1er jour de Vur, 16ième année de l’ère du Second souffle

La prophétie acte 1
Sur le territoire de Paria, en route pour la Jungle noire


- Vous avez quoi? Par ma barbe je ne vous crois pas ! affirma Azul sur son poney blanc à la crinière grise.

- Pourquoi vous mentirais-je mon cher ? Je vous jure que par la suite, il ne m’a plus jamais adressé la parole et qu’il n’est jamais retourné dans cette taverne! Ha ha ha !
Les deux amis rirent de bon cœur avant qu’Azul ne stoppe sa monture en regardant droit devant eux. Il s’en frottant même les yeux, éblouis par la vue qui s’offrait à lui.

- Nous y voilà enfin, Torolf, la terrible Jungle noire !

- Je n’ai rien à craindre de cet endroit, mais vous… J’attendrais ici qu’ils montrent leur nez, comme ça vous n’aurez pas de problème. Je patienterais bien avec vous cher ami, mais je commence à être épuisé, je dois repartir. Nous nous reverrons bientôt, Marcheur!

Sans laisser au Nain le temps de donner son avis ou encore de le remercier, l’esprit était parti, laissant Azul seul encore une fois.

- Au revoir…lâcha le fossoyeur à mi-voix.

Depuis le jour où il avait reçu son pouvoir, Azul ressentait la solitude, comme si à chacun de leur départ ils prenaient une part du Nain qu’il était avec eux. Au début, c’était amusant et les gens aimaient Azul pour ce qu’il pouvait leur offrir, mais après un certain temps, plus un esprit ne déambulait dans le cimetière et les femmes en deuil voulaient tout de même parler avec leur époux ou leur fils, mais ils n’étaient plus là. Les morts avaient trouvé la paix et avaient rejoint les dieux. Le Marcheur des ténèbres s’en alla donc lui aussi, laissant cette ville de bâtards derrière lui, ce qu’il aurait dû faire depuis un bon moment déjà. Paria était pourrie jusque dans les entrailles et tout allait en dégradant, alors à quoi bon. Les ancêtres devaient être atterrés face à tout ce chaos et cette déchéance. Peut-être était-ce mieux au Château et dans la grande tour, qui sait? Rien ne se profilait devant lui, mais Azul arpentait les routes dans l’espoir de trouver un endroit sain où s’installer, mais c’est autre chose qui le trouva lui.
Dans l’obscurité d’une nuit de Gec qu’un homme en noir vint à lui pour le mettre en garde.

- Brave Nain, l’heure est grave et vous devez m’écouter. J’ai fait un long voyage pour m’assurer que vous seriez au rendez-vous et prêt à vous battre.

- Mais de quoi parlez-vous donc, étranger?

- Je parle de la légende des cinq doigts de Sipriar devenue réalité! La légende raconte qu’il existe un sixième dieu et qu’il a été fait prisonnier par ses pairs. Il s’agit de Sipriar, maitre du chaos! Pourtant, avant d’être enfermé pour l’éternité, Sipriar se trancha la main droite et celle-ci tomba sur Ildirith. Chaque doigt représente un démon gardien qui, une fois rassemblés pourront conjuguer leurs pouvoirs et ainsi libérer leur maître. Cependant vous devez faire vite, car quelqu’un ou quelque chose à entreprit de les réunir. À vous cinq vous devriez en venir à bout…l’homme se perdit dans ses pensées un moment.


- En clair cher étranger, qu’est-ce que tout ce charabia signifie? Moi et qui ? Vous me donnez la frousse, expliquez-vous!


- Cela veut dire que si toi et les quatre autres élus ne vous unissez pas pour détruire chacun de ces démons, ils ouvriront un nouveau portail vers l’Outre-monde, et vous connaissez la suite. Aller à la rencontre d’une Orc effarouchée et de son compagnon de voyage, un Éladrin, et ce près de la Jungle noire, le plus tôt possible. Ils seront là ne vous inquiétez pas. Pour ce qui est des deux autres, vous les rejoindrez bien assez tôt...



- Bon sang d’bon soir! Avait-il déclaré en faisant les cents pas. Vous êtes sûr que ça…
Mais l’homme en noir n’était plus là.

Il ne put se résoudre à ignorer l’étrange avertissement de l’intrigant personnage. N’ayant rien de mieux à faire que sauver le monde, il se dit qu’une fois à l’orée de ladite jungle, il serait fixé. Et le voilà maintenant, devant les portes hostiles de la forêt, mais rien ni personne ne l’y attendait.

- Alors, fatiguée vieille bourrique? Montons le camp histoire de se reposer, peut-être sommes-nous en avance?

Il monta donc sa petite tente et offrit un amas de foin à sa fidèle monture qui ne tarda pas à ronfler debout et à péter.

- Non mais t’es pas toute seule Picouille! Va donc prendre tes aises plus loin, y’a un Nain qui dort ici!

Et elle ne dit mot tout en allant se promener dans la nuit. Azul s’endormit sans se soucier de son brave poney blanc.
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