Il faisait beau, oh que oui ! Hector profitait d'une de ses rares journées sans obligations militaires pour prendre l'air avec ses enfants. Siril et Evolette étaient maintenant âgés de 14 et 11 ans respectivement. Depuis qu'ils avaient quitté Garde-Fort ils avaient beaucoup voyagé et étaient désormais les invités d'honneur de l'avant-poste de la Main rouge à Bélin. Ses deux petits Aasimars avaient grandi si vite....

- Regarde, on arrive papa ! avait dit Evolette toute excitée à la vue de l'entrée principale du sentier des Falaises.

- En effet ma jolie, avez-vous tout ce dont nous avons besoin ? demanda t-il gentiment.

- Mais oui p'pa, répondit son fils avec un brin d'exaspération dans la voix. Typiquement adolescent, pensa le Norpalien en levant le yeux au ciel. Il y avait longtemps qu'ils n'avaient pas cassé la croûte en forêt, ni pêché d'ailleurs. La journée s'annonçait parfaite, du moins jusqu'à ce que le soldat n'entende des cris de femmes et des grognements provenant d'un peu plus loin sur le sentier.

- Les enfants, grimpez dans cet arbre et attendez mon retour ! Fils, prend cette dague et protège ta soeur, compris !!? Si je ne reviens pas rapidement, allez chercher du renfort à la maison !

Cria Hector déjà en route vers l'origine des cris. Il empoigna son épée longue et marmonna pour lui-même. Non mais ça ne finira jamais....! Quelques secondes plus tard à peine il arriva à la hauteur d'une femme menacée par plusieurs animaux.
Des loups, pensa l'homme, et pas des petits en plus.

- À l'aiiidee ! cria la dame blessée aux jambes et à la main gauche. Elle semblait épuisée, les bêtes devaient attendre qu'elle soit à bout de force. Les yeux injectés de sang et les babines retroussées des loups en disaient long sur leurs intentions.

- Hey ! Par ici sales bêtes ! Laissez cette pauvre femme ! les intima Hector de sa puissante voix. Les cinq loups se retrouvèrent très vite face à leur assaillant, une gueule pleine de bave mousseuse en prime.

- La rage hein ? J'ai vu pire que vous vous savez ! dit le Norpalien en tentant de garder son sang froid.

Un premier loup fonça sur Hector toutes dents dehors dans un grognement sourd. Aveuglé par sa fureur, il alla s'embroché directement sur l'arme du soldat qui n'avait même pas eu a bouger. Un deuxième, un troisième et puis un autre attaquèrent simultanément Hector qui les faucha l'un après l'autre sans trop de difficulté. Le grand Norpalien était désormais très habile à l'épée ainsi qu'au combat en général. Le sang des bêtes coulait le long de sa lame alors qu'il faisait face au dernier loup qui semblait plus calme que les autres.

- Pars et je t'épargnerai , loup. Je n'ai pas envi de tuer une bête si magnifique. En plus, tu sembles avoir été épargné par la maladie, fuis et tu vivras.

La dame gémissait et pleurait désormais recroquevillée sur elle-même près d'un arbre.

La scène commençait à s'éterniser lorsqu'Hector entendit les paroles d'une bête pour la seconde fois de sa vie.

- J'ai envie de faire payer à cette humaine son affront, guerrier. La voix était celle d'une femme, donc une louve, en déduisit Hector qui secouait sa tête afin de se ressaisir. Il pensa alors au dragon et à la première fois qu'il avait ressenti une telle chose.

- Laisse-la et je t'épargnes, sinon je n'aurai d'autre choix que de te tuer, même si tu parles, louve.

- Je vengerai mon compagnon même s'il faut vous tuer tous les deux, charognes d'humains ! gronda l'animal en sautant sur le soldat qui fut plaqué au sol en perdant son épée. Heureusement pour lui, ses brassards de vacances en cuir stoppèrent en partie l'énorme mâchoire. D'un coup bien placé il fit tombé l'animal et lui asséna aussitôt un féroce coup de poing sur le museau ce qui eut pour effet d'étourdir l'animal. Hector attrapa son épée et l'appuya sur la nuque de la bête encore sous le choc. Il n'eut cependant pas le courage ni l'envie de s'exécuter. Au moment où il retira son épée, la louve le regarda et montra la dents prête à attaquer.

Cependant, elle n'en n'eut pas l'occasion car une grosse pierre lui fracassa le crâne et l'animal tomba enfin. La femme blessée venait d'achevé elle-même la bête. Hector attrapa la femme qui s'effondrait elle aussi, épuisée. Il la prit dans ses énormes bras et entreprit de retourner voir ses enfants. Ces derniers descendirent de l'arbre et Hector félicita son fils qui avait agit en brave. La femme se réveilla en sursaut et sauta des bras du soldat.

- Vous allez bien mademoiselle ? s'inquiéta Hector.

- Euh oui, merci...ils sont tous morts ? Si oui, prenez leur peau, une récompense vous attend à Simpliste.

Sans rien ajouter, elle parti en courant, sans doute sur le chemin du retour. Le trio en fut étonné mais personne ne dit mot.

- Ça vous dit une ballade jusqu'à Simpliste ?

- Mais ton bras papa... lui indique sa fille tristement.

- Oh, oui, on devrait s'occuper de ça avant. Alors retournons chercher les chevaux au village d'à côté, je ferai suturer ceci et on repartira pour la récompense, d'accord ?