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 Canis infernalis ; La Meute de l'Ombre. RP VAINQUEUR !

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MessageSujet: Canis infernalis ; La Meute de l'Ombre. RP VAINQUEUR !   Canis infernalis ; La Meute de l'Ombre.  RP VAINQUEUR ! EmptyJeu 27 Sep 2012 - 15:59

Autrefois, un homme a dit que sans destination, il n’est pas de destinée. Par conséquent, depuis son entrevue avec le Conseil des Juges, un défenseur des sables savait qu’il embrasserait la sienne en se rendant à Térovia, terres du peuple nain.

C’est donc avec sa détermination habituelle, qu’il était retourné auprès de ses compagnons d’armes pour préparer son départ.


~¤~ Quelque part dans les Terres Arides ~¤~


Une dizaine de cavaliers nimbés d’un épais nuage de poussière venait de repasser au pas à proximité d’une petite bâtisse perdue dans les dunes qui bordaient ÂtreSèche.

    - Je suis étonné qu’ils t’aient pris au sérieux ! Perso, je ne me serais pas risqué à les rencontrer. C’est trop facile de supprimer le messager quand on aime pas la teneur du message. déclara un jeune homme à la chevelure de jais et aux yeux azur en descendant de cheval.

    - Nous ne pouvions garder ça pour nous, ce n’est pas notre rôle de prendre de telles décisions. Et la situation était suffisamment urgente pour justifier d’agir de la sorte, les preuves ont fait le reste. lui répondit Fergal en l’imitant.

    - Cette histoire ne va pas arranger tes relations avec le vieil Ascalon ! s’amusa un autre arrache-sable, aux yeux verts et aux cheveux blonds mi-longs noués en catogan, qui avait déjà attaché sa monture. Déjà qu’il a moyennement apprécié ton escapade vers la capitale, alors le fait que les juges t’aient autorisé à nous mobiliser pour une mission chez les nains... Je plains nos compagnons restés à ses côtés.

    - T’es trop sensible Arthwys ! Moi je dis tant pis pour eux, tant mieux pour nous ! Après tout, ce n’est pas de notre faute si nous n’avions que dix déserteurs à abattre. D’ailleurs pourquoi avons-nous fait acheminer leurs corps jusqu’ici ?

    - Nous devrons usurper l’identité de nos victimes afin de maximiser nos chances de passer inaperçu, mais dans la mesure où nous ignorons tout de l’endroit où nous nous rendons, il est préférable de mettre toutes les chances de notre côté. D’où l’intervention de la Couturière.

    - Une couturière ? questionna le fauconnier.

    - Mon pauvre Zéphyr ! Ne t’a-t-on rien apprit chez les sombreflots ? ajouta Arthwys avec un sourire narquois.

    - En l'occurrence, c’est le contraire qui aurait été étonnant ! Seuls les hommes des sables connaissent l’existence de la couturière. Nous l’aidons à rester dans l’ombre, en échange de quoi elle nous rend quelques services. expliqua le tiefflin en toquant à la porte.


Aussitôt, une petite voix éraillée s’éleva de l’autre côté, invitant les visiteurs à entrer. Seuls Arthwys, Zéphyr et Fergal pénétrèrent à l’intérieur, tandis que leurs comparses demeurèrent auprès des chevaux.
A l’intérieur, c’est une pièce coquette et une odeur de thé qui accueillit les arrache-sables. Assise dans un fauteuil à bascule, une vieille dame leur adressa un sourire chaleureux et désigna un coin de la pièce de sa petite main ridée aux doigts marqués par le travail manuel.

    - J’ai fais ce que j’ai pû, mais vous ne les aviez pas épargné ! Heureusement pour vous, leurs habits couvriront les imperfections. En outre, je n'ai une fois de plus rien à ta taille, Fergal. lâcha-t-elle avant de prendre une longue gorgée de son breuvages aux effluves mentholées.


S’étant dirigé vers l’endroit indiqué, Arthwys s’empara d’une sorte de cagoule, qu’il enfila après l’avoir inspecté brièvement. Quand il se retourna vers ses amis, Zéphyr ne put cacher une expression d’intense surprise.
Face à lui, se tenait l’homme qu’il avait tué dans le désert quelques jours auparavant, alors qu’il s’apprêtait à fracasser le crâne d’Oeil-de-sang. Le jeune homme se dirigea vers le monticule de vêtements, manquant au passage de bousculer son ami masqué, pour voir tout cela de plus prêt. Les dix cadavres qu’ils avaient amenés avaient été dépecé et leurs peaux avaient été conditionnés pour devenir de véritables costumes. A présent, il suffisait d’enfiler ce qui avait autrefois été une tête ou un bras pour devenir le sosie de son ancien propriétaire.

    Grâce à elle, nous pouvons mieux que quiconque nous glisser dans la peau de nos adversaires.chuchota le soldat au catogan à l’intention de son frère d’arme.


Le jeune Thanotosian qui était demeuré près de l’entrée se dirigea vers la vieille femme et lui remis une petite bourse, ainsi qu’une bouteille pleine d’un breuvage ambré. Il inclina ensuite la tête en signe de remerciement et de salutation, avant d’aller prendre une partie des déguisements et de se diriger vers la porte en compagnie des autres soldats qui l’imitèrent.

    - Prenez garde à vous ! J’ai l’intuition que vous allez au devant de gros ennuis. déclara la vieille femme en regardant les hommes quitter sa demeure.


Une fois à l’extérieur, les défenseurs des sables se répartirent les costumes, ils s’arrangèrent pour que chacun puisse prendre les traits d’un homme de sa carrure quand le moment serait venu.

    - C’est quand même dingue, comment une telle chose est-elle possible ?

    - Naguère la Couturière a apprit la magie au sein de la capitale de Bélin. Pour une raison que j’ignore personnellement, elle a fui sa patrie et a préféré faire croire à sa mort. Je ne sais pas si ceux qui la poursuivaient y ont cru, mais dans la mesure où ils ne l’ont jamais retrouvé... Bref, depuis elle se cache dans le désert et coopère avec nous. C’est grâce à sa magie si “particulière”, qu’elle parvient à concevoir de telles oeuvres. expliqua-t-il en cheminant dans le dédale des dunes.

    - Quand on la voit, on est loin de s’imaginer qu’il s’agit d’une magicienne en fuite. C’est vrai, elle a tout l’air de la mamie idéale...

    - Parce que tu crois que c’est son véritable visage ? lui demanda Fergal avec une étincelle railleuse dans le regard.



~¤~ Terovia ; Territoire du Château écarlate~¤~

C’est à bord d’un navire des sombreflots, mis à disposition spécialement pour cette mission que le groupe d’arrache-sable se rendit sur les terres naines. Les soldats profitèrent du voyage pour faire le point sur les informations dont ils disposaient.

A la base de tout se trouvait le rouleau contenant plusieurs parchemins qu’ils avaient prit sur le cadavre du meneur des renégats. Toutes les informations contenues dans celui-ci étaient rédigées dans la langue des sables, un dialecte utilisé par une tribu de nomades qui vivaient dans le désert du Varakir avant l’Ère du Grand Cauchemar. Depuis cette langue était utilisée pour coder des documents confidentiels au sein de l’armée, ce qui confirmait la présence de traîtres au Seigneur Dogathor en son sein.

Au delà de la forme, le contenu était tout aussi dérangeant. Il s’agissait d’un compte rendu relatant les détails de la création d’une armée de mercenaires et d’une meute de chien de guerre. Cependant, loin d’être des mâtins comme ceux que l’on trouve en Norpalie, ces derniers étaient apparemment le fruit du passage d’un démon dans la région.
Plus que nul autre, Fergal était bien placé pour savoir ce que pouvait impliquer une ascendance démoniaque. Cela lui était donc impossible de laisser des gens jouer avec de telles forces pour asservir la citée aux murs d’albâtre.

La suite s’imposait d’elle-même, il leur faudrait identifier les responsables et les neutraliser au plus vite, avant que leur armée ne soit fin prête et qu’elle n’approche des côtes humaines.

Heureusement, dans leur volonté de s’isoler pour mettre leurs plans à exécution, les renégats n’avaient eu d’autre choix que de s’installer sur le territoire du clan du Château écarlate. Seul fief nain qui tolérerait la présence et les allées et venues d’humains. Ce qu’ils n’avaient pas forcément prévu c’est que le Seigneur de Varak entretenait des rapports cordiaux avec la hiérarchie de ce clan nain, ce qui lui permit de solliciter leur aide. Soucieux de se débarrasser de cette menace qui planait sur leurs terres, les petits hommes envoyèrent un groupe de leurs soldats pour accueillir et guider les arrache-sable.

Ce sont donc quatre Nains et une Naine qui attendirent l’arrivée du navire varakirois. Ce dernier jeta l’ancre à la tombée de la nuit, et la troupe hybride se mit aussitôt en route. D’après les infos transmises par les hommes du désert, les guerriers des montagnes estimaient pouvoir débusquer les traîtres dans une vallée à l’est de leurs terres.

Il fallut plusieurs jours de chevauchée, puis de marche pour arriver à l’endroit prévu. Le trajet fut mis à profit pour tisser des liens entre nouveaux alliés, ce qui ne manqua pas de réjouir le jeune Thanatosian et son ami fauconnier qui, plus que les autres encore, nourrissaient tous deux un profond respect pour le peuple forgeron.
A la grande surprise des humains, c’était incontestablement la seule Naine présente qui connaissait les histoires les plus grivoises et les chants les plus paillards.

C’est donc un groupe de combattants soudés et au meilleur de leur forme qui parvint aux abords du campement des mercenaires. Ce dernier se trouvait bien plus au nord-est que prévu. Selon toute vraisemblance, l’armée imprévue cherchait à se rapprocher des côtes pour y prendre le bateau vers Varak.
En outre, des témoignages collectés en route prouvaient que les mercenaires étaient déjà passé à l’attaque. Ils semblaient profiter de leur marche forcée pour tester leur force sur les caravanes et autres campements nains croisés en route. A en croire les paysages laissés derrière eux, ils étaient diablement efficaces.

Dissimulés dans l’ombre d’un bosquet en contre-haut de la position ennemie, Fergal et les siens observaient leurs adversaires.
Ces derniers avaient fait halte dans les ruines d’une ancienne construction de grande taille, qui devait dater de la même époque que le Château-cité des Nains. Un groupe de femmes furent descendu d’un charriot dans lequel on les convoyait comme du bétail, pour être enfermées dans ce qui restait de la vieille bâtisse. Les hurlements de certaines d’entre-elles raisonnèrent bientôt dans toute la vallée.

    - C’est insupportable ! Ne pouvons-nous pas agir maintenant ? demanda un humain de grande stature à la courte chevelure rousse.

    - Non. Une fois leur besogne accomplie, ils seront moins vigilants et nous aurons plus de chance de les neutraliser en limitant les dommages collatéraux.

    - Sans parler de ceux -là ! ajouta Arthwys en pointant du doigt un groupe légèrement écarté du reste du campement.


Il s’agissait d’un groupe de plusieurs sentinelles qui pénétraient dans un enclos improvisés où l’on avaient enchaîné d’horribles chiens, un mètre soixante au garrot, une peau glabre qui ressemblait à du cuir noir, une échine couverte d’un poil hirsute tout aussi sombre, une gueule à la fois suffisamment longue et large pour contenir une tête entière, des ongles luisants qui ressemblaient à des lames de poignards et des muscles saillants qui roulaient sous le rayonnement lunaire.
Les hommes en détachèrent quelques uns et les emmenèrent avec eux pour sortir du camp.

Les patrouilleurs se mirent alors en route, pour couvrir les alentours. Pendant ce temps, la coalition Hommes-Nains observa leurs déplacements pour trouver une faille dans laquelle s’engouffrer. Il fut ensuite décidé de neutraliser au plus vite un maximum de mercenaires.
Pour ce faire, Arthwys et Zéphyr mirent leurs talents respectifs à contribution. Le premier prépara un petit sachet en toile empli d’herbes, que le second glissa dans les serres de son faucon. Le rapace s’envola ensuite au dessus du campement ,où les renégats préparaient leur repas, pour lâcher le sachet au dessus du feu où l’on faisait rôtir du gibier. Les cibles ne se rendirent compte de rien et consommèrent viandes et vin à foison.

C’est alors qu’une scène inattendue se déroula dans l’ombre du campement, une femme qui semblait inanimée fut traînée hors des ruines et on la jeta dans le corral des chiens avant de donner un peu de mou à leurs chaînes depuis l’extérieur. Comme l’on pouvait s’y attendre, les molosses en profitèrent pour se jeter sur elle et prélever leurs parts de ce supplément à leur ration quotidienne.
Il ne fallut que quelques minutes pour que le corps gracile ne disparaisse, ce qui sembla beaucoup amuser les spectateurs responsables de cette mise à mort. Ils s’en lassèrent toutefois rapidement et se rassemblèrent autour du feu, où la chaleur des flammes les incita à rejoindre les bras de Morphée.

A ce moment là, le gros de la troupe était endormi, tandis que de petits groupes discutaient encore près du bâtiment en ruine, ou s’éloignaient à intervalle régulier pour patrouiller dans les environs.
C’était le moment d’agir, le sédatif d’Arthwys maintiendrait endormi ceux qui avaient cédé au sommeil et les autres étaient dispersés.

Se scindant en groupes, les représentant de l’ordre se mirent en marche. Il fallait se glisser jusqu’au campement en évitant les patrouilles.
La confrontation fut parfois inévitable, mais l’apparence des varakirois, qui avaient usurpé l’identité des traitres, leur permis à chaque fois de tromper l’ennemi suffisamment longtemps pour s’approcher d’eux et les faire taire pour de bon.

Le plus dur restait encore à faire ! Il y avait encore cinq patrouilles disséminées dans les alentours, celles qui étaient accompagnées d’un chien démoniaque, tandis que les dirigeant du groupe étaient toujours à l’intérieur du camp à proximité des femmes prisonnières. Les arrache-sable agirent par vagues, cachés aux abords immédiats du camp de base adverse, certains d’entre-eux se glissèrent jusqu’aux hommes les plus proches pour leur trancher la gorge avant de rejoindre les autres demeurés cachés pour faire le guet.

Tout se passa très vite, la majorité des mercenaires étant maintenus dans un sommeil sans rêve, mais très vite les chiens de guerre perçurent des odeurs de sang et d’étrangers et ils se mirent à grogner puis à aboyer. Leurs maîtres comprirent immédiatement qu’il y avait un problème et lancèrent l’alerte.
Des torches s’allumèrent, des épées s’entrechoquèrent et une horde d’ennemis se répandirent bientôt dans le camp pour traquer les intrus.

L’infiltration étant tombé à l’eau, une bataille féroce s’engagea. Par chance, les soldats varakirois et teroviens avaient eu le temps de prendre des positions avantageuses.
Ainsi, perché sur le toit de l’un des chariots, Alastar, un homme à la longue chevelure noire et aux yeux bleus-gris, décochait ses flèches en un flot ininterrompu. Pendant ce temps, la Naine, Arthwys et Ardal, le jeune homme roux, avaient prit position sur le sentier menant aux canidés infernaux, pour empêcher les mercenaires de les sortir de leur abri.

Très vite, une ouverture permit aux arrache-sable de s’engouffrer dans les ruines. La progression y était malheureusement difficile car l'exiguïté de l’endroit facilité la tache des malfrats qui s’y étaient retranchés.
L’un des nains trouva d’ailleurs la mort en ouvrant un passage vers le sous-sol, mais son sacrifice permis à Fergal, Zéphyr et un autre nain de se glisser dans l’escalier qui menait à la cave.

Ils y trouvèrent les femmes, humaines et naines, elles devaient être des esclaves acheminées depuis les terres des Humains et des prisonnières des différents raides menés sur la route.
Mais la joie de les trouver saines et sauves fut de courte durée. La majorité d’entre-elles étaient déformées par la grossesse, elles portaient d’horribles stigmates noirâtres et des marques de morsures sur la nuque et les clavicules.

    - Mais qu’est-ce que … s’étrangla Zéphyr en s’approchant de l’une d’elle.


Il dû se reculer rapidement, car la jeune femme pourtant attachée manqua de le mordre violemment. Arrivé dans son dos, le tiefflin l’aida à se remettre sur pied.

    - Ce ne sont pas les mercenaires qui abusaient d’elles, elles étaient là pour agrandir la meute. lui expliqua-t-il calmement.

    - Tu veux dire que...

    - Oui. Ces marques noires sur leur peau, ce sont des traces causées par le sang démoniaque qui infecte leur organisme. Elles ne sont pas faites pour endurer ça, d’ailleurs tu peux être sûr que c’est ce qui a tué celle de tout à l’heure. Elles sont condamnées.

    - Ne peut-on pas les sauver ?

    - Nous pouvons sauver celle qui n’ont pas de marques. Pour les autres, on ne peut que leur épargner une nouvelle mise bas.


Zéph ne répondit rien, les mâchoires serrées et le visage fermé, il se contenta d’aider Gorm, le nain et Fergal à inspecter rapidement les prisonnières pour déceler celles qui ne présentaient pas de stigmates.
Au cours de leur examen rapide, ils découvrirent que les femmes les plus marquées avaient complètement perdu la raison et se comportaient comme de véritables animaux. En outre, leur corps aussi commençait à se déformer laissant apparaître les prémices de ce qui ressemblait à cinq paire de seins supplémentaires.
Au final, sur la trentaines de femmes présentes, seules six naines purent être détachées.

Des bruits de pas dans l’escalier alertèrent alors le trio, qui vit arriver leurs compagnons demeurés près des chiens et deux autres arraches-sables.

    - les patrouilles sont de retour, nous n’avons eu d’autres choix que de nous replier dans les ruines. Leurs chiens sont impitoyables. Ils ont eu Adrien... finit-il avec une mine révulsée.

    - Quels sont leurs atouts ?

    - Leurs aboiements peuvent déchirer nos timpans, une épée norpalienne ne pourrait entaillée leur peau, ils ne souffrent pas des flammes, leurs crocs peuvent briser les lames de nos cimeterres et leurs griffes éventrer nos compagnons. En outre, mon euthanasiant le plus puissant n'a pût qu'endormir ceux de l'enclos. finit-il avec colère.

    - Quelles sont nos positions respectives ? l’interrogea le fauconnier, toujours agenouillé auprès de l’une des naines qu’il venait de libérer.

    - Ils sont une quinzaine et ont cinq chiens avec eux, mais nous avons pu nous regrouper correctement dans les ruines et nous pouvons maintenir nos positions. En outre, les renégats que vous avez acculés dans les étages supérieurs sont les meneurs. Les autres ne se risqueront pas à les blesser.

    - Il nous faut gagner du temps pour les empêcher de nous prendre en tenaille. grommela Gorm en frottant la lame de sa hache.

    - Sortons tous d’ici ! Arthwys, veille à ce que ces femmes s’endorment et ne se réveillent jamais ! Je te fais confiance pour choisir le remède le moins douloureux.


La troupe remonta ensuite pour déboucher dans le couloir menant à la salle principale, là ils rejoignirent les hommes qui bloquaient l’issu donnant sur l’extérieur. On entendait les griffes des chiens qui s’acharnaient sur le bronze de la grande porte.
Tous savaient qu’ils ne tiendraient plus longtemps avant qu’elle ne cède et qu’ils se trouvent face à face avec les créatures démoniaques. Aussi firent-ils le choix de se séparer à nouveau. Une partie du contingent irait débusquer les meneurs, avant d’être rejoint par le plus gros de la troupe qui se replierait dans une zone inaccessible aux canidés.

Suivant ce plan, Fergal, Zéphyr, Arthwys, Gorm, Ardal, Prya la Naine et Lotar, un autre arrache-sable aux cheveux chataîns, rejoignirent les deux nains qui attendaient à l'étage derrière un vieux pan de mur depuis lequel ils surveillait l’entrée d’une pièce fermée par une lourde porte en bois.

    - Que se passe-t-il ? gronda Gorm à l’intention de ses congénères.

    - Nous n’avons pas réussi à les suivre plus loin. Ils se sont retranchés dans cette pièce et nous tire dessus depuis le trou à gauche de la porte.

    - Ils y sont depuis un moment maintenant, ils doivent mijoter quelque chose.

    - Raison de plus pour ne pas attendre plus longtemps ! s’emporta Prya. L’un de vous n’aurez pas une idée en réserve ?

    - Si on faisait une diversion je pourrais peut être jeter ça à l’intérieur ? rétorqua Arthwys en montrant une petite fiole au liquide orangé.

    - Rhaaaa... Une diversion ! Nous ne sommes pas des Orcs, nous n’allons pas nous cacher derrière des lions géants. aboya-t-elle en arrachant le flacon des mains du soldat.


A peine eut elle refermée ses doigts sur le contenant en verre fin, que la guerrière détala à toute vitesse droit sur la porte. Des flèches jaillirent immédiatement d’un trou que des pierres tombées au sol avait laissé à gauche de la porte. La Naine Brandit sa hachette pour se protéger le visage, mais ne ralentit pas sa course. Arrivée à proximité du trou, elle se plaqua contre le mur de façon à être hors de protée des tirs ennemis.
Le sourire aux lèvres, elle guetta le trou et jeta la fiole dès qu’elle vit l’archer reculer la pointe de sa flèche. Surpris, il n’eut pas le temps de réagir et le flacon se brisa en libérant son contenu qui généra une épaisse fumée noire extrêmement irritante.

Les autres, profitant de l'ouverture, suivirent l’exemple de leur complice et se précipitèrent en direction de la porte pour tenter de l’enfoncer. Seulement, les fuyards l’avait bien consolidée et elle ne céda pas.
Sans paniquer, Arthwys fit signe aux autres de reculer et il prit un petit pot contenant un onguent à l’odeur très acre, qu’il étala contre la porte. Comprenant ce qu’il cherchait à faire, Lotar retourna sur leurs pas pour s’emparer d’une torchère dans le couloir principal.

Seulement, il tomba nez à nez avec un homme à la gorge tranchée. Ce dernier était accompagné de cinq petits camarades et d’un chien qui était parvenu à entrer. Le défenseur des sables aux cheveux châtains sauta sur la torche et voulut faire demi-tour, mais un sixième cadavre était arrivé derrière lui et lui planta sa dague dans le ventre. Dans un mouvement réflexe, le vieux soldat s’empara de son sabre et trancha la main de son adversaire. Il lui flanqua ensuite un bon coup d’épaule et se précipita vers ses camarades, tandis que le chien démoniaque attrapa le bandit manchot par erreur.

Grièvement blessé l’arrache-sable put tout de même prévenir ses camarades de ce qu’il venait de voir. Aussitôt, Fergal, Ardal et Gorm se précipitèrent dans le couloir tandis que les autres prirent soin de leur frère d’arme. Ce dernier ne manqua pas de faire remarquer qu’il s’était quand même emparé de la torche, qui fut tout de suite utilisée pour mettre le feu à la porte.
Arthwys manqua d’ailleurs de se prendre une flèche en s’approchant de la porte. Visiblement, les mercenaires avaient trouvé un moyen de se débarrasser de sa fumée asphyxiante.

Pendant ce temps, Œil de Sang empalla le mort le plus proche sur son fauchard et se recula avec sa prise. Gorm et Ardal en profitèrent pour faire s'effondrer une poutre qui provoqua l'affaissement d’une partie du couloir. Le chien se retrouva ainsi prisonnier de l’autre côté, incapable de se faufiler dans l’étroit passage qui restait. Excité par l’odeur de ses proies, il aboya frénétiquement, ce qui donna de violents vertiges aux guerriers les plus proches.
Le cadavre en profita pour essayer de poignarder le Nain, mais Œil de Sang recula son arme à temps pour garder Gorm hors de portée de sa prise.

    - Chez nous les morts ont la politesse de le rester ! bougonna le guerrier à la longue barbe blanche.

    - Je suppose qu’il y a un nécromancien parmis les hommes enfermés dans la tour. C’est pour ça qu’ils sont restés sagement bien à l’abri, ils comptaient réssuciter tous ceux qui sont tombés au combat.

    - Et nos camarades qui étaient restés en retrait ? Sont-ils...

    - Pour l’instant nous ne pouvons que leur faire confiance pour s’être mis à l’abri. En revanche, on peut les aider en neutralisant celui qui fait marcher les morts.

    - Et comment comptes-tu faire ça, fils du démon ? demanda le Nain avec un brin de provocation.


Sans répondre aux railleries de l’autochtone, le jeune Thanatosian immobilisa le mort vivant en plantant son arme entre deux pierres branlantes, puis il s’entailla la main sur la lame de son sabre. Il fit ensuite un large mouvement circulaire pour projeter de son sang sur celui qui s’agitait à l’autre bout de Brise-Foi.

    - Je vais vous montrer la différence entre un humain et un fils de l’Outre-monde. déclara Fergal avec colère, tandis que le cadavre s’immobilisait. Les nécromanciens créent un lien entre eux et un cadavre pour le tirer dans le monde des vivants. Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’il est possible de faire l’inverse pour les gens comme moi.


L’instant d’après, la magie du tiefflin opéra, inversant le cours du lien qui reliait le sorcier à sa marionnette. Sans le savoir ce dernier était en train de se vider de son énergie vitale dans le monde des défunts. Rapidement, un bruit sourd témoigna de la chute des corps qui tentaient de se faufiler dans le passage. Fergal retira la lame de son arme du corps à nouveau sans vie qui tomba au sol.

A l'étage, la porte en feu céda juste à temps pour voir un homme drapé d’un long manteau noir tomber au sol.
Les complices de ce dernier furent interloqué par cette mort inexpliqué et ne purent contenir le déferlement de leurs adversaires. L’instant d’après ce qui restait de la tour était à nouveau calme.

    - Je comprends pourquoi ma fumée n’a pas eut l'effet escompté, cette pièce n’a que deux murs et demi. s’indigna Arthwys en contemplant l’ouverture béante qui donnait sur l’entrée du camp.

    - Il reste encore des hommes en bas et nos compagnons sont portés disparu, ce n’est pas le moment de se relâcher. déclara le tiefflin qui venait de rejoindre le groupe.


A peine eut-il finit sa phrase qu’il ramassa le corps du nécromancien pour le traîner au centre de la pièce. Levant la main au-dessus de ce dernier, il fit couler un peu du sang de la plaie qu’il s’était affligé quelques minutes auparavant.
Le temps de se concentrer un peu et le mort ouvrit les yeux, à présent ils étaient semblables à ceux du tiefflin. L'espace d'un instant, les témoins présents crurent le voir se relever, mais ce n'était que l'esprit, une version diaphane et sans consistance du sorcier, qui venait de se dresser face à son invocateur

    - Quel était votre plan ? demanda-t-il sur un ton péremptoire.

    - Nous voulions lever une armée pour attaquer le seigneur de Varak. Hors une opportunité s'est offerte à nous il y a quelques mois de ça. Nous avons trouver un village dont les habitants, sous l'emprise d'un démon, s’étaient entretués. L'unique survivent était une chienne pleine. Elle nous a suivit alors que nous nous enfoncions dans le territoire des nains, puis un jour elle a mis bas. Nous avons tout de suite compris que ses chiots étaient le fruit des amours du démon. Ils étaient difformes, mais montraient une vigueur remarquable. Nous les avons élevé et avons essayé de les reproduire, mais les chiots de deuxième génération étaient plus faibles et les mères mourraient souvent en couche ou lors de la saillie. Un jour l’un des trois chiens de départ s’est enfui, il a tué deux de nos hommes mais a épargné une esclave. Enfin, presque... Quelques mois plus tard, elle a mis bas une portée de six chiots démoniaques semblables aux trois de départ. Nous avons compris que c’était notre chance, nos chiens pouvait terrasser les hommes qui se dressaient face à nous et utiliser leurs femmes pour grossir les rangs de nos armées. C’était le meilleur moyen de se débarrasser de nos adversaires pour toujours. Nous avons donc cherché à agrandir la meute, le temps de recruter suffisamment de mercenaires. Encore quelques mois et nous aurions été en mesure d'asservir Hydrasil !

    - Qui est votre chef ? Pourquoi vouloir attaquer Varak ?

    - Je n’obéis à nul mortel, je suis membre de l’Ordre de la Renaissance. Le Seigneur Richard Claireseaux est venu solliciter notre aide pour prendre sa revanche. Nous avons accepté de l’aider à condition de garder le contrôle de la meute.

    - C’est qui celui-là, Clairezo ? demanda Ardal qui suivait la conversation comme toutes les personnes présentes.

    - Richard Claireseaux est le fils de Dame Gwen Claireseaux. C’était une norpalienne de haut rang, qui a eut des relations moyennement consenties avec l’un des Juges. A l’époque ce dernier était préssentit pour prendre la tête du conseil, alors autant dire qu’il ne pouvait se permettre d’être à l’origine d’un conflit diplomatique. Bref, nous avons reçu l’ordre de supprimer cette femme, mais elle était rentrée en Norpalie avant que nous puissions agir. Ensuite elle a veillée à se garder hors de notre portée dans son fief natal à l'extrême sud du continent. Je suppose que son fils a suffisamment grandi pour pouvoir se venger... expliqua le soldat blessé qui peinait à rester éveillé.

    - Pourquoi agir maintenant, de cette façon ? demanda le tiefflin soudain soupçonneux.

    - La position de leur clan est de plus en plus désaventageuse, elle ne correspond plus aux ambitions de la famille Claireseaux. En outre, les témoignages affirmant qu’il y a de plus en plus de goules dans cette région sont légions. Le bétail, les agriculteurs, les soldats, tous sont de plus en plus nombreux à disparaitre. Alors ils veulent fuir cette région pour ne pas se trouver sur le front de la prochaine bataille pour la survie de l’humanité.

    - Comment faites-vous obéir les chiens ?

    - Ils sont ensorcellés pour obéir à tous ceux qui portent ce seau. répondit le fantôme en montrant une marque tatouée sur sa gorge. C’est un enchantement mis au point par l’un de mes frères de l’Ordre. Nous avons aussi marqué des cornes que nous remettions aux mercenaires pour faire leurs rondes.


Ayant obtenu les informations qu’il voulait, Fergal rompit le lien et rendit à Litrish l’esprit du nécromancien.
Tous les soldats présent fouillèrent les cadavres des présent, ils trouvèrent de l'argent, des biens volés aux victimes, mais aussi des documents signés impliquant différentes personnes. Il ne fallut que quelques minutes de plus à l’un des Nains pour mettre la main sur l’une des cornes de brume.
Néanmoins personnes n’eut le coeur à jubiler car l’homme blessé venait de succomber suite à son hémorragie. Rageux et revanchards, ils se précipitèrent tous vers le passage et Prya, forte de sa côte de maille en Amaranthite, se proposa pour tester la corne. Elle se faufila dans le couloir effondré en veillant à rester hors de portée du monstre qui s'y trouvait. Plusieurs tentatives furent nécessaires pour trouver le son adéquat, mais elle parvint à faire coucher le chien, puis à le lancer à l’attaque sur les cadavres qui restaient.

Les soldats se préparèrent et retournèrent vers l’entrée des ruines où le nombre de renégats avait significativement diminué. Prya ne se priva pas de lancer les chiens aux trousses des survivants qui n’eurent pas le temps de prendre leurs jambes à leur cou.
Ils eurent alors la surprise de voir surgir d’un souterrain leurs amis resté à l’arrière.

    - Vous allez bien ? demanda Alastar. On craignait que vous ne vous soyez fait surprendre par les cadavres. Quand ils ont débaroullé dans notre dos, on ne les avait pas vu venir. Thibot y est resté... Nous nous sommes faufilé dans un passage derrière une tapisserie et nous nous sommes retrouvés dans des catacombes. On croyait s’être perdu, mais nous sommes ressorti derrière les mercenaire, en dehors du camp. Alors on a essayé d’en abattre le plus possible, en restant hors de portée des chiens.
    D’ailleurs, en parlant des chiens, ceux qui restent dans l’enclos sont en train de se réveiller.


    - Je m’en charge ! déclara Arthwys avec détermination.


Les chiens furent amenés près de l’enclos, pour qu'on libère leurs congénères enchaînés. On les mena ensuite vers un puits de mine tout proche, que les nains indiquèrent à leurs amis. Le spécialistes des potions déversa l’une de ses préparations sur le corps d’un ennemi et Prya tâtonna pour donner le signal de la curée. Les molosses se jetèrent sur leur proie et, sans le savoir, se disputèrent chacun une part de poison.
Il fallut près d’une heure pour qu’ils s’endorment définitivement, les soldats en profitèrent pour les faire descendre dans la fosse. Puis, avec quelques coups de haches bien placés, il firent s’effondrer le tunnel. Les créatures inconsciente furent à jamais endormies.
Ce fut ensuite le retour au camp désert, afin que les guerriers puissent soigner leurs plaies et rassembler les corps de leurs morts.

    - Pense-tu que nous en avons fini avec toute cette histoire ? demanda Ardal qui venait de s’assoir près d’Œil de Sang.

    - J’en doute... La famille Claireseaux possède visiblement de sérieux appuis, autant en Norpalie qu’au Varakir. Ils préparent leur vengeance depuis des mois, alors je doute qu’ils se découragent aussi facilement.
    Quand à cet Ordre de la Renaissance... Des nécromanciens, un seau qui confère des pouvoirs et des démons asservis... Je ne sais pas qui ils sont, mais il jouent avec des forces qui les dépassent. De là à ce que ces imbéciles nous replongent dans une ère de cauchemar, il n’y a qu’un pas. Ils sont beaucoup trop dangereux pour qu’on les ignore plus longtemps.


Malgré la tristesse et l’aigreur de leurs deuils, le chemin du retour se déroula dans une ambiance joyeuse et conviviale. Tous étaient heureux de rentrer en vie, d’avoir combattu aux côtés de valeureux guerriers et d’avoir contribué à arracher une part de la noirceur qui tentait de se répandre sur Ildirith.
Ce fut après un banquet donné au Château écarlate, que les arraches-sables embarquèrent sur le navire des sombreflots qui les ramena à Varakir, où ils risqueraient à nouveau leurs vies pour servir le Seigneur Dogathor.
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Canis infernalis ; La Meute de l'Ombre. RP VAINQUEUR !

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