangeait pas l’autre. Je ne relevais pas ses propos suivants. N’avais tout simplement pas le loisir de les relever, puisqu’un bruit sec retentissait non loin. Je pivotais juste à temps pour entrevoir une tête, puis une silhouette, se détachant sur le seuil d’une demeure à proximité. L’homme d’un certain âge paraissait nerveux, autant dans ses postures que dans ses propos. Son attention se portait de toute part, comme redoutant que quiconque ne le surprenne ici. Ne nous surprenne ici. Son énoncé devait se faire en un murmure, à peine audible. Pourtant, en cet endroit désert et hors du temps, il portait aisément jusqu’à nous.

Conviés à aller à sa suite, je laissais l’Eladrin prendre les devants alors qu’il progressait prudemment sur les lieux. Je le savais prêt à toute éventualité, autant que je l’étais moi-même. Durant son examen, je conservais pour ma part une attention toute particulière sur les alentours, alors qu’une curieuse sensation me parcourrait l’échine. Aussi, lorsqu’il en vint finalement à m’assurer de la sureté (apparente) de la demeure, je me rendais à ses côtés. La porte devait aussitôt être scellée sur notre passage, et je prenais connaissance que chaque verrou qui la composait. Suite à quoi, j’examinais à mon tour les lieux avec attention, m’habituant peu à peu à la pénombre ambiante. Une mince lueur devait m’aider à la tâche, bien que limitant également mon champ de vision à sa clarté. Je savais mon compagnon plus à l’aise au sein des ombres, et ne m’inquiétais donc pas outre mesure de ce que je ne discernais pas. Je notais cependant son manège quant à la position adoptée, et lui accordais un coup d’œil perplexe.

Un début d’explication alors de la part de notre hôte du moment. Je l’écoutais avec attention, et ne cachais pas ma surprise quant à la tournure des évènements. Je posais quelques secondes mon regard sur l’Eladrin, également décontenancé. Comprenant alors qu’il me revenait de tenir l’échange à venir, je reportais mon attention sur notre interlocuteur. Une ombre sur la gauche, une seconde sur la droite : combien d’autres en cette modeste demeure ? Qui étaient-ils, et qu’avaient-ils à nous apprendre ? Contrairement à Aodrène, je ne prenais pas place autour de la table, corps posé contre un meuble bas. Croisant mes bras, je laissais quelques instants encore le silence prendre place, avant de prendre la parole.


« Si vous commenciez par vous présenter… »


Il redressait la tête hâtivement. Sans doute s’attendait-il à nombreuses interrogations, mais probablement pas à devoir se présenter. S’il parut alors prêt à protester, je soutenais son regard avec insistance. Je n’allais en aucun cas poursuivre cette conversation sans savoir à qui nous nous adressions. Il parut s’accorder sur ce point, et nous devions alors prendre brièvement connaissance des éléments essentiels à sa personne : homme commun aux pratiques douteuses. Beaucoup de secrets pour un bandit aux ambitions maigres. Je haussais alors les épaules, et revenais aussitôt à nos préoccupations présentes.

« Qui sont ceux qui ne doivent pas nous surprendre en ces lieux ? Et que sont ces choses ? »

« Les autres… Nous ne sommes que de simples voleurs, de biens en tous genres… Jamais nous ne tuons, ne blessons… Mais il y a les autres, les mercenaires, les… »

« Allons ! Ils vont te couper la langue si tu continues ainsi ! »


Je tournais la tête vers ce nouvel intervenant qui se tapissait encore dans la pénombre.

« Plutôt perdre la langue que la tête ! Que disais-je donc… Oh ! Ces choses… Ils étaient des hommes… Des amis, des voisins, des parents… Revenus d’entre les morts… »


Les choses prenaient une tournure intéressante, puisque nous trouvions ainsi un point commun en ces odieuses mais non moins mystérieuses créatures. Celles en cause de toute cette agitation. Il était cependant désormais acquis qu’une entité autre paraissait tirer les ficelles de ce sombre scénario. Que s’avaient-ils à ce propos ? Je les questionnais brièvement, mais rien ne paraissait en ressortir.

« Ce que je peux vous assurer, c’est que ceux qui sont destinés à mourir, perdent la vie dans les jours suivants… D’une manière ou d’une autre. Meutre, tragique accident. Allez savoir quelles excuses encore. Mais aucun corps, jamais, jusqu’à ce que celui-ci vienne frapper à votre porte. C’est ce qu’il s’est passé pour Helyos et Thalos. »


Je haussais les sourcils à la mention de ces deux derniers noms.

« Vous les connaissiez donc ? »


Il acquiesça d’un mouvement léger de la tête, nous assurant par la suite que ces deux derniers travaillaient pour le compte d’un même homme, répondant au nom de Dorn. A cette mention, le petit homme tapis dans l’ombre vociféra de nouvelles menaces à l’intention de son compagnon bavard, jurant par tous les démons qu’il allait perdre langue et membres en tous genres pour avoir osé prononcer un tel nom en notre présence. Nous, simples étrangers qui se tenaient là où ils ne devraient pas se tenir, à entendre ce qu’ils ne devraient pas entendre. Je supposais la cohabitation en cette demeure pas toujours aisée. Cependant, notre interlocuteur ne parut pas s’en chagriner outre mesure.

« Dorn est un homme avide et sournois. Il gère cependant pour beaucoup de nos salaires et assure donc notre survie et notre anonymat au sein de Varak. Nous lui rendons quelques services, répondons à ses désirs, en échange de quoi, il tient la Garde à distance de cet endroit. C’est à double tranchant, car si la Garde n’est pas là pour nous arrêter, elle n’est pas là non plus pour nous protéger. »


Evidence. Cela expliquait cependant bien des choses, et notamment pourquoi la ville en son intégralité n’était pas en alerte. Qu’en était-il alors de notre lapin ? J’étais curieuse de le confronter, tout en restant sceptique quant à sa capacité à nous en apprendre davantage. Mais qu’avions nous que nous ne savions déjà ? Peu de choses, sinon que nous n’étions pas seuls acteur au sein de ce tableau, qui prenait place d’heure en heure. Mais pour aboutir en quel point ? J’avais grande hâte de mettre la main sur le mot ultime, et par l’occasion, reprendre ma route. Suite à la mort de Lurielle, mon angoisse concernant Helen n’avait de cesse que d’aller croissant en chaque instant. Je tenais à m’assurer de son bon état de santé, plus que toute autre chose. Plus que de résoudre ce mystère qui entourait Varak, sans doute. Mais nous étions désormais impliqués, et je ne pouvais simplement m’en détourner. Ou peut-être l’aurais-je pu… Peut-être même était-ce une solution envisageable ? Si quelqu’un tenait à tel point à mettre un terme à nos jours, peut-être ne jouions nous pas sur le bon terrain… Les étendues étaient vastes et souvent désertes, au-delà de ces murs. Pister quelqu’un devenait une chasse dangereuse.

Option retenue en un coin de mon esprit.


« Pourriez-vous donc nous mener cet homme, ce " lapin ", et le convaincre de converser avec nous ? »

« Je… oui. Mais… Hector, vas donc le chercher ! »

« Ah ça non ! Je ne mets pas le nez dehors, moi ! »

« Allons bon ! De quoi as-tu peur, grand gaillard que tu es ? »

« De la même chose que toi, vieux débris. J’ai encore la vie devant moi, alors vas-y, toi. »


Je me redressais soudainement, considérant que l’échange risquait de s’éterniser.

« Et si vous alliez nous le chercher, et que nous vous accompagnions ? »


Il devait hésiter l’espace de quelques instants. Son attention passait de l’un à l’autre, paraissant examiner les options qui se présentaient à lui. Je levais les yeux au ciel, alors qu’il m’accordait un vague regard embarrassé, et se retournait vers l’Eladrin, dans l’optique de s’assurer de sa présence.

« Vous… vous venez aussi, n’est-ce pas ? »


Secouant doucement la tête, je retournais vers la porte et la descellais prudemment, sans attendre quelconque réponse. Je passais alors le pallier après un coup d’œil prompt, et me retrouvais au sein de la ruelle précédemment quittée. Nulle âme ne paraissait hanter les lieux pour l’heure. J’avais cependant appris que ne voir personne, ne sous entendait pas assurément qu’il n’était personne alentours. Je laissais donc la porte se rabattre derrière mon passage, dans l’attente des suivants. Je ne partais cependant pas bien loin, prête à revenir sur mes pas en un rien de temps en cas de nécessité.

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyJeu 1 Mai 2014 - 11:24


Elanille qui reste en arrière appuyé contre un meuble commence par demander à l'homme de se présenter. Je me contente d'écouter cette discussion. L'homme pèse chacun de ses mots. Il fait attention à ne pas trop en dire la peur se lit sur son visage mais je ressent du courage aussi chez lui. Elanille s'impatiente et veux des réponses. Qui n'en voudrait pas, je la laisse mener la discussion.

Un second homme prends la parole, il tente de dissuader le premier de parler. La peur se lit clairement sur son visage, tout son être est parcouru par cette sensation de peur. Il est effrayé, je n'avais pas lu la peur à ce point sur un homme depuis de bien longues années. La peur le paralyse totalement, il est incapable d'aller à l'encontre de ce qu'on lui dit. Il est terrifié.

Le premier homme reprend la parole, il a peur lui aussi mais il lutte, sa volonté de changement est grande. Il nous explique que ceux qui doivent mourir, meurt. Qui décide ? Qui tire les ficelles ? Un certain Dorn doit en savoir beaucoup. Une partie de Varak est corrompue. Cette histoire ne me plait de moins en moins. Si une personne d'importance est impliquée nous aurons aussi affaire à la garde. Je n'aime pas ça.

Elanille demande à voir le "lapin". je préfererais aller voir directement ce Dorn. Mais il est peut-être plus sage d'en apprendre d'avantage avant d'agir. Tous ces hommes ne voulant pas sortir de l'ombre me rendent anxieux. Ils ne se doutent pas que je les voie, je suppose que la plupart d'entre eux n'ont jamais vu d'Eladrin. Cette impression d'être le chasseur & la proie en même temps est désagréable.

Voulant accélérer les choses Elanille se redresse et annonce:
"Et si vous alliez nous le chercher, et que nous vous accompagnions ?"

L'homme hésite franchement, il regarde ma partenaire puis moi. Il ne la pense pas capable de se défendre. C'est une première erreur de sa part, la seconde est de me faire confiance à moi.

"Vous… vous venez aussi, n’est-ce pas ?"

Elanille déverouille la porte quelques peu agacé par cette dernière remarque et sort. Je me lève doucement, prenant soin de regarder chaque homme de cette pièce avec insistance.

"Où elle va, je vais. Et vous irez aussi"

J'invite ensuite mes deux nouveaux "amis" à passer la porte. Je leur emboite le pas. Les deux hommes semblent vraiment nerveux. Ils ne sont pas armés, il devraient. Hector le peureux tremble tellement que ses os claquent et l'autre semble prendre sur lui. Il faut garder Hector à l'oeil. Je m'approche d'Elanille et lui murmure:

"Je vais prendre un peu de hauteur, en cas de besoin j'interviendrais comme à notre première rencontre"


Je me retourne ensuite vers les deux hommes
"Faites ce qu'elle vous dit, au moment où elle vous le dit. Je ne serais pas loin, je vous tient à l'oeil. Si l'un de vous s'avise de faire semblant de tourner les talons ou de faire un mauvais coup..."

Je les regarde avec un petit sourire en coin, avant de me retourner une nouvelle fois vers Elanille. Un petit clin d'oeil et me voila parti sur les toits. L'effet de surprise est toujours bon à prendre. Je n'aime pas l'idée de laisser ma camarade seule avec ces deux individus mais je pense être plus efficace ici.

Hector semble se cacher et prier pour que toute cette histoire se passe sans accroc. Tandis que l'autre homme se poste fièrement aux cotés d'Elanille et indique la direction. Le groupe se met en marche, je les suit comme à mon habitude de toit en toit. Essayant de les précéder afin de vérifier les ruelles avant qu'ils n'y passent, ils n'avancent pas trop vite ce qui me laisse le temps de bien regarder.
Après plusieurs intersection et changements de direction le petit groupe ralenti enfin devant une maison à étage.

Je fais signe au groupe d'attendre et j'entre par une fenêtre. L'intérieur est vraiment sombre. Les pièces sont dans une désordre total. pas de trace de lutte mais on a manifestement cherché quelque chose ici. Je suis tendu, j'avance avec précaution. Je descend les marches pour aller au rez-de-chaussé. Je pousse une porte délicatement. La pièce est tout aussi bordelique mais je dois me trouver dans la salle où on prends les repas. un couvert est plus ou moins dressé sur la table et semble avoir servi il y a peu. C'est bien, il doit être là. Je pousse une seconde porte, elle grince, trop fort. Une autre porte s'ouvre à la volé, le "lapin" en sort en courant, dévale l'escalier. Je me lance à ses trousses tout en gardant mes distances. Il ouvre la porte de la maison et tombe nez à nez avec mes camarades.
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyJeu 1 Mai 2014 - 16:59

Je ne devais pas attendre très longtemps avant que la porte ne s’ouvre sur mes compagnons de route. Sans grande stupeur, les deux hommes en tête n’avaient de cesse que de scruter les environs. A droite, puis à gauche, puis à nouveau à droite… Et ainsi de suite. Si notre précédent hôte aurait su m’inspirer une once de compassion, j’en possédais cependant bien moins à l’intention de ce bien aimable Hector. Quelque chose en lui me poussait en une certaine retenue. Aussi, je conservais un œil avisé sur sa personne, comme redoutant qu’il ne tourne soudainement les talons – si là était la seule chose dont il était capable. Aodrène, qui allait à leur suite, paraissait partager ce point de vue.

Un murmure porté à mon attention, et je hochais doucement la tête. Voici la chose entendu. Deux ou trois recommandations portées à l’intention de mes charmants compagnons, et voici que l’Eladrin s’en allait prendre quelques pieds de hauteur. Sur un soupir, j’accordais un coup d’œil entendu aux deux hommes, et tandis que l’un prenait place à mes côtés, le second conservait quelques pas de distance, bougonnant sans retenue. Et à nouveau, je levais les yeux au ciel. Si cela pouvait aisément passer pour une marque prononcée d’agacement, il n’en était rien. Simple assurance quant à la présence proche d’Ao.


« En voilà une bonne… »


Je cessais ma progression, et pivotais vers le malheureux qui ne paraissait plus savoir à quel saint se vouer. Chaque parcelle de son corps paraissait agitée en de nombreux soubresauts. Si je n’étais pas d’un naturel « rentre dedans », j’avais cependant perdu une certaine dose de patience quelques instants auparavant. Aussi, lorsque je croisais son regard, il n’avait rien de tendre. Une mise en garde qui, à ma grande surprise, parut aboutir aussitôt. Ou peut-être y avait-il autre chose ? Quoiqu’il en soit, et pour l’heure, il ne parut plus aussi sûr de ce qu’il avait à énoncer, et cela me convenait aussi bien.

« Une remarque ? »

« Je… heu… non… »


Suivant le rythme de mes deux compagnons de route qui paraissaient désormais à peine tenir sur leurs jambes, nous allions à petite allure. Ce n’était assurément pas un mal en soit, et je prenais ce temps acquis pour observer soigneusement les alentours. Simples ruelles qui s’achevaient pour la plupart en impasses. Si je le dissimulais habilement – il n’était pas nécessaire de paniquer davantage nos deux camarades – je n’étais pas à mon aise en ces lieux, redoutant quelconque mésaventure à chaque détour d’une ruelle, surveillant nos arrières aussi raisonnablement qu’il me l’était permis. Et par moment, il me semblait distinguer une Ombre. A ces instants là seulement, je ralentissais l’allure et plissais les yeux, soucieuse. Rien, pourtant. Aussi, nous repartions.

Parvenus à destination, nous devions faire face à une demeure quelque peu plus vaste que celle que nous avions précédemment délaissée. Encore une fois, l’Eladrin devait prendre les devants. Je n’avais pas l’occasion de protester, mais n’en pensais guère moins. C’était imprudent, et nous risquions de ne pouvoir lui venir en aide en cas de nécessité. C’était donc parée d’une nervosité nouvelle que je m’assurais qu’il n’existait nulle autre issue de secours, avant de me poster devant l’entrée principale. Je tentais brièvement de jouer avec la poignée, mais ne trouvais là qu’une porte soigneusement close. A quoi s’attendre d’autre de la part d’un homme pris de panique ?

Puis soudainement, un pas de course. Reculant d’un pas, puis d’un second, je prenais une certaine distance avec la porte d’entrée. Abasourdis par ce vacarme soudain, mes deux compagnons en l’instant ne devaient pas avoir ce même réflexe. Juste assez de temps pour repousser un premier à quelques pas de là, alors que le second, Hector, devait recevoir la porte ouverte à la volée de plein fouet, réceptionnant par la même occasion le fugueur dérouté. Et tous deux allaient choir à même le sol, en une scène qui aurait pu, en d’autre temps, prêter à sourire.

Je m’accroupissais auprès des deux protagonistes à terre. Hector paraissait assommé et ne répondait momentanément pas à mes appels. Quant au second ? Etourdi, il tentait malgré tout de se redresser. Je posais donc la paume de ma main sur son épaule, bienveillante. S’il parut tout d’abord chercher à s’en dégager, il devait bien tôt croiser le regard de celui qui nous avait mené jusqu’ici, puis, celui d’Ao qui parvenait à notre hauteur. Autant se rendre à la raison, il n’irait pas bien loin ainsi entouré.


« Vous êtes en sureté, nous ne vous voulons aucun mal… nous aimerions simplement converser avec vous… »

« Je… je n’ai rien à vous dire. »

« Votre ami que voilà nous assure le contraire. »


Je l’observais lancer un coup d’œil désemparé vers le principal intéressé. Son visage parut se décomposer, alors que sa voix prenait quelques accents de supplice.

« Je n’ai rien dit, à personne… Je vous l’assure… Je n’y suis pour rien… »

« Et si nous entrions ? »


Quelque chose clochait. Quelque chose en son regard, en ses paroles. Il paraissait pris d’une panique sans nom. Cela devenait une habitude, ici. Son épaule sous ma main tremblait plus qu’elle n’aurait dû trembler. Cette voix qui nous conviait à entrer sonnait plus aiguë qu’elle n’aurait dû sonner. Je relevais la tête avec appréhension : je comptais le même nombre de protagonistes. L’un pourtant manquait à l’appel. Sous ma main, le fugeur. Sous ce dernier, Hector. Debout dans l’encadrement de porte, Ao. Et puis… cet homme. Cet homme qui n’était pas celui qu’il aurait dû être. Je croisais son regard, et me redressais. Qui était-il ? Où se trouvait notre guide ?

« J’ai cru comprendre que vous me cherchiez. Les murs ont des oreilles ici, vous savez ? Alors entrons, nous serons plus à l’aise pour converser. »

« Ou est-il ? »


Un sourire élargissait son visage à peine tiré de l’adolescence. Il surveillait du coin de l’œil l’Eladrin, le jugeant surement prompt à la réaction. De prime abord, notre nouvel interlocuteur ne paraissait pas armé. Je doutais cependant que cela soit à prendre comme acquis. S’agissait-il de ce mystérieux Dorn dont nous avions pris connaissance peu de temps auparavant ? Qu’avions-nous à redouter, en ce sens ? Cette situation me déplaisait de plus en plus. L’homme à terre se tenait désormais debout, quelques pas en arrière du côté d’Ao. Il paraissait, pour sa part, clairement décidé sur la posture à adopter face à ce nouvel intervenant.

« Retourné chez lui, probablement. Loin de moi l’idée de vous brusquer, mais je crois sincèrement que cet endroit n’est pas le plus approprié. Entrez donc. Je suis certain que notre bon ami aura de quoi nous restaurer à l’intérieur, n’est pas, Lucius ? »

« Je… oui, bien entendu… »


Et le dénommé Lucius passait la porte le premier, s’aidant de chaque pan de mur, chaque meuble sur son passage pour ne pas choir à nouveau sous l’émotion. Le pauvre Hector encore inanimé devrait rester momentanément sur le seuil. Quant à ce nouveau venu ? Il entrait à son tour, sans se soucier outre mesure de notre décision. J’appréhendais personnellement de pénétrer en cette demeure étroite sans savoir précisément à qui nous devions nous confronter. Avions-nous une autre option ? Je posais mon regard sur Ao, cherchant son point de vue. Si je ne disais rien à ce propos, il pouvait y lire bien plus que je n’aurai su l’exprimer.

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyVen 2 Mai 2014 - 20:35


La porte s’ouvre à la volé sur mon “lapin”. Tout se passe comme je l’avais prévu. Le petit groupe à l’entrée arrête notre lievre dans sa course folle. Hector s’est fort bien servi de sa tête. Cela lui fait étrangement mal. Cette pensée m’amuse et je me surprends à sourire en contemplant les deux hommes à terre. Elanille tente de rassurer le lapin sans grand succès. Cet homme est effrayé par quelque chose. Je suis véritablement moins doué pour rassurer les gens que je ne le suis pour les effrayer, contrairement à bon nombre d’entre eux, les ombres sont mes alliées. Le fait que j’ai été débusquer cet homme de nuit dans sa demeure ne doit pas l’inciter à me faire confiance. J’ai presque envie de jouer avec la situation : “Bouh lapinoux, cours, vite, cours où je vais te manger !”.

Cet homme ne le mérite pas, à part fuir il ne m’a causé aucun tort pour le moment, et je pense qu’Elanille essaie là une bien meilleure approche. Le mettre en confiance sera certainement un peu plus long mais nous permettra de bien meilleurs résultats. L’homme comprends très vite qu’il n’a aucune chance de s’en sortir en luttant et que si il devait être mort il le serais déjà. Mais en passant sur l’ami d’Hector son regard change, ses yeux s’écarquillent, il est soudain très agité, parle très vite, assure qu’il n’a rien dit. De quoi parle t-il ?

Soudain Elanille lève les yeux vers notre guide et est frappée par la même stupeur qui a frappé le lapin quelques secondes plus tôt. Je regarde donc dans le même direction et … l’homme qui se tenait là n’est plus lui. Il a changé. Ce n’est plus le même, je discerne clairement le visage de cet homme et nous n’avons plus du tout à faire au même homme. Même la voix à changée. La situation est tout de suite moins amusante, je retrouve mon sérieux et me remet sur mes gardes prêt à réagir.

Le nouvel arrivant nous suggère avec conviction d’entrer dans la demeure. Elanille semble stupéfaite et le lapin, de son vrai nom, Lucius entre dans la maison tant bien que mal. S’appuyant sur tout support capable de l’aider à avancer. Je m’écarte pour le laisser entrer, sans trop de motivation, toujours sur mes appuis, près à bondir, c’est mon lapin ! Pas question de le laisser filer. L’inconnu suit et avance en ma direction, la tension est palpable, mes armes sont sorties, à la moindre entourloupe je tranche dans le vif et je pose les questions ensuite. Mon regard se pose sur Elanille, elle n’a pas l’air plus enchanté que moi. Mais que faire ? Sortir et laisser notre seule piste ? Massacrer tout le monde et être assez naïf pour penser ne plus avoir d’ennui ? Non bien sur ce ne sont là pas des choix raisonnables.

Toujours sur mes gardes je décide de suivre les deux protagonistes. Une rame rangé, l’autre en mains dissimulée dans ma cape. Je pense m’en servir dans peu de temps alors autant l’avoir en main, ce sera quelques précieuses secondes de gagné. Je reste cependant debout non loin de la porte. Observant avec attention le nouveau. Il tire une chaise à lui et s’assoie à la table, m’invitant à faire de même ainsi qu’Elanille. Je n’aime vraiment pas cette situation.

Êtes vous Dorn ? Qu’avez vous à nous apprendre ?

Calmez-vous… En effet je suis Dorn et cette histoire me tourmente autant que vous. Voyez-vous, mes hommes disparaissent et se retournent contre moi. Je ne peux mener mes affaires dans ces conditions. Il semblerait que vous soyez assez efficace pour tuer à nouveaux ces êtres. Ainsi je viens vous proposer un partenariat

L’homme fini sa phrase avec un grand sourire. Il ne m’inspire absolument pas confiance. La manière dont il est craint n’augure rien de bon. Je ne souhaite pas de cette entente mais cela vaut peut-être le coup. Il est trop sur de lui, mettre un peu de pression pourrais nous permettre de négocier quelque chose de plus correct. Resserrant la prise sur mon arme je réponds:

Je pourrais rendre un fier service à Varak en vous tuant ici et maintenant… Je n’en ferais rien pour le moment, je sais rester raisonnable. Qu’avez vous à proposer ?
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptySam 3 Mai 2014 - 17:00

A nouveau, nous nous accordions sur la seule décision qui nous approchait plus avant de l’aboutissement de ce tableau sournois. Les deux hommes prenant place au cœur de la demeure, nous allions à notre tour en son sein. Je n’étais absolument pas à mon aise, et cela ne devait aucunement aller en s’arrangeant. Oh non, je n’avais pas peur. Je redoutais simplement ce que je ne parvenais à discerner, et cela dépassait l’entendement seul. Il était des ombres qui se distinguaient de celles, ordinaires. Et c’était très spécialement de ces dernières dont naissaient mes craintes. Mais pour l’heure, cependant, nous devions converser avec des humains, de chair et de sang. Aussi, loin de baisser ma garde, je prenais place.

La pièce n’étant pas destinée à de grands rassemblements, et bien désordonnée, nous devions chacun prendre garde à ne pas nous marcher les uns sur les autres. Alors seulement assise, je m’intéressais à ce fameux Dorn. Nombreux semblaient redouter, voire craindre ce personnage qui paraissait pourtant si jeune, presque innocent. Et bien souvent se cachaient les plus odieux sous ces masques d’anges.  Quel bagage devait-il emporter avec lui ? Je n’osais l’imaginer. Etait-il raisonnable de négocier en sa compagnie ? Assurément pas. Mais quels choix avions nous ? J’étais curieuse d’en apprendre davantage, et laissais donc les deux hommes converser, jusqu’à l’heure de mon intervention.

J’esquissais un mince sourire sur les derniers propos de l’Eladrin. Dorn quant à lui levait également le visage en sa direction.


« Oh bien entendu, vous pourriez me tuer. Je puis cependant vous assurer un programme plaisant quant à la suite de vos aventures, si les évènements allaient en ce sens. »


Il déposait son coude sur la table, et son menton sur la paume de sa main. Je croisais désormais son regard, et le soutenais sans ciller. Son expression changeante se muait en un sourire carnassier, explicite. Il avançait sa main, je reculais la mienne.

« Souhaitez-vous en savoir davantage ? Certains de mes hommes sont dotés de beaucoup d’imagination ! »


Je conservais une expression neutre, presque sereine. Sous ces quelques sous-entendus douteux, se dissimulait un égo sans précédent. Combien de ses hommes le suivraient par-delà sa mort ? Une poignée, sans doute. Guère plus, et certainement pas ce pauvre Lucius qui déposait devant Dorn un plat bien garni. Mais de quoi, d’ailleurs ? Je ne parvenais à en discerner un seul élément, et mettais ainsi un point d’honneur à ne pas me laisser engager en sa dégustation.

« Je n’en doute pas un instant. Si  nous en venions à ce qui nous mène ici ? »


Haussant les épaules, il joignait ses mains devant lui et prenait un air songeur.

« C’est entendu, voici ce que j’ai à vous proposer.

Comme je viens de vous l’expliquer, mes hommes perdent la vie, un à un, et mon… commerce s’en ressent. Je ne sais cependant qui marche sur mes allées, et mes hommes redoutent désormais de terminer à la même enseigne que leurs voisins. Ces couards se terrent donc chez eux. Si quelques braves tentent encore de débusquer le malheureux, je crains de n’arriver à court de moyens. Car voyez-vous, tous semblent également périr à chaque pas plus avant vers la solution. Or vous, vous me semblez encore bien en chair. La rumeur veut cependant que vous en sachiez bien assez pour perdre la tête.

Voici maintenant quelques semaines que nous arpentons rues et ruelles, sans succès. Je crois que nous ne parviendrons à rien, ainsi. Ce terrain de jeu est le leur, et nous nous tenons dessus. En tant que proies et divertissements. Il est grand temps d’inverser les rôles en un combat ultime. Et pour cela, nous avons besoin de vous. »


« Comment, et pourquoi vous aiderions-nous ? »

« Il est dans notre intérêt à tous de venir à bout de tout ceci. Combien de temps encore lutterez-vous pour votre survie ? Combien de nuit à guetter les ombres ? Combien d’autres orphelins ? »


Je me redressais, laissant mon regard passer d’un personnage à l’autre. Et alors seulement que je croisais celui de l’Eladrin, je marquais une pause, insistante. Il me paraissait encore assez peu judicieux d’accorder quelconque crédit à cet homme. Aussi honnête puisse sembler sa mise en œuvre, l’après coup me laissait perplexe. Si nulle entrave ne nous maintenait, si nulle pression ne paraissait s’exercer, je peinais à croire que nous nous en tiendrions à si bon compte. Quelque chose pourtant manquait encore à la mise en scène. Que nous lui venions en aide était une chose, mais nous ignorions encore de quelle manière. Je le questionnais alors à ce propos ; la manière dont il envisageait de procéder, son cheminement pour débusquer ceux qu’il n’était parvenu jusqu’alors à dénicher. Je ne songeais alors pas que les évènements puissent me déplaire davantage, et pourtant.

« L’un de vous quittera la ville, – il désignait Ao de l’index – toi. Quant à toi – son indexe basculait doucement -, tu restes avec nous. Si nous engageons le combat entre ces murs, nous risquons d’avoir plus d’ennuis que nous n’en avons déjà. Si ces gens, ces créatures ou peu importe ce qu’ils sont, ont décidé de vous tuer, ils vous suivront. Et derrière les pions se cache toujours le roi, car s’ils le protègent, ils ne peuvent avancer sans lui.  Seul, tu sembleras plus vulnérable, ils attaqueront plus vite. Oh bien entendu, nous serons dans les parages, sur le qui-vive et prêts à intervenir. Et si l’envie te prenait de nous fausser compagnie… »


Et à nouveau, son visage s’étirait sur un large sourire. Je ne trouvais cependant en ce programme nulle idée enchanteresse. A dire vrai, cela ne me convenait en aucun cas. Il était tout simplement hors de question d’user de quiconque comme d’un vulgaire appât. Si appât il devait y avoir, que ce Dorn ne se dévoue à la cause. Après tout, c’était son commerce qu’il tenait à sauver, n’est-ce pas ? Quant à nous, nous ne représentions là que quelques pions supplémentaires en guise d’assurance. Qu’importe que nous périssions ou non, l’aboutissement serait le même. Le combat inévitable. J’avais cependant besoin d’en avoir le cœur net, et sans crier gare, je descellais la porte et l’ouvrait à la volée. Je me heurtais là sans grande surprise à un charmant comité d’accueil, et pivotais vers Dorn.

« Je crois comprendre que tout est décidé. »

« C’est exact. Allons-y. »


Et soigneusement escortée par ce comité (deux hommes et deux lames en soit), nous passions le pallier. Dorn pour sa part, et sans laisser outre mesure l’occasion à Aodrène d’intervenir, s’était redressée et se tenait désormais face à sa personne. Cette fois, il ne souriait plus du tout, et son regard paraissait avoir gagné en âge. Son ton était sec, sans place à la réplique, mais pourtant en un murmure, dans l’idée que lui seul ne prenne conscience de ce qu’il avait à dire.

« Pas d’imprudence, Eladrin. Tu apprendrais dans la peine que nous avons également quelques lames vives chez les Humains. »


Puis, son visage parut s’illuminer à nouveau, ravi de la tournure des évènements. Voilà qui le changeait de son quotidien, et promettait un beau spectacle !

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMar 6 Mai 2014 - 15:07


Dorn se veut menaçant, il fait le beau devant sa troupe mais je suis sûr que seul c’est un couard. Un vulgaire petit prétentieux cruel qui domine par la peur. Cet homme me dégoutte. Il semble aimé être craint mais connaît-il seulement la peur ? Celle qu’il aime tant infliger aux autres, l’a t-il connu seulement une fois ? Je suis curieux de le savoir. Peu importe la suite je le ferais tomber. Un jour ou l’autre il goûtera de ma lame.

Elanille insiste pour savoir ce que cet homme nous veut. Il dévoile une partie de ses informations. Ainsi ses affaires sont menacés par ce fléau. Si il n’y avait que ça ce ne serait en aucun cas un problème, ce serai même une bénédiction. Seulement voilà, ce n’est pas le cas. Il sait aussi que nous somme impliqué et que potentiellement nous avons besoin l’un de l’autre. Malgré tous ses pantins il n’a réussi à mettre fin à cette menace et cela l’agace au plus haut point. Un homme de sa puissance ne pouvant se défaire, ni même trouver ses ennemis. La révélation m’enchante. Ensuite l’homme entreprend encore un coup bas en parlant d’orphelins. Attaquer sur les sentiments le rend méprisable à mes yeux, c’est sûrement sa façon de faire, écraser les autres.

Elanille me lance un regard lourd de sens, je sais qu’elle ne veux pas lui faire confiance et moi encore moins. Elle le questionne alors sur ses intentions. Il leva la main lentement vers moi en disant que je devrais quitter la ville. Il prends un air des plus joyeux en annonçant cela. Je n’aime pas du tout l’idée. Son doigt bascule vers Elanille et il ajoute qu’elle va devoir rester avec lui. J’aime encore moins cette idée. Bien qu’Elanille à les moyens de corriger ce petit prétentieux, il est trop lâche pour rester seul avec elle. Du moins c’est ce que je crois, et c’est bien dommage, je rêve de la voir lui décrocher la mâchoire et je pense que ça lui ferais du bien à elle aussi. En tous cas moi ça me démange de corriger ce garnement.

Son plan consiste à se servir de moi comme appât et d’Elanille comme moyen de pression. L’idée à l’air de l’enchanter ce qui en dit long sur le personnage. Le plan n’est pas stupide en soit mais lui ne prends aucun risque dans l’histoire. Les choses se précipitent ensuite, Elanille est emmenée par deux gardes ou plutôt devrais-je dire geôliers. Quand à lui il se lève et se place devant moi pour parader avec une ultime mise en garde. Il est imprudent, sûr de lui, arrogant. Cela fait mes affaires tout ce qui monte redescend et il est au sommet de sa gloire… sa chute est proche. D’un autre coté j’aimerais bien me mesurer aux lames vives humaines. Cela peut être une curieuse distraction, nous autres Eladrins sommes bien plus agiles et autrement plus rapides que les humains. Il me sous-estime encore, un autre point pour moi.

Je suis maintenant seul avec l’homme et certainement certains de ses champions pas très loin. Je dois me tenir tranquille, je ne sais pas où est Elanille.

Ou dois-je me rendre ? Comment comptez-vous me suivre ?


Où tu veux nous te suivrons, maintenant part !


Je quitte la demeure. Je ne sais pas où me diriger, quoi faire. Une chose est sûre, je vais être suivi et très certainement par deux groupes, chacun d’entre eux voulant me voir mort au final. Première étape identifier mes poursuivant mais surtout jouer le jeu pour Elanille. Le soleil se lève, les rues ne vont pas tarder à grouiller. Un peu de public me fera un répi et me permettra de réfléchir à ce que je vais faire. Je rebrousse chemin et retourne à l’auberge. J’entre, il y a pas énormément de monde. Je demande un repas simple et m’assoie à une table près du comptoir.

La serveuse m’apporte un plat, l’odeur est alléchante mais je mange plus par nécessité, trop occupé à me demander où est ma camarade et comment elle va. Que lui font-il subir ? Comment nous sortir de ce mauvais pas… Autant de questions auxquelles je vais devoir trouver des réponses, et le plus tôt sera le mieux. Le repas payé et la serveuse remerciée pour ses services je me rends dans la rue. Toujours autant de monde … Je peux les semer dans cette foule mais ce n’est pas une bonne idée pour Elanille. Je dois en premier lieu trouver comment lui venir en aide. A moins que ce ne soit l’inverse qui se produise. Ce qui n’aurait rien d’étonnant. Je me dirige donc d’un bon pas vers les portes de la ville.

Une fois devant ces portes massives je demande des informations sur les différentes routes aux gardes. Ils n’ont pas l’air très bavards et sont plutôt méfiant à mon égard. Un homme sombre armé inspire peu souvent confiance. Néanmoins l’un d’eux me répond. Les routes sont longues. Je choisi la route de Bélin, elle traverse de vastes forets et nous nous rapprochons des contacts d’Elanille, cela pourra être une piste quand à la suite de notre aventure. Je remercie le garde qui semble content que je quitte la ville.

Une fois dehors la marche commence, je cherche chaque signe distinctif, chaque anomalie. Ce paysage encore nouveau pour moi ne m’aide pas. J’essaie de surveiller mes arrières sans éveiller les soupçons. Chose inhabituelle pour moi, cette sensation… Je dois attendre la nuit. Je fais une pause à quand le soleil est au plus chaud afin de me ménager. Je m’allonge sous un bel arbre, sûrement ici depuis plusieurs centaines d’années. Cet arbre est rassurant, il me protégera de son ombre pour les deux prochaines heures. Je feins donc le sommeil et tente de me reposer. J’y arrive tant bien que mal, et reprends mon chemin. Je choisi un bon rythme mais pas trop soutenu afin d’économiser mon énergie.

La nuit va tomber, je choisi un bosquet pour m’y installer. Je récolte quelques baies et fruits sauvages. Ce n’ai pas un repas bien nourrissant mais ça devrais me tenir en forme sans m’obliger à allumer un feu. J’installe donc mon campement. Un petit feu pour la forme, un feu destiné à s’éteindre vite et à dégager un peu de fumée. Je m’installe donc auprès de celui-ci et déguste les quelques mets récoltés plus tôt. Petit à petit le feu vient à s’éteindre, il ne reste que les braises qui rougeoient et les bûches qui laissent s’échapper une fumée noire dans un petit sifflement agréable. Je profite de cette soudaine pénombre pour m’installer dans l’arbre plus haut, laissant ma couche vide. En cas d’attaque je suis bien mieux là-haut et je vais pouvoir dormir un peu.
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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptyMer 7 Mai 2014 - 6:15

Et nous voici élancés et ces jeux nouveaux. Cela n’avait rien pour m’amuser, cependant ; je n’approuvais pas encore l’idée d’user d’Aodrène comme d’un appât, guère plus que je ne m’enchantais de ma nouvelle compagnie. Si nous nous en étions jusqu’alors tenus au compte de trois, cinq autres nous avaient désormais rejoints. Homme de tous genres, mais tous humains, assurément. Ici plutôt mince, là plutôt costaud. Je les détaillais avec attention, sans chercher à en apprendre davantage. Cet examen aurait su se montrer nécessaire en temps et en heure. Et tandis que l’Eladrin prenait ses distances, deux d’entre eux devaient aller à sa suite, à quelques pas en arrière. Sans doute prendrait-il aisément connaissance de leur présence. Quant aux trois autres ? Ils devaient se séparer également : l’un par la gauche, le second par la droite, quant au dernier, campant ses appuis à nos côtés. Le compte de mon escorte ne devait pas durer. Charmant.

« Il sera nécessaire de vous séparer de vos armes. »


Je pivotais vers l’homme qui venait de prendre la parole, et haussais les sourcils. Et alors que tous paraissaient désormais attendre une approbation de ma part, je laissais un soupir accompagner la cession de mon arc, carquois, et lame.  Je posais un dernier regard sur l’Eladrin, qui disparaissait au détour d’une ruelle. Guettant ses deux suivants, nous-mêmes prenions alors la route. Mais pour aller où ? A première vue, dans la même direction. C’était une bonne chose, car je n’accordais qu’un crédit minime (voire inexistant) à tout ce beau monde, et espérais pouvoir conserver Ao à portée de vue. Souhait qui ne devait cependant pas s’exaucer, car nous changions de direction après quelques rues seulement.

« Où allons-nous ? »

« Sois sereine, simple détour. »


Sereine ? Quelle drôle d’idée. J’emboitais le pas de l’homme de tête, Dorn à mes côtés. Deux autres encore allaient à quelques pas de distance en arrière. Il paraissait décidé à engager la conversation, mais m’obstinais à lui accorder pour seul échange une royale ignorance. Qui disait alors, qu’en tout silence résidait l’expression la plus pure du mépris ? Et je méprisais assurément cet homme, à la hauteur de sa malveillance. Alors pour l’heure, je me contentais de lui accorder une présence distante, songeant au meilleur moyen de fausser compagnie à chacun d’eux en cas de nécessité. Je n’avais certes plus d’armes à disposition, mais me sentais d’humeur à rameuter la garde en cas de nécessité. En cas de nécessité absolue, seulement.

Et tandis que nous progressions, il me paraissait acquis que nous gagnions des recoins encore méconnus de Varak. Qu’allions nous donc trouver en ces lieux ? Je ne devrais assurément pas tarder à le savoir, car nous changions brusquement de direction, et parvenions au pied d’une demeure à priori commune. J’en observais la facade, mais n’y trouvais là rien de tracassant. Simple demeure, comme tant d’autres. Le cadre seul aurait sur me tourmenter, car à nouveau, nous nous tenions bien loin des voies principales.

L’un d’entre eux laissa son poing s’abattre lourdement sur le battant, et je guettais avec grand intérêt celui ou celle qui allait sans nul doute se dévoiler à nous. Quelques secondes à peine, avant qu’un loquet ne claque, et que la porte ne s’ouvre sur un grincement sonore. J’écarquillais les yeux, tandis qu’une jeune demoiselle au regard morne nous conviait à passer le seuil. Et tous s’exécutèrent, moi compris. En cette pièce, baignée par une douce lueur, je discernais ici ou là quelques livres éparses. En son centre, une table de bois, accompagnée de six chaises. Dorn ne devait pas prendre place, allant à la suite de la jeune demoiselle, après m’avoir doucereusement invité à prendre mes aises. A qui appartenait cette demeure ? Loin de moi l’idée de m’asseoir, j’examinais avec soin les alentours. Sur un bureau près du mur, de nombreux parchemin s’entassaient, et sur le dessus de cet amas, quelques morceau arrachés en guise de note. Je m’en approchais instinctivement, et m’emparais d’un morceau de papier, tracé de quelques mots à l’encre rouge. Etait-ce de l’encre ?



« Où en sont nos négociations ?
J’attends de vos nouvelles.
Armance compte sur vous.

J. »


Qui donc était cet Armance ? Ces mots étaient-ils destinés au propriétaire de cette demeure ? Le cœur serré, je m’emparais d’un second papier, puis d’un troisième, et découvrais avec horreur qu’une pile entière traînait par ici. Voici le second, qui énonçait :



« Agissez comme convenu.
Votre récompense vous attend.

J. »


Je ne parvenais à tisser le lien de l’un à l’autre, sans rapport apparent. Et pourtant, comment pouvait-il ainsi ne pas me sauter aux yeux. Je parcourrais encore quelques notes, et me perdais plus encore en mon cheminement. Il était mentionné divers noms, divers éléments qui ne paraissaient en aucun cas s’agencer les uns avec les autres, tout comme s’ils n’étaient tout compte fait liés en aucune manière. Mais alors, pourquoi les faire parvenir en ce même lieu ? A moins qu’ils n’étaient pas encore partis… Je laissais les quelques notes retomber sur le bureau, prenant alors seulement conscience de ce qui m’avait jusque-là échappé. Comment cela avait-il pu m’échapper ?

Je m’apprêtais à m’en détourner sur le champ, comme toute proie comprenant qu’elle est tombée dans l’appât du chasseur. Une douleur vive cependant, et je me retrouvais plongée en un néant absolu.



(¯`•.¸¸.•´¯`•.¸¸.->


Combien de temps s’étaient écoulés ? J’ouvrais péniblement les yeux, allongée à même la pierre. Une douleur lancinante qui se traduisait par une migraine peu commune. Si je tentais de me redresser à quelques reprises, je devais assez tôt constater que mon corps ne paraissait plus répondre à mes attentes. Aussi, je cessais ces vaines tentatives, pour me concentrer sur ce qu’il venait de se passer. Et à nouveau, l’échec.  Une brume paraissait troubler le moindre cheminement de mes pensées. Je parvenais cependant à quelques raisonnements : une voile léger recouvrait mon corps. Longue robe immaculée. Où était passée ma tenue habituelle ? Je me remémorais les quelques notes, leur signature, identique.

Un lourde porte qui s’ouvrait alors sur un grincement sonore, tandis que des pas raisonnaient sur la pierre. Je dénombrais deux intervenants, mais ne parvenais à me redresser pour les accueillir.


« Je suis navré, mes hommes ont eu la main lourde. »


Dorn. Comment ne pas discerner ces intonations toutes caractéristiques ? A quel propos, avaient-ils eu la main lourde ? Concernant le coup porté, ou ce je ne sais quoi qui me maintenait momentanément en un état léthargique ? Chacun de ces deux-là, probablement. Je lui souhaitais assurément de se tenir loin, très loin, lorsque je retrouverai pleine possession de mes moyens. Aucune brume au monde n’aurait su troubler ces songes-là. J’avais la bouche sèche, et lorsque je me décidais à prendre la parole, je dû m’y reprendre à quelques essais avant de ne parvenir à laisser échapper une phrase audible.

« Nous avions un accord… pourquoi ? »

« J’avais d’autres engagements. »


Evidemment. Comment aurait-il pu en être autrement ? Je me remettais aussitôt en tête de lutter contre ces entraves invisibles, et parvenais à bouger un doigt, puis une main, un bras… A peine, imperceptible. Mais qu’il commence d’ores et déjà à courir, car je n’allais pas le manquer, celui-là.

« Allons, tu t’épuises pour rien. Et puis, il ne faut pas lui en vouloir, tu sais. Il espérait simplement retrouver son commerce. Sot, n’est-ce pas ? »


Un bruit curieux parvenait jusqu’à moi, puis un gémissement ténu, pour aboutir à la chute. Je n’avais pas besoin de contempler la scène pour comprendre ce qu’il venait de se passer, et je scellais mes yeux l’espace d’un instant. Au moins, n’aurait-il plus à courir. Une main alors qui se déposait sur ma nuque, et repoussait délicatement mes cheveux, dévoilant là une marque peu connue, car peu remarquée. Je la savais présente, mais ne gardais que peu de souvenirs de son application. A dire vrai, je ne m’étais jamais interrogée outre mesure à ce propos, ayant eu à l’époque d’autres préoccupations. Je sentais son index suivre les lignes esquissées, avant qu’un bras ne vienne enlacer mes épaules, me redressant ainsi. Et je découvrais alors ce visage, en une curieuse sensation. Une impression de déjà-vu, sans parvenir à remettre un lieu et une date dessus. Quel âge avait-il ? 35 ? 40 ? Je n’aurai su l’assurer. Sa chevelure, coupée court, arborait quelques teintes poivre et sel. Son visage angélique laissait ici ou là une cicatrice se dépeindre. Quant à ses iris ? Aussi sombres et noirs que son âme.

« Sais-tu qui je suis ? »


J’aurai aimé secouer la tête, mais me contentais d’un murmure en guise de négation.

« C’est donc vrai, tu ne te souviens pas. Ah, te tuer perds tout son sens ! Je vais donc m’empresser de remédier à cela. Je me souviens de notre première rencontre, comme je me souviens de chaque âme arrachée de mes mains. Tu étais au mauvais endroit, au mauvais moment, je dois l’admettre. Une gamine, encore. Ce jour, tu avais eu dans l’idée de te percher sur un arbre, mais tu es tombée, à point nommé. Je ne pouvais refuser une telle aubaine à mes hommes, car nous allions depuis un moment déjà, sans une once de distraction. Lors de notre départ, tu respirais à peine. Comment supposer que tu allais survivre ? »


Il marquait une pose, songeur, tandis que je tentais moi-même de remettre chaque élément à sa place. Mais tout ceci conservait un sens obscur, et j’osais croire qu’il y avait erreur sur la personne. Je ne conservais nulle mémoire de son énoncé. Ou quelques parcelles, alors… Sans doute plus que je ne voulais l’admettre.

« Je te laisse donc imaginer ma stupeur alors que je te croisais à Tuse ! Je n’oublie jamais un visage. Alors comprends-tu, une bavure est toujours malheureuse, et je ne pouvais me résoudre à quelconque exception te concernant. Il en va de ma réputation, tout de même ! »


Et je lisais en son visage une joie malsaine.

« Vous deviez drôlement vous ennuyer pour perdre ainsi votre temps… »

« Oh, plus ou moins, oui, je te l’accorde. Voilà bien longtemps que je n’avais pas ainsi chassé ! Je dois cependant t’avouer que tu me laisse sur ma faim. C’était bien trop simple. Qui aurait cru qu’ayant tué ma meilleure arme, ce soit ce pauvre Dorn qui ne parvienne à vous berner ! Ah ! Je m’en voudrais presque de l’avoir tué. »


Changeant légèrement de place, il glissait une main sous mes jambes et me soulevais aisément de mon emplacement. J’examinais alors seulement les environs, recouvrant en chaque instant plus de champ d’action : c’était une pièce simple, sobre et étroite, s’apparentant davantage à une cellule qu’à une chambre d’hôte. La lourde porte qui la scellait était encore ouverte, et sur le sol, un corps reposant en son sang. Dorn. Et alors que nous passions l’encadrement, je cru l’espace d’un court instant discerner un soubresaut. Où allions-nous ? Je devais bien tôt avoir la réponse à ce questionnement silencieux.

« Il est tard, et ton ami doit m’attendre. J’ignore encore qui de vous deux tuer en premier ! Amusons-nous encore un peu. »


Et nous nous mettions en marche, tandis que chaque pas me ramenait à l’appel de l’inconscience, prise de vertiges soudains. Je fermais donc les yeux, l’espace de quelques instants. Etait-ce une drogue simple, ou du poison ? Si nombreux m’étaient connus, je n’avais jamais eu l’idée de les tester. Quoiqu’il en soit, je luttais corps et âme, avant de sombrer à nouveau dans le néant.

Lorsque j’ouvrais à nouveau les yeux, je me sentais en meilleure forme. Encore dépendante quant à mon déplacement, mais l’esprit plus clair. Aussi, je refaisais promptement un bilan de la situation, qui paraissait avoir évolué durant mon absence. J’avais par ailleurs changé de bras, pour un visage que je reconnaissais assez tôt comme l’un des deux hommes à avoir suivi Ao lors de son départ. Il me semblait que nous nous tenions déjà hors de la ville, mais depuis combien de temps ? Et comment avions nous franchi la garde sans soucis ? Qu’importe, car au loin de dessinait une fumée légère. Un campement provisoire, à n’en pas douter. Je comprenais aussitôt que nous n’allions pas tarder à arriver à destination.


« Oh Eladrin, je te vois ! M’attendais-tu ? Me voilà ! »


Et une arrivée en bonne et due forme. Le compte était rapide : trois hommes contre un Eladrin. La situation n’avait rien pour sembler imparable. A moins que…

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MessageSujet: Re: Une rencontre fortuite mais bienheureuse   Une rencontre fortuite mais bienheureuse EmptySam 10 Mai 2014 - 18:22



Je me suis placé sur cette branche il y a maintenant un petit moment. Je ne sais pas quand je vais devoir agir mais cela peut venir à tout moment. Je reste donc sur mes gardes et dors d’un seul oeil. La lune bien présente apporte une clarté certaine, la brise légère fait frissonner les feuilles. Je cherche dans les recoins de ma tenue et retrouve les deux petits flacons. La voix d’Elanille résonne soudain dans ma tête : « Voici du poison... Et le contre poison. » . Merci Elanille, depuis le début je me demande les effets de ce poison. Peut-être vais je le tester ? Ce n’est pas tellement dans mes habitudes mais la situation n’est pas habituelle. Je patiente encore un peu, les yeux clos.

Au bout d’un moment j’entends des bruits, des pas, quelques branches qui craquent. J’ouvre les yeux, de gros nuages masquent la lune. L’ombre gagne davantage les lieux, à mesure qu’elle grandit je gagne un avantage décisif. Je voie l’ennemi approcher avec prudence mais sans craintes. Un pas après l’autre. Je les laisse venir. Je prends mon temps, une fois le signal donné tout va se passer très vite.

Trois hommes approchent, cela m’amuse malgré tout ils se méfient de moi, à juste titre. L’un d’eux se tient en arrière une lame à la main, il semble ne pas avancer aussi vite que les deux autres. Des gaillards solidement bâtis, tous deux bien armés. Encore une fois je vais devoir user de l’effet de surprise, en combat singulier j’ai bien peur de ne pas pouvoir faire face à de tels adversaires. Celui qui est en retrait attire mon attention. Pourquoi n’avance t-il pas ? Celui qui semble diriger est devant.

Soudain je comprends, elle est là, juste derrière lui. Elanille ! Pourquoi est-elle ici ? Où est Dorn ? Que c’est il passé pendant que je marchais seul vers ce bois. Dorn est trop malin pour risquer la seule chose qui pourrait me forcer à respecter ma part du marché. Le geölier d’Elanille est sur ses gardes mais il ne s’attend sûrement pas à être attaqué lui. Les deux autres progressent toujours en direction du foyer du feu agonisant. La ruse va bientôt se dévoiler d’elle même, il ne me reste que peu de temps pour agir.

Le vent se calme, j’enduis délicatement mes dagues du poison et regarde le liquide courir sur les lames. Il va être temps de connaître les effets de cette mixture. Ma priorité sauver ma camarade, seul dans ce pays je suis perdu et je peux compter sur elle. La cible est assez loin, c’est un lancé en puissance qu’il va falloir faire. Elle devrait se débrouiller ensuite, elle a intérêt à se débrouiller ensuite. Accolant deux couteaux de lancé avec un peu de la sève de l’arbre afin d’obtenir une arme plus lourde. Je lève les mains devant mon visage; l’arme entre les deux paumes et récite une prière afin de me donner du courage.

Thasilvia palvolen drog vhalok laas
Hurzah oy draalok
Drun faad do drem
Ofan’oy hin kogaan
Ful zind Hokoron
Je me concentre à présent sur ma cible en préparant mon bras, cette fois plus que jamais je n’ai pas le droit à l’erreur. Je dois neutraliser la cible et donner à Ela un avantage décisif. L’un des deux homme en dessous de moi se met à parler, il me cherche. C’est le signal, l’adrénaline monte. je jette de toute mes forces. Le lancé était celui que j’avais prévu, l’arme percuté un corps dans un bruit sec. Je n’ai pas le temps de regarder où j’ai touché, le temps semble s’arrêter. Nous somme tous dans une bulle, le monde extérieur ne compte plus, seul l’instant présent est important. Les hommes en dessous se retournent vers Elanille. Je saute de ma branche et saute sur un des hommes. Une dague dans chaque coté de la tête. Un liquide chaud me coule sur le visage et les mains.

Le troisième homme me fait face, il lance un assaut puissant en ma direction, j’esquive de justesse, j’entends la lame fendre l’air juste à coté de ma tête. Je tente un coup rapide en direction de la main tenant l’arme qui vient de passer près de ma tête, si je fait mouche et que le poison est toujours présent sur la lame j’aurais enfin ma démonstration. Malheureusement c’est un coup dans le vent. Il est temps pour moi de m’éclipser. Je recule d’un bon pas dans les ténèbres de la nuit et disparaît aux yeux de mon adversaire. Je me dirige en direction de ma camarade, inquiêt quand à son sort. L’homme qui la tenait en respect ne semble pas se relever. Une bonne chose, le jeu va commencer.

Je me positionne dans le dos de mon ennemi et froisse des feuilles, je change de position rapidement, encore, encore… jusqu’à désorienter mon ennemi.

Il se met à hurler "Sors de ta cachette !" La colère et la peur le gagne, je dois me concentrer, il va faire des erreurs. Je m’arrête derrière un arbre, le silence tombe a nouveau, un silence lourd et pesant. "Où es tu ?! Je vais te trouver et te tuer !! Ils ont tous échoué mais moi je ne te manquerais pas !!". Ainsi il veut ma mort. Il n’est pas en état de répondre courtoisement à mes questions et je ne peux pas maîtriser cet homme. Il est bien plus grand et fort que moi. Nouvelle tentative avec le poison, j’enduis de nouveau mes lames. Soooors ! Je profite de son cri puissant pour bondir de ma cachette et l’effleurer d’une lame puis de l’autre. Tournoyant sous la douleur l’homme me porte un violent coup de pommeau dans le dos.

Le souffle coupé je tombe face contre terre un peu plus loin. Je me relève désorienté et me cache dans des buissons devant moi. Soudain un cri déchire la nuit, l’homme s’éffondre et est pris de tremblements. Un coup de talon le fait vite terre et cesser ces mouvements. L’homme à terre je ne veux pas le tuer, je verse une goutte d’antidote sur la plaie. J’espère que ce sera suffisant pour le garder en vie. Cela fait, je me lance à pleine vitesse vers Elanille “Ela !”

Elle est là un peu plus loin. Elle semble ailleurs, je m’assure rapidement qu’elle n’a rien de cassé ni de blessure apparente. Je la porte ensuite jusqu’à mon campement provisoire. L’adrénaline aidant, je la transporte sans peine et l’allonge près du foyer maintenant éteint. Je la libère de ses entraves et affûble l’autre homme de ces liens. Je rallume le feu qui repart aussitôt pour mon plus grand plaisir. La chaleur d’un feu est toujours réconfortante. L’effet de l’adrénaline s’éstompe, je me sens fatigué, je m’assoie à coté d’Ela. Quelques douleurs commencent à se faire sentir. “Elanille… Ela….” je la secoue doucement “Ela reviens avec moi”.
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Une rencontre fortuite mais bienheureuse

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