Histoire

   Je m'avance silencieusement, vêtu de mon habituelle tunique de lin noir et une bougie à la main, à travers mon laboratoire d'alchimiste plongé dans l'obscurité. Par la fenêtre, on peut apercevoir que la journée avait laissé sa place à la nuit. Je m'assois à mon bureau, utilise ma bougie pour en allumer d'autre afin d'obtenir assez de lueur pour la tâche que je vais accomplir et attrape un journal encore vierge de tout écriture. J'ai en tête de rédiger mes mémoires, de laisser une trace écrite de mon histoire et de mes convictions. Ces dernières ne seront pas aux goûts de tout le monde, mais on s'attire toujours beaucoup d'ennemis lorsqu'on souhaite changer quelque chose. C'est pourquoi, je les cache aux yeux du monde, pour le moment. Mais je m'égare, il est temps de coucher sur le papier mon histoire. C'est sous le grattement de la plume sur le papier que j'inscris mes premiers mots:

"Je suis Auron Doras, fils de Sordor, né en l'an 388 de l'ère du Grand Cauchemar, Melkiar Jerodian était alors le seigneur de Norpalie et par conséquent le mien. J'écris ce livre en l'an 16 de l'ère du Second Souffle, ce qui me fait 28 ans en ce moment. Mon village natal se trouvait non loin de Garde Fort, d'un côté on pouvait apercevoir une vaste étendue plane enneigée et de l'autre, des majestueuses montagnes qui côtoyaient les cieux. A partir de 10 ans, on m'apprit à manier l'épée, comme tous Norpaliens, on respectait la tradition. Ma mère mourut un an plus tard, emportée par une maladie. Je n'étais pas très croyant avant cet événement, mais ce dernier n'est qu'un exemple parmi tant d'autre qui me fit perdre petit à petit ma croyance en d'éventuelles divinités.

Malgré ce tragique événement, mon enfance se déroulait normalement, jusqu'à ce jour de l'an 3 de notre ère, où une bande de briguant attaqua notre village. Cette bande était un rassemblement de malfrat qui avaient réussi à échapper à la justice Norpalienne et qui s'étaient regroupés sous les ordres d'un chef. Ils avaient été repéré quelques semaines auparavant dans un autre village pour voler leur modeste biens, les autorités étaient en état d'alerte et organisaient des patrouilles. Malheureusement, elles ne furent pas présent ce jour-là et beaucoup moururent, mon père faisait parti des victimes, il faisait parti des adultes qui combattirent les barbares pour laisser le temps à femmes et enfants de fuir. Je me rappelle avoir quitté les rescapés pour retourner au village avec un ami d'enfance, Sendor, quand on croisa une bande de cavalier en provenance de Garde Fort et partit pour défendre le village. On arriva au village après la bataille, la plupart des maisons avaient été incendiés et tous les bandits étaient morts, sauf un. C'était visiblement le chef de ces briguant, il était en train d'être exécuté. On observait la scène discrètement, le bandit fut pendu et son ventre reçu un coup d'épée pour laisser échapper ses entrailles. Je me rappelle que Sendor me dis:

"Partons, on n'est pas obligé de voir cela"

" Moi si " lui avais-je répondu.  

Je n'avais jamais éprouvé du goût pour la violence, cependant cette scène m'avait procuré beaucoup de plaisir. Évidement, la mort de ce bandit n'allait pas me ramener tout ce que j'avais perdu.    

Pendant les années qui suivirent, je m'étais installé dans un nouveau village pour une nouvelle vie, j'étais sous la tutelle de père de mon ami Sendor, je vivais avec le reste de sa famille. En même temps que la mort de mon père, j'avais perdu tous lien social, je passais la grande majorité de mon temps libre à m'isoler pour contempler les paysages glacés de ma contrée, aussi majestueux que désertique. C'est à cette époque que j'ai trouvé dans une ruine isolée et prise dans la glace, un très vieux livre de magie, j'ai tenté de nombreuses fois de décoder son langage. Ma persévérance finit par payer lorsque que je réussis à apprendre des sorts sur l'élément de l'eau, mais s'était sous sa forme solide que ces sorts se manifestaient et c'était surtout des sorts mineurs. A partir de ce moment, mes excursions solitaires furent de plus en plus fréquente, pour m'isoler avec mon livre, mais je ne préférais pas informer le monde que j'avais appris ces sorts.A mes 19 ans, j'ai commencé à travailler dans la mine de cuivre, je n'aimais peut-être pas trop le contact avec autrui, mais je savais sourire devant la glace, porter un masque, quand j'en voyais un intérêt et celui-ci n'était que financier à ce moment.

Dans l'année de mes 20 ans, il  eut un incident dans la mine, je fus blessé et conduis chez un vieillard nommé Medivh qui s'occupait de soigner les gens du village. Je sympathisa avec lui, c'était un vieillard assez mystérieux et qui avait une profession qui m'intéressait, alchimiste, un travail beaucoup plus intéressant et intellectuel que celui de mineur. Il confectionnait potion et remède, mais il effectuait aussi des expériences. Tous ces aspects m'incitèrent donc à lui demander de m'enseigner l'art des potions, ce qu'il fit avec gentillesse, il souhaitait transmettre son savoir avant sa fin et personne ne semblait être intéressé par ce genre de travail. Ce fut lui, le tout premier à prendre connaissance de mes sorts et du livre. Il réussit à m'aider en déchiffrant quelques autres sorts, ce fut le seul ami que j'avais durant ma période "adulte".

A mes 23 ans, je décidais de quitter ma terre d'origine, la Norpalie, pour rejoindre Hydrasil, la capitale du royaume de Bélin. Deux raisons expliquaient mon départ pour une terre si lointaine. La première c'était pour leur académie de magie, en effet je n'arrivais plus à progresser seul et Medivh était mort il y avait quelque mois. La seconde, c'était pour mon travail d'alchimiste, les opportunités étant plus grande dans une ville comme Hydrasil que dans un petit village. "

Je repose finalement ma plume dans un encrier, je reprendrai la rédaction plus tard, l'essentiel étant écris. Cela fait cinq ans que je suis dans cette ville, j'ai pu intégrer l'académie, rencontrer d'autres mages  et établir un laboratoire dans lequel je passe une grande partie de mon temps.
   

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