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Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Survivre ``Terminé`` Lun 24 Aoû 2015 - 20:24 | |
| La mer me submergeait, je n'avais plus de force pour nager, j'étais à la délivre, la mort venait à moi. Je venais de vivre un enfer et j'espérais ardemment que tout finisse. Encore sur le choc de mettre fait violer par six hommes et avoir assister à la mort violente de mon père, je me laissais couler dans les abimes de la mer des Larmes. La coque de Jasmina, l'ancien navire de mon défunt père, réquisitionnés par les mutins, passait près de moi, ma tête s'y cogna violemment, je perdis conscience. Les images se succédèrent, des souvenirs m'envahirent. On dit qu'avant la mort, la vie passe devant nos yeux, c'était sûrement cela. J'avais cinq ans, j'étais dans une bassine, ma mère était à mes côtés et me lavaient en chantant une mélodie Varakoise: Il y a de cela milles ans,La mer était douce, la mer était bonne, Les sirènes se baignèrent avec les marins, Ils s'aimèrent sous le soleil du midi, La mer était douce, la mer était bonne.
Sa voix, cela faisait si longtemps, elle était si mélodieuse et si douce. Je chantais en même temps qu'elle d'un sourire heureux. Soudain, mon esprit me basculait un peu loin vers l'avant. J'avais treize ans, je voyais les rives de la Norpalie s'éloigner progressivement, laissant la tombe de ma mère à l'abandon. Personne ne viendrait déposer des fleurs le jour de son anniversaire, ni le jour de sa mort. Cette nuit là, j'avais beaucoup pleurer, sachant que je ne reviendrais peut-être jamais. Mon père était devenu mon unique famille, même si, à ce moment là, c'était un total étranger. Maintenant, il était mort....Je revoyais la scène, j'y étais encore, la même confrontation, la même souffrance. Les mutins m'avaient amené dans la cabine de Valrik,mon père, qui était enchainé au sol, seul moyen de le maintenir immobile et soumis aux coups de ces salauds. J'avais craché au visage de leur chef, Sharim Faranir. Il m'avait giflé puis violé....Je me souvenais de sa voix rauque à mon oreille: « Pour ta première fois, tu vas adoré».
Jamais je n'oublierais cette parole sadique. Dès qu'il entra en moi, je me mordis les lèvres jusqu'au sang. Comme toute adolescente rêvant d'amour romantique, j'avais imaginé ma première relation sexuelle plus douce, plus tendre,mais non, ce fut sauvage et terriblement douloureux. J'avais l'impression de calciner de l'intérieur. Puis, les autres suivirent,aussi brusques et assoiffés, de vraies bêtes. Je n'étais qu'une jeune femme, terrifiée et humiliée, mais ça, ils s'en foutaient, leur besoin d'assouvir le plaisir refoulé était plus important. Les os de mon bassin n'en pouvaient plus, ils se déboitèrent, mais je ne ressentis aucune douleur,car mon esprit avait déconnecté de la réalité. Avant de m'évanouir, je vis les autres agresseurs se précipités sur mon père et le battre.Le sang coulait, son visage se déforma, que dis-je, s'enfonça, et tout son corps se broya sous les coups de ces tarés. Ensuite, me croyant agonisante, les mutins m'avaient jeté par-dessus bord, ainsi que les autres membres de l'équipage fidèle à mon père. Plusieurs moururent noyés, et j'ai cru en faire parti, mais Uria m'épargna cette nuit-là. Une lumière m'aveuglait, il était temps de rejoindre mon père et ma mère, mais avant que mon âme ne quitte ce monde, une poigne solide m'agrippait par la taille et me ramenait à la surface, vers la vie. J'inspirais à grande bouchée d'air, mais trop faible, mon front s’accotait sur le torse solide et noir de mon sauveur, qui me ramenait vers un îlot lointain. La terre...Les vagues nous avaient amené vers la terre. Épuisée, je me laissais transporter, sans savoir où nous nous trouvions.
Le soleil tombait comme du plomb sur ma tête, j’ouvris douloureusement les yeux, juste un peu. Mon regard turquoise plongea dans des yeux d'azur, plus bleu que le ciel lui-même. C'était comme deux saphirs sur un fond d'une nuit sans lune. Nassim, le grand maure. Un guerrier sans pareil, et ami proche de mon défunt père,ainsi que le mien.Il avait donc survécu? Qui d'autres? Je voulus parler, mais ma bouche était si sèche, que je n'en fus incapable. D'un regard inquiet, le maure porta une gourde à mes lèvres, je bus quelques gouttes.
-Tiens bon, tu vas t'en sortir! Je ne te laisserais pas mourir.Dit Nassim, déterminé et convaincu. Cela me donnais du courage, mais j'avais si mal partout, je ne pus que sourire faiblement. Soudain, j'entendis des voix, je les reconnus: Laurian, Edward, Roger, Gawael et Fior, les deux Tiefflins. Lentement, je tournais ma tête et les dévisageais en silence, ils firent de même pour moi. Mon regard s'attardait sur l'un d'eux, Edward. Celui-ci avait environ dix neuf ans, et pour son âge,il était grand, beau et musclé à souhait. Ses cheveux cendrés et ondulés tombaient sur son front large et jeune, cachant légèrement son regard améthyste. Ses traits étaient masculins et fins à la fois, ses lèvres sensuelles avaient embrassé maintes demoiselles, excepter moi, car jusqu'à présent, il pensait que j'étais un garçon Sincèrement, j'aurais bien voulu qu'il soit le premier à me faire l'amour, mais malheureusement, je ne pouvais revenir en arrière, le mal était fait et jamais plus un homme me toucherait. Doucement, il me sourit et dit d'un ton moqueur, question d'alléger l'atmosphère:
-Alors comme ça, t'es une fille, hein? J'aurais dû le deviner. -Moi, je le savais! Répliquais Roger en me regardant à son tour. Aucun garçon de quinze ans possède un cul pareil. Sans vouloir t'offenser Cassio.
Cassio, ce fut mon surnom à bord, avant. Sa remarque me laissait indifférente, mais je sentis un malaise, les survivants savaient ce que j'avais vécu, c'était évident. Ma joue était enflée et mauve, ma chemise dévoilait ma poitrine d'adolescente, mais Nassim avait eu la délicatesse de me couvrir de sa veste, mon bassin était déplacé et mon pantalon taché de sang et déchiré à l'entrejambe. Je faisais peine à voir, les hommes gardaient le silence et détournèrent aussitôt le regard. Malgré mes cheveux courts et mon allure misérable, j'étais très belle, et le fait de savoir que j'étais une fille me rendait encore plus désirable. Une chance que j'étais entourée d'hommes d'honneur, car je ne donnerais pas cher de ma peau. Avec effort, je murmurais:
-Je...m'appelle...Cassiopée. Je suis...la fille de... votre défunt capitaine. Mes compagnons tournèrent des yeux ahuris vers moi, puis acquiescèrent d'un même mouvement de tête. Bien sûr que j'étais sa fille, ma chevelure rousse en témoignait, ainsi que mon amour pour le combat et mon fort caractère. Fior, l'un des Tiefflins, me dévisageait pendant un instant et d'un air respectueux, il dit:
- Votre père était un homme admirable, un excellent capitaine. Tout le monde à bord le respectait et l'appréciait. C'est une grande perte. -Aye, Cassiopée, une grand perte. Ce soir, nous allons lui faire une cérémonie digne de lui, mais il faut d'abord reprendre des forces. Répondit Nassim en dégageant des mèches de cheveux venant obstruer mon regard. Les autres approuvèrent d'un «Aye» collectif, tandis que Gawael, l'ami proche de Fior, s'approcha de moi et après avoir jeter un regard entendu aux autres marins, dit: -Tu es la fille de Valrik Lerouge. La tradition veut que quand le Capitaine meurt, son héritier ou son second prenne sa place. Alors...Que faisons-nous, maintenant, Capitaine? -Elle n'est pas en état de répondre, Gawael. Répliqua sèchement Laurian, d'un ton paternel. Il était le plus ancien ami de mon père, ils se connaissaient depuis l'enfance. Sa mort devait le chagriner tout autant que moi.
Bref, ce n'était pas le moment de me demander quoique ce soit. J'étais blessée,je n'avais pas de navire, plus de famille et surtout, j'avais seulement quinze ans. Cependant, malgré les circonstances, l'équipage de mon père tenait à la tradition, c'était la seule chose qui leur restait, ça, et la vie. C'est alors que je pris conscience d'une chose: si j'acceptais ce rôle, ces hommes me respecteraient et me suivraient jusqu'au bout du monde.C'était durant ce genre d'épreuve qu'on mesurait la valeur d'une personne. Il y eu un lourd silence, tous les regards étaient tournés vers moi. Je devais passer le test. Malgré ma douleur physique et émotionnelle, je répondis fortement: -Survivre. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Mer 26 Aoû 2015 - 18:42 | |
| Survivre...Cela voulait dire trouver de la nourriture et de l'eau. Malgré mon corps meurtris, j'eus la lucidité de garder mon sang froid, plus tard viendrait le deuil et la vengeance. D'abord où étions-nous échoués? Je fermais les yeux, me souvenant des cartographies de mon père. Celui-ci avait mit le cape vers le sud-est et nous avions dépassé les eaux profondes de la mer des Larmes. Les sourcils froncés, j'ouvris le regard et j'analysais le lieu où nous nous trouvions. Le sable était fin et blanc, recouvert de palmiers et de verdures exotiques, la faune devait être abondante. Sûr de mon sens d'orientation, je concluais que cette étendue de terre, s'étirant sur une vingtaine de kilomètres, devait être l'île de la jambe de bois, car à part celle-ci, aucune autre existait sur la mer des Larmes. Mon père ne s'y était jamais amarré, car l'île était l'hôte de pirates venant s'approvisionner ou cacher leurs trésors. Peut-être que Sharim allait séjourner? Pourquoi pas? Ce petit paradis était attrayant et idéal pour cacher son butin volé, cause de la mutinerie. Le mieux c'était d'être patiente, Uria m'avait protégé jusqu'ici, et un jour, elle allait m'accorder ma vengeance. D'un soupir, je fixais le feu que Laurian avait réussi à allumer, préparant un plan de survie. Enfin, je fis part de mes pensées aux hommes m'entourant: -Je suis persuadée que nous sommes sur l'île de la jambe de Bois, et c'est une chance, messieurs, car à ce que j'ai entendu dire, elle regorge de nourriture et de sources d'eau potable. -Aye, Capitaine, je pensais justement la même chose. Répondit Nassim en acquiesçant. Ça ne peut qu'être elle, Uria nous a bénit. -Effectivement, on aurait pu tomber sur pire, c'est-à-dire rien du tout. Marmonna Edward en rajoutant quelques branches dans le feu. La nuit était fraîche, la chaleur des flammes me réchauffaient, cela me fit du bien. J'acquiesçais aux dires d'Edward, car en effet, on aurait pu mourir noyer, faute de terre à l'horizon. -Oui-da! S'exclamait Laurian s'assoyant à mes côtés. C'est bien cette foutu île de pirates! Il va falloir faire gaffe, il y en a peut-être qui rôde autour. Tous opinèrent à son avertissement, tandis qu'il se tourna vers moi et demanda: Alors, c'est quoi le plan, Capitaine? Il était plus vieux et plus expérimenté que moi, j'étais consciente que c'était par humilité et respect qu'il me demandait mon avis. -Je propose que nous nous séparons. Étant blessée, je ne pourrais m'aventurer dans cette jungle, quelqu'un devra rester avec moi. Nassim, qu'en dis-tu? Demandais-je aussitôt jetant un coup d’œil au grand maure étendu à ma gauche. Il me dévisagea un instant et répondit: -C'est toi le capitaine, c'est toi qui ordonne.
Comprenant la leçon, je hochais de la tête, le regard perplexe. J'étais maintenant leur capitaine, je n'avais pas à leur demander leur avis, cela paraissait comme de l'incertitude. Je devais me montrer sûr de mes décisions, j'avais beaucoup à apprendre, ce rôle ne serait pas de tout repos. Pour la première fois, je pris un air ferme et ordonnais : -Bien, Nassim tu vas resté avec moi. Dès l'aube, Fior, et Edward vous irez trouver de la nourriture, tandis que Gawael, Roger et Laurian vous irez trouver de l'eau. -Je voudrais rester avec Fior. Répliqua aussitôt Gawael. Il y eut un lourd silence, le Tiefflin venait de contredire mes ordres. Si j'avais été mon père, je l'aurais fait fouetté, mais étant dans une situation précaire, mes hommes devaient gardés le plus possible leur force. Mon regard turquoise s'obscurcit, je devais me montrer dure et intransigeante: -Tu iras là où je te dirais d'aller, matelot. Puis je me penchais d'un ton tranchant: Et si tu t'avise de me contredire à nouveau, et je vais t'envoyer seul chercher de la nourriture, est-ce claire?
Pour la première fois, je m'imposais en tant que Capitaine et cela provoqua à la fois la surprise et de l'approbation. Ma menace était juste, ni trop sévère ni trop bonasse, et facile à exécuter. Nerveux, le Tiefflin baissa son regard en marmonnant: -Très claire, Capitaine.
Bien, une chose de régler, mais mes directives n'étaient pas encore terminées. Dévisageant mon équipage, je dis fermement: - Maintenant, écoutez bien. On doit établir un signal d'alarme s'il arrive quoique ce soit. Les Tiefflins, si votre groupe se fait attaquer, tirer deux jais de flammes dans les aires. Si l'un des hommes est blessé, tirer un jais de flammes. Les autres, dès que vous voyez un signal, arrêtez tout et rejoignez le reste de l'équipage. -Judicieux, capitaine. Approuva Edward d'un regard admiratif, qui me fit rougir malgré moi. En guise de réponse, je lui souris timidement, puis je ramenais mon attention sur mes demi-démons. Ils comprenaient maintenant pourquoi je devais les séparer, c'était une nécessité. Cette nuit-là, mes hommes me considéraient différemment, ils avaient devant leurs yeux une femme transformée. Effectivement, la jeune adolescente rêveuse et innocente n'était plus, j'étais une Capitaine et je devais m'en montrer digne. Le creux au ventre, je tentais d'oublier ma faim et ma soif. Seul le sommeil me soulagea de mes maux. Dès l'aube, ils se séparèrent, le groupe de Fior alla vers le nord et l'autre vers le sud. La végétation était vaste, cela leur prendrait près d'une journée pour revenir. Avec des feuilles et de l'écorce, je leur avais fabriqué des paniers, j'osais croire que ça leur servirait. Toujours couchée, je supportais mal le fait d'être à ce point immobile, j'étais née pour être agile. Nassim était assis en face de moi et aiguisait une branche, me jetant des coups d’œil de temps en temps. Par curiosité, je demandais: -Que faisais-tu avant d'embarquer sur La Jasmina?J'ignorais tout de son passé, je ne connaissais que son présent. Après un instant, il répondit d'une voix grave: -J'étais esclave dans l'Arène de Varakir. J'y suis né et dès l'âge de six ans, on m'a mit un couteau dans les mains. Dès lors, j'ai appris à me battre contre la pire racaille. J'ai souvent cru mourir, mais j'ai continué à survivre, à gagner. Ça à durer dix ans...Dix longues années de ma vie. Il s'interrompit, revivant pendant trois longues minutes, tous ces combats sanglants, dont il avait remporté la victoire. Soudain, la silhouette de Valrik Lerouge lui apparut en mémoire, grand, beau et imposant. Détournant son attention vers moi, il sourit en disant: Puis un jour, un homme est venu et m'a rendu ma liberté. -Mon père? -Aye, Cassiopée, ton père. Ceci dit, il vint s’assoir à mes côtés, puis me prenant ma main, il exprima d'un ton solennel: J'ai une dette envers lui. Je ne peux pas le faire revivre, mais je jure en son nom que je vais te protéger jusqu'à la mort. J'en fais serment.
Ce serment me rendit si émue que j'eus peine à contrôler les larmes venant brouillés mes yeux. Nassim vint caresser ma joue en guise de consolation. Cette caresse me rappela brusquement ce que j'avais vécu. Traumatisée, je me dégageais brusquement, le Maure sentit ma crispation et comprenant, il prit ses distances. -Désolée, je...je supporte plus qu'on me touche. Marmonnais-je le sanglot dans la voix. Nassim ne dit rien, il se contenta de m'écouter. J'avais besoin de me confier, ici et maintenant, c'était trop pour moi. Fuyant son regard, j'expliquais en bafouillant: Ils...Ils m'ont... violé un à un. Ils ont fait ça sauvagement, ils m'ont frappé....Mon père, ils l'ont battu aussi, jusqu'à la mort. Ils m'ont fait énormément de mal, Nassim. Par Uria, je veux mourir!
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| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Dim 30 Aoû 2015 - 20:43 | |
| Comme une enfant, je me mis à sangloter sans retenu et plus j'essayais de retenir mes larmes, plus un flot me submergeait, venant inondé mes joues. La dernière fois que j'avais autant pleurer, c'était à la mort de ma mère. Le grand maure gardait toujours le silence. En fait, il n'était pas préparé à ça, réconforter quelqu'un. Son cœur saignait à me voir aussi fragile et vulnérable, et surtout, il ressentait une rage indéfinissable envers ces salauds qui m'avaient tout prit, jusqu'à ma dignité. -Regarde moi, Cassiopée. Dès l'instant que je plongeais mon regard turquoise dans le sien, quelque chose chavira en lui, il n'avait jamais ressenti ça auparavant. Bien que triste, mes yeux reflétaient une force peu commune, indomptable. Ils étaient à la fois magnifiques et saisissants. Nassim me scruta intensément, admirant mes traits fins, mon nez droit, mes lèvres pulpeuses et mon teint basanée, venant amplifier la couleur de mes yeux. Ma beauté l'ému comme jamais et dès lors, je devins l'être le plus important de son existence. Refoulant temporairement ses sentiments à mon égard, il s'exprima fougueusement : - Tu ne vas pas mourir, tu ne peux pas mourir. Tu dois t'accrocher, fermement, afin de te refaire et de te venger. -Si je n'y arrive pas?-Tu vas y arriver, et je serais là pour t'aider.Je sais que c'est dure, je comprends ce que tu vis. Tu sais, moi aussi, j'ai cru atteindre le fond, mais je m'en suis sortis, et tu vas t'en sortir. Tu vas apprendre à vivre avec ce traumatisme, tu vas le dompter en temps et lieu, mais pour l'instant, tu vas te ressaisir. Les pleures n'arrangeront rien, soit forte, Cassiopée, pour ton père et l'équipage. Soit forte.Être forte...Oui, c'était exactement ça que mon père avait exigé de moi, et aujourd'hui, je lui en était très reconnaissante. Lentement, les paroles de mon ami me redonnèrent du courage, de la force. J'acquiesçais en soutenant son regard déterminé, puis j'essuyais vivement mes larmes, me promettant de ne plus jamais pleurer. Je devais être solide comme du roc et ce n'était pas ces mutins qui allaient me tuer à petit feu. Non, je ne leur accorderais pas ce plaisir. Sur cette résolution, je souris à Nassim et lui prit la main en soufflant un «merci». Nous continuons à discuter de tout et de rien, je me sentais entièrement à l'aise avec lui. Il devait avoir quatre ans de plus que moi, mais nous étions sur la même longueur d'onde. Avec entrain, il me raconta les différentes aventures vécus auprès de mon père. C'était comme si je redécouvrais un autre homme. Nous étions si emballés par notre discussion qu'on ne vis pas le temps passée, le soleil commençait à tombé. Déjà...Mon ventre gronda et mes lèvres étaient desséchées. Je commençais à être inquiète, l'équipage n'était pas encore revenu. À cette pensée, je scrutais le sud, puis le nord. Rien. Je confiais mes pires craintes à Nassim, qui eut un air nonchalant, selon lui, ils allaient revenir sous peu et heureusement, ce fut le cas. Les deux groupes arrivèrent en même temps, l'un transportant du gibier et des fruits, et l'autre, du jus de cactus et de l'eau fraîche. -On va se régaler! S'exclama Edward l’œil pétillant et l'eau à la bouche. Sa prédiction fut juste, ce repas fut le meilleur que j'ai mangé depuis longtemps. Durant la nuit, ce fut que chants, contes et anecdotes grivoises. Le sourire aux lèvres, je pris plaisir à les écouter et à rire. C'est alors, entre deux blagues de marin, un miaulement, doux et familier, se fit entendre, tous restaient en suspend. Comme au ralenti, je tournais la tête vers un buisson, et fit signe à Nassim d'aller voir. Promptement, mon ami se leva et silencieusement, il se dirigea vers le bruit. Nous gardions le silence, surtout moi, mon cœur battait la chamane, je sentais l'émotion m'envahir. Souriant, il revint avec un petit chaton apeuré dans ses bras. Les larmes aux yeux, je soufflais: -Brise...À ma voix, la mignonne boule noire, amaigrit et terrifiée, ouvrit grand ses yeux turquoises et vint se réfugier contre moi. Je retins mes larmes, mais je ne pus m'empêcher de l'étreindre, caressant avec tendresse sa fourrure noire. Mes hommes furent émus de ses retrouvailles, ils connaissaient tous Brise, la mascotte du navire. Or, mon père me l'avait offert cette année, lors de mon anniversaire, le seul cadeau qui me restait de lui. J'aurais cru qu'elle était restée sur le navire, mais non, elle était ici...Par quel miracle avait-elle survécu?
-À la santé de Brise! S'exclamait Laurian en levant un verre improvisé remplit de jus de cactus. -À la santé de Brise! Répétèrent d'une même voix les autres, en trinquant en l'honneur de la nouvelle venue. J'éclatais de rire, continuant à caresser ma petite naufragée qui ronronnait de plus belle. Je lui donnais à manger et pendant qu'elle dévorait son reste, j'observais mes hommes, de nouveaux sereins et rassasiés. Finalement, nous nous en sortions mieux que prévus. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Jeu 3 Sep 2015 - 9:01 | |
| Le lendemain, j'envoyais de nouveau mon équipage chercher des vivres et j'attendis auprès de Nassim,en grignotant des fruits et en cajolant Brise. J'aurais bien voulu qu'elle aille chasser les crustacés et les mouettes, mais elle était encore trop petite. Tant qu'à Nassim, il se mit à pêcher. Utilisant son bâton de la veille, il s'était fabriqué une canne à pêche et il avait trouvé des verres de terre savoureux à souhait. Ce ne fut pas long, qu'après une dizaine de minutes, il me revint le sourire victorieux, deux poissons dans chaque main. Nous nous régalons en conversant. Le regard songeur, il me racontait un de ses plus beaux exploits. -Je n'avais que dix ans, mais j'avais l'air d'en avoir quatorze. Je fus obligé de confronter un Norpalien, deux fois plus grand que moi et trois fois plus large. Il avait droit à une épée, et moi, étant esclave, seulement à un coutelas émoussé. Ah, Cassiopée, je dois t'avouer que j'avais la frousse, je n'avais jamais combattu un tel adversaire avant. Je savais que son premier coup m'aurait achevé, je fus donc très prudent. À chaque fois qu'il m'attaquait, j'évitais, courant dans l'espace, question de le fatiguer. Revoyant le géant essoufflé et rouge, Nassim ne put s'empêcher de rire. Finalement, ça avait été ridiculement facile. Malgré que la foule avait été impatiente et l'avait huer, le jeune maure avait continuer à dévier les coups avec souplesse et agilité. D'un rictus, il continua: Il en avait marre, mais moi, je m'amusais comme un fou. C'est alors que j'en profitais pour rouler au sol, tandis qu'il m'attaquait et manquant son coup, je l'ai poignarder dans les reins. Il est tombé à genoux, à ma merci, je me suis levé et je lui ais trancher la gorge. D'un coup, le foule s'est tut, puis m'a applaudi, criant mon nom, comme si j'étais un héro. À ce moment là, je me suis sentis éternel et invincible, toute peur s'était volatilisée. Or, ça m'a apprit une leçon: Ne jamais craindre l'adversaire malgré son apparence, craint plutôt son endurance et sa technique au combat.
D'un sourire j'opinais, retenant avec sagesse chaque leçon qu'il me promulguait. Malgré tout, je trouvais cela horrible ce qu'il avait vécu. Grandir dans de tels excès de violence, je me demandais comment il avait gardé la raison. Je fus chanceuse de grandir auprès de ma mère, douce et dolente, dans une grande maison rustique entourer de forêt et de neige. Cependant, j'avais toujours trouvé ça ennuyeux et routinier, l'arrivé d'un mon père avait comblé mon moi plus aventureux. Je souris, repensant à ces deux dernières années bien remplit, fait de combats, de voyages et de navigations. J'espérais pouvoir revivre tout ça, mais j'avais si mal au bassin, que la peur de rester infirme m'effrayait. Retrouvant ma mine douloureuse, Nassim demanda: -Veux-tu que je te soigne?-Non, tu risque d'empirer mon cas.-J'ai déjà replacé une épaule et une mâchoire, le bassin doit être similaire. -Non, c'est sûrement plus compliqué. Le voyant se lever pour venir vers moi, je lui lançais un regard farouche et ordonnais sèchement: N'y pense même pas! Recule! À cet ordre, il s'arrêtait net tout en me dévisageant avec désapprobation. Mettant ses mains sur le hanche, il répliqua: - Bon sang, on ne peut même pas te lever! Qu'est-ce qu'on fait si on a des pirates au cul, hein? Te laisser derrière? Certainement pas!-Fou moi la paix! M'exclamais-je en le voyant dangereusement s'avancer. Diantre, je suis ton capitaine, oui ou merde? Obéit. -Diantre, non! J'ai promis de te protéger, je vais le faire jusqu'au bout. -Et moi, je vais te faire fouetter si tu avance encore un pas. M'insurgeais-je en prenant un air des plus menaçants. Pour être tout à fait honnête, j'étais terrifiée de la douleur que cette opération chirurgicale, fait par des mains non professionnelles, allait provoqué. À cette menace, il s'arrêta net, nos regards se confrontèrent, il y eu un long moment de silence. Puis, Nassim grogna d'exaspération et résigné, il alla s'assoir, la tête basse et la mâchoire crispée. Je soupirais de soulagement,contente de sa décision. Déviant mon attention sur Brise, je lui caressais les oreilles et le dos, elle ronronna et me dévisagea amoureusement. Je souris, essayant d'oublier la confrontation que je venais de vivre avec mon compagnon. Soudain, celui-ci leva la tête et d'un air sombre, il me confia: - Tu sais, tu n'es pas la seule à avoir perdu ta dignité. C'est vrai, tu souffre, mais au moins, ta blessure est temporaire,elle va guérir, mais la mienne est permanente.-Que veux-tu dire? Demandais-je en fronçant les sourcils. Il déglutit et après un moment d'hésitation, il avoua: -Je suis eunuque, Cassiopée, on m'a coupé les couilles à l'âge de quatorze ans, ils ont fait ça à froid. J'ai cru mourir...-C'est horrible! Pourquoi ont-ils fait ça? Interrogeais-je en blêmissant. -Les esclaves n'ont pas le droit de procréer, ça leur est interdit. Répondit-il en ramenant ses genoux contre son torse, tout en baissant les yeux, fixant le sol. C'est la seule chose que je regrette en cette vie, ne pas avoir d'enfants. Qu'est-ce qu'un homme sans famille? Rien.
À cette question, je ne sus quoi répondre, repensant à ma propre existence. Je n'aurais probablement jamais d'enfants, mais dire vrai, je m'en foutais, je n'avais pas l'instinct maternel, mais Nassim...Il aurait fait un bon père, j'en étais convaincue. À son regard triste,j'eus le cœur gros. Ses yeux étaient si semblables à celui de mon père, quand il avait fixé la dépouille de ma mère. Valrik n'avait pas eu la chance d'être à ses côtés jusqu'à la fin et il m'a jamais vu grandir ni m'épanouir. Comme son vide avait dû être grand pendant toutes ses années, ce vide que je ressentais présentement. Je n'avais plus de famille aussi...Oui, l'humain sans famille n'était rien. Revenant à la réalité, je me pris à observer plus attentivement Nassim, il était superbe et exotique. Il avait le nez rond, une mâchoire costaude, des lèvres larges et sensuelles, ainsi que des cheveux crépus, noirs aux reflets auburns. Néanmoins, ce qui me fascinait le plus c'était son regard, si limpide, que j'avais envie de m'y plonger. Je n'avais jamais vu un tel métissage, il devait avoir un parent Norpalien, vu sa carrure et la couleur de ses yeux. Par contre, le noir de sa peau était typiquement Varakirois. Finalement, nous étions très semblables, de notre existence jusqu'à nos épreuves mutuelles. Or, depuis qu'il m'avait sauvé de la noyade, un lien très fort nous unissait, indescriptible et mystérieux. Je savais qu'il avait besoin de réconfort et je réussis à trouver les mots pour soulager sa peine: - Nous sommes tous deux orphelins de familles et de pays. Alors, toi et moi, soyons notre famille et la mer sera notre pays. Nos regards se croisèrent, je lui souris tendrement et continuais: Ainsi,de rien nous serons tout, je serais là pour toi et toi pour moi, jusqu'à la fin. -On dirait une demande en mariage. Me taquinait-il d'un rictus moqueur. Je m’esclaffais, il fit de même, son regard brilla de joie, cela me suffit amplement, j'avais réussis à lui redonner du bonheur. Le sourire aux lèvres, l'air patois de béatitude, Nassim hocha la tête, signe qu'il acceptait ma proposition. Dès cet instant, il fut mon frère et moi sa sœur. Soutenant mon regard, il se leva et vint vers moi, prit ma main et l'amena doucement à ses lèvres. J'écarquillais les yeux et voulut me rétracter, mais ses doigts firent une tendre caresse sur ma paume, et contre toute attente, cela me détendit. Je sentais son souffle sur mes jointures, doux et rassurant, des larmes illuminèrent mon regard limpide. D'un tendre sourire, il murmura: -Si un jour tu désir plus, cela sera selon ta volonté, pas la mienne.
En silence, j'opinais lentement de la tête, comme envoûter par son regard ardent. Était-il entrain de me proposer une relation plus intime? C'est alors qu'une question me brûla les lèvres, celle de savoir s'il pouvait encore faire plaisir à une femme, mais je m'abstenais de la lui demander, trouvant ça hors propos. Je serrais mes doigts dans les siens, ce tendre contact me fit du bien et me réconfortait. Il avait réussi à gagner ma confiance et j'étais consciente qu'il serait le seul homme au monde qui bénéficierait de ce privilège. Cependant, je n'avais pas l'intention de pousser plus loin notre relation, je ne voulais pas avoir d'amant, jamais. Le viol collectif m'avait suffit pour le reste de ma vie et je savais que Nassim le comprenait; il voulait juste m'apprivoiser, me démontrer que ce n'était pas tous les hommes qui étaient des monstres. Au fond de moi, je le savais, mais je ne voulais pas y croire, pas encore. Pour l'instant, ce délicat rapprochement me convenait amplement. Reconnaissante, je lui souris,tandis qu'il vint s'assoir à mes côtés, en silence. Soudain, des jais de flammes vint éclairer le ciel, nous faisans sursauter. J'en comptais cinq...Qu'est-ce que cela voulait dire? | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Mar 8 Sep 2015 - 22:09 | |
| -Hey, on avance les gars! Ordonna Edward, en jetant des coups d’œil alerte aux alentours. Il se sentait suivit et il n'aimait pas du tout ça. -On fait ce qu'on peu. Maugréa Laurian à bout de souffle. À son âge, il ne devrait pas porter de telle charge. Fior trainait en arrière, mais il s'était plaint que par des grognements audibles. La Capitaine avait décidé d'envoyer son équipage explorer l'île, mais contrairement à la veille, les groupes étaient différents ainsi que l'objectif. Le Trios devaient rapporter de la nourriture, tout en faisant un rapport sur la description de l'îlot, aucune autre terre à l'horizon, peu importe où ils se trouvaient. Le reste des survivants étaient partis vers l'ouest comme éclaireur pour intercepter d'autres naufragés, pirates ou pas. Aux aguets et indifférent au chialage du vieux Laurian, Edward continuait d'avancer d'un pas vif. -Hey, Ed, ralentis, je te suis plus! S'exclama Laurian à bout de souffle. Comme il aurait aimé avoir un cheval en ce moment. Edward le foudroya du regard, mais ne répliqua pas et continua d'avancer. Fior, tout aussi fatigué que le vieux marin, grogna de plus bel et alla se réfugier dans un coin d'ombre. Laurian s'en aperçut, cracha en direction d'Edward et décida sans plus d'hésitation de suivre l'exemple du Tiefflin, une pause s'imposait. Voyant que le jeune gigolo continuait son exploration, Fior s'exclama d'un ton moqueur: -Hey, Ed, tu veux peut-être impressionné notre belle capitaine, mais nous, ça nous impressionne pas. Amène ton cul ici ou apporte la nourriture seul!
Edward se tendis à cette pique et se tourna vers eux, le visage cramoisie de colère. Refoulant l'envie de le frapper, ce qui n'arrangerait rien, il s'avança menaçant et répliqua: -Ce n'est pas le temps de paresser! Je suis persuadée que nous sommes suivis!-Bien sûr que oui du con! Il y a une panthère qui rôde dans le coin, j'ai vu des empreintes.-Quoi? Souffla le jeune marin interloqué. Levant un sourcil, Laurian soutenant son regard et sortit de sa chemise déchirée une feuille de tabac enroulée. Voyant le regard interrogateur de ses compagnons, le vieil homme jugea bon d'expliquer: -Hier soir, pendant que je pissais, j'ai découvert des plantes de tabac proche du campement. De la pure qualité, messieurs! Ça doit être des pirates qui en ont fait poussé.Merci à eux! Ça fait plaisir.-Et tu as gardé ça pour toi? Maugréa Fior fixant avidement le cigare improvisé. En as-tu d'autre?-Évidemment! Je t'en donne un, à condition que tu me l'allume. -Oui-da! S'exclama le Tiefflin en tendant son doigt vers le rouleau effrité, une étincelle jaillit suivit d'une fine fumée à l'odeur amère. Pendant un moment, Ed et Fior fixèrent leur compagnon d'un sourire béat, Laurian ferma les yeux et savoura cet instant des plus agréables. Devant une telle vue, c'était le paradis, il ne manquait qu'une femme, et son bonheur serait parfait, mais bon, il ne devait pas trop rêver. À cette pensée, il pensa à Cassiopée, si belle, si jeune, si désirable...Combien de temps pourraient-ils tenir? Fronçant les sourcils avec perplexité, il soupira d’écœurement. L'équipage risquait de devenir des animaux s'ils restaient trop longtemps sur cette île, il fallait trouver absolument un moyen de partir. Un raclement de gorge le fit revenir à la réalité, son regard bleu croisa celui du Tiefflin, avide d'avoir aussi un cigare. De bonne grâce, il en remit un à l'hybride, qui l'alluma sans effort, et en tendit un à Ed, qui l'accepta à contre cœur, sachant que ce n'était pas le moment de fumer dans une telle situation. Les yeux mi-clos, il en expira quelques bouffées puis demanda: -Ne crois-tu pas que la panthère va nous attaquer?-Si c'était le cas, ça serait déjà fait. Je crois juste qu'on l'intrigue. répondis Laurian d'un sourire mystérieux. -Ouin, comme dit Ed, faut pas trop paresser. On ne sait jamais avec ces bêtes là! Marmonna Fior, en jetant des regards nerveux aux alentours. Peut-être était-elle derrière eux? Laurian porta son cigare à ses lèvres et haussa les épaules avec indifférence. Il cracha de nouveau, puis vira son attention sur le rivage, la mer était turquoise et limpide. C'était vraiment une île magnifique, ils avaient de la veine. Soudain, à travers la fumée de son cigare, il aperçut un navire de guerre apparaissant derrière une crête. Un pavillon Bélinois. Ce n'était pas des pirates. -Bon sang de merde! Diantre, Fior! Tire! Tire! -Que...Quoi? Marmonna le Tiefflin en sursautant. Son compagnon lui pointa le dit navire, déglutissant, le demi-démon acquiesça et oubliant la présence d'une quelconque panthère, il tira trois jais, et deux de plus pour la chance. C'est alors qu'un rugissement paniqué les firent se retourner d'un même mouvement. L'intruse était à quelques mètres d'eux, les oreilles en arrière et les crocs sorties. Edward jeta un regard désapprobateur à ses camarades, puis promptement, il saisit un bâton et le cassa pour en faire une pointe. La panthère se mit en position de chasse et d'un regard furibond, elle attendit le bon moment pour chasser. Laurian et Fior était sur le quai vive, le Tiefflin était prêt à la calciner. À l'ultime instant, des coups de canons se firent entendre, l'animal poussa un miaulement sonore, rien à voir avec les chats domestiques, et s'enfuit à toute vitesse. Éberlués, les marins se tournèrent vers le navire approchant. Il leur avait sauvé la mise, mais était-ce temporaire? Un bruit de course se fit entendre au loin, ainsi que des cris de guerre. Après cinq longue minutes, le reste des hommes de Cassiopée se joignit à eux, le souffle haletant et l’œil furieux, prêt à combattre. Ils furent tous surpris de constater qu'il n'y avait pas d'ennemis ni de blessés, mais seulement leurs camarades saints et saufs, entrain de fumer du cigare. Se raclant la gorge, Laurian pointa le navire à l'horizon et expliqua la raison du signal: -C'était plus pour eux que pour vous. On voulait attiré leur attention et visiblement, ça à marcher. Messieurs, allons prévenir notre capitaine qu'un navire approche!-Oui-da, mais avant, il faudrait que ce soit-disant navire reste et nous sauve, sinon cette nouvelle ne servira à rien. Précisa Edward en sondant cette splendide frégate s'ancrant à quelques mètres de la plage. -Tu as raison...On fait quoi? Marmonna Laurian en se grattant la tête. L'équipage se dévisagea, hésitant et soucieux.Si ces inconnus étaient malfaisants, ils seraient dans le pétrin jusqu'au cou. Gawael, l'ami de Fior, réfléchit pendant un instant et fixa les cigares. D'un sourire narquois, il suggéra: -Qu'en dites-vous si on utilise le cigare comme calumet de la paix? | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Le calumet de la paix Lun 14 Sep 2015 - 9:34 | |
| Adrien de Lacroix était un homme respectable et distingué. Issus d'une famille de marchands riches et prestigieux, il fit une brillante carrière militaire,mais après la mort de son père, Adrien dû quitter l'armée pour reprendre les affaires familiales. Possédant plusieurs bricks-marchands, il devint capitaine de l'un d'eux, ayant appris à naviguer quand il fut officier sur un navire de guerre Bélinois. Après trois mois de voyage, il devait se rendre à Varakir pour vendre de la dentelle de qualité aux riches de la région. Il connaissait plusieurs gens de renom à Varak mais aussi à Hydrasil. Aimant les bals et les festivités, le Capitaine de Lacroix s'était initié à l'art de la conversation et de la courtoisie, attirant l'intérêt de plus d'un, en particulier des nobles, dont il avait des amis intimes. L'un d'eux lui avait offert d'acheter cette dentelle et sachant que les Varakirois en étaient friands, Adrien avait saisit cette opportunité. Or, durant son voyage, il avait affronté quelques infortunes, dont une tempête, une mer d'huile sans vent et des pirates.Ils avaient réussis à s'en sauver in extrémiste, mais les dégâts de sa coque furent considérables. Pendant une longue semaine, à la merci de la chaleur suffocante du soleil, leur navire avait errer sur la mer, puis un jour, le capitaine avait aperçu cette île au sable blanc et aux palmiers verdoyants. Adrien, de son beau sourire éclatant, avait encouragé ses hommes à déployer les voiles,et cette fois, le vent était de leur côté. Au moment ils passèrent une crête, ils aperçurent avec étonnement cinq jais de feu enflammer le ciel. Un signal? Était-ce un piège de ces renégats de pirates? Pourtant, aucun signe d'une goélette au pavillon noir orné d'un crâne. Fronçant les sourcils, il prit sa longue vue et sonda l'horizon. Avec surprise, il distingua cinq individus, dont deux Tiefflins, courant sur la plage dans leur direction. Leurs vêtements étaient misérables et sales, aucune arme à leur ceinture. Sûrement des naufragés...fumant du cigare? Pensant que c'était une hallucination, il observa plus attentivement et effectivement, il en vit trois fumer du tabac. Cela attisa sa curiosité et il eut envie de fumer aussi. Sans hésité, il fit tirer des coups de canon pour avertir de son arrivé,mit le cape vers la plage et il embarqua dans une chaloupe en compagnie de cinq hommes armés. Voyant arrivé l'embarcation, contenant à son bord des marins munis d'armes, l'équipage de Cassiopée se tendit et se toisa avec nervosité. Devaient-ils fuirent ou prendre le risque de converser? Après un commun d'accord, ils décidèrent que Laurian serait le porte-parole, tandis que Ed lui remit sa chemise, moins jaunie que les autres. -Tiens, lève ça à bout de bras. Laurian acquiesça en silence, espérant que l'équipage inconnu comprendrait le message. Priant Uria pour qu'ils furent pacifistes, il s'avança vers eux, levant son drapeau de paix improvisé, la tête haute et le regard déterminé à survivre. Un homme, grand et distingué, descendit en premier de la barque et d'un pas vif, il se dirigea vers le vieux marin, qui s'était immobilisé à mi-chemin. Adrien de Lacroix prit le temps de l'observer et dans son regard bleu, il ne vit aucune menace, seulement de la fatigue et une lueur d'espoir. Le capitaine avança de quelques pas et contre toute attente, il sourit en se présentant courtoisement:
- Salutation! Je suis le Capitaine Adrien de Lacroix, marchands et ancien militaire Bélinois. Puis-je savoir qui vous êtes et que faites-vous sur cette île ?
À cette question, d'une politesse irréprochable, Laurian se détendit et respira plus profondément. Soutenant le regard gris d'Adrien, il osa fumé son cigare avant de répondre. Avec surprise, le capitaine de Lacroix remarqua qu'il s'agissait d'une simple feuille, mais à l'odeur, c'était de la qualité. Le voyant se lécher les lèvres, Laurian sourit à son tour et lui proposa une bouffée que son interlocuteur accepta sans se faire prier. Pendant que le capitaine dégusta ce fameux cigare, le vieux marin répondit:
-Je me nomme Laurian Karafir, je fus marins pour mon défunt Capitaine Valrik Lerouge, un corsaire de renom. Il y a trois jours, on a vécu une mutinerie sur notre navire et ils nous ont jeté par dessus bord. Beaucoup sont morts noyés,il reste que nous sept. -Sept? Je n'en compte que cinq. Répliqua Adrien, analysant les autres marins en retrait. Laurian opina et répondit que les deux autres surveillaient leur campement, de l'autre côté de l'île. Entendant cela, Adrien eut une soudaine méfiance, et s'il mentait? Peut-être était-ce un piège? Par deux fois, il avait rencontré Valrik Lerouge, surnommé barbe rouge. C'était un corsaire hors pair, il lui avait même sauvé la vie pendant un combat, où leurs flottes avaient piégé l'ennemi. Il se souvenait de son allure colossale,de sa crinière flamboyante et de son regard d'un bleu éclatant,un tel homme semblait infaillible.Comment avait-il pu périr sous la main de mutins? D'un air flegmatique, prêt à tuer s'il mentait, le Capitaine testa Laurian:
-J'ai déjà rencontré Barbe-rouge, lors d'une mission militaire. À mon souvenir, c'était un guerrier remarquable, d'une prestance impressionnante. Si je me souviens bien, il avait les cheveux roux, presque rouge, et le regard vert.
Connaissant mieux que personne Valrik, Laurian fit un non sec de la tête. Comprenant que cette description était un test subtile, presque vicieux, le vieux marin riposta avec assurance:
-Non, son regard était bleu, comme l'eau givrée de la Norpalie. -Vous en êtes sûr? Insista Adrien en le dévisageant intensément. Sans aucune hésitation, Lauriant opina et répondit simplement: -Certain.
Il y eut un moment de silence, leurs yeux se confrontèrent, puis Adrien sourit de satisfaction. Seul un membre de l'équipage de Valrik pouvait connaitre un détail aussi infime que la couleur des yeux du feu capitaine. Laurian disait vrai , Adrien put se détendre à son tour. Ramenant le cigare improvisé à ses lèvres, il expira des ronds de fumés et complimenta:
- Je n'ai jamais goûter meilleur cigare. Où l'avez-vous trouvé? -Près de notre campement, je vous y amène? Invita Laurian d'un sourire narquois. Notre capitaine serait ravit de partager cette trouvaille avec vous. -Votre capitaine? Ne m'avez-vous pas dit que Valrik était mort? Questionna Adrien l’œil indécis et les lèvres pincées. Sans en démordre, Laurian acquiesça et informa: -Ouais, il l'est, mais sa fille a pris le relais. -Sa fille? Souffla Adrien en écarquillant les yeux. Laurian réalisa aussitôt son erreur, et automatiquement , il bomba le torse en répliquant: -Aye, sa fille, mais elle est sous notre protection, d'autant plus qu'elle est blessée. Je n'accepterais pas que vos marins la touchent.
Le regard gris du Capitaine Delacroix s’assombrit et indigné, il redressa fièrement la tête et riposta: -Sachez, monsieur, que je ne suis pas du genre à abuser une femme blessée, ni aucun de mes hommes.-Parfait, je tenais à ce que ça soit claire,Capitaine, car c'est une jeune femme admirable, elle mérite notre respect. Répondit Laurian, sans se départir de son regard morose.Après un instant, Adrien prit un air conciliant. C'était normal que ce vieux marin réagisse de la sorte,même ça démontrait qu'il était un homme d'honneur. De son sourire courtois, il rendit le cigare,tout en s'exclamant avec entrain : -Laurian, vous piquez ma curiosité! Amenez-moi à votre capitaine, je tiens à la rencontrer. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Mer 16 Sep 2015 - 10:15 | |
| -Diantre, que se passe-t-il? M'exclamais-je en entendant un écho de canon au loin. Je tournais un regard anxieux vers Nassim, qui c'était aussitôt levé après le signal enflammé. Il semblait très soucieux, et visiblement, il hésitait à m'abandonner ou à aller aider ses compagnons. Moi-même je ne sus quoi ordonner, ne comprenant pas le code que l'un mes Tiefflins, sûrement Fior, nous communiquait. Me tordant les mains, je réfléchis à toute allure, puis opta pour la seule solution possible. Dévisageant le profil masculin de mon compagnon, j'ordonnais:
-Nassim, va en éclaireur, je vais restée ici, et reviens dès que tu sais ce qui se passe. À mon ordre, il fit volt-face et s’insurgea: -Certainement pas! Je ne t'abandonne pas ici toute seule. Là, il commençait vraiment à me taper sur les nerfs. Je le confrontais du regard, imaginant toutes les façons possibles de le torturer pour qu'il apprenne l'obéissance. D'un soupir exaspéré, je répliquais aussitôt:
-De toute manière, si l'équipage meurt, tu vas devoir me laisser toute seule, car c'est toi qui va devoir trouver de la nourriture et de l'eau. À cette pique, le marin eut un regard perplexe et grogna de mécontentement. J'avais raison et il le savait. D'un regard sombre, il enleva sa botte, où il avait dissimulé un poignard. Voyant mon regard interrogateur, il expliqua brièvement en me donnant l'arme:
-Je l'avais gardé en toute dernière nécessité. Tiens, prends-le. Pendant un instant, je clignais des yeux,en fixant la lame argentée. Comment avait-il osé garder cette arme pour lui? À maintes reprises, on aurait pu l'utiliser pour couper des branches, des fruits ou de la viande. Je ravalais des insultes, sachant que l'heure était trop grave pour se disputer. Néanmoins, je voulus refusée l'arme, convaincue qu'il en aurait plus besoin que moi, mais son regard intransigeant arrêta mon sermon. À contre cœur, je le pris en disant gravement:
-Je ne veux plus que tu me cache quoique se soit, Nassim. Il ne doit pas avoir le secret entre nous,mais seulement la confiance.
Soutenant mon regard, il acquiesça et se leva.D'un air entendu, je le laissais partir, le cœur apeuré de me retrouver seule, sans défense. Sacrebleu, pourquoi étais-je blessée? La grande silhouette de Nassim disparut à travers la dense végétation, je n'avais que pour seule compagnie Brise et le poignard. Je le serrais fortement de ma main, tellement que mes jointures devinrent blanches, et attendis, l’œil alerte et le corps tendu. Plus le temps s'écoulait, plus j'angoissais, tellement, que je me permis de pleurer. Brise, seule témoin de mon manque de contrôle, vint se frotter sur moi et lécha mes larmes. Ayant besoin de réconfort plus que jamais, je la serrais fort contre moi, en déversant ma tristesse sur sa fourrure noire. Hoquetant, je réussis à retrouver un semblant de calme, et tenta d'écouter le moindre bruit pouvant trahir une présence quelconque. Rien, seulement le vent dans les branches et la vague échouant sur la rive. Rien, que moi, et l'immensité de la mer et de la solitude. J'aurais préféré mourir milles fois que de vivre un tel enfer émotionnel et psychologique. Quelques heures plus tard, je vis sortir de la jungle un groupe assez nombreux, même un peu trop pour être mon équipage. Fronçant les sourcils, je tournais mon regard vers eux, le cœur palpitant et tenant solidement mon poignard, prête à toute éventualité meurtrière. De mon regard perçant, je les sondais pour comprendre qu'il s'agissait effectivement de mon équipage entouré d'inconnus armés. Je fus à la fois soulager de les savoir en vie, mais j'appréhendais la suite de l'évènement. | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Mer 16 Sep 2015 - 10:17 | |
| -Merde! Soufflais-je entre mes dents, l'envie me démangeais de fuir, mais avec mon bassin déplacé, je ne pus faire autrement que de rester immobile, tout en les affrontant d'un regard farouche, déterminée à mourir dignement. Or, Nassim les avait rejoints et semblait calme, il se trouvait aux côtés d'un homme d'une beauté à couper le souffle, très élégant,vêtu de noir. Celui-ci devança le marin et s'approcha de moi, soutenant mon regard turquoise. Me voyant, il haussa les sourcils, l'air à la fois surpris, compatissant et admiratif. Nous nous dévisagions mutuellement, en silence. L'inconnu, sûrement leur capitaine, était assez grand et svelte, il possédait une chevelure brune et bouclé, mi-long, et son regard était d'un gris de tempête, encadré par des sourcils épais et bien définis. Mes yeux s'attardèrent à ce visage aux traits harmonieux et masculins, à ce front haut et intelligent, à ses lèvres sensuelles et savantes ainsi qu'à son teint brunie par le soleil. Je fus surprise de sentir mon cœur battre d'une manière plus précipité, visiblement cet homme me faisait de l'effet. Pendant que je prenais conscience de mon trouble, le capitaine de Lacroix avait continué à me dévisager, tout aussi troublé. Capitaine Adrien De Lacroix
Bon sang, si elle avait été un homme, il en aurait fait son amant. Adrien avait développé un penchant pour les hommes durant son service militaire, bien que par le passé, il avait vécu quelques aventures délectables avec le sexe opposé. Inconsciemment, il se lécha les lèvres, sensible à la beauté de cette jeune inconnue. Par les Dieux, il n'avait jamais vu une aussi divine créature. Malgré son piètre état, elle affichait une prestance de reine, sa peau naturellement basanée venait accentuer le turquoise de ses grands yeux en amande, une couleur rare et recherché. Ses traits tenaient des Varakirois, fins et charnues à la fois, mais sa tignasse de feu et sa grandeur prouvaient qu'elle était la digne fille de Barbe-rouge, la ressemblance était frappante. Voyant mon regard farouche et méfiant, Adrien prit un air rassurant et se présenta courtoisement: -Mademoiselle, je me nomme Adrien Delacroix, marchand Bélinois. Sachez que j'ai rencontré vôtre père par le passé, un guerrier admirable. Je suis désolé d'apprendre qu'il est mort, toute mes condoléances.
Malgré sa voix suave et son air gentil, je m'assombris, peu rassurer qu'il en sache autant sur moi. D'un regard noir, je dérivais mon attention sur mon équipage, qui avec culpabilité, baissa automatiquement les yeux, sachant que trop d'informations avaient été véhiculé. Je me promis de les gronder sévèrement,trop consciente du risque qu'ils avaient pris en amenant ces étrangers à notre campement. Heureusement, le Capitaine de Lacroix semblait un homme honnête et respectable, mais je ne pouvais me fier à ma première impression. Prenant un air froid et détaché, je demandais sans détour: -Pourquoi êtes-vous sur cette île et que nous voulez-vous?
Conscient que je n'allais pas me faire apprivoisé par la simple courtoisie, il ne put s'empêcher de sourire, amusé par le défit que je représentais. Après un moment, il répondit avec franchise:
-Il y a deux jours, mon navire a été attaqué par des pirates, ma coque fut sérieusement endommagée. Avec chance, j'ai amarré aux rivages de cette île, afin de réparer mon navire et refaire des provisions. Maintenant, ce que j'attends de vous et de vôtre équipage? Réfléchissant, il tourna ses beaux yeux vers mes hommes toujours en retrait et silencieux. Ils étaient fatigués, mais je percevais une lueur d'espoir dans leur regard. Ils voulaient partir d'ici et ce Capitaine pouvait les sauver. J'eus le cœur gros, anxieuse de perdre ma place auprès d'eux, mais leurs intérêts passaient avant les miens. D'un ton toujours calme et flegmatique, Adrien continua en soutenant mon regard:
- Je tiens à vous prendre à mon bord, où vous recevrez des habits descends,un salaire et une ration de nourriture. J'ai perdu beaucoup de mes hommes contre ces racailles de pirates, vos marins sont les bienvenus, ainsi que vous-même, mademoiselle. - Mon père m'a appris que rien n'est gratuit dans la vie, Capitaine Delacroix. Répliquais-je aussitôt,ne me laissant pas convaincre aussi facilement. Que voulez-vous en échange de cette grande générosité? Le sourire d'Adrien s'élargit, le rendant irrésistible. Je me fis violence pour ne pas fondre sur place. Sacrebleu, pourquoi cet homme avait un tel effet sur moi? J'en avais rencontrer des séducteurs, aussi beaux les un que les autres, mais celui-ci était différent, il avait de la classe. Orgueilleuse, je ne laissais rien paraître, tandis que l'homme m'observais d'un air narquois. Adrien se disait qu'il était rare de rencontrer une telle femme, magnifique et intelligente à la fois, il allait se faire un plaisir d'apprendre à la connaitre. Il était convaincu qu'à la fin de cette conversation, elle allait embarquer à son bord, elle ne pouvait pas refuser. Sans se départir de son sourire séduisant, il jeta un coup d’œil à Laurian et répondit:
-Ce marin m'a informer qu'il y a un champs de tabac proche d'ici. J'ignore quelle valeurs vous lui accordez, mais je tiens à me l'approprier. À cette réponse surprenante, je clignais des yeux d'un air confus, puis tournais mon attention vers Laurian, qui rougis en balbutiant: -Ouin, je l'ai découvert hier...Euh, désolé capitaine, j'ai oublié de vous le dire. -Oublié? Soufflais-je en serrant la mâchoire, le regard assassin.Diantre, si je l'avais sû, j'aurais ordonné de cueillir les feuilles et de les cacher, pour que plus tard, je puisse m'approprier le plein prix. Pendant que je fulminais intérieurement, Adrian haussais les sourcils, comprenant la situation. Elle n'était pas au courant du champs de tabac,cela venait compliquer les choses. Il s'apprêta à calmer ma fureur, mais je l'interrompis, les yeux toujours fixés sur mon équipage en rugissant:
-Si, l'un d'entre vous ose me cacher encore des informations, petites soient-elles, je le ferais fouetter jusqu'à l'évanouissement ! Est-ce claire? -Oui, capitaine! Marmonnèrent mes hommes d'une voix fluette. C'était la première fois que j'appliquais un avertissement aussi violent, mais c'était légitime, et ils savaient que je n'aurais aucune pitié. De plus en plus admiratif, Adrien observa cette scène fascinante. Après un long moment, où il attendit que la tension baisse, le Capitaine demanda:
-Alors, acceptez-vous mon offre, demoiselle?
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| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Jeu 17 Sep 2015 - 22:04 | |
| Si j'acceptais son offre? Avais-je réellement le choix? Cette rencontre était providentielle, je ne pouvais crachée dessus et je savais que mes hommes voulaient que j'accepte, je devais l'accepter. Cependant, je ne pouvais m'empêcher d'émettre une dernière résistance:
-Si j'accepte,c'est à mes conditions.
-Lesquelles? Demanda Adrien en fronçant les sourcils, intrigué, mais aussi irrité. Que voulait-elle de plus qu'il ne lui avait déjà offert? Je réussis à me redresser légèrement sur mes coudes en répondant sans détour:
-Premièrement, je veux une aide médicale, mon bassin est déplacé, je ne peux marcher. Deuxièmement, mes hommes devront être payer le même salaire que les vôtres, et troisièmement, je tiens à devenir vôtre second. Vos ordres seront transmis par moi et l'équipage devra m'obéir, malgré que je sois une femme.
Le Capitaine De Lacroix me fixa intensément, puis son regard sonda mon corps recouvert du manteau de Nassim. Le bassin déplacé..Comment? Nom de Dieu! Il se figea d'horreur, comprenant soudain par quoi j'étais passée. Les mutins avaient donc découvert qu'elle était une femme et ils en avaient profité. Combien d'hommes l'avait violé pour qu'elle soit dans cet pitoyable état? Adrien serra les dents pour ne pas crier de rage, puis ravalant sa fureur, il acquiesça lentement à mes conditions. Ce que je demandais était légitime et faisable. D'un sourire satisfait, il pensa: « Après tout, je n'ai pas de second. Pourquoi ne pas prendre cette magnifique métisse comme acolyte? L'idée n'est pas bête, et ses hommes vont continués à la respecter. En plus, je vais me racheter de la dette que j'ai envers Valrik. Une pierre, deux coups». Le capitaine De Lacroix ne put s'empêcher de sourire. Je l'observais avec curiosité, me demandant à quoi il pensait, mais il semblait enclin à accepter mon offre. Il avança vers moi et contre toute attente, il s'agenouilla et effleura doucement ma main de ses lèvres sensuelles. Tout comme Nassim, je ne fus incapable de me défaire de son emprise, totalement séduite par la pâleur de ses yeux, éclairés d'une fine lueur narquoise. Son souffle chaud sur mes jointures, il murmura en soutenant mon regard: - Soit, j'accepte vos conditions... mademoiselle?-Cassiopée. Répondis-je aussitôt d'un sourire timide. Je ne précisais pas mon nom de famille, considérant qu'il en connaissait assez sur moi, pour l'instant. -Cassiopée, je suis ravie de faire vôtre connaissance. Dit-il d'un air aimable, je répliquais en souriant: Moi de même, Capitaine. J'étais sincère,sa présence me ravivait plus que je n'osais l'admettre. D'un regard entendu, il lâcha ma main et se leva pour dériver son attention vers « nos hommes». Son air courtois fis place à une expression plus sévère, il ordonna: -Fabriquer un brancard pour vôtre Second.Exécution! Sans attendre, les hommes exécutèrent son ordre, soudainement rassurer par la suite des choses. J'avais pris la bonne décision, tout en m'assurant que mon équipage allait être traités justement, encore une fois, j'avais gagné leur respect. Soulagée, je m'endossais contre une roche et je fermais les yeux. Nous étions saufs...Merci Uria, merci... | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Dim 20 Sep 2015 - 12:18 | |
| Allonger dans un lit simple, proche d'une fenêtre circulaire, j'observais les marins s'affairer à réparer la coque, suivant les recommandation de Edward, qui était un maître-charpentier. Présentant mes hommes un à un, ainsi que leur qualification, Adrien avait été impressionné par les aptitudes de ses derniers. Je souris d'aise, en blottissant ma tête confortablement contre mon oreiller. Adrien...Juste son prénom me fit frémir. Il était si gentleman et sûr de lui, l'équipage lui obéissait au doigt et à l’œil, et je devais l'avouer, ça me libérais d'un poids immense. Je n'avais que quinze ans, je venais de vivre l'épreuve la plus dure de mon existence et je n'étais pas prête à être capitaine, pas encore, c'était trop tôt.J'avais réussi à nous sortir indemne de cet impasse et j'avais gagné le respect de mes hommes, qui naturellement, m'avaient accepté comme second, même si au fond, ils m'auraient accepté comme capitaine À cette pensée, je haussais les épaules avec indifférence, considérant que j'avais réalisé un exploit et cela me satisfaisais amplement. D'un soupir heureux, je laissais mon regard errer dans ma chambre, bien aérée et éclairée par la lumière du jour. Le plancher était en bois de cèdre, de bonne qualité, et des tableaux de navires et de sirènes ornaient les murs. L'un d'entre eux attirait mon attention, la sirène se peignait ses cheveux roux devant une mer agitée et grise, c'était de toute beauté et je me reconnaissais à travers elle. Je fus captivée par cette peinture, admirant les moindres détailles de couleurs et de contrastes. La sirène inspirait la sérénité et la liberté, pendant un moment, je rêvais d'être elle, libre de toute rancune, de vengeance ou de peur. Je fus si émue, que des larmes vinrent brouillés ma vue. Comme blessée vive, je détournais vivement mes yeux de l’œuvre et les posais sur une silhouette masculine accotée sur le mur, Adrien. Son œil gris me dévisageait intensément, je ne pouvais cernée son émotion, il était neutre, secret. Soudainement nerveuse qu'il me vit pleurer, je portais ma main à mon visage et essuyais promptement mes larmes. Me voyant faire, il murmura: -Pourquoi cache-tu tes larmes, Cassiopée? Elle te rende si touchante et si belle.-Je...eh bien, pleurer est un signe de faiblesse, et je ne veux pas que vous me voyez faible. Bafouillais-je, surprise par sa familiarité et sa franchise. En silence, le Capitaine s'approcha de mon lit, en tirant une chaise à mes côtés. Je continuais à soutenir ses yeux brumeux, d'une profondeur enivrante et j'eus un soudain frisson, chaud et doux. D'un léger hochement de tête, il me répondit de sa voix grave : -Je n'ai jamais considéré les pleures comme une faiblesse, mais plutôt comme une force. C'est une preuve que tu as une âme et un cœur, tu n'es pas fait de marbre. -Pourtant, je voudrais tant être de marbre. Avouais-je en baissant mon regard limpide. Je voudrais être une statue que nulle pourrait la prendre contre son gré....
Disant cela, j'éclatais en sanglot. Bouleversé par ma désespérance, le Capitaine voulut m'étreindre, mais je me tendis brusquement et lui jetais un regard farouche à travers mes larmes. Il restait un moment en suspend, et comprenant le drame qui se déroulait devant lui, il évita de me toucher. Un nuage sombre assombrit son beau visage, Adrien pensa:«Ces mutins ont fait pire que la violer, ils ont tuer sa confiance envers l'amour. Si personne ne lui redonne l'envie d'aimer et de se faire aimer, elle deviendra un âme asséchée par le temps, vaguant sur une mer aride et ténébreuse.» D'un œil triste, il me regarda pleurer en silence, ne sachant comment faire pour me donner du réconfort. Sachant que me toucher ne servirait à rien, il prit un moment pour peser ses mots et souffla:
-Le temps arrange tout, Cassiopée, même les pires affronts. Tu as vécu quelque chose de terrible, mais si tu te laisse entrainer vers la mort, ils auront gagné. -Je sais...Murmurais-je d'une voix cassée. Et voyez-vous, je ne suis pas morte, j'ai décidé de vivre et je continuerais de vivre. Je veux vivre, mais je me sens brisée. Ils n'ont pas juste violé mon corps, Adrien, ils ont violé...mon âme. -Je sais. Soupirait-il en s'avançant pour déposer sa main contre la mienne. Je ne la repoussais pas, j'avais besoin de tendresse, même si j'étais nerveuse de le savoir si proche de moi. D'un regard tendre, presque paternel, il attendit de voir ma réaction, et voyant que je ne résistais pas, il caressa doucement ma paume en disant:
- Mon expérience m'a apprit que plus une personne est mauvaise et souillée, plus la vie va lui rendre les fruits qu'elle a semé. Ces mutins vont avoir leur juste rétribution, les Dieux vont s'en charger, Cassiopée. -Non...pas les Dieux, mais moi. Répliquais-je aussitôt d'un regard hargneux, qui me rendit plus sauvage et désirable que jamais. Adrien ne put s'empêcher de ressentir un soudain désir, mais avec tact, il ne laissa rien paraître. La vengeance ronge mon cœur, et je sais qu'un jour, elle aura raison de moi, mais pas avant de les avoir tuer. -Crois-tu que ça va te délivrer du mal qui te ronge? Demanda le Capitaine d'un œil désolé. -Non, mais ce mal, je tiens à le garder en moi, jusqu'à la fin. Répondis-je amère. C'est comme une cicatrice intérieur, qui va toujours être là pour me rappeler de ne pas faire confiance. -Ne pas faire confiance à qui? -Aux hommes.
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| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Dim 20 Sep 2015 - 12:23 | |
| Après un moment de silence, Adrien lâcha ma main et vint essuyer du bout des doigts ma joue humide. Le cœur battant, je fermais les yeux, les lèvres tremblantes,savourant cette douce caresse. Ma mère aussi essuyait mes larmes quand j'étais enfant, avec autant de douceur. D'un soupir, Adrien n'en fit pas plus, et se leva pour dériver son attention vers la Sirène. -La légende raconte que les sirènes chantaient pour séduire les marins, afin de les noyer. Adrien eut un rictus puis se tourna vers moi. Attentive, j'avais ouvert les yeux, l'écoutant avec curiosité. Plusieurs le méritaient, ayant commis des crimes odieux, mais d'autres non. Ces innocents avaient su aimer leurs femmes, leurs enfants et leurs amis. Ils avaient été des hommes de biens, mais les sirènes ne faisaient pas d'exceptions. Pour elles, tous hommes étaient mauvais et méritaient de mourir. D'une moue triste, je le fixais avec perplexité, comprenant où il voulait en venir. Il me comparait aux sirènes, je ne faisais aucune exception. -Je ne veux pas tous les tués! Me défendis-je en croisant son regard sage. Adrien sourit avec ironie en s'exclamant: -Je l'espère, ma chère, sinon je ne donnerais pas cher de ma peau! Il réussit à me faire sourire, puis le Capitaine continua plus sérieusement: Je te raconte cette histoire parce que tu dois apprendre à faire la part des choses, Cassiopée. Ce n'est pas tous les hommes qui violent les femmes, qui sont fondamentalement mauvais. Prend exemple sur ton père, il était un homme honorable, tout comme moi et ton équipage. Nous ne sommes pas tous des violeurs et des traîtres, il faut apprendre à avoir confiance aux gens qui le méritent. Tu comprends? -Oui...mais, j'ai besoin de temps. Marmonnais-je tristement en baissant les yeux. Le capitaine acquiesça et vint vers moi. Délicatement, comme s'il touchait une fleur, il me saisit le menton et me força à plonger mon regard turquoise dans le sien. D'un tendre sourire, qui me bouleversait plus qu'autre chose, il chuchota: -Le temps te sera accordé, mais je veux que tu apprenne à avoir confiance en tes amis, ceux qui te soutiennent. On ne peut pas s'en sortir seul dans la vie, nous avons tous besoin d'une main qui nous aide à se relever. Même toi. Sans ton équipage, tu ne serais pas en vie.
Cette parole me rappelait le courage, la persévérance et la générosité de mon équipage. Sans eux, je serais morte, noyée ou de faim. Pas une seconde, ils avaient osé me toucher, même me courtiser, ils avaient été de vrais et fidèles amis. J'eus le cœur gros, me trouvant dure, mais j'avais besoin de cette dureté pour me reconstruire. Je savais qu'ils méritaient ma confiance, mais j'avais besoin de temps, plus tard, je ferais la part des choses. Je le devais, sinon, je risquais de devenir pire que mes agresseurs. Lentement et en silence, j'acquiesçais aux paroles sages de mon nouveau capitaine. Il me sourit gentiment, je m'accrochais à ses yeux si semblable à une mer d'huile, calme et rassurante. Courtoisement, Adrien me fit un baise-main, que j'acceptais d'un léger sourire tandis qu'il me confia:
-Un jour, l'un de ces amis te redonnera confiance en l'amour et à ce moment là, tu seras aimée à ta juste valeur, avec tendresse et respect. Ce n'est qu'une question de temps. -Jamais je n'accepterais d'appartenir à quelqu'un! Jamais je n'aurais d'amants, je n'en ai pas besoin. L'amitié,peut-être, mais pas l'amour. Répliquais-je courroucée, en libérant ma main de la sienne. Nos regards se croisèrent, il mit ses mains sur ses hanches et répliqua résolu: -Tu es fais pour l'amour Cassiopée, c'est juste que tu ne le sais pas encore. -Qu'en savez-vous, Capitaine? Que connaissez-vous de moi? Rien! Je suis fais pour la guerre, mais certainement pas pour l'amour! Ce ne sont que des sornettes de romantiques extrémistes!
À mon grand désarrois, Adrien éclata d'un rire merveilleux. Je devins plus morose que jamais, m'enfonçant davantage dans mon oreiller douillet, le dévisageant d'un œil morne, cachant ainsi l'effet que ce rire provoquait en moi. Il me créait des papillons dans le ventre, tout simplement. Cet homme avait une emprise sur moi que personne, pas même mon père, avait eu jusqu'à présent. Il me mettait en confiance, me disait ce que j'avais besoin d'entendre, même son rire était le bienvenu,bien que je gardais mon air renfrogné. Hoquetant, il marmonna: «Romantiques extrémistes». Ah, quelle expression fabuleuse! Je prends cela comme un compliment. Je m'apprêtais à répliquer que c'était tout sauf un compliment, mais un inconnu entra, empêchant mes propos arides. Il était petit, grassouillet et chauve. À sa trousse médicale, je devinais que c'était un médecin, ou du moins, un guérisseur. Comprenant sa présence ici, je devins anxieuse, j'allais bientôt souffrir le martyre. Adrien, avec sa courtoisie habituelle, nous présenta l'un à l'autre. L'inconnu était en fait son médecin légiste, se nommant David Valdock,et il avait plus de dix ans d'expériences concernant les soins et la chirurgie en mer. Bien que cela me rassurait, je restais tout de même terrifiée par ce qui allait se passer. Voyant qu'il s'approchait pour m'occulter, je me crispais en sifflant: -N'approchez pas!
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| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Mar 22 Sep 2015 - 21:04 | |
| Adrien avait ordonné à Nassim de venir, celui-ci s'était empressé à obéir aux ordres et il se trouvait maintenant dans ma chambre, derrière moi, m'immobilisant. En larme, je voulus me débattre, mais rien à faire, le géant noir resserra sa poigne, me murmurant des douces paroles qui me rassurèrent guère. Sa proximité me terrifiait, mon cerveau me bombardait de souvenirs de violes et de râles sonores, j'avais perdu toute notion de la réalité. Dans un nuage noir, parsemé de visages en sueur aux sourires sadiques, je me mis à crier et à me débattre, mais une douleur vive au bassin fit cesser ma crise. Haletante et le front perlé de sueur, je fixais d'un air apeuré le médecin qui avait défait légèrement mon pantalon, question de pouvoir inspecter mes hanches. Je fis un mouvement de recule, m’arrachant une grimace, et tremblante, je le suppliais de ne pas me toucher. L’œil grave, Monsieur Valdock répondit: -Je suis désolé, mademoiselle, mais il le faut. Si je ne le fais pas, vous ne pourrez jamais remarcher.-Courage, Cassiopée, ça ne prendra qu'un instant. Soit forte! Chuchota suavement Nassim à mon oreille. Je fermais les yeux, mon esprit me disait de lâcher prise, de laisser le médecin me guérir, mais mon corps refusait d'y adhérer. Voyant que j'avais baissé mes défenses temporairement, Monsieur Valdock en profita pour faire signe à Adrien, qui vivement m'inséra le bâton dans ma bouche. Fronçant les sourcils, je voulus le recracher, mais mon capitaine m'ordonna: -Serre les dents, matelot!
Je lui criais les pires insultes que je connaissais, mais bien entendu, il n'en comprit pas un traite mot et c'était aussi bien. Promptement, le médecin posa ses mains solides sur mes hanches et fit une pression atroce. Serrant les dents, j'écarquillais les yeux, et quand le fameux clac se fit entendre, mon gémissement se transforma en un hurlement sourd...Je perdis conscience. Les trois hommes s'échangèrent un regard soulagé, c'était terminé. Du revers de la main, le médecin s'essuya le front et marmonna: -Je prendrais bien un cognac, capitaine. Je n'ai jamais rencontré une patiente aussi acharnée! -Je crois que c'est une vague aperçu de son caractère. Répliqua aussitôt Adrien en riant, tout en leur servant son meilleur cognac. D'un sourire fier, Nassim opina tout en dégustant la liqueur ambrée, tandis que le médecin s'exprima d'un ton désapprobateur: -Je considère que vous avez fait une grave erreur de l'amener ici, Capitaine. Une femme n'est pas la bienvenue en mer, elle doit rester à terre, pour servir son mari et ses enfants. Bref,s'occuper à ses tâches domestiques. Pas à jouer les garçons manqués et à diriger des hommes faits! Regardez où ça mène!
Il y eu un lourd silence, Nassim dévisageait le grassouillet médecin d'un air sombre, tandis qu'Adrien resta de marbre, mais une lueur d'indignation éclairait son œil gris. Le Capitaine Delacroix appréciait les compétences de son médecin, mais pas son esprit traditionaliste fermé et misogyne. Aussi loin qu'il se souvienne, cet homme avait toujours eu une dent contre les femmes, surtout celles qui se différenciaient des autres. Pourquoi les femmes devaient se contraindre à être soumises et à être obéissantes? À jouer les madones ou les épouses parfaites? C'était bien plus désirable une femme sauvage et indomptable, capable de mener à bien une armée d'hommes. Avec conviction, Adrien s'apprêta à en débattre, mais il fut interrompu par la voix grave et tendue de Nassim: -Sache que d'où je viens, mon peuple respecte les femmes, même les vénères. Chez nous, il n'y pas de hiérarchie, seulement la complémentarité entre les sexes. Un homme peut autant s'occuper de l'enfant que sa femme peut allée se battre, et vice-versa. Nous sommes égaux!-Barbarie! Souffla le médecin d'un air éberlué. Une telle égalité amène le chaos! -Non pas le chaos, mais l'élévation d'une société, Monsieur Valdock. Répondit calmement Adrien en buvant une gorgée de cognac. Surpris, le médecin se tourna vers lui. Décidément, ils avaient des points de vus très différents, qui malheureusement, les empêchaient de discuter sans tension. Comprenant qu'ils étaient deux contre un, Valdock décida de ne pas pousser plus loin la conversation et de prendre congé. Finissant son verre, Nassim fixa la porte d'un air amère, comme si le médecin était toujours là et demanda: -Pourquoi penser que les femmes sont inférieurs aux hommes? Pourquoi les voir juste comme des esclaves reproducteurs?
Méditatif, Adrien prit un moment pour analyser sa question, et terminant aussi son verre, il répondit: -Eh bien, je pense surtout que les hommes ont peur de perdre leur place, Nassim. Depuis la nuit des temps, nous sommes nés pour protéger nos familles, nous battre et défendre nos territoires. Bref, nous sommes biologiquement conçu pour endurer les pires menaces et les pires conditions. Or, les femmes semblent plus vulnérables et plus fragiles, et plusieurs le sont, mais pas toutes. Il tourna son regard gris vers la blessée. Certaines sont aussi solides que du roc. Cassiopée pense que la tristesse est un signe de faiblesse, et cette réaction est typiquement masculine. Adrien sourit, tout en observant plus intensément la jeune femme. Elle était à la fois très féminine et très masculine, elle faisait partie de ces personnes possédant une personnalité androgyne. À cette pensée, il confia: Valdock généralise, il est borné.Certes, il y a des femmes qui aiment être présente pour leurs maris et leurs enfants, d'autres non. Qu'est-ce qu'il y a de mal à cela? Rien. Je crois qu'il faut respecter le chemin de chacun, indépendamment de la culture ou de la religion . Voilà ma conviction, Nassim.-Je le crois aussi, Capitaine. Acquiesça le géant noir d'un sourire satisfait. C'était une question d'ouverture d'esprit et visiblement, le médecin, malgré toute sa science et son intelligence rationnelle, en était dépourvu. Désormais, mieux valait l'éviter. Comment réagirait Cassiopée devant de tels propos discriminatoires envers les femmes? Hum...Nassim sourit mesquinement en pensant que Valdock risquait de recevoir un coup de poing en plein visage. Pauvre type, il allait en baver... | |
| | | Cassiopée ValdrianaSirèna
Âge : 34 Philosophie : Individualisme Divinité(s) : Uria, la déesse des marées et des vents. Faction ou Clan :
Attributs Races: Norpalien Réputation: (1200/5000) Adage: Maître en art martial, possède une vue d'aigle et un sens d'orientation hors du commun. | Sujet: Re: Survivre ``Terminé`` Dim 4 Oct 2015 - 14:01 | |
| Depuis notre départ, plusieurs jours s'étaient écoulés, j'étais maintenant capable de marcher. La douleur avait disparut, mais je me savais encore fragile, je ne faisais pas d'excès. L'équipage du Capitaine de Lacroix était constitué que d'humains, provenant de différentes origines, tous des anciens militaires. Mon arrivée avait crée un certain émoi, mais petit à petit, ils habituèrent à ma présence.J'étais maintenant leur second,ils devaient m'obéir, mais j'étais consciente que je devais gagné leur respect. Habillée comme un homme, vêtements emprunter à Adrien, mes formes passaient plus inaperçues, mais j'étais consciente que je devais excitée l'imagination de plusieurs, par conséquent je me faisais plus dure et intransigeante. À force de les diriger et d'ordonner d'une façon typiquement masculine, ils oublièrent presque que j'étais une femme, ce que j'avais espéré.
Or, notre prochaine destination était Varakir, où Adrien allait négocier sa marchandise de dentelles, ainsi que sa toute nouvelle acquisition: ses feuilles de tabac. Il allait se faire une petite fortune, ce que j'enviais. J'osais rêvé qu'un jour je serais Capitaine de mon propre navire, mais comment? Je l'ignorais, mais je savais que le destin tournerait en ma faveur, c'était une question de temps et d'opportunité. Un soir, la veille de notre arrivée à Varakir, Adrien m'invita à dîner dans sa cabine. Cela faisait quelques fois que je passais mes soirées en sa compagnie et c'était loin d'être désagréable. Non seulement sa présence me plaisait, mais son esprit intelligent et connaisseur me passionnait. Il se cultivait sur les races, les différentes régions, mais aussi sur la politique et les stratégies militaires. Il était vrai que je savais beaucoup de choses pour mon âge, mais ça faisait du bien de continuer à s'instruire par le biais d'une personne plus expérimentée. Sur cette pensée heureuse, je piquais ma fourchette dans une savoureuse saucisse à l'agneau, tout en écoutant les dires de mon capitaine:
-Je crois que chacune des races d'Ildirith possède des connaissances utiles et riches. Nous ne devrions mépriser aucune de ces nations, petites soient-elles. -Même les Orcs ? Demandais-je d'un ton moqueur. -Absolument! Répliquait-il avec sérieux. Savais-tu, jeune fille, que les Orcs sont des guerriers redoutables et ils pratiquent aussi la magie? Les nains les méprisent voyant en eux que des animaux,tandis que les hommes les jugent comme des êtres stupides et barbares, mais en fait, ils sont beaucoup plus que ça. Ils ont des traditions, des rites spirituels, le chant est très important pour eux. Leur condition de vie est très difficile, seuls les plus fort survivent. Aucun humain ne pourrait supporter leur existence, ils sont un exemple d'endurance et de fraternité. -Comment as-tu su autant de choses sur eux? Demandais-je épatée par autant d'informations. Adrien se lissa sa moustache et répondis en souriant: -J'ai lu des livres, mais j'ai aussi discuter avec l'un de leur Chaman. Durant une campagne militaire, notre troupe s'était égarée sur le Territoire des Griffes-rouges, plusieurs furent blessés, il nous a secouru et soigner. -Ce fut généreux de sa part. Dis-je en opinant. Il acquiesça tout en continuant de manger. Ce moment de silence me permis de repenser à mes propres aventures, qu'avais-je à lui apprendre? Je ne mettais jamais aventurée plus loin qu'Hokusai, mon père ne me l'aurait jamais permis. Me risquant, je demandais: -Connais-tu Hokusai? Il fronçant les sourcils, puis me fixa d'un air interrogateur. -Non, qu'est-ce que c'est? Alors là, ça méritait que je savoure ce moment. Avec satisfaction, je bus lentement une gorgée d'Hydromel, question de le faire attendre juste un peu. Puis voyant son beau regard gris devenir impatient, je répondis:
Hokusai -C'est une ville à l'Est, éloignée du reste du monde. Ceux qui y vivent ont des traits bridés, des cheveux de jais et ils portent des vêtements de soie. Ils ont un grand sens de l'honneur, au combat tout comme dans la vie en général. Ils fonctionnent dans un monde hiérarchique, le Seigneur protège ses vassaux, le maître instruit l'élève dans un respect inconditionnel et mutuel. Dès leur jeune âge, garçons autant que filles apprennent la calligraphie,la peinture,la musique, le dessin,mais aussi l'art de se battre à l'aide de leur corps et d'un sabre. Leur séquence de combats se nomme kata, qui est propre à chaque personne. C'est un peuple de guerriers, mais très raffinés. -Très intéressant, j'ignorais tout cela. Connais-tu l'un de ces katas? Demanda Adrien le sourire aux lèvres.J'opinais vivement et informais: -Je connais le katas du tigre, de la grue, du serpent et du dragon. Pendant trois ans, mon père me débarquait durant la saison froide et j'y restais jusqu'à la saison florale, où je m’entraînais rigoureusement. Mon maître se nommait Miyamoto, il m'a enseigné le Shorin Akitsu. Il disait que cet art martial devait se retrouver dans chaque facette de ma vie. Par conséquent, j'ai acquis un grand contrôle de soi et aussi une discipline rigoureuse. -En effet. Dès l'aube, je te regarde t'entraîner. Parfois tu me fais pensée à un tigre, d'autre fois à un serpent. C'est donc ça des katas? -Oui...J'ignorais que tu m'observais. Soufflais-je en rougissant. Adrien eut un rictus, puis finissant son repas, il sirota son verre de vin rouge et répondit:
-Tu es un spectacle des plus éblouissants, Cassiopée. Pourquoi m'en priverais-je? Tu es si gracieuse dans tes mouvements, on dirait que l'espace t'appartiens. En fait, tu me fais pensée à un Phénix, libre de toute contrainte, flamboyant de vie. - Un Phénix... Murmurais-je d'un sourire ému. Je me rappelais soudain que son navire se nommait Le Phénix, mon regard s'illumina. Était-ce un hasard? Devinant ma pensée, il sourit à son tour en citant: - Il n'y a pas de hasard, seulement des rendez-vous.
Je bus à mon tour en soutenant son regard bienveillant. À cet instant, j'ignorais quels sentiments grandissaient dans le cœur de cet homme exemplaire. Nous avions dix ans de différence, et pourtant, je m'attendais si bien avec lui, je pouvais être moi-même, tout comme lui envers moi. Jamais il n'avait été grivois ou irrespectueux, sa courtoisie était irréprochable. Néanmoins, j'ignorais que cette même courtoisie était un masque dissimulant des sentiments indéfinissables à mon égard. Or, moi aussi, que je le veuille ou non, je ressentais des sentiments pour lui, qui au fil du temps, viendraient accaparés mes nuits et mes jours, mais tout cela, je ne le savais pas encore... | |
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